Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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lundi 19 mars 2018

Avant que nous disparaissions

Bon, je suis en manque de cinéma asiatiques en ce moment (reviens Johnnie To, reviens), c'est pourquoi je n'ai pas su résister à ce nouveau film de Kiyoshi Kurosawa. La bande annonce était également séduisante, mais vous savez ce que j'en pense, elles ont souvent autant à voir avec le film qu'une promesse électorale avec le mandat qui suit.





Date de sortie 14 mars 2018
Durée : 2h 09min
Réalisateur : Kiyoshi Kurosawa
Casting : Masami Nagasawa, Ryuhei Matsuda, Hiroki Hasegawa
Genres : Drame, Science fiction
Nationalité : Japonais
Titre original : Sanpo suru shin'ryakusha

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Synopsis :(source Allociné)

Alors que Narumi et son mari Shinji traversent une mauvaise passe, Shinji disparaît soudainement et revient quelques jours plus tard, complètement transformé. Il semble être devenu un homme différent, tendre et attentionné. Au même moment, une famille est brutalement assassinée et de curieux phénomènes se produisent en ville. Le journaliste Sakurai va mener l’enquête sur cette mystérieuse affaire.

Critique :

Ahhh, les bandes annonces.
J'ai l'habitude d'éviter de les regarder car je ne sais que trop à quel point elles sont trompeuses où juste sans intérêt. Pourtant, celle de Avant que nous ne disparaissions a poper sans que je puisse l’empêcher et la curiosité à fait le reste. J'imaginais déjà un Kaboom japonais, une oeuvre décalée et iconoclaste qui apporterait un peu de fraîcheur dans la morosité d'un cinéma trop standardisé. Et non seulement nous sommes très loin de Kaboom mais en plus cette minute du film a réussi à condenser l'intégralité des scènes d'actions du film. Je vous laisse imaginer le contraste entre les deux. Détaillons un peu cela, ça risque de tailler dans le vif.
Avant que nous disparaissions est le nouveau film de Kiyoshi Kurosawa (Creepy, Kaïro, etc) un réalisateur qui ne m'a personnellement jamais vraiment convaincu. Il adapte cette fois une piece de théâtre et on peut dire que ça se voit. S'il ne s'agit pas d'un huis clos et que les personnages bougent beaucoup, le film n'en reste pas moins extrêmement bavard et il ne se passe pas grand chose en 2h. En fait, l'intégralité des scènes d'action est contenue dans la bande annonce (ce qui nous fait 1 min d'action sur 2h09 de film) je plains les fans de fast and furious qui se seront laissé avoir par la com'.
Quitte à insister sur le mensonger, j'aimerais bien revenir sur les accroches du type "un vrai tsunami d'humour absurde" le critique qui a écrit ça devait regarder un autre film sur son smartphone pendant la séance je ne vois pas d'autres explications. Je n'ai pas rit une seule fois et ne voit même pas à quel moment il fallait rire. Il n'y a absolument pas d'absurde, à peine un peu de décalage.
Bon, je ne vais pas non plus m'acharner sur le cadavre à coup de pelle, le film est bien réalisé (même si je trouve l'image terne) et le scenario contient quelques bonnes idées notamment celle du vol de concept, mais là encore je la trouve très mal exploitée, complètement artificielle et surtout prétexte à une fin prévisible et d'une candeur à vomir. Je ne suis pas du genre à m'acharner sur le positivisme et les choses mignonnes mais là j'ai l'impression d'avoir assistée à une soirée échangiste entre les bisounours et les petits poneys et c'était vraiment gênant. Je ne parle pas des failles béantes du scénario ou même de la mise en ambiance. Le réalisateur veut que le public accepte que ce qu'il se passe est une réponse au fait que notre société est au bord du gouffre mais ne l'aborde jamais frontalement, aucune mention de tout ce qui fait que notre société devient folle, aucun réelle contexte (ça pourrait tout a fait se passer dans les années 2000) juste une scéne surréaliste et incompréhensible dans l’hôpital.
Un petit mot sur les acteurs, ils sont plutôt bon, j'ai particulièrement apprécié Yuri Tsunematsu et son personnage un peu fucked up, même si l'essentiel du film repose sur la relation entre Masami Nagasawa et Ryuhei Matsuda. Le couple est touchant même si le côté hagard du héros est assez agaçant.
Je suis rarement aussi dur avec un film, d'autant que la réalisation est plutôt bonne mais vraiment je n'ai pas vu l’intérêt de ce que j'ai regardé. Le réalisateur le conçoit comme un hommage à la Sf des années guerre froide mais justement, ça lui confère un côté très daté, complement dépassé. J'ai eu l'impression d'avoir vu ça mille fois et surtout mieux fait. Les rares bonnes idées sont mal exploitées, tout est survolé, bref je peux difficilement mettre une note correcte à ce film même si j'ai déjà vu bien pire.






Conclusion:

Long, bavard, naif, les quelques bonnes idées du film ne suffisent pas à faire oublier ses défauts.

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