Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

lundi 30 janvier 2017

Assassin's creed

J'ai repoussé ça pendant longtemps car les retours étaient assez catastrophiques mais voilà, j'ai craqué, je suis allé voir Assassin's creed. Quand on connait l'histoire des adaptations de jeux vidéo (je vous incite à suivre la chaîne Crossed si ce n'est pas le cas) en films on est en droit de s'attendre au pire. Voyons ensemble si cela se confirme.





Date de sortie : 21 décembre 2016
Durée : 1h 56min
Réalisation : Justin Kurzel
Casting : Michael Fassbender, Marion Cotillard, Jeremy Irons
Genres : Action, Science fiction
Nationalités : Américain, Français

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis:
Condamné à mort pour meurtre, Callum Lynch se voit offrir une seconde chance par une mystérieuse organisation. On lui propose d'utiliser une machine expérimentale pour remonter le cour de sa mémoire génétique et découvrir comment son ancêtre, un assassin du nom d'Aguilar, a réussi à soustraire un puissant artefact aux Templiers. Si l'artefact tombait entre de mauvaises mains, il pourrait bouleverser le monde à tout jamais.


Critique:
Assasin's creed est le troisième film de Justin Kurzel après le trop théâtral Macbeth. Le réalisateur y avait déjà travaillé avec Michael Fassbender ( Steve Jobs, Cartel, X-men: Apocalypse, etc ) et Marion Cotillard (Avril et le monde truqué, The Dark knight rises, De rouille et d'os, etc) qu'il retrouve ici dans des rôles très différents. Au cas où vous ne connaîtriez pas Assassin's creed, le film est l'adaptation d'une franchise de jeu vidéo à succès suivant des assassins au travers divers époques de l'histoire. Un type d'adaptation très risqué qui n'a connu que peu de réussites et énormément d'échecs. Le problème le plus récurent étant qu'un jeu vidéo et un film ne se concoivent pas de la même façon (dans l'un on est acteur, dans l'autre spectateur) mais que les producteurs forcent ces films à ressembler à des jeux vidéos pour satisfaire les joueurs/fans (le terrible "fan service"). Assassin's creed n'échappe malheureusement pas à ce constat, les scènes
d'actions sont affligées de plusieurs passages obligés ne servant qu'a flatter les connaisseurs par l'utilisation de plans inadaptés. Un défaut qui ne fait que plomber un peu plus des scènes d'actions résolument trop longues. Et c'est dommage car, si l'on fait abstraction de quelques facilités, le scénario de ce film est vraiment prenant et beaucoup plus riche que bien des films de ce genre.
Et puis le casting est quand même fabuleux. Même si Marion Cotillard et Jeremy Irons font plutôt figures de seconds rôles,  Michael Fassbender est très juste et plutôt impressionnant, que ce soit sous les traits de Callum ou d'Aguilar et on prend plaisir à suivre cet anti-héros dans la découverte de ce nouveau monde.
Dans l'ensemble, et malgré les défauts, j'ai pris beaucoup de plaisir à suivre ce film, certaines scènes d'actions sont vraiment impressionnantes, l'univers visuel est très réussi (la salle de l'animus est superbe) et l'ambiance globale envoûtante.
Aurait-on enfin droit à une adaptation réussie ? Presque, car comme je l'ai déjà signalé les scènes d'actions sont trop longues et trop nombreuses, une sorte de passage obligé qui plombe un peu l'ensemble. Et surtout, le film se dirige clairement vers une saga ce qui nuit également à la narration. Le peu de concessions faites pour préparer cette saga ajoute aussi des longueurs au film mais sans pour autant donner envie d'en voir plus (personnages secondaires pas assez développé, et trame trop mince).
Enfin, je conclurais avec un dernier bémol, plus d'ordre idéologique cette fois. Si l'idée d'opposer la "dictature" (les Templiers) à la "liberté" (les Ashashins) est toujours un concept efficace (surtout lorsqu'on nous présente les qualités et défauts des deux concepts), j'ai tout de même un peu de mal avec le fait de valoriser autant le meurtre. Volontairement ou pas, Assassin's creed est un vibrant plaidoyer pour la peine de mort (avec sa morale de "certains méritent de mourir) et je tique un peu à l'idée de rendre cool la peine de mort.
Bref, Assassin's creed est un honnête divertissement qui pourra plaire autant aux fans de la série qu'aux néophites mais on regrettera l'orientation trop action/jeux vidéo et le fond douteux.



Conclusion:
Pour une adaptation de jeux vidéo Assassin's creed s'en sort vraiment bien avec une histoire forte et de bons acteurs mais le film souffre de scènes d'actions trop longues et connotés qui plombent l'ensemble.

mardi 24 janvier 2017

Top 10 2016

Je n'avais pas eu l'occasion de le faire ces deux dernières années et ça m'avait manqué, alors voici le retour du top 10 des sorties cinéma de l'année


Petit préambule, je n'ai eu l'occasion de voir que 57 films au cinéma en 2016.  Maigre échantillon donc et je sais que j'ai raté de nombreux films que j'aurais voulu voir. Le classement a été très difficile a faire et il y a quelques pertes que je regrette comme Spotlight (et non, je n'ai pas eu le temps de faire la critique de celui là :( ) et Steve Jobs deux films brillants dans des genres très différents mais qui m'ont un peu moins touché que ceux de ma sélection. J'ai aussi du recaler Rogue One qui, s'il est l'un des meilleurs star wars que j'ai pu voir, n'en reste pas moins un film trop commercial pour être vraiment marquant. Dernier petit regret : Nous trois ou rien qui serait arrivé facilement dans mon top 3 s'il n'était sortie en 2015 et non 2016. J'espère que le top vous plaira et n'hésitez pas à donner vos propres choix dans les commentaires.




1
Ave césar
le dernier film des frères Coen, une déclaration d'amour passionné au cinéma/ Une oeuvre délicieusement décalée.
2
The strangers
thriller coréen atypique, une oeuvre hybride, troublante et enivrante
3
Dernier train pour Busan
magistral film de zombie a dimension humaine, un film d'action brillant comme on en voit rarement.
4
Divines
très beau  drame social sur la difficulté de s'en sortir en banlieue. Une oeuvre poignante portée par des actrices d’exceptions.
5
Captain Fantastic
très belle critique de notre société, un drame drôle, beau et bourré d'optimisme
6
Mademoiselle
une oeuvre splendide, un thriller amoureux de toute beauté.
7
The big short
un film inclassable traitant de la crise économique, une oeuvre foisonnante qu'il faut avoir vu.
8
Premier contact
un superbe film de science fiction intelligent 
9
Midnight special
passionnant road moovie fantastique
10
The nice guys
un film popcorn hilarant donnant la part belle à un Ryan Gosling désopilant.

lundi 23 janvier 2017

La mécanique de l'ombre

Le voilà, LE premier film Français critiqué sur le blog en 2017, il faut dire que la bande annonce était plutôt accrocheuse. En espérant que le reste soit à la hauteur.






Date de sortie 11 janvier 2017
Durée : 1h 33min
Réalisateur : Thomas Kruithof
Casting : François Cluzet, Denis Podalydès, Sami Bouajila
Genres : Thriller, Espionnage
Nationalités : Français, Belge

Synopsis:
Après un burn-out et deux ans de chômage, un ancien alcoolique en perte de repère accepte l'étrange proposition de travail d'un mystérieux homme d'affaire. Chargé de retranscrire des écoutes téléphoniques sans poser de questions, il se retrouve malgré lui plongé dans les méandres de la politique et de l’espionnage Français. Sa petite vie bien rangée va prendre un tournant bien plus dangereux.



Critique:
La mécanique de l'ombre est le premier film de Thomas Kruithof, Un polar assez simple qui bénéficie d'une esthétique très travaillé et d'une belle ambiance oppressante. Il y a quelque chose de kafkaïen dans l'histoire de ce petit rouage de la machine confronté à une histoire qui le dépasse.
Pour l'aider dans son histoire, le réalisateur peut se reposer sur un solide casting avec en tête François Cluzet (Ne le dis à personne, etc) et  Denis Podalydès mais également quelques gueules d'exceptions comme Simon Abkarian (Secret défense, Les beaux mecs, etc).  Assez minimaliste, le film se concentre surtout sur Cluzet qui incarne à merveille cet homme brisé et en marge de la société. Loin des héros habituel, Duval est un homme simple qui n'aspire qu'à la tranquillité et devra s'adapter au mieux aux diverses péripéties qu'il rencontre. Il ne faudra donc pas attendre de scènes d'action spectaculaires dans ce film, le héros est tout ce qu'il y a de plus ordinaire et subit bien plus qu'il n'agit. C'est ce qui fait la force de ce film, voir ce personnage banal se débattre dans une histoire qui le dépasse complètement.
Le tout est également mis en image avec talent et certains plans sont très réussis.
Pourtant, malgré toutes ses qualités, on regrettera que le film ne sache pas prendre plus d'ampleur sur la fin. S'il est réaliste, car inspiré de faits réels, le complot s'avère justement trop réaliste et un peu décevant ce qui rend la fin du film difficilement satisfaisante. Dans l'ensemble, tout est assez prévisible et le spectateur habitué de ce genre de film ne sera pas surpris une seule fois voir anticipera l'histoire longtemps avant son héros.
C'est ici un choix d'écriture mais la frustration ressentie n'en gâche pas moins un film d'espionnage qui aurait pu être une grande réussite au vu de toutes ses autres qualités. Je recommande tout de même le film pour les prestations de ses acteurs, tous très justes mais je vous conseille de ne pas en attendre trop au niveau de l'intrigue sous peine d'être terriblement déçu.




Conclusion:
Un polar prenant qui décevra un peu par la simplicité de son intrigue. Le casting est remarquable

Note:
pour les courageux qui ont lu jusqu'ici, il y aura une petite surprise sur le blog demain. Alors rendez-vous demain 13h

lundi 16 janvier 2017

Your name

J'ai rarement l'occasion de critiquer des dessins animés ici, j'en suis pourtant à l'origine un gros consommateur. Voyons ensemble ce que Your name sorti il y a quelques semaines et dont on parle tant a à nous offrir.




Date de sortie 28 décembre 2016
Durée : 1h 46min
Réalisateur : Makoto Shinkai
Casting vocal :Ryûnosuke Kamiki, Mone Kamishiraishi, Masami Nagasawa
Genres : Animation, Drame, Romance
Nationalité : Japonais

Synopsis:
Jeune prêtresse dans la campagne traditionnelle du Japon, Mitsuha est une adolescente qui aimerait bien fuir sa routine pour celle plus trépidante de la ville. Ses rêves l’amèneront à s'incarner dans le corps de Taki, un lycéen de Tokyo également projeté dans le corps de la jeune fille. Les deux adolescents devront trouver comment faire fonctionner cet improbable time-sharing et apprendront à découvrir et apprécier leurs mondes respectifs sans se douter des mystères qui se cachent derrière cette incroyable rencontre.

Critique:
Your name, c'est un pitch assez basique qui évoque une rom'com fantastique ou un roman de Marc Lévy, pas de quoi soulever les foules donc, et pourtant beaucoup d'imagination et un sens indiscutable de la narration permettent d'en faire une oeuvre palpitante qui vous prendra aux tripes. Car si l'ensemble commence comme une gentille comédie adolescente telle qu'on en a vu des milliers, l'auteur sait comment négocier ses enjeux pour gagner progressivement en force et offrir un climax bien plus ambitieux que ce à quoi l'on aurait pu s'attendre.
Et c'est là, la plus grande force de ce film, ne jamais vraiment être là où on l'attend. L'histoire ne cède presque jamais à la facilité, et réussit à exploiter tous ses éléments pour nous conter une aventure riche et profonde loin d'une simple bluette humoristique. Alors oui, il y a quelques facilités (une surtout que j'ai eu beaucoup de mal à avaler) et on pousse un peu trop à la larme facile mais il faut admettre que c'est efficace et qu'il faut être sacrément endurci pour ne pas se laisser attendrir et bousculer par cette histoire.
Niveau mise en scène, c'est également du beau travail, Your Name est une fabuleuse carte postale du
Japon avec des visuels aussi impressionnants en ce qui concerne la ville que la campagne et avec une atmosphère vraiment enchanteresse. Pour son 4éme film Makoto Shinkai frappe vraiment un grand coup avec cette histoire universelle de destins emmêlés qui lui permet de rendre hommage au Japon
dans toute ses facettes (vous savez le fameux "traditions et modernités" ). Il le fait aussi avec beaucoup de virtuosité car si l'on pourra lui reprocher une fin qui traîne en longueur, le rythme du film est au contraire assez vertigineux notamment grâce à une bande son pop très rythmé (c'est de la J-pop, ça risque de perdre un peu ceux qui ne connaissent pas mais vous verrez on s'y fait très vite).
Pour conclure, je dirais que Your Name est une excellente surprise, je ne le comparerais pas aux films Ghibli très monolithiques mais plutôt aux films plus modernes comme ceux de Mamoru Hosoda. Que vous aimiez les dessins-animés ou pas, je recommande vivement ce film si vous voulez vivre un véritable tourbillon d'émotions.




