Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

lundi 31 décembre 2018

L'empereur de paris

Dernier critique de l'année ! Je suis assez content que ce soit un film Français et surtout un que j'attendais depuis longtemps. Car je l'attendais ce Vidocq ! Il faut dire que c'est un personnage que j'affectionne beaucoup (vous pouvez d'ailleurs le retrouver dans mon roman Carrousel Funeste), et qu'on ne voit que trop peu en image depuis la piteuse adaptation de Pitof. Les premières images étaient superbes, Jean-François Richet allait-il redorer le blason de ce personnage historique a plus d'un titre, c'est ce que nous allons voir.





Date de sortie :19 décembre 2018
Durée : 1h 50min
Réalisation : Jean-François Richet
Casting : Vincent Cassel, Freya Mavor, Denis Ménochet
Genres : Historique, Policier
Nationalité : Français

Synopsis:

Évadé de plusieurs prisons au point d'en devenir une légende, François Vidocq essaye de se faire oublier en reprenant une vie tranquille quand d'anciens compagnons de bagne décident de l'accuser d'un meurtre dont il est innocent. Pour éviter de devoir à nouveau fuir la justice, il propose ses services au chef de la sûreté pour démanteler la pègre parisienne.

Critique :

Je ne m'explique pas.
C'est un mystère.
Je ne comprend pas comment en 2018 des scénaristes expérimentés peuvent livrer une histoire aussi pauvre que celle-ci en partant d'un matériel aussi riche que l'histoire de Vidocq. C'est presque méritant de réussir à appauvrir à ce point quelque chose. Je veux dire on pourra difficilement faire plus prévisible et creux que l'empereur de Paris. On pourra difficilement rendre le personnage aussi insupportable (on croirait une adaptation de Calimero, il ne manque que la coquille sur la tête de Cassel) et l'entourer d'autant de seconds rôles aussi insipide qu'une liste de course. Avoir de belles références et redonner vie à l'histoire est une chose, mais encore faudrait il utiliser tout ce matériel pour en faire quelque chose d'intéressant. Et comment le réalisateur peut-il dédier ce film à sa mère, sa femme et sa fille en ne mettant que deux rôles féminins dans le film, tous deux aussi inutiles l'un que l'autre. Quelle difficulté y avait-il à faire de Annette autre chose qu'une victime ? Quelle difficulté à faire de la baronne autre chose qu'une potiche ? Ces personnages ne font absolument rien d'utile de tout le film, c'est quand même fou.
Mais pourquoi s'étonner alors que la caractérisation des personnages est faite avec la plus grande paresse, comme si c'était un défaut de rendre un personnage cohérent ou intéressant. Sur le papier ça vend du rêve : un ancien bagnard, une prostitué, un soldat et un truand. Si l'on en croit le personnage de Fouché (qui semble mieux renseigné que le scénariste) ils ont même des bords politique très différent qui aurait pu susciter des tensions, des dialogues, de l’intérêt mais c'était probablement trop complexe.
On pourra dire ce qu'on veut du Vidocq de Pitof, il avait au moins du panache. Le réalisateur avait prit des risques tant dans la narration que dans la réalisation. C'était le premier film tourné en HD avec un foisonnement d'idée qui donnant le vertige (et même envie de vomir parfois :D). Mais ici, tout semble venir d'un autre siècle, un film formaté à l'odeur de naphtaline, comme s'il ne fallait surtout pas brusquer le spectateur. Pensez donc le héros est un bagnard, c'est déjà suffisamment subversif.
Alors est-ce que tout est à jeter pour autant ?
Non ! Quand même pas ! Il faut admettre que les images sont superbes (même si la 3d m'a fait tiquer à plusieurs moment, notamment sur les plans du bateau au début et sur le plan d'ensemble final). La reconstitution de Paris est magnifique à l'image des costumes et le casting est également plutôt bien choisi.
Malheureusement, la direction d'acteur est catastrophique. Il n'y a guère que Luchini, pourtant coutumier du fait qui ne surjoue. Denis Lavant est aussi catastrophique dans le rôle de Maillard qu'il était incroyable dans celui de Marat dans un peuple et son roi. Olga Kurilenko qui s'avérait très juste dans son rôle de Dans la brume, s'avère ici juste ridicule dans celui de La baronne, à l'image de sa première scène qui se veut probablement sensuelle mais se révèle juste gênante. Quant à Cassel, il fait le job, il remplit bien la carrure du personnage et est plutôt juste dans son interprétation mais le personnage est tellement mal écrit qu'on peut difficilement l'apprécier. Son discours dans la prison, c'est tellement gênant pour tout le monde. Non, je ne pensais pas dire ça un jour mais Vidocq restera Depardieu pour moi.
Dernière qualité de ce film : la musique. Marco Beltrami (Sans un bruit, Logan, etc), que j'aime décidément toujours autant, nous livre ici une très belle partition pas toujours bien utilisé (j'ai entendu un enchaînement de musique très hasardeux dans la scène d'action finale).
En bref, l'empereur de paris ne marquera personne, c'est un ballon de baudruche, un projet prometteur qui s'effondre sous son propre poids et qui a tous les défauts des blockbusters américains sans en avoir les qualités (enfin, si les images et la musique)  il n'a même pas la "chance" d'échouer avec panache comme le Vidocq de Pitof en son temps, c'est juste un énième film passable et sans envergure. Quel gâchis.


