Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

lundi 30 octobre 2017

Logan Lucky

Honnêtement, je ne tenais pas particulièrement à voir ce film. Bien sûr, le casting était séduisant, mais tout respirait le film anecdotique et j'avais tellement mieux à voir. Pourtant, le hasard du planning en aura décidé autrement, il est donc temps de voir si un casting réussi suffit à faire un bon film.






Date de sortie : 25 octobre 2017
Durée : 1h 58min
Réalisateur : Steven Soderbergh
Casting : Channing Tatum, Adam Driver, Daniel Craig
Genres : Comédie, Policier,
Nationalité : Américain

Synopsis :

Père divorcé et récemment licensié, Jimmy Logan décide de mettre un terme à ses problèmes en organisant un gros coup. Il convainc son frère de le suivre et de monter une équipe mais pour cela ils auront besoin du meilleur perceur de coffre de la région : Joe Bang, actuellement en prison.

Critique:

Steven Soderbergh est un réalisateur particulièrement prolifique capable du pire comme du meilleur. On lui doit aussi bien Sexe, mensonge et vidéo et Kafka que Solaris et Magic Mike. Une filmographie très variée qui peut laisser craindre le pire d'autant que le réalisateur semblait ici s'autoparodier en faisant une version d'Ocean's Eleven chez les rednecks.
Premier point à soulever : le casting. La com' repose dessus et soyons clair, le film aussi. Le réalisateur a réussi une fois de plus à réunir une belle brochette d'acteur et c'est un vrai bonheur de voir Channing Tatum (Kingsman le cercle d'or, Ave Cesar, Foxcatcher, etc), Adam Driver (Silence, Midnight special, Star Wars 7,etc) , Daniel Craig (Skyfall, etc) jouer les "bouseux". Je ne cache plus mon affection pour Channing Tatum, l'acteur prend des rôles très varié et n'hésite pas à se mettre en danger, ce n'est pas vraiment le cas ici mais il s'avère vraiment touchant dans ce rôle de gros nounours bougon. Adam Driver se retrouve encore dans un rôle de névrosé mais il apporte cette fois une touche d'humour décalée qui fonctionne vraiment bien. Enfin, que dire de Daniel Craig au look aussi improbable que la caractérisation de son personnage ?
Niveau actrice, c'est un peu léger, même si on notera la prestation de Riley Keough (It comes at night, Mad Max : Fury Road, etc) en reboot de "Daisy Duke" ainsi que des apparitions très appréciables d'Hilary Swank (Million Dollar Baby, etc) et de Katie Holmes (Batman Begins, Thank you for smoking, etc). Le reste du casting est tout aussi juste avec une ambiance très fin fond du sud des états-unis.
Niveau scénario, rien de très original, on se retrouve avec une histoire de casse plutôt classique où seule l'ambiance "classe moyenne" apporte vraiment une nouveauté. Comme dans Ocean's eleven, l'humour est très présent et permet de dynamiser un film qui serait un peu trop long sinon.
Et c'est probablement le principal défaut de ce Logan Lucky : une structure un peu bancale où le réalisateur semble vouloir trop en raconter. On se demande parfois où il veut en venir (la romance de Jimmy, le focus sur le champion de course, etc) et ces ajouts sont d'autant plus nuisibles qu'il en délaisse d'autres éléments qui auraient mérités d'être approfondi (par exemple que deviennent les frères Bang ?).
Dans l'ensemble, j'ai passé un bon moment devant ce film, surtout grace à la relation entre les personnages. Pour autant, je n'ai jamais vraiment été emporté dans l'histoire. L'explication du casse est confuse et le mystère que laisse planer le réalisateur dans sa conception n'arrange rien. Bien sûr cela permet de réserver des surprises mais elles apparaissent du coup faciles et peu satisfaisantes, d'autant que ce genre de twist est un poncif du genre.
Bref, un film un peu facile pour ce réalisateur et qui n'intéressera que les fans de ce type d'ambiance à la Justified ou plus simplement les fans de ces trois acteurs.

Conclusion:

Loin d'être un film majeur de la filmographie de  Steven Soderbergh, Logan Lucky est un honnête divertissement

vendredi 27 octobre 2017

We are X

L'un des bons côtés de la carte UGC c'est qu'elle permet parfois de participer à des avant-premières. Et honnêtement, lorsque l'occasion d'assister à celle d'un documentaire sur X-Japan en présence de son leader m'a été donné, je vous garantie que je n'ai pas hésité longtemps.






