Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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lundi 16 octobre 2017

Détroit

C'est rare que je complimente les bande annonces mais c'est pourtant bien celle de Détroit qui m'a donné une farouche envie de voir ce film. Le risque étant bien sûr que le film ne soit pas à la hauteur et c'est ce que nous allons voir.





Date de sortie : 11 octobre 2017
Durée : 2h 23min
Réalisateur : Kathryn Bigelow
Casting : John Boyega, Will Poulter, Algee Smith
Genres : Drame, Thriller
Nationalité : Américain


Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis :

Détroit, 1967, les tensions raciales explosent au point de provoquer de terribles émeutes. Une mauvaise blague provoquera l'assaut du motel Algiers et la sequestration de plusieurs jeunes par la police. Une intervention hors de tout contrôle qui provoquera la mort de plusieurs d'entre-eux...



Critique :

Détroit est le nouveau film de Kathryn Bigelow (Zero Dark Thirty, Démineur, Point Break, etc) une chronique basée sur un sinistre fait divers révélateur de la gravité des tensions raciales qui frappent les états-unis. L'histoire se déroule dans un véritable cadre de guerre civil et la réalisatrice en appel à toute l'expérience qu'elle a accumulé durant ses précédents film pour livrer une nouvelle histoire vraiment prenante.
Très clairement, Détroit est une énorme claque.
Le sujet est d'une grande force et la réalisatrice le traite avec une violence rare, à tel point que le film n'a pas grand chose à envier à un film d'horreur. J'ai rarement été autant mis sous pression durant un film et le malaise était encore présent au sortir de la salle. Rarement les sentiments d'injustice et d'impunité m'auront frappé autant.
Le film se compose de trois parties, présentation séquestration, résolution et la montée en tension est remarquablement dosée. La scéne de sequestration est oppressante comme rarement, on s'identifie très facilement aux victimes et la réalisatrice a l'intelligence de ne pas être manichéenne. Si je devais faire un reproche, ce serait sur la dernière partie du film, celle abordant les conséquences de l'histoire.
Si cette partie est importante d'un point de vue narrative, elle est beaucoup plus faible en terme de tension et atténue un peu la violence qui précédait. C'est peut-être un bon choix pour éviter que tous les spectateurs ressortent de la salle en état de tension extrême mais ça n'en reste pas moins un peu frustrant dans le déroulement. Ce grand calme juste après la tempête donne l'impression que le film retombe et se perd. Ce n'est pas le cas, cette partie est également bien mené et importante mais ça n'en reste pas moins troublant.
Film chorale, Détroit repose sur un très beau casting. Il n'y a pas vraiment de premier rôle mais on notera tout de même la prestation remarquable de Will Poulter (le labyrinthe, etc) dans le rôle de l'un des plus gros connard qu'on ai pu voir à l'écran ces derniers temps. A ses côtés, peu d'acteurs connus mais tout de même John Boyega (Star wars 7, etc) et  Anthony Mackie ( Captain America : Civil War, Abraham Lincoln chasseur de vampires, etc) dans des rôles très important pour l'histoire, deux hommes parfaitement intégré dans la société et qui n'aurait jamais dû vivre une pareille histoire (s'ils avaient été blanc). Enfin, un petit mot sur Algee Smith, l'acteur est encore inconnu mais il crève l'écran dans son rôle de lover et je ne doute pas qu'on le reverra bien vite.
Détroit est une véritable claque. En mélangeant fausses images d'archive et film de guerre ultra nerveux, Kathryn Bigelow nous livre un fait divers ultra réaliste qui prend aux tripes et bouscule nos certitudes. Outre son intérêt dramaturgique, ce qui frappe dans cette histoire, c'est son importance sociétale. La façon dont elle met en avant un racisme aussi institutionnalisé que le sexisme. Difficile après ça de ne pas remettre en question notre propre société et de constater que la situation n'a pas tant évolué que ça.
Un film fort, un film beau, un film utile, du grand cinéma.


Conclusion :

Une oeuvre poignante et particulièrement dure qui éclaire de la plus sombre façon notre société.

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