Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

mardi 28 janvier 2014

Les brasiers de la Colère

Découvert par hasard au cinéma, dans les bandes annonces d'avant séance, "Les brasiers de la colère" a su me séduire par la qualité de son casting, voyons maintenant si le film a d'autres qualités.





Date de sortie: 15 janvier 2014
Titre original: Out of the furnace
Durée: 1h56min
Réalisation: Scott Cooper
Casting: Christian Bale, Woody Harrelson, Casey Affleck
Genre: Drame, Thriller
Nationalité: Américain

Synopsis:

Petite ville de la "rust bell", Braddock est sans pitié avec ses habitants. Russel Baze s'en sort pourtant en travaillant à l'usine comme son père avant lui. Son jeune frère, de son côté, préfère s'engager dans l'armée. Après plusieurs séjours en Irak, il reviendra brisé, incapable de se réadapter et survivant uniquement par le jeu et le combat et s'endettant lourdement. Envoyé en prison à cause d'un accident, Russel ne pourra plus veiller sur son petit frère et devra faire face au terrible caïd Harlan DeGroat pour espérer le sauver.


Critique:
C'est avant tout son casting qui m'a décidé à aller voir les brasiers de la colère, un vrai casting de gueules : Christian Bale ("Le prestige", "The dark knight rises" etc), Woody Harrelson ("Zombieland", "Hunger game", etc), Forest Whitaker ("Ghost dog", "Le Dernier rempart" etc), Willem Dafoe ("Antichrist", "Nymphomaniac - Volume 1" etc), il n'y a guère que Casey Afflek ("L'Assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford", "Gone Baby Gone", etc) qui ne semble pas à sa place, trop lisse pour le rôle. Avec le recul, et sans vouloir cracher sur sa prestation qui reste honorable, je doute encore qu'il fut le meilleur choix pour ce rôle d'homme brisé peu évident. Pour le reste, j'en ai eu pour mon argent, tous sont parfait. Si Woody Harrelson n'est pas aussi présent qu'on pourrait le croire (dieu que cet acteur se fait trop rare au cinéma, pourquoi empile-t-il les seconds rôles alors qu'on voudrait le voir crever l'écran ?) il n'en reste pas moins très marquant dans ce rôle de caïd redneck, mais c'est comme toujours Christian Bale qui tire son épingle du jeu dans le rôle de l'homme modeste acculé par une société qui le dépasse et l'a oublié. Un jeu est subtil et profond qui colle à merveille à ce rôle d'homme ordinaire.
Car avant d'être un thriller ou un vigilant moovie, Les brasiers de la colère est un film de société qui fait
l'état de cette Amérique oubliée, négligée qui survit comme elle peut en défendant les valeurs qui lui reste. Traumatisme post-conflit, chômage, alcoolisme, délocalisation ça pourrait faire cliché empilé comme ça et pourtant c'est raconté avec suffisamment de pudeur pour que ça ne semble jamais trop mélodramatique ou ridicule. C'est cette même distance qui, loin de rendre la violence complaisante, permettra de l'accepter pour ce qu'elle est, une violence inutile conséquence des failles du système.
Si elle n'est pas originale, l'histoire n'en reste pas moins passionnante même si on lui regrettera quelques longueurs.
Pour son deuxième film, Scott Cooper réussit donc un joli coup, confirmant le succès qu'il avait eu avec "Crazy heart" son premier long-métrage.
À noter enfin, une bande son de grande qualité avec plusieurs morceaux de Pearl Jam.
Pour conclure je dirais que ce n'est pas le film de l'année, ni même un film inoubliable, mais c'est un film bien réalisé, très bien joué et qui mérite le coup d'oeil.



Conclusion:
Un drame aux allures de Vigilante moovie plutôt réussi, il a le bon goût de ne pas être complaisant mais pèche un peu par sa longueur.