Date de sortie 6 décembre 2017
Durée : 1h 33min
Réalisation : Stephen Kijak
Casting : Yoshiki, Gene Simmons, Wes Borland
Genre : Documentaire
Nationalités : Britannique, Américain, Japonais

Synopsis:

A l'approche d'un concert historique au Madison Square Garden, Yoshiki fait le point sur l'histoire de X-Japan, un groupe de musique qui a profondément marqué l'histoire du rock au japon.

Critique:

Sortie en 2016 We are X n'avait pas encore eu le droit à sa projection en France. C'est désormais choses faites (enfin bientôt) grace à Eurozoom qui permet ainsi d'en découvrir plus sur un groupe culte et pourtant méconnu du grand public.
De mémoire, je ne crois pas avoir jamais critiqué de documentaire sur cette page. Un exercice dans lequel je me sens moins à l'aise mais auquel je me frotterai avec plaisir.
We are X raconte l'histoire du groupe peu avant qu'il ne fasse un retour fracassant dans la mythique salle du Madison Square Garden. L'occasion de retracer tous les drames qui ont frappé ce groupe de référence.
Le film est réalisé par Stephen Kijak, un réalisateur dont je n'avais jamais entendu parler mais qui se spécialise dans le documentaire musical. Il est également produit par une partie des producteurs du documentaire Sugar Man qui avait fait parler de lui en 2012. J'insiste rarement sur les producteurs d'un film mais je pense que c'est ici un point important.
L'histoire du film est passionnante et émouvante. On s'attache très vite à la personnalité torturé de Yoshiki et on compatit à tous les drames qu'il a dû surmonter pour que son groupe atteigne les sommets mais tout cela est un peu trop bien rodé. Et c'est d'ailleurs le plus gros problème du film : l'impression d'assister à une pub d'1h40 pour la sortie d'un disque. Alors que le groupe s'apprête à se confronter une nouvelle fois à l'international, et après que le documentaire ait confirmé les difficultés pour le groupe de percer aux états-unis et les enjeux que cela représente pour eux. We are X apparaît alors pour ce qu'il est probablement, une bonne grosse opération de com', l'établissement d'un story telling de qualité pour réussir à séduire le public américain.
Et cette sensation, renforcé par certaines scènes et certains plans où le réalisateur va chercher la larme, donne un côté voyeuriste et malsain au film qui le dessert particulièrement.
Et c'est dommage, car Yoshiki est une personnalité fascinante, l'histoire du groupe prend aux tripes et sa musique trop souvent méconnue est d'une qualité rare.
Très clairement, le film à beaucoup de points forts, ce n'est pas sans raison qu'il a obtenu un prix au festival de Sundance. La narration est fluide, l'histoire de qualité, l'ambiance intrigante.
Si l'on exclut les images d'archives, toutes salement pixelisées (ce que je m'explique mal, ils auraient dû pouvoir retrouver des bandes Betacam au minimum) l'ensemble des visuels sont de grandes qualités. La captation du concert est tout simplement magnifique avec des passages spectaculaires. On regrette même de ne pas en voir plus.
Au niveau des intervenants, on notera quelques grands noms assez surprenants comme Stan Lee ou Marilyn Manson mais l'ensemble des témoignages est plutôt pertinent et permet de se rendre compte de l'ampleur du phénomène X-Japan. Ceux qui ne connaissent pas du tout le groupe seront probablement impressionné par l'importance qu'il a pu avoir dans son pays et dans la culture rock.
Dans l'ensemble, j'ai pris beaucoup de plaisir à regarder ce documentaire, il m'a permis de me replonger dans la discographie du groupe et d'en apprendre plus sur ses membres. Toutefois, le côté très "produit" de l'ensemble ainsi que son manque de naturel m'a vraiment gêné et ceux d'autant plus qu'il y avait surement moyen de faire tout aussi poignant sans exhiber Yoshiki de la sorte.
Je suppose qu'il y a de gros enjeux derrière ce film et qu'il est avant tout destiné à relancer la carrière du groupe mais on perd justement ce qui faisait la force de ce groupe, son aspect subversif et son exigence artistique. Là où que are X aurait pu être un superbe film, on se retrouve avec une hagiographie un peu dérangeante même si on prend plaisir à la regarder.


