Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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jeudi 21 juillet 2016

Neon Demon

Il est temps que j'essaye de résorber mon retard de critiques. Je commence avec un film dont j'aurais vraiment aimé parler plus tôt, le dernier Nicolas Winding Refn.





Date de sortie 8 juin 2016
Durée: 1h 57min
Réalisateur:  Nicolas Winding Refn
Casting: Elle Fanning, Jena Malone, Bella Heathcote
Genres: Thriller, Angoisse, fantastique
Nationalités : Américain, Danois, Français

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis:
Une jeune fille débarque à Los Angeles avec l'espoir de devenir top modèle. Mais à trop vouloir s'approcher de la lumière le joli papillon ne risque-t-il pas de se bruler les ailes ?

Critique:
Nicolas Winding Refn c'est le réalisateur du désormais culte "Drive" mais également du très bon "Only God Forgive" et de l'insoutenable "Vahlala Rising". Son point fort, c'est la mise en scène, il fait passer un maximum de choses dans les images sacrifiant souvent les dialogues et laissant le spectateur comprendre l'histoire par l'image. Une démarche louable, et presque fondamentale au cinéma sauf qu'elle perd de son intérêt lorsque le réalisateur n'a finalement pas grand chose à dire (hello vahlala rising...). Ici, le film se résume par: "la mode, c'est mal, ça broie les gens" et excusez moi mais il ne faut pas 2h pour dire ça. Du coup, si le film est magnifique et offre des moments d'une intensité rare, on se fait quand même globalement un peu chier, en se demandant ce qu'on fait là et qu'est-ce qu'on est en train de nous raconter. La deuxième partie apporte un peu de fraicheur à l'ensemble mais elle arrive si tardivement qu'elle ne compense pas la longueur de la première.
Autre souci : le besoin d'abstraction. Pendant tout le film, Elle Faning nous est décrite comme étant supérieurement belle aux autres femmes. Je l'ai traduit pour ma part par : "elle est plus jeune donc plus belle" et pris comme une critique sociétale (notre société ne reconnait la beauté que dans la jeunesse). Mais en dehors de cette réflexion, Elle Fanning n'est objectivement pas plus belle que les autres actrices, voir moins belle et il est compliqué de devoir accepter ce postulat sans sortir du film (on franchit la barrière d'incrédulité).
Sur la forme, il n'y a par contre rien à redire, les images sont splendide (Refn n'a rien à envier à Dario Argento), la bande son de Cliff Martinez (Spring Breaker, Drive, etc) est oppressante à souhait et la mise en scène est léché au millimètre.
Au niveau casting, là encore peu de choses à redire. Elle Fanning est plutôt efficace (même si, elle ne m'a pas enthousiasmé plus que ça) et le reste du casting est au top avec un Keanu Reeves en total contre emploi qui nous fait un joli caméo.
Mon seul regret tiens donc dans la vacuité de l'ensemble. Maintenant que Refn a prouvé sans l'ombre d'un doute qu'il maitrisait la mise en scène à la perfection, il serait temps qu'il trouve quelque chose à raconter. Vahlala rising ressemblait à une version chiante de "Aguire le dieu de la colère", "Neon Damon" à une version chiante de tout les films sur la mode, il serait temps de frapper aussi fort dans l'histoire que dans la mise en scène. A voir pour les fondus de cinéma et de mise en scène, à fuir pour le grand public.



Conclusion:
S'il y a d'excellentes choses, surtout visuelles, dans ce nouveau film je trouve que son histoire laisse vraiment à désirer (ou qu'elle est mal traité à mon goût) et que sa thématique usé jusqu'à la corde est traité d'une façon qui n'apporte absolument rien de neuf. A mon sens, ce Neon demon est la preuve que Refn devrait essayer de se renouveler et utiliser son talent différemment plutôt que de refaire toujours la même chose. Pas un mauvais film, mais pas un bon non plus.

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