Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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vendredi 24 novembre 2017

Justice League

Bon, je suis en retard sur le Thor mais je ne pouvais pas rater le nouveau film DC. Ces films ont souvent reçu un accueil critique sanglant et souvent injustement lorsqu'on compare avec les films Marvel. Ce "Avenger DC" était attendu de pied ferme, d'autant que Joss "Avenger" Whedon a travaillé dessus, voyons ensemble comment l'avenir se profile pour Batman et sa petite bande.







Date de sortie 15 novembre 2017
Durée : 2h 00min
Réalisateur : Zack Snyder
Casting : Ben Affleck, Henry Cavill, Gal Gadot
Genres : Action, Science fiction
Nationalité : Américain

Synopsis :

Avec la disparition de Superman, c'est l'espoir qui meurt jour après jour tandis qu'une menace grandit dans l'ombre. Conscient qu'il ne pourra jamais faire face tout seul, Bruce Wayne décide de rassembler une armée de surhomme pour protéger la terre et ramener un peu de lumière dans le monde.

Critique :

Après un Batman vs Superman descendu par la critique et le publique et un suicide squad aux retours très mitigé, le nouveau film du deuxiéme géant du comics était attendu de pied ferme. D'autant que la production s'est avéré mouvementé (suite à de terribles problèmes personnels de Zack Snyder), que Joss Whedon (figure respecté des geeks et déjà réalisateur de Avenger pour Marvel) a du se joindre au projet et que le succès de Wonder Woman a laissé entrevoir un avenir radieux possible pour la firme.
Justice League, c'est donc le va tout du studio, le film clef qui permettra de savoir s'ils pourront nous inonder d'une vague de spin-off façon Marvel où s'ils devront remiser leurs projets dans leurs cartons pour les ressortir dans 10 ans.
Et autant le dire tout de suite, ce Justice league ne marquera pas les esprits.
Pour commencer, on pourrait parler du scénario. Il est ultra convenu avec la classique apparition d'une menace
toute puissante et le besoin de constituer une équipe pour la combattre. Vague présentation des personnages et de leurs raisons pour refuser avant que le méchant très méchant leur prouve qu'ils n'ont pas le choix et que l'équipe se rassemble pour l'affronter.
Un scénario tellement archétypique qu'il ne nous évite même pas la fameuse scène des super héros qui doivent s'affronter avant de travailler ensemble. Tout est cousu de fil blanc et ce n'est pas le méchant choisi pour ce film qui permettra de poser un enjeu propre à emporter le spectateur. A part quelque sombre geek hardcore, personne n'a jamais entendu parler de Steppenwolf, d'autant qu'a aucun moment il n'entonne "born to be wild" ce qui pourtant lui aurait donné un minimum de saveur. On se retrouve donc avec un méchant sans charisme, que personne ne connait et qu'on doit juste accepter comme très très méchant (le flash back épique aide un peu mais ne suffit pas tant le look power ranger de ce méchant tire le film vers le bas).
Sans aller jusqu’à dire qu'on s'ennuie ferme, il faut reconnaître que tout cela n'a rien de palpitant.
Pire, l'une de mes raisons de défendre Batman Vs Superman, pourtant durement frappé par la critique, était l'univers foisonnant que  Zack Snyder (Man of Steel, Watchmen, etc) avait laisser deviner. Et bien tout cela est oublié ici, et nous n'en entendront probablement jamais parler par la suite la franchise ne reposant visiblement que sur du vent au contraire de l'univers Marvel et de ces innombrables recoupement. Un film creux, sans enjeux ni originalité, ça c'était pour l'histoire.
Mais Justice League c'est avant tout un blockbuster, alors l'histoire on s'en fout, on veut des effets spéciaux, des explosions, des bastons épiques. Et là encore, le film fait preuve d'une indigence rare. Si certaines scènes sont effectivement fort belle, d'autres sont au contraire digne d'un épisode de Xéna la guerrière, le fond vert transpire de partout et il devient difficile parfois de se dire qu'on est devant un film et pas une cinématique de jeu. Certes, la 3D rend possible de mettre en image des scènes quasiment impossible à concevoir autrement mais il faut que ce soit un minimum crédible pour que ça ait un intérêt. Ici c'est parfois tellement mal fait que ça en devient ridicule comme cette scène où la reine amazone s'enfui avec la boite mère ou même le premier plan de Wonder woman (voir la jolie photo sur la statue) qui ne marche pas du tout. Et je en vous parle pas de cyborg qu'on aimerait voir gardé son hoody tout le long du film tant son design brûle la rétine. Une vraie armure aurait surement était plus réussi que ce truc informe. L'acteur a bien du mérite de rester crédible dans ses conditions. Et vous voulez qu'o parle combat épique ? Alors oui il y en a comme ce flashback de la précédente invasion de Steppenwolf, visuellement impressionnante la scène n'en a pas moins aucun impact émotionnel puisque c'est un flashback. On sourit donc en voyant le clin d’œil a green lantern mais au fond on s'ne fout un peu de ce qu'on voit à l'écran. Et lorsque ça aurait vraiment du compter, lors de l'affrontement final, on se retrouve avec un duel minimaliste dans un décors pauvre loin d'illustrer le côté mythique que devrait avoir ce film et cette bataille.
Bon, on pourra se consoler en se disant que le casting est joli mais là encore ça se discute. Si Ben Affleck (Argo, Gone baby gone, etc) m'avait agréablement surpris
dans Batman vs Superman, il prouve ici qu'il n'avait effectivement pas la carrure pour le rôle. Loin du guerrier badass et fatigué, il ressemble cette fois à un gros nounours tout mielleux. Gal Gadot (Wonder Woman, etc) est celle qui s'en sort le mieux, le film fait vraiment la part belle à son personnage et l'actrice lui apporte beaucoup de force. La bonne surprise c'est Ray Fisher dans le rôle de Cyborg, le scénario a su rendre le personnage utile, ce qui n'était pas gagné, et l'acteur se débrouille plutôt bien avec un personnage taciturne un peu stéréotypé. Joker comique du scénario Ezra Miller (les animaux fantastiques, etc) s'en sort plutôt bien et Jason Momoa fait du Jason Momoa.
Un petit mot sur la musique pour finir ? D'autant que la BO est supervisé par Danny Elfman (Big eyes, Batman le défi, etc), un compositeur que j'apprécie beaucoup. Et il faut admettre que pour cette fois il a vraiment fait... le minimum. En fait je ne me souvient pas du moindre air de ce film, je me demande même s'il y avait de la musique en dehors du générique et d'une chanson au début.
Bref, vous l'aurez compris, si je suis allé voir le film sans a priori, je suis particulièrement déçu du résultat. Alors soyons clair, ça n'est absolument pas pire que tout ce dont Marvel nous abreuve mais avec l'accumulation des films de super héros, ce genre de facilité devient de moins en moins supportable. Ce qui est regrettable aussi, c'est que ce Justice League se rapproche beaucoup de la façon de faire Marvel. Là où l'univers DC s'était jusqu'alors distingué par une vision plus dur et "réaliste" on retrouve ici les petites blagues et les facilités qui permettent à Marvel de faire des films pop-corn grand public à la chaîne. Si DC se met à singer son concurrent, il perdra tout intérêt dans l'affrontement et se noiera simplement dans la vague. Même la promesse finale du film, qui ne sera probablement jamais tenu vu les plannings créatifs, ne me motive pas à voir une suite. Et pourtant dieu sait que je suis fan de Batman mais ce nouvel opus n'est tout simplement pas à la hauteur des enjeux. Un divertissement correct mais seulement un de plus.


Conclusion:

Ni bon, ni mauvais, un énième film de super héros qui satisfera peut-être les amateurs de l'univers DC mais surement pas les cinéphiles.

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