Conclusion:

Les images sont aussi belles que le film est creux, quelle dommage pour un personnage aussi fort et une époque aussi riche.

La première affiche du film, celle qui m'avait donné de l'espoir: sobre, classe. Las le film est aussi vulgaire et décousu que l'affiche définitive.

Et je ne résiste pas à la tentation de vous remettre la bande annonce du Vidocq de Pitof qui avait autrement plus de péche.

lundi 24 décembre 2018

Spiderman : New-Generation

Bon, autant vous dire que je ne misais pas un kopec sur ce Spiderman. Si la blague du "je t'aime" de la bande annonce m'avait fait marrer je m'attendais un peu au pire, surtout en ces temps de surexploitation des comics. Mais bon, j'avais le temps et je voulais me faire mon avis, voyons donc ce que donne cette nouvelle spiderxploitation.




Date de sortie 12 décembre 2018
Durée : 1h 57min
Réalisation : Bob Persichetti, Peter Ramsey
Casting : Stéphane Bak, Camélia Jordana, Olivier Giroud
Genres : Animation, Action, Famille
Nationalité : Américain

Synopsis :

Mordu par une araignée de laboratoire, le jeune Miles Morales ne réalise pas encore qu'il va devoir se glisser dans la peau de spiderman et sauver le monde d'une menace extra-dimensionelle.

Critique :

C'est donc avec le moins d'a priori possible et sans la moindre information que je suis allé voir ce nouveau spiderfilm. Si je m'étais renseigné auparavant j'aurais pu découvrir que le scénario était écrit par Phil Lord, à qui l'on doit notamment l'hilarant et pas si con Lego : la grande aventure, et j'aurais mieux compris pourquoi je me bidonnais dès les premières minutes.
Car oui, ce nouveau Spiderman est vraiment très drôle, bourré de références (y a une référence a Banksy, bordel OO ) et accessible aussi bien aux petits qu'aux grands.
Au-delà de l'humour, le film se révèle également touchant par son utilisation des diverses dimension et la relation entre les personnages. L'histoire n'oublie pas que la personnalité de Spiderman repose sur un drame originel (la mort de l'oncle Ben) et on utilise ce pathos de diverses façons pour rendre tout ce petit monde très humain et vraiment attachant. Je signale également qu'on conserve vraiment l'essence du personnage, quelque chose que j'avais reproché à la dernière adaptation, Homecoming,  qui faisait de Spiderman un véritable irresponsable. (à l'encontre même de "un grand pouvoir donne de grandes responsabilités)
Si on retrouve le désormais célèbre Peter Parker dans l'histoire, celle-ci se concentre surtout sur Miles Morales et lui sert de backstory. Un nouveau personnage vraiment cool qui permet de remettre la figure de l'araignée au goût du jour. Petite déception, même si j'aime beaucoup la culture urbaine (le tag, le hip hop, etc) je trouve un peu cliché de la voir utilisé ici parce que le nouveau héros est noir(dans le comics ce n'était pas aussi présent). Si ça avait été une fille on aurait eu de la couture et les spice girls ? (ok, je pinaille peut-être mais c'est quand même un gros stéréotype qui ne fait pas beaucoup avancer les choses)
En parlant de fille, on notera l'utilisation de Gwen Stacy dans les personnages et elle est vraiment vraiment cool. J'ai vu des rumeurs d'un film centré sur elle et j'avoue que je serais curieux de voir ce que ça donnera. Son univers un peu rock donne franchement envie.
Sinon, visuellement le film est une grande réussite. Le traitement de l'image est vraiment intéressant avec son côté très bande dessiné (par l'utilisation de trame en texture), je regrette juste deux petits choix : le premier est un effet de flou de contour que je ne trouve pas toujours très heureux et le deuxième est un ajout de traits dessinés (sur l'arrête du nez par exemple) qui est parfois franchement laid. Sinon, les images sont de toutes beautés et on en prend plein les yeux. Le fait d'avoir réussi à mixer les esthétique singulières des Spidermen d'inspiration cartoon, manga et noir est également un beau tour de force.
Au niveau de la narration, là-encore il y a beaucoup d'effort puisque la construction du récit utilise bien les divers réalités alternatives. Certains effets de style qui auraient pu s'avérer répétitif sont au contraire brillamment utilisé et donne encore plus de cohérence à l'histoire et aux autres réalités.
J'ai vu le film en français, ça passait plutôt pas mal. Stephane Bak (Seuls, Elle, etc) est très bien dans le rôle principal, tout comme Camélia Jordana dans celui de Gwen. Toutefois j'aurais quand même préféré avoir Shameik Moore, que j'avais adoré dans Dope et dans The Get Down sans parler de Nicolas Cage dans le rôle du Spiderman noir.
Niveau adaptation, nous ne sommes pas vraiment fidèle au comics. On retrouve les points clefs comme la relation avec l'oncle de Miles, mais les origines sont différentes tout comme les passions du personnage. On ressent toutefois un véritable amour du média comics dans l'ensemble du film et ça fait du bien.
Vous l'aurez compris, je suis particulièrement emballé par ce dessin animé. Loin d'être un énième film Spiderman il bénéficie d'énormément de qualités et de vrais choix artistiques qui pourrait nuir à son accessibilité pour le grand public. C'est donc une excellente surprise, un film drôle et punchy avec de superbes images et une pure bande son. Bref, allez le voir pour un peu de peps de fin d'année.



Conclusion :

Une excellente surprise que ce nouveau Spiderman. Un film original, drôle, touchant et ultra punchy.

L'affiche alternative de Spider-man noir qui est quand même un personnage très cool


samedi 22 décembre 2018

Astérix et le secret de la potion magique

En attendant le film Kaamelott, Alexandre Astier nous sort un nouveau Astérix, je n'avais pas vraiment été convaincu par le premier opus, que donne ce petit nouveau ?





Date de sortie : 5 décembre 2018
Durée : 1h 25min
Réalisation : Louis Clichy, Alexandre Astier
Casting : Bernard Alane, Christian Clavier, Guillaume Briat
Genres : Animation, Famille
Nationalité : Français


Synopsis :

Suite à une chute d'arbre, Panoramix est convaincu de ne plus être digne d'être le druide du village. Il se met alors en quête de trouver un successeur à qui il pourra confier la recette de sa précieuse potion magique mais ce secret suscite bien des convoitises.

Critique :

Je n'avais pas été complètement séduit par le précédent Astérix. Il avait énormément de qualité mais quelque chose ne fonctionnait pas vraiment. Comme si la greffe de Kaamelot sur le plus célèbre des Gaulois ne prenait pas. Le premier film aura probablement manqué de maturation mais ce n'est pas le cas de ce second opus. Tirant profit de leur première expérience, les deux réalisateurs nous livre ici une oeuvre bien plus maîtrisée et plus adapté aux codes du genre dessin animé.
Que ce soit dans le rythme, dans l'humour visuel ou dans la démesure on sent que les deux réalisateurs ont gagné en expérience. Le film est nettement plus drôle et mieux construit.
Le personage féminin ajouté est plutôt cool et s’intègre à merveille dans l'histoire (même si tout cela est fort prévisible).
Au niveau du casting vocal, peu de surprise, on retrouve les habitués d'Astérix comme Christian Clavier, supportable pour une fois mais aussi de Kaamelott avec la famille Astier ou Serge Papagalli
Bonus, sans trahir l'esprit de la bd, le film réussit à remettre Astérix au goût du jour notamment dans un final explosif.
Pour conclure, je dirais que cet Astérix est une bonne surprise qui saura séduire autant les petits que les grands, mais surtout qui prouve que le gaulois réfractaire a encore de beaux jours devant lui.






Conclusion :

Meilleur que le précédent ce nouveau Astérix est un très bon divertissement pour petits et grands

mercredi 19 décembre 2018

Mortal Engines

Le blockbuster du moment c'est bien entendu Mortal Engines, la nouvelle franchise au long cours saint patroné par Peter "le seigneur des anneaux" Jackson. Vous connaissez ma passion pour le genre, voyons ce qu'il en est réellement.




Date de sortie 12 décembre 2018
Durée : 2h 08min
Réalisateur : Christian Rivers
Casting : Hera Hilmar, Robert Sheehan, Hugo Weaving
Genres : Science fiction, Aventure, Action
Nationalités : Américain, Néo-Zélandais

Synopsis:

Des centaines d'années après que notre civilisation ait disparu, le jeune Tom travaille comme bibliothécaire et archéologue dans la cité mobile de Londres. Un jour où il a la chance de rencontrer son idole l'archéologue Thaddeus Valentine, il le sauve d'une tentative d'assassinat par la rebelle Hester Shaw mais se retrouve perdu avec elle hors les murs de la ville. Passé l'incompréhension, ils devront survivre ensemble et faire face à un danger qui pourrait changer le monde.

Critique :

Mortal Engines c'est l'adaptation d'une série de livre qui faisaient la part belle au steampunk alors que la mode démarrait tout juste. La force du film réside donc dans un univers visuel très fort, c'est surement ce qui a motivé Jackson à s'emparer du projet et ça se sent dès les premières minutes du film. Car si c'est assez débile ça n'en reste pas moins très impressionnant de voir ces cités mobiles se rencontrer et se poursuivre. En fait, on aimerait presque les voir se reproduire tellement elles ont l'air vivante.
Mais voilà, sorti de ces premières minutes d'originalités, on se retrouve devant un scénario conventionnel au possible où la seule chose qui pourra vous surprendre c'est la bêtise d'un méchant overzetop (hiii je suis méchant parce que!!!!). J'exagère à peine, la seule autre bonne idée que je retiens étant la relation entre Hester et Shrike.  Une relation qui apporte à mon sens les rares sentiments du film tant le reste est convenu. (deux bonnes idées qui ne sont absolument pas compensées par la platitude du reste et surtout pas par la révélation fracassante concernant Thaddeus Valentine qui m'a presque donné envie de sortir de la salle).
Niveau casting, pas grand chose à signaler, tout le monde fait la blague, je regrette juste le sous emploi de Robert Sheehan, acteur génial que j'ai découvert dans la série Misfits et dont il faisait l'un des principaux intérêts. Il se retrouve ici dans un rôle étriqué qui le brime clairement et ne lui permet pas de s'exprimer pleinement. Au contraire, j'étais content de découvrir l'actrice Jihae, d'une coolitude absolu. J'ai hâte de voir ce qu'elle fera ensuite car elle fait partie des rares bonnes surprises de ce film.
Petite aparté sociale, le film est plutôt dans l'air du temps avec des heroines fortes et beaucoup de diversité. Par contre, on s'étonnera de constater que très clairement, à de très rares exceptions, les méchants sont blancs et les gentils de couleurs (et plutôt chinois vu que les chinois sauvent le monde). Je ne sais pas si c'est un vrai positionnement du réalisateur mais c'était assez surprenant pour être noté. J'entend déjà nos amis complotistes hurler à la propagande socialoreptilienne.
Pour conclure, je dirais que Mortal Engines est un honnête divertissement. On en prend vraiment plein les yeux et on ne s’ennuie presque pas. Vu qu'il s'agit d'un teen moovie, la barre est plutôt placé haute mais pour les amateurs de cinéma, il s'agira juste d'un blockbuster de plus, oublié dès la fin du générique.


Conclusion :

Un divertissement spectaculaire mais sans une once d'originalité.

lundi 17 décembre 2018

Leto

Lorsque j'ai découvert la bande annonce de Leto au cinéma j'ai immédiatement eu envie de découvrir ce film. C'est chose enfin faite, voyons ensemble si mon coup de cœur se confirme ou si je me suis laissé abuser par un habile montage.






Date de sortie 5 décembre 2018
Durée : 2h 06min
Réalisateur : Kirill Serebrennikov
Casting : Roman Bilyk, Irina Starshenbaum, Teo Yoo
Genres : Drame, Biopic
Nationalités : Russe, Français

Synopsis :

L'histoire presque vraie de la rencontre de Victor Tsoï avec Mike Narumenko et sa femme Natasha et comment ils ont marqué le rock russe de leurs empreintes.

Critique :

Autant vous dire que je n'ai jamais entendu parler de Kirill Serebrennikov ou même de ses acteurs. En matière de film Russe, sortie d'Eisenstein ou de Tarkovski, je ne connais pas grand chose et ce n'est pas Guardians qui m'a donné envie d'en découvrir plus :D. Ce n'est pourtant pas une volonté de ma part, juste un manque d'offre en salle. J'étais donc vraiment curieux de découvrir ce film qui me promettait de découvrir l'univers du rock en Russie un sujet qui semblait pour le moins incongru tant ce courant musicale est marqué d'une empreinte Anglaise voir Américaine. Cet univers se révèle pourtant passionnant car, loin de la fureur Anglaise le rock Russe a dû faire face à une véritable censure d'état, un encadrement étouffant dans lequel les artistes ont réussi à extraire la moindre miette d'expression qu'ils pouvaient grappiller. (attention, je ne dis pas que les anglais n'ont pas du se rebeller contre le système, juste qu'un des deux systèmes était plus étouffant que l'autre)
Car si Leto est une histoire d'amour c'est surtout un hymne à la créativité et à la liberté.  Bien sûr vous pourriez penser avoir déjà vu cette historie vingt fois ne serait-ce qu'avec les films sur l'emergence du rock mais Leto a vraiment ce petit plus dans les personnages, dans le contexte et dans le traitement qui réussit à donner un souffle nouveau à une histoire qu'on pensait déjà connaitre. Il réussit notamment à faire d'une histoire dramatique un vrai feel good moovie, un film très positif.
Niveau réalisation la qualité est également au rendez-vous, je pourrais évoquer la beauté du noir et blanc et des cadrages, bien sûr, mais je signalerais surtout l'inventivité, notamment dans les séquences du personnage de "Sceptic" qui donne à Leto des airs de comédie musicale mais surtout font réfléchir sur le principe même des biopics.
Bien entendu, vu le sujet, la bande son est impeccable, de Lou Reed à Bowie en passant par Talking Head, la sélection est irréprochable et propose de superbes reprises. Et surtout, le film permet de découvrir le groupe Kino dont-il est la biopic non officiel. Un groupe de référence en Russie qui n'a pas connu un succès pourtant mérité à l'international.
Si je ne connais aucun des acteurs du casting, je dois reconnaître qu'ils sont tous excellent. Irina Starshenbaum, tout en connivence et retenue a énormément de charmes et Roman Bilyk et Teo Yoo beaucoup de sensibilité dans leur rôle de rockeur solitaire et renfermé.
Dans l'ensemble, Leto était vraiment une excellente surprise, six fois nominés à Cannes en 2018, j'ai du mal à comprendre que le film n'ait pas raflé une seule palme tant il le mérite. C'est un film beau, drôle, poétique, originale, une occasion de découvrir une autre culture mais également un morceau d'histoire. Leto fait partie de ces films rares qui me font aimer le cinéma et je ne peux que vous le recommander chaudement.



Conclusion :

Le film du moment pour moi, une véritable découverte du rock Russe, une bande son de folie avec quelques standards Anglais et Américain, une belle histoire d'amour, un hymne à la créativité, un vrai feel good moovie même si tout n'est pas rose.


jeudi 13 décembre 2018

Diamantino

Parfois, j'attend des films pendant des années traquant la moindre news jusqu'à leur sortie. Et parfois je vais voir un film uniquement parce que ses horaires correspondent au créneau que j'ai. Devinez dans quelle catégorie se situe Diamantino :D




Date de sortie 28 novembre 2018
Durée : 1h 32min
Réalisation : Gabriel Abrantes, Daniel Schmidt
Casting : Carloto Cotta, Cleo Tavares, Anabela Moreira
Genre : Comédie, Fable
Nationalités : Portugais, Français, Brésilien

Synopsis :

Meilleur joueur de Football du pays, Diamantino doit abandonner le sport le jour où il perd son père et son talent. Il doit dès lors trouver un nouveau sens à sa vie mais réalise qu'il n'a rien d'autre.

Critique :

Autant vous dire que je ne connais pas plus les réalisateurs que les acteurs de Diamantino, je suis allez voir le film car j'avais un créneau et que ça avait l'air particulièrement WTF.
Dans les faits c'est un film objectivement à part rien n'est vraiment réaliste même si le film dénonce une crise sociale bien réelle. En fait, on se retrouve plus dans le registre du conte initiatique ou de la fable et c'est un peu ce qui fait la faiblesse du film. Le personnage principal a l'intellect d'un enfant, il en devient ainsi accidentellement agaçant (en tout cas pour moi qui ait du mal avec les enfants au cinéma), ses sœurs sont le cliché des méchantes marâtres, elles pourraient tout droit sortir de Cendrillon et tout l'univers est ainsi complètement stéréotypé. Il faut donc prendre énormément sur soi pour accepter qu'on puisse prendre pour un garçon la superbe Cleo Tavares (ainsi qu'accepter son incompétence) ou que Diamantino ne réalise pas la méchanceté gratuite de ses sœurs.
Bref, si l'on réussit à faire abstraction de tout ces détails (ce qui n'est pas une mince affaire) le film n'en reste pas moins original, touchant et parfois drôle. La thématique globale est intéressante tout comme le discours et la vision du foot. Le film aurait pu faire un thriller de SF très cool avec de l'action et de l'humour (voir juste de l'action) mais ici les moments d'action sont vraiment cheaps et montrent une certaine manque de maîtrise des réalisateurs.
Je n'ai pas passé un mauvais moment devant Diamantino, le film est globalement bien réalisé avec quelques très belles images et d'excellentes idées. C'est une intéressante curiosité mais qui ne marquera pas vraiment le public et ne réussira à toucher qu'une faible partie de celui-ci. dommage







Conclusion :

Une comédie originale traité comme une fable et qui demande vraiment beaucoup de concession au spectateur pour être apprécié.

lundi 10 décembre 2018

Le Grand Bain

Voilà un film que je voulais voir depuis un moment mais que les hasard du calendrier m'ont empêché de voir plus tôt. L'attente aura-t-elle était payante ? C'est ce que nous allons voir.





Date de sortie : 24 octobre 2018
Durée : 1h 58min
Réalisateur : Gilles Lellouche
Casting : Mathieu Amalric, Guillaume Canet, Benoît Poelvoorde
Genre : Comédie dramatique
Nationalité : Français

Synopsis :

Abattu par sa dépression, Bertrand découvre que sa piscine locale possède un club de natation synchronisé qui cherche de nouveaux membres. Il se décide à rejoindre cette bande de laissé pour compte pour essayer de trouver un nouveau sens à sa vie.

Critique :

Avant de commencer la critique, j'aimerais émettre un énorme bémol. Je trouve vraiment dommage qu'en 2018 on réussisse encore à faire un film avec 8 protagonistes masculin principaux et que le seul qui ne soit pas blanc soit traité par dessus la jambe comme un gimmick comique. Le mec ne sert à rien du tout et se résume par "il est gros" et "on ne comprend pas ce qu'il dit". C'est le seul personnage qui n'est pas développé. Alors je doute que Lelouche soit raciste, je suis même convaincu du contraire mais clairement ce non-choix est un triste reflet de notre société.

Bref, attaquons la critique. Il faut noter que j'aime énormément Gilles Lellouche. Je fais partie des fans de l'injustement méconnu Narco, petite pépite d'inventivité dont beaucoup d'éléments se retrouvent dans ce nouveau film. Si son précédent film Les infidèles était une collaboration très discutable avec Jean Dujardin, on sent ici qu'il y a une patte Lellouche, des obsessions et j'ai apprécié retrouver un peu cet univers même si c'est surtout la folie de Narco qui m'avait séduit et qu'on ne la retrouve pas ici.
Le grand bain, c'est clairement le full monty français, c'est un peu réducteur de devoir dire ça mais c'est pourtant la vérité. On retrouve une bande de marginaux en perte de vitesse et qui décident de s'enfoncer un peu plus dans leur marginalité pour réussir à se réapproprier leur vie. Une thématique riche et passionnante mais pas originale.
Les points forts du film résident donc dans le choix de l'univers "la natation synchronisé masculine" quelque chose qui, à ma connaissance, n'a jamais été traité et dont peu de gens connaissent l'existence. Outre la découverte, l’intérêt de ce choix est bel et bien de dénoncer le sexisme de notre société qui voudrait que certaines activités soient pour les hommes et d'autres pour les femmes (spoiler : c'est faux).
La deuxième force du film c'est bien entendu son casting, on retrouve rarement autant d'acteur culte à l'écran : Mathieu Amalric (Tournée, Le scaphandre et le papillon, etc) qui incarne le rôle principal et s'avère toujours aussi bon dans les rôles pathétiques, Guillaume Canet (la prochaine fois je viserais le coeur, l'affaire Farewell, etc) qui incarne encore un connard, un rôle dans lequel il excelle et qui semble lui plaire ces dernières années, Benoit Poelvoorde (Au poste, Le grand soir, etc) en grande gueule, Jean-Hugues Anglades ( Suburra, Braquo, etc) en looser magnifique, et comme si ça ne suffisait pas on rajoute d'autres artistes moins connu mais tout aussi bon comme Philippe Katerine (Le monde est à toi, Avril et le monde truqué, etc), Marin Foïs (Irréprochable, un ticket pour l'espace, etc), Virginie Efira (Elle, off prime, etc) et Leïla Bekhti (Nous trois ou rien, etc). Une Leïla Bekhti qu'on voit assez peu dans le film mais qui touche le jackpot avec à mon sens le meilleur personnage du film, elle aurait mérité nettement plus de place à l'écran.
Au niveau de l'histoire, c'est assez classique, on s'étonnera toutefois de trouver un film bien moins drôle qu'on ne pourrait l'attendre. La première heure du film se concentre tout de même plus sur la partie drame en exposant les difficultés à vivre des différents protagonistes avant de devenir plus joyeuses dans la deuxième partie lorsqu'ils essayent de sortir la tête de l'eau (haha, jeux de mot, humour).
Les personnages sont tous attachants dans leurs fragilités et on prend plaisir à les voir donner un sens à leur vie le climax n'en est que plus poignant.
Globalement, Le grand Bain est une excellente surprise, une comédie émouvante, intelligente avec de beaux messages sociétaux. Même si on pourra lui reprocher un rythme un peu lent et dur et le manque de traitement du personnage de Avanish (Balasingham Tamilchelvan) la qualité du casting et la tendresse du traitement fait beaucoup pour l'ensemble.

Conclusion :

Une belle comédie dramatique avec un casting exceptionnel

mardi 4 décembre 2018

Les Animaux fantastiques : Les crimes de Grindelwald

Allez, on poursuit les films grand spectacle avec le blockbuster du moment : le très attendu nouveau Harry Potter. Je ne suis pas un grand fan de la franchise et n'avais donc aucune attente pour celui-ci mais qu'en est-il vraiment ?





Date de sortie : 14 novembre 2018
Durée : 2h 14min
Réalisation : David Yates
Casting : Eddie Redmayne, Katherine Waterston, Dan Fogler
Genres : Fantastique, Aventure
Nationalités : Britannique, Américain

Synopsis :

1927, le dangereux et manipulateur Grindelwald réussit à s'évader. Sa cause séduit de plus en plus de fidèles et devient une véritable menace contre le ministère de la magie. Réalisant qu'il est à la recherche de Croyance qui a survécu aux événement de New-York, le ministère décide d'envoyer Norbert traquer le jeune homme.
Mais celui-ci refuse ne souhaitant pas se mêler à cette histoire. Le destin l'y forcera pourtant pour retrouver Tina qui fait toujours battre son cœur.

Critique :

Les Animaux fantastiques : Les crimes de Grindelwald est le nouveau film de David Yates qui garde le contrôle des aventures du jeune sorcier depuis 2007 et l'ordre du phoenix. C'est un bon faiseur, il sait produire des images impressionnantes et gérer des effets spéciaux toujours plus spectaculaires. Avec les animaux fantastiques s'ajoutent une dimension architecturale vraiment très forte ainsi après s'être régalé des paysages de New York dans le premier opus c'est ici de Paris que l'on pourra se gaver dans des reconstitutions studio et de la 3D de toute beauté.
En dehors de ça, le scénario n'a guère d’intérêt, les scènes d'actions sont parfois confuse (j'ai trouvé la scène d'évasion vraiment bordélique notamment) et beaucoup de choses sont vraiment gratuites pour faire plaisir aux fans ou justifier les effets spéciaux.
Une fois de plus on s'intéresse au personnage de Croyance avec cette fois une backstory assez moisi qui termine heureusement sur une révélation intéressante mais qu'il aura fallut attendre trop longtemps.
On pourra également regretter le traitement de certains personnages. Ainsi, si Grindelwald prend tout naturellement beaucoup de place dans l'histoire afin de construire un méchant emblématique en vue d'un affrontement final épique, on pourra regretter que Tina devienne un personnage totalement inutile, le faire valoir/love interest de Norbert tandis qu'on s'attarde sur des références sans intérêt comme Nagini ou Flamel. En fait, même le traitement de Dumbledore a quelque chose de ridicule tant il est auréolé de gloire alors qu'il ne sert vraiment à rien.
Norbert de son côté reste assez fidèle à lui même, une espèce d'autiste qui vit sa vie sans se préoccuper des conventions. Il a le mérite d'être un modèle intéressant car non violent et pointilleux sur ce qui est juste mais a t'on vraiment envie de s'identifier à Norbert ? Il est amusant de noter par exemple que le personnage ne sert absolument à rien presque tout le film se serait probablement déroulé de la même façon s'il n'avait pas été là.
Bref, rien de bien nouveau ni emballant dans cette nouvelle grosse production. On ne passe pas un mauvais moment car la beauté des images et la diversité des créatures offrent encore un spectacle plaisant mais tout cela n'en reste pas moins scénaristiquement pauvre.


Conclusion :

Dans la droite lignée du premier opus, c'est très beau mais long et bordélique.