Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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mercredi 15 août 2012

Abraham Lincoln, chasseur de vampire, yes he can

Il est des secrets terribles qu'on essaye d'enfuir au plus profond de soi, des secrets si honteux que leur seul évocation peut bouleverser des vies entières. C'est un de ces secrets que je m'apprête à vous dévoiler: je suis fan de Timur Bekmambetov. Alors, oui, c'est la honte, d'autant que la majorité des gens n'ont pas la moindre idée de qui il peut s'agir mais je n'y peux rien, c'est comme ça. Du coup, c'est peu dire que j'attendais Abraham Lincoln de pied ferme et il est temps de vous dire tout le bien que j'en pense.




Date de sortie: 8 août 2012
Durée: 1h 45min
Réalisation: Timur Bekmambetov
Casting: Benjamin Walker, Dominic Cooper, Anthony Mackie, Rufus Sewell
Genre: Action, Fantastique, Epouvante-horreur
Nationalité: Américain

Synopsis:
Pour venger la mort injuste de sa mère, le jeune Abraham se met en quête de son assassin à l'aide d'un chasseur plus expérimenté, le mystérieux Henri.

Critique:
Comme beaucoup, j'ai découvert Timur Bekmambetov avec "Night Watch" et ce fut le coup de foudre. Si le film n'était pas exempt de défauts, il faisait état d'une véritable patte, d'un don pour l'image. Ce n'est d'ailleurs pas pour rien que Burton à produit ses derniers films, il a du également remarquer ce véritable talent que possède le réalisateur. Pour autant, depuis le début, Timur à du mal à faire éclore complètement ce don, il expérimente beaucoup et reste donc très brouillon. La plus grosse déception vint lors de la première collaboration entre lui et Burton: "Numéro 9", des visuels d'exception au service d'une histoire lamentable.
Lorsque j'appris l'adaptation d'Abraham Lincoln, chasseur de vampire (car oui, il s'agit d'un livre à l'origine) je dois avouer que je fus particulièrement enthousiaste. L'idée, parfaitement débile, collait tout à fait avec le réalisateur, il y avait moyen de faire quelque chose d'exceptionnel et la bande annonce allait tout à fait dans ce sens.
Premier soucis, le film a été tourné en HD, ça ne gênera pas forcément tout le monde mais pour ma part je trouve que ça donne une image froide, chirurgicale qui "fait télé" dans le mauvais sens du terme. La première impression du film est donc plutôt mauvaise en ce qui me concerne, d'autant que j'ai du le voir en 3D, une 3D qui une fois de plus ne servira pas à grande chose à part donner mal au nez.
Si on va rarement voir ce genre de film pour la qualité de son scénario, celui-ci peut toutefois agréablement surprendre tant le postulat de départ libère de nombreuses contraintes.  En l'occurrence, le scénario est de Seth Grahame-Smith, auteur du livre, qui avait écrit son premier scénario de cinéma pour "Dark Shadows", le dernier Burton. Celui-ci n'avait pas marqué pour son scénario, loin de là, mais il avait le mérite de s'assumer complètement et d'être plutôt jubilatoire, ce que l'on aurait tout à fait pu attendre également d'Abraham Lincoln. Loin de là, le film n'assume que difficilement son aspect parodique et devient même souvent sentencieux. Mais surtout, l'histoire est très mal écrite et sans une once d'intérêt. On pourra d'ailleurs faire le même reproche à l'acteur principal, fade au possible, difficile de s'enthousiasmer pour lui, vite vu, vite oublié, le grand homme aurait mérité quelqu'un de plus charismatique. Quitte à poursuivre dans le dramatique, il me faut aborder la mise en scène. Si elle n'est pas terrible dans l'ensemble, elle offre carrément l'une des erreurs les plus inexcusable de ces dernières années. Une erreur qu'on pardonnerait à peine à un débutant et qui veut qu'un personnage arrive d'un coté de l'image et reparte du même coté sans la moindre logique possible puisqu'il était censé aller dans une direction précise (quand on veut aller à droite, on va à droite, on ne s'arrête pas pour repartir à gauche).
Bref, vous devez l'avoir compris, le film est plutôt décevant et Bekmambetov semble ne pas avoir appris de ces précédents films, voir carrément désappris. Pourtant, on trouvera quelques scènes d'anthologie comme le duel "final" entre Abraham et l'assassin de sa mère qui prouve que le réalisateur à toujours une vraie vision et d'excellentes idées mais ces quelques scènes et les images magnifiques ne réussissent à sauver ce désastre. Un film décevant donc, qui à toutes les allures d'un premier film tant il est approximatif et qui réussit même l'exploit de paraitre trop long tant l'ensemble n'est pas intéressant. Il serait tant que Bekmambetov se ressaisisse. 




Conclusion:
Un film vraiment décevant où les quelques scènes spectaculaires n'arrivent pas à faire oublier les innombrables défauts dignes du travail d'un débutant.


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