Conclusion:

Un documentaire très bien produit et une histoire passionnante mais un ensemble un peu trop artificiel au point de perdre en sincérité. Une belle opération de com'




Point d'orgue de cette projection, la rencontre avec Yoshiki, un grand moment que vous pourrez découvrir dans cette vidéo:

vendredi 20 octobre 2017

Kingsman : le cercle d'or

Un nouveau film de Matthew Vaughn, bien sûr que je fonce le voir et que je vous critique ça immédiatement. Vous doutiez encore que j'étais complètement fan de ce réalisateur depuis Layer Cake ? Tous dans le cab' et en route pour le pays merveilleux des réalisateurs Anglais fan de comics.





Date de sortie : 11 octobre 2017
Durée : 2h 21min
Réalisateur : Matthew Vaughn
Casting : Taron Egerton, Colin Firth, Mark Strong
Genres : Action, Espionnage, Comédie
Nationalités : Britannique, Américain

Synopsis:

L'agence d'espionnage british la plus classe et secrète au monde revient. Cette fois, les KINGSMAN devront affronter une menace encore plus dangereuse et capable de les détruire. Un ennemi si retors qu'ils devront faire appel aux STATESMAN, leurs homologues américains, pour avoir une chance d'accomplir leur mission. Ensemble, ils affronteront le mystérieux Cercle d'Or une organisation impitoyable au but mystérieux.

Critique:

Sorti en 2015, le premier Kingsman avait été une merveilleuse surprise. Totalement inattendu, c'était un pastiche de James Bond complètement survitaminé qui apportait beaucoup de fraîcheur à un genre sclérosé (revoyez Spectre si vous avez un doute). Le fait que ce soit réalisé par Matthew Vaughn (Kick-ass, Stardust, etc) ne gâtait rien, le réalisateur ayant un don certain pour réaliser des films prenants, originaux et drôles.
L’intérêt d'une suite à ce premier film n'était pas évident, bien sûr le potentiel était là mais le risque de n'exploiter la license que pour l'argent était très fort tout comme celui de se retrouver avec un Kick-ass 2.
Heureusement, le réalisateur n'a rien perdu de son talent ou de son envie de faire des bons films et ce deuxième opus se révèle également explosif. Dès le début, le réalisateur nous gratifie d'une scéne d'action spectaculaire et ce ne sera clairement pas là seule du film (qui aurait cru qu'on pouvait faire une baston cool avec un lasso ? )
Pour autant, à aucun moment le cercle d'or n'égale vraiment la fraîcheur et la démesure de la scène de l'église de Kingsman. Même l'histoire s'avère plus confuse et moins maîtrisée. Pire, à multiplier les personnages le film ne les respecte pas vraiment et leur destin ne nous touche donc pas vraiment. Reste pourtant quelques scènes émouvantes, surtout une en fait, un magistral flashback visuellement très travaillé et dramatiquement intense.
Niveau casting, le réalisateur met une fois de plus les petits plats dans les grands puisque en plus de  Colin Firth (Magic in the Moonlight, Le journal de Bridget Jones, etc) et Mark Strong (John Carter, La taupe, etc)  dans leur précédent rôle de James bond et Q, on retrouvera Julianne Moore (Don Jon, Hunger Games, etc) fabuleuse dans son rôle de grand méchant rétro. Plus anecdotiques dans l'histoire mais tout aussi mémorable, Halle Berry (Cloud Atlas, X-men, etc) en scientifique, Channing Tatum (Ave césar, Fox catcher, etc) et Pedro Pascal (Games of thrones, etc) en espion cowboy bad-ass et Jeff Bridges (True Grit, The big Lebowsky, etc) en PDG. On notera également la présence hilarante d'une guest de choix vraiment bien mise en valeur.  Personnage principal du film, Taron Egerton s'en sort merveilleusement même s'il est probablement le moins connu du cast.
Les personnages sont tous caricaturaux mais savoureux c'est aussi la force de la série que de tout pousser au maximum jusqu'à atteindre un équilibre très instable mais jouissif entre James Bond et Austin powers. Un choix créatif qui offre des idées intéressantes comme le côté extrême de l'habituelle scène de séduction de l'agent ennemi. Une scène particulièrement gênante visant, selon moi, à dénoncer ce passage obligé et vulgaire des films d'espionnage (passage qui m'avait particulièrement choqué dans le dernier James Bond: Spectre). Pour autant, je regrette que le film perpétue encore les même schémas masculin que les autres films du genre. Plusieurs personnages féminin ont du potentiel mais elles restent très inexploité dans ce film
Pour conclure, je dirais que j'ai passé un bon moment devant ce deuxième Kingsman mais qu'il n'a pas autant de qualités que son prédécesseur. L'histoire essaye d'en dire trop, balayant parfois un peu trop facilement certain détails et s’empattant de longueurs inutiles. Je regrette aussi le côté très accessoire de Channing Tatum Surtout, bien que spectaculaires, les scènes d'actions n'égalent pas la virtuosité de celle du premier et aucune idée n'égale l'originalité du finish du premier film. Un bon divertissement donc, mais pas à la hauteur de ce qu'avait déjà fait Matthew Vaughn. Une suite est très clairement envisagé je ne saurais dire s'il faut la redouter où s'il faut s'en réjouir.


Conclusion:

Si la série Kingsman reste une valeur sûre, ce deuxième opus est un peu moins maîtrisé et souffre de quelques longueurs.

un joli concept art

lundi 16 octobre 2017

Détroit

C'est rare que je complimente les bande annonces mais c'est pourtant bien celle de Détroit qui m'a donné une farouche envie de voir ce film. Le risque étant bien sûr que le film ne soit pas à la hauteur et c'est ce que nous allons voir.





Date de sortie : 11 octobre 2017
Durée : 2h 23min
Réalisateur : Kathryn Bigelow
Casting : John Boyega, Will Poulter, Algee Smith
Genres : Drame, Thriller
Nationalité : Américain


Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis :

Détroit, 1967, les tensions raciales explosent au point de provoquer de terribles émeutes. Une mauvaise blague provoquera l'assaut du motel Algiers et la sequestration de plusieurs jeunes par la police. Une intervention hors de tout contrôle qui provoquera la mort de plusieurs d'entre-eux...



Critique :

Détroit est le nouveau film de Kathryn Bigelow (Zero Dark Thirty, Démineur, Point Break, etc) une chronique basée sur un sinistre fait divers révélateur de la gravité des tensions raciales qui frappent les états-unis. L'histoire se déroule dans un véritable cadre de guerre civil et la réalisatrice en appel à toute l'expérience qu'elle a accumulé durant ses précédents film pour livrer une nouvelle histoire vraiment prenante.
Très clairement, Détroit est une énorme claque.
Le sujet est d'une grande force et la réalisatrice le traite avec une violence rare, à tel point que le film n'a pas grand chose à envier à un film d'horreur. J'ai rarement été autant mis sous pression durant un film et le malaise était encore présent au sortir de la salle. Rarement les sentiments d'injustice et d'impunité m'auront frappé autant.
Le film se compose de trois parties, présentation séquestration, résolution et la montée en tension est remarquablement dosée. La scéne de sequestration est oppressante comme rarement, on s'identifie très facilement aux victimes et la réalisatrice a l'intelligence de ne pas être manichéenne. Si je devais faire un reproche, ce serait sur la dernière partie du film, celle abordant les conséquences de l'histoire.
Si cette partie est importante d'un point de vue narrative, elle est beaucoup plus faible en terme de tension et atténue un peu la violence qui précédait. C'est peut-être un bon choix pour éviter que tous les spectateurs ressortent de la salle en état de tension extrême mais ça n'en reste pas moins un peu frustrant dans le déroulement. Ce grand calme juste après la tempête donne l'impression que le film retombe et se perd. Ce n'est pas le cas, cette partie est également bien mené et importante mais ça n'en reste pas moins troublant.
Film chorale, Détroit repose sur un très beau casting. Il n'y a pas vraiment de premier rôle mais on notera tout de même la prestation remarquable de Will Poulter (le labyrinthe, etc) dans le rôle de l'un des plus gros connard qu'on ai pu voir à l'écran ces derniers temps. A ses côtés, peu d'acteurs connus mais tout de même John Boyega (Star wars 7, etc) et  Anthony Mackie ( Captain America : Civil War, Abraham Lincoln chasseur de vampires, etc) dans des rôles très important pour l'histoire, deux hommes parfaitement intégré dans la société et qui n'aurait jamais dû vivre une pareille histoire (s'ils avaient été blanc). Enfin, un petit mot sur Algee Smith, l'acteur est encore inconnu mais il crève l'écran dans son rôle de lover et je ne doute pas qu'on le reverra bien vite.
Détroit est une véritable claque. En mélangeant fausses images d'archive et film de guerre ultra nerveux, Kathryn Bigelow nous livre un fait divers ultra réaliste qui prend aux tripes et bouscule nos certitudes. Outre son intérêt dramaturgique, ce qui frappe dans cette histoire, c'est son importance sociétale. La façon dont elle met en avant un racisme aussi institutionnalisé que le sexisme. Difficile après ça de ne pas remettre en question notre propre société et de constater que la situation n'a pas tant évolué que ça.
Un film fort, un film beau, un film utile, du grand cinéma.


Conclusion :

Une oeuvre poignante et particulièrement dure qui éclaire de la plus sombre façon notre société.

vendredi 13 octobre 2017

Le sens de la fête

Vu le battage médiatique, vous n'avez probablement pas du passer à côté de la sortie de ce nouveau film. Je ne tenais pas particulièrement à le voir mais l'occasion faisant le larron (toi aussi, apprend des expressions désuètes avec El programator) voici la critique.





Date de sortie : 4 octobre 2017
Durée : 1h 57min
Réalisateur : Eric Toledano, Olivier Nakache
Casting : Jean-Pierre Bacri, Jean-Paul Rouve, Gilles Lellouche
Genre : Comédie
Nationalité : Français

Synopsis :

Depuis plus de trente ans Max organise des mariages, il a déjà tout vu et pourtant celui de Pierre et Héléna, rendu particulièrement complexe par les exigences du mari, lui réserve bien des mauvaises surprises. Il lui faudra user de tout ses talents mais aussi s'appuyer sur son équipe pour réussir une fois de plus à préserver le sens de la fête.


Critique :

Le sens de la fête est le nouveau film du duo  Eric Toledano et Olivier Nakache, devenu célèbre grace au film Intouchable. Ils nous reviennent avec un sujet moins difficile mais où l'on retrouve toute leur sensibilité et leur amour des personnages. On suit donc ici l'ensemble des membres d'une équipe de traiteur (cuisine, service, animation) ainsi que quelques invités lors d'une soirée de mariage. Un sujet pas franchement original mais que l'angle "envers du décors" permet de dynamiser. Le foisonnement de personnage, le rythme enlevé, la pression du timing, les réalisateurs réussissent à nous emporter complètement dans la frénésie de cette organisation par de multiples artifices donnant à ce qui aurait pu être une banale comédie des allures de course effrénée.

L'autre point fort du film, c'est bien entendu son casting. On pourra regretter que les têtes d'affiches soient limités à un rôle un peu trop classique : Bacri (un air de famille, le goût des autres, etc) fait le bougon, Rouve (Sans armes, ni haine, ni violence, Adèle Blanc-sec, etc) le boulet et Lellouche (Les infidèles, Narco, etc) le macho. Heureusement, la grande diversité de personnages permet que ce ne soit pas pénalisant et que le film ne soit pas trop stéréotypé, on pourra s'amuser de la multiplicité des profils du stagiaire trop parfait, au gendarme zélé en  passant par l'ancien prof frustré. Mention spéciale pour Benjamin Lavernhe qui joue le rôle du marié, son personnage est délicieusement détestable et il le porte à merveille.
Au niveau de l'histoire, rien de bien original et pourtant ce mélange permet de rendre le tout passionnant. Les réalisateurs réussissent aussi à apporter beaucoup de poésie à leur histoire, notament au travers de deux scènes musicales très fortes (l'une d'elle ayant le bon goût d'utiliser le superbe morceau de Cascadeur : meaning)
Niveau humour, puisqu'il s'agit d'une comédie, nous ne sommes pas vraiment dans le pouet pouet
plutôt dans le doux amer. De fait, si certaines vannes font rire (principalement celle de la bande annonce) le film est loin d'être hilarant.
Dans l'ensemble, le sens de la fête est une bonne surprise : c'est bien réalisé, bien joué, plutôt drôle, on ne s'ennuie pas, les valeurs sont plutôt saines, bref, c'est mieux que ce dont on peut avoir l'habitude sur les grands écrans. Pour autant, le film ne révolutionne pas grand chose et ne marquera pas vraiment les esprits (sauf peut-être pour la scène mentionné plus haut). Si vous êtes en quête d'un divertissement populaire de qualité, je recommande chaudement sinon il y a surement plus inoubliable à l'affiche.




Conclusion :

Une belle comédie humaine. Ce n'est pas hilarant mais le rythme est prenant, les personnages attachants et on passe un bon moment.


lundi 9 octobre 2017

Carrousel Funeste le Crowdfunding

Pas de critique aujourd'hui. Il faut dire qu'entre les salons pour Les seigneurs d'Outre Monde et la préparation du crowdfunding pour mon prochain roman, j'ai été trop pris pour aller au cinéma.
J'en profite donc pour vous parler rapidement de mon crowdfunding.




Normalement cette vidéo tourné à l'arrache devrait vous avoir expliqué tout ce que vous avez à savoir mais pour les plus littéraires d'entre vous (et donc potentiellement plus intéressé par un livre) je vais résumer ci-dessous.
Carousel Funeste est une trilogie d'Urban fantasy dont j'ai sorti le premier tome en 2014 aux éditions Midgard. L’éditeur a malheureusement fermé ses portes et aujourd'hui que je m’apprête à sortir le tome 2 j'en profite pour me lancer dans l'aventure du financement participatif.
Cette trilogie est un projet qui me tient énormément à cœur, j'ai donc essayé de concevoir le projet de manière à vous y attacher le plus possible. Il y a donc plusieurs gros paliers limité qui personnalise comme rarement l'expérience.
Si vous aimez ce que je fais, vous pouvez donc participer pour m'aider ou même partager le lien de la page Ulule à tous vos contacts. ce serait déjà un service immense de votre part car la grande difficulté pour les créatifs comme moi est de réussir à atteindre le grand public. Et ça, il n'y a que grace à votre aide que je peux le faire.
Je vous remercie donc d'avance, et je vous donne rendez-vous vendredi pour une nouvelle critique.

vendredi 6 octobre 2017

Blade Runner 2049

Octobre 2017, Hollywood se dit que c'est le moment idéal pour diffuser la suite d'un film sortit dans les années 80, voilà un choix très original qui changera assurément des reboots, remakes, prequels ou autre profanation d'une époque vu comme le veau d'or de notre culture. Mais bon, il fallait bien que je me fasse mon idée et que je vous raconte tout ça.





Date de sortie 4 octobre 2017
Durée : 2h 44min
Réalisation : Denis Villeneuve
Casting : Ryan Gosling, Harrison Ford, Jared Leto
Genres : Science fiction, Thriller
Nationalité : Américain

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Note: j'ai vu le film en VOST et j'ai trouvé les sous-titres un peu décevant, j'ai relevé plusieurs traductions qui me semblent inexactes.

Synopsis:

2049, l'inspecteur K est un Blade Runner, un humain de synthèse chargé de traquer les fuyards de son espèce. Lors d'une enquête de routine, il découvre un secret propre à bouleverser le monde qui l'entoure. Un mystère qui fera bien vite du traqueur une proie.


Critique:

Vous l'aurez deviné, l'annonce de la sortie d'une suite à Blade Runner ne m'avait pas vraiment réjoui. Soyons clair, je suis fan du premier, et c'est justement la raison pour laquelle je n'avais pas envie que l'obscène exploitation des années 80 vienne souiller ce film culte. Puis, le nom de Denis Villeneuve est sortit. Le nom d'un réalisateur dont je vous ai déjà parlé à de nombreuses reprises : Premier contact, Sicario, Prisoners, etc. Un réalisateur que j'apprécie beaucoup et qui a toujours jusqu'alors démontré un véritable savoir faire, une âme d'artiste. Un choix improbable donc qui promettait une oeuvre aussi ambitieuse que l'originale sauf si le réalisateur n'avait pas les mains libres comme c'est souvent le cas avec ce genre de blockbusters.
Et là, très clairement, Denis Villeneuve s'est fait plaisir. Ce nouveau Blade Runner est un festival, du Cyberpunk à l'état pur dans la droite lignée du premier opus. c'est un peu une version réussi de Ghost in the shell. On y retrouve les questionnements sur l'Humanité, l'ambiance oppressante des mégalopoles déshumanisantes bref la quintessence du Cyberpunk. Et si Villeneuve ne s'était jusqu'alors frotté qu'a des oeuvres plus modestes, il se sort avec brio de cette première confrontation avec un budget colossale. Les images sont à tomber par terre, comme toujours le réalisateur a soigné la qualité de ses visuels mais cette fois avec une richesse de décors et de costumes qu'il n'avait pu se permettre jusqu'alors. Il n'y a qu'a regarder les images d'illustrations de l'articles pour se faire une idée, tout est aussi réussi. Les ambiances sont remarquablement soignées et on découvre avec régal ce monde aux abois. On retrouvera bien sûr tout l'univers visuel créé pour le premier film, mais Villeneuve a su l'enrichir de ses propres idées et de décors tout aussi marquant.
Au niveau de l'histoire, rien de très original, comme Blade Runner on se retrouve avec un polar assez classique dans un univers SF. Le film reprend les mêmes thématiques que le premier mais les détourne dans un parallèle vraiment intéressant. Si le film peut s'apprécier individuellement c'est vraiment dans son parallèle avec le premier opus que ce Blade Runner 2049 révèle toutes ses qualités. Très clairement, un grand soin a été apporté à respecter l'oeuvre originale et à conserver un niveau de qualité équivalent. Il s'agit à l'évidence de l'oeuvre d'un fan respectueux et pas d'un financier avide de buzz.
Niveau casting, on se retrouve avec du lourd. Ryan Gosling (La la land, the place beyond the pine, etc) bien sûr, rôle principal du film, tout simplement fabuleux en successeur de Deckard. Le rôle ne lui offre pas une grande variété de jeu mais en tout cas il nous fait du bon Ryan Gosling en vieux routard mutique tendance Bogart. Face à lui, la légende Rick Deckard / Harrison Ford (Star wars 7, La stratégie Ender, etc) un personnage qu'on retrouve avec beaucoup d'émotion plus de 30 ans plus tard d'autant que son apparition n'a rien d'un simple clin d'oeil. On notera aussi la présence de Jared Leto ( Suicide squad, Dallas Buyers club, etc) dans un rôle qui, par contre, tient plus du cameo qu'autre chose. Sur presque 3h de film, on doit le voir 10 min en cumulé, pas de quoi mettre autant l'acteur en avant dans la com'. Face à ce casting très masculin on notera tout de même de beaux rôles féminins avec pour commencer la toujours brillante Robin Wright (Wonder Woman, Le congrès, etc) en dirigeante inflexible, Ana de Armas (War dogs, etc) en petite amie virtuelle, un rôle très émouvant et qui fait partie des ajouts très fort à la saga. Et enfin, Sylvia Hoeks que je ne connaissais pas et qui est ici remarquable en froide machine à tuer.
Niveau musique, la bande son a été confié à Hans Zimmer qui nous propose une imitation assez convaincante de Vangelis même s'il ne réussit pas à égaler la magie de l'originale.
Très clairement, ce nouveau Blade Runner est une excellente surprise, un film d'une grande classe loin des canons du genre. Moi qui suis un ayatollah du film d'1h30, je dois admettre ne pas avoir vu le temps passer. Le grand public sera peut-être perdu par cette durée et ce rythme lent, et pourtant, il n'y a pas une minute que je jetterais tant l'ensemble fait partie de ce voyage prenant dans les confins de l'âme humaine. Bref, si vous avez aimé le premier film, foncez vous serez comblé, et sinon réfléchissez y à deux fois car Blade Runner 2049 est un film sans concession qui risque de vous laisser à la porte de son univers si vous n'êtes pas prêt à prendre le temps de savourer le voyage.


Conclusion:

Blade runner 2049 est la digne suite du chef d'oeuvre de Ridley Scott. Si le film peut s'apprécier indépendamment il se savoure encore plus dans la continuité. Une grande réussite inattendue.



Si vous voulez découvrir un peu l'univers avant d'aller voir le film, je vous invite à découvrir les trois court-métrages réalisés pour l'occasion, dont celui du grand Shinichiro Watanabe (Cowboy Bebop)
ça se passe ici

Quelques affiches alternatives