Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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mercredi 20 juin 2012

Blanche neige et le chasseur, parce qu'il y a le bon et le mauvais chasseur...

Cette année  a vu vivre un véritable revival des contes de fée. Avec "Grimm" et "Once upon" à la télé (Américaine, mais ça débarque en France très bientôt) et "Mirror mirror" au cinéma. "Blanche Neige et le chasseur" est la dernière oeuvre de ce genre en date dans un style légèrement différent des autres puisque résolument héroic-fantasy, voyons ça d'un peu plus prés.





Date de sortie: 13 juin 2012
Durée: 2h 6min
Réalisation: Rupert Sanders
Casting: Kristen Stewart, Chris Hemsworth, Charlize Theron
Genre: Fantastique, Action, Aventure
Nationalité: Américain

Synopsis:
bah, c'est blanche neige quoi, faut vraiment vous faire un dessin? une méchante sorcière, sept petits pervers, une grosse cruche qui mange des pommes et un prince charmant.


Critique:
Blanche Neige est le premier film de Rupert Sanders, un réalisateur issue de la pub et c'est probablement ce qui explique sa principale qualité: des visuels forts. Le film est véritablement très beau, que ce soit dans ses costumes, ses décors, son imaginaire (les passages féeriques m'ont carrément fait penser à du Miyazaki) ou tout simplement la qualité de ses images. Une esthétique très pub pour le coup, mais dans le bon sens du terme. Visuellement toujours, le réalisateur a fait le choix de s'éloigner du modèle féérique dont son histoire est issue pour l'orienter dans un style résolument héroic-fantasy. Tout est donc beaucoup plus sombre que ce que l'on pourrait attendre d'un Blanche Neige et certains passages (surtout la découverte de la forêt maudite) sont vraiment angoissant. Même si l'on pourra reprocher un manque d'originalité au réalisateur dans le choix des images, il faudra reconnaître que c'est vraiment efficace et qu'on est aussi pressé de quitter la forêt que Blanche Neige elle-même. Cette direction stylistique n'impacte pas que les images bien sûr, elle a d'abords affecté le scénario puisque, si l'on retrouve tous les éléments de l'histoire d'origine, l'ensemble est beaucoup plus mature est fouillé. La méchante reine possède ainsi des failles qui la rendent beaucoup plus humaines, de même que le chasseur dont les motivations sont plus romantiques que ce que l'on pourrait attendre. Des modifications qui apportent un nouveau souffle à l'histoire mais également de nouveaux défauts. En motivant tous ses personnages, le film à tendance à se perdre et à s'allonger un peu trop. Rien de rédhibitoire mais, couplé avec l'autre défaut du film, cela devient vraiment gênant.

Autre point fort du film, le casting. Personnellement, c'est essentiellement pour Charlize Theron que j'avais envie de voir ce film. Si l'actrice s'était révélée plutôt quelconque dans "Prometheus" elle prouve ici encore à quel point elle est talentueuse et désirable. Elle a rarement été plus belle que dans ce film et son personnage lui permet d'exprimer une riche palette d'émotion. Le reste du casting ne démérite pas non plus, j'avoue que Kristen Stewart ("Twilight") a su me charmer dans son rôle de jeune fille innocente, tout comme Chris Hemsworth ("la cabane dans les bois", "Avengers", etc) était particulièrement efficace en guerrier bourru et las. J'ajouterais qu'une des grandes forces de ce film réside dans le casting des nains, des noms pas forcément connu mais des visages inoubliables: Bob Hoskins ("Qui veut la peau de Roger Rabbit", "Hook", etc), Ian McShane ("Deadwood", "Pirates des caraibes 4" etc), Nick Frost ("Shawn of the dead", "Hot fuzz", etc), Eddie Marsan ("Sherlock Holmes", "V for Vendetta" etc), Toby Jones ("The mist", "La taupe", etc), Johnny Harris ("The fades", etc), Ray Winstone et Brian Gleeson. Un choix d'acteur digne du "Bilbo le hobbit" de Jackson.
De nombreuses qualités donc, mais pas sans défaut, le film souffre de grosses approximations stylistiques qui fatiguent à la longue. Les cavaliers dont le cheval disparaît en une fraction de seconde, des archers qui se battent à l'arc au corps à corps parce que ça fais plus cool, etc, etc. Le nombre de scène franchissant la barrière de crédulité est vraiment énorme et vu que le film se veut sérieux c'est d'autant moins pardonnable. Les amateurs d'Heroic fantasy auraient toutefois tort de se priver de ce film, car malgré tous ses défauts il est loin d'être la honte du genre (même si je m'inquiète un peu de voir une suite en prévision...)




Conclusion:
un film malheureusement approximatif et c'est regrettable car en partant d'un matériel de base extrêmement basique(c'est Blanche Neige quand même) le réalisateur à frôlé de peu le véritable petit bijou d'Heroic Fantasy qui aurait même pu tenir la dragée haute au seigneur des anneaux. Dommage




Note:
Il est amusant de constater que le film à soulever une vive polémique aux états-unis. En effet, le réalisateur ayant fait le choix de n'engager aucune personne de petite taille pour incarner les nains (préférant choisir des acteurs confirmés) plusieurs associations de défenses des personnes de petites tailles se sont mobilisé pour dénoncer ce choix. La polémique est intéressante car si on peut comprendre la décision du réalisateur (le casting des nains est juste fabuleux et n'aurait jamais atteint cette qualité avec de vrais personnes de petites tailles trop peu d'entre-eux ayant pu atteindre ce niveau d'acteur) que reste-t-il aux personnes de petite taille si on leur retire même leur propre rôle? Eux, qui ne peuvent déjà pas prétendre à des rôles de personne de taille normale se voit également refuser les autres? y-a-t-il une taille limite pour jouer au cinéma?



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