Note:
Même si sur la forme c'est difficilement comparable, ce film m'a beaucoup rappelé la saison 3 de la série "Justified". Je me suis donc dit que j'allais vous en toucher un mot car elle est peu connu et vaut pourtant le coup d'oeil. Il s'agit d'une série policière assez classique mais qui se déroule plutôt dans la "campagne" américaine, l'ambiance est donc très différente des séries policières urbaines dont on a l'habitude. La saison 3 se concentre sur les communautés des montagnes qui fonctionnent un peu en autarcie loin de la justice. Outre l'ambiance, l'un des intérêts de Justified réside dans ses personnages tant Raylan Givens, le héros imperturbable incarné par Timothy Olyphant (Deadwood), véritable cowboy du vingt-et-unième siècle que certains "méchants" récurrents comme le fabuleux Boyd Crowder que vous adorerez haïr incarné par le très prometteur Walton Goggins. Bref, je ne saurais que trop vous recommander cette série injustement boudé en France et dont voici un petit aperçu

FX "Justified" Main Titles from Elastic on Vimeo.

mercredi 22 janvier 2014

Albator, corsaire de l'espace

"Le voilà, Albator, le ca pi taine corsaire, il revient, Albator pour les enfants de la terrrrrrre" aaaah, Albator, héros de mon enfance, un personnage ultra charismatique qui a marqué l'imaginaire de tout les trentenaires. Le voir ressurgir aujourd'hui suscite mélancolie et curiosité même si l'idée d'un reboot fait toujours craindre le pire...





Date de sortie: 25 décembre 2013 
Durée: 1h50min 
Réalisation: Shinji Aramaki
Casting vocal: Shun Oguri, Haruma Miura, Yû Aoi 
Genre: Animation , Aventure , Science fiction
Nationalité: Japonais

Synopsis:
2997, la terre est un sanctuaire devenu inaccessible depuis "la guerre du retour". Voulant rendre leur planète aux hommes, Albator, un mythique corsaire de l’espace combat la Coalition Gaia qui se l'est accaparé. Le jeune Yama rejoint l'équipage du capitaine dans sa lutte pour la liberté, mais il semble habité par de plus sombres projets.


Critique:
Il faut reconnaitre que vendu comme ça, le pitch est assez sexy. Mais ne vous enflammez pas car au-delà du pitch, il y a le vide intersidérale de l'espace. Celui-là même ou personne ne vous entend crier devant tant de médiocrité. Car oui, disons le tout net, Albator est une énorme déception. L'histoire commence plutôt bien avec ce personnage ambigu et le mythe autour d'Albator, mais tout s'effondre dès qu'on réalise que le personnage principal n'a aucune consistance, c'est la plus grosse girouette jamais vu, en fait il change tellement vite et souvent d'opinion qu'il doit générer un vent de force 2, ce qui n'est pas exceptionnel mais fait quand même s'agiter les feuilles et ça, c'est tout à son mérite.
Blague à part, une fois avoir bien prouvé que les personnages étaient creux, le scénariste Harutoshi Fukui,
qui n'est pourtant pas un débutant, s'attache à faire perdre tout intérêt à l'histoire en accumulant les retournements de situations invraisemblables. Le film s'apparente alors au jeu de deux enfants en plein délire créatif "et là je te lance des lasers, mais on dit que moi j'aurais des bouliers anti lasers, mais on dirait que mes lasers à moi ils perceraient les boucliers, oui mais mes boucliers à moi ils sont en miroir et il te renvoie tes lasers, moi mais moi je suis invincible et bah moi je suis encore plus invincible que toi...."
Voila l'essentiel du scénario d'Albator, la raison pour laquelle il est trop long et surtout mauvais. Encore plus que dans une historie classique, une histoire de science fiction se doit d'avoir des règles et de les respecter. Si le scénariste brise ces règles toute les cinq minutes par paresse, cela fatigue le spectateur qui se désintéresse de l'histoire. Et c'est exactement ce qu'il se passe dans Albator. Pire, le scénariste prend carrément le spectateur pour un crétin en ajoutant au moins une scène qui ne se justifie que pour tromper le spectateur (une fois qu'on sait ce qui suit, il n'y a aucune raison pour que les personnages aient dit ce qu'ils ont dit dans cette scène)
Le film aura beau être magnifique, il se perd dans une histoire mal raconté et pompeuse (on se veut compliqué et philosophique, alors qu'on est juste bête et prétentieux). Et pourtant, il y avait de bonnes idées, tout les éléments sont là pour faire un bon film, il fallait juste mieux les emboiter. Donner du sens, plutôt que favoriser les effets spéciaux et les explosions. Le pire, c'est qu'il s'agit du début d'une saga, il va y avoir du boulot pour la rendre intéressante.
Mon plus gros regret dans tout ça, que la version live d'Olivier Dahan avec Daft Punk à la bande son n'ait pas pu se monter, elle aurait eu ses défauts, mais elle aurait surement été plus créative et intéressante à voir.