Conclusion:
Une histoire bouleversante et rondement menée, il y a quelques facilités et ça tire un peu aux larmes mais il faut reconnaître qu'il y a beaucoup de talent derrière ce film.

lundi 9 janvier 2017

Nocturnal animals

Meilleurs voeux à tous, voici venu le temps de la première critique de l'année et j'ai choisi pour cela le deuxième film de Tom Ford huit ans après son précédent : A single man. L'attente en valait-elle la peine, c'est ce que nous allons voir.





Date de sortie : 4 janvier 2017
Durée : 1h 57min
Réalisation : Tom Ford
Casting : Amy Adams, Jake Gyllenhaal, Michael Shannon
Genres : Drame, Thriller
Nationalité : Américain

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Synopsis:
Galeriste à succès, Susan Morrow s'ennuie dans sa vie confortable. Un matin, elle reçoit le nouveau roman de son ex-mari avec qui elle n'a plus de contact depuis 20 ans. Cette oeuvre troublante qu'il lui a dédié va lui rappeler leur vie ensemble et remettre en question ses certitudes.

Critique:
Cela fait plusieurs jours maintenant que j'ai vu le film et je n'ai eu de cesse d'en repousser sa critique. Non pas que le film ne m'ait pas plu, loin de là, mais probablement parce qu'il ne m'a pas plu autant que je l'aurais voulu et que cette déception fait que je ne sais comment en parler.
L'histoire de Nocturnal Animals est assez simple, celle d'une femme qui fait le point sur sa vie et ce qu'elle en a fait. Là où c'est intelligent c'est que l'histoire passe par le prisme de l'art. On suit donc en parallèle la vie de l’héroïne, le roman de son ex-mari et les souvenirs d'eux qu'il déclenche. C'est donc une narration brillante où se mélangent présent, passé et fiction pour nous faire découvrir l’héroïne mais aussi son ex-mari ou tout du moins une version fantasmé de lui. Outre l’intérêt de construction que cela apporte, ce choix permet de mélanger deux genres différents car si ce qu'il se passe dans "vraie vie" est un drame classique ce qu'il se passe dans la fiction est plutôt un thriller sombre.
Si l'histoire est bien écrite, elle est également superbement mise en image, on sent que Ford est un esthète et qu'il soigne les détails. L'ensemble est très graphique et marque vraiment l'esprit. Rien n'est laissé au hasard que ce soit dans la mise en scène ou dans le montage. Le réalisateur a vraiment réfléchi au meilleur moyen de faire passer ses idées et cela se ressent.
Dans les qualités il faut également noter le casting avec une Amy Adams (Premier contact, American Bluff, Big Eyes, etc) toujours aussi brillante dans un rôle de femme en perte de repère et Jake Gyllenhaal (Demolition, Prisoners, etc) très juste en homme sensible et brisé (on notera d'ailleurs le traitement subtil de son personnage construit a partir de souvenir et de fiction). On signalera aussi le monolithique Michael Shannon (Midnight special, Man of steel, etc) duquel on regretterait presque qu'il ne soit pas plus présent.
J'arrête le concert de louanges en parlant de la musique (ah, 2017, l'année du jeu de mot ?) elle est sublime et donne vraiment une autre dimension au film. Abel Korzeniowki pourtant relativement peu connu au cinéma  livre une partition rare et enivrante.
Et pourtant, malgré toutes ces qualités indiscutables Nocturnal animals n'arrive pas à emporter mon adhésion. Comme si toute cette perfection formelle étouffait le fond jusqu’à faire perdre l'émotion. Car oui, c'est souvent le problème avec la perfection esthétique le risque de fournir une oeuvre froide et sans âme. Nous n'en sommes pas là pour autant mais il manque clairement quelque chose à mes yeux pour que le film nous prenne vraiment aux tripes. D'autre part, cette perfection esthétique renforce la lenteur/langueur du film qui le rend un peu long.
Enfin, en essayant de ne pas spoiler, je dirais que la fin du film est un risque majeur du réalisateur. Elle se justifie tout à fait et c'est un tour de maître que de finir ainsi mais ça n'en reste pas moins dangereux.
Difficile de conclure après tout ça, j'aurais voulu dire que Nocturnal animals était une immense claque, mais je dois admettre que le film ne m'a pas cueilli, je suis resté à la porte tout du long et si je ne peux que constater ses immenses qualités je dois aussi admettre qu'il a échoué à m'émouvoir.



Conclusion:
Un très beau film sur l'art et les relations humaines