Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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lundi 17 mars 2014

TheGrand Budapest Hotel

Depuis "la vie aquatique", je suis un grand fan de Wes Anderson et de son univers complètement fou. Inutile de vous dire que j'attendais son nouveau film avec son casting de rêve de pied ferme. En espérant toutefois qu'il soit aussi bon que les précédents.






Date de sortie: 26 février 2014
Durée: 1h40min
Réalisation: Wes Anderson
Casting: Ralph Fiennes, Tony Revolori, F. Murray Abraham
Genre: Comédie
Nationalité: Américain

Synopsis:
Les aventures de Gustave H, concierge du Grand Budapest Hotel, et de Zéro Moustafa, son "lobyboy". Alors que l'Europe s'apprête à subir une nouvelle guerre, tous deux se retrouvent poursuivis par l'armée pour un meurtre qu'ils n'ont pas commis.

Critique:
L'un des films qui m'avait le plus marqué en 2012 était sans l'ombre d'un doute Moonrise kingdom, une oeuvre emprunte d'une profonde nostalgie et bourré d'humour, la marque d'Anderson, ce réalisateur fantasque et inventif. The Grand Budapest s'annonçait encore plus fou, totalement démesuré, ne serait-ce qu'a en juger la richesse de son casting: Mathieu Amalric, Adrien Brody, Willem Dafoe, Jeff Goldblum, Harvey Keitel, Jude Law, Bill Murray, Edward Norton, Saoirse Ronan, Jason Schwartzman, Léa Seydoux, Tilda Swinton, Tom Wilkinson, Owen Wilson...
La majorité n'apparaissent que quelques minutes à l'écran mais tous leurs personnages sont hilarant dans des genres différents. Dans le rôle principal,  Ralph Fiennes est d'autant plus incroyable qu'il se retrouve dans un contre emploi total (le rôle était à l'origine destiné à Johnny Depp, et ça se sent), c'est un régal de le voir s'amuser dans un registre qu'on ne lui connaissait pas. Mention spéciale aussi pour Tilda Swinton ( Snowpiercer, only lovers left alive)méconnaissable, cette femme est un chaméléon
The Grand Budapest Hotel est un monument de burlesque. Si l'histoire ne démériterait pas avec un film
d'action/aventure classique, le scénario enchainant les phases de suspense, les poursuites et les évasions, c'est son traitement qui rend le film si original car rien ne semble être pris au sérieux. L'on n'est pas si loin de l'humour désuet d'un Chaplin avec une petite touche de couleur en plus.
Et que dire de ce foisonnement visuel ? S'il y a bien une marque de fabrique d'Anderson, c'est la minutie avec lesquels ils composent ses plans. On ne retrouvera peut-être pas cette fois l'emblématique plan séquence traversant les différentes pièces du décors mais l'on retrouve bien cette marque dans la composition des plans où même dans la volonté affiché de se rapprocher du film d'animation. Sens du détail encore, lorsque le réalisateur décide de choisir un format de pellicule différent par époque ou se déroule le film. On saute ainsi allègrement du 1.37 au format large anamorphosé au 1.85 et ce sans que ça n'agresse l'oeil. C'est peut-être un détail pour vous, mais pour moi ça veut dire beaucoup (France, si tu nous regardes)
Bref, ce nouveau film c'est du Anderson pur jus, on y retrouve ses ambiances, ses lubies, sa démence mais avec une touche de démesure en plus et c'est surement ce qui m'a gêné. Par sa richesse et son foisonnement, l'histoire devient inutilement compliqué, j'en veux pour preuve la triple mise en abime du début, qui n'apporte pas énormément à l'histoire et lui coute beaucoup en clarté. Alors certes, ça fais partie de l'ambiance et du charme du film mais pour ma part, c'est cette démesure qui m'a perdu, là où la simplicité de Moonrise Kingdom m'avait complètement emporté.
Ne nous leurrons pas, The Grand Budapest Hotel reste un excellent film, c'est juste qu'il ne s'agit pas de
mon Anderson préféré malgré tout ce qu'il peut avoir de prometteur.
Je terminerais cette critique sur une anecdote, les musiques sont signé Alexandre Desplat (cocoricco) un compositeur qui a toujours autant la côte puisque je vous parlerais encore de lui dans la prochaine critique. Il s'agit de la troisième collaboration entre le compositeur et le réalisateur et c'est une fois de plus une réussite.
Pour conclure, je dirais que The Grand Budapest Hotel est un film qui vaut vraiment le coup d'oeil car il offre un spectacle très différent de ce dont on a l'habitude, une oeuvre distrayante, nostalgique et superbement réalisé. Pour autant,  il ne s'agit surement pas du meilleur film de Wes Anderson (pour moi, ce serait plutôt "la vie aquatique" ou "Moonrise Kingdom").



Conclusion:
Comme toujours Wes Anderson nous livre un film complètement fou et débordant d'inventivité. Le casting est totalement magique (même si certains ne font vraiment que de la figuration) et Ralph Fienes est fabuleux dans ce contre emploi. Bref, il s'agit d'un très bon film même si ce n'est pas le meilleur d'Anderson, je le trouve un peu trop confus dans sa multitude de détail.


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