Conclusion:
Si les images sont d'une incroyable beauté, l'histoire est d'une paresse navrante, on s'ennuie fermement devant ce film sans enjeux qui n'a de cesse de sortir des lapins de son chapeau.

lundi 20 janvier 2014

R

C'est un peu le hasard qui me poussa à aller visionner R, celui de reconnaitre l'un des acteurs de Borgen dans une bande annonce, allié à la curiosité de découvrir ce qu'il pouvait donner dans un autre rôle. Bonne ou mauvaise idée, c'est ce que nous allons voir.






Date de sortie: 15 janvier 2014

Durée: 1h39min
Réalisation: Tobias Lindholm, Michael Noer
Casting:  Pilou Asbæk, Dulfi Al-Jabouri, Roland Møller plus
Genre: Drame
Nationalité: Danois

Synopsis:
Transféré dans une nouvelle prison pour avoir tué un autre détenu, Rune est un jeune criminel qui aimerait purger sa peine en paix. Face à la violence de ses codétenus, il ne trouvera d'autres solutions que de prendre en charge le trafic de drogue avec Rachid, un musulman emprisonné pour une courte période, mais leur association suscitera de grandes convoitises qui ne manquera pas de les mettre en danger.

Critique:
R est le premier film de Tobias Lindholm, scénariste de l'excellente série danoise "Borgen", il est d'ailleurs étonnant de voir que ce premier film sort en France après la diffusion de son deuxième long-métrage"Hijacking" également avec Pilou Asbæk.
Le film nous raconte l'histoire assez classique d'un jeune broyé par le système carcéral, impossible par conséquent de ne pas penser au fabuleux "un prophète" de Jacques Audiard et il faut reconnaitre que R ne soutient pas la comparaison. Pour autant, celui-ci ne manque pas de qualités et ceux qui n'ont pas vu le film Français savoureront ce premier film à sa juste valeur.
R est un film très froid, quasi documentaire, le réalisateur l'a voulu le plus réaliste possible et c'est pour
cela que Pilou Asbæk est le seul véritable acteur, les autres sont d'ancien détenu de la prison où se tourne le film. Peu de choses à dire sur Pilou, il est parfait dans le rôle, mais son jeu, tout aussi efficace soit-il, ne varie pas énormément de celui de Borgen.
Dans son optique réaliste, le film a aussi le bon goût d'éviter tout manichéisme ou de taper gratuitement sur les matons. Ni blanc, ni noir derrière ces murs, juste beaucoup de gris.
Mais la grande force du film réside dans sa surprenante originalité. Je ne m'appesantirais pas dessus pour éviter de créer des attentes que le film ne comblerait pas, mais je dois reconnaitre qu'il est bien pensé, bien écrit et que la surprise apporte un véritable plus à l'histoire et à sa morale. Ce n'est pas exceptionnel mais c'est ce genre d'idée qui peut faire la différence entre un bon film et les autres.
Pas grand chose à dire de plus dans l'ensemble, la mise en scène est plutôt réussi avec quelques bonnes idées comme le plan titre, tellement signifiant.
Si vous n'avez pas vu "Un prophète", R est vraiment à voir e risque de profondément vous marquer, sinon un bon film carcéral qui montre les prémices d'un réalisateur avec qui il faudra compter.



Conclusion:
Un bon film carcéral, froid, dur et original mais qui supporte difficilement la comparaison avec "un prophète"

mercredi 15 janvier 2014

Les Sorcières de Zugarramurdi

Aaaah le cinéma Espagnol, avec le Coréen il m'apporte ce petit plus, ce grain de folie nécessaire à me changer les idées. Alex de la Iglesia est tout particulièrement efficace dans le genre et c'est toujours avec intérêt que j'attend ses nouveaux films, Les Sorcières de Zugarramurdi semblait un modèle du genre, mais serait-il à la hauteur de ses promesses ?






Date de sortie: 8 janvier 2014
Durée: 1h52min
Réalisation: Álex de la Iglesia
Casting: Carmen Maura, Hugo Silva, Mario Casas
Genre: Comédie, Epouvante-horreur
Nationalité: Espagnol, français

Synopsis:
Deux voleurs, le fils de l'un d'entre eux et un chauffeur de taxi et son client qu'ils ont pris en otage se retrouvent impliqué dans un étrange sabbat dans le village de Zugarramurdi.

Critique:
Si l'on excepte le très sage "crime à Oxford" Álex de la Iglesia est réputé pour ses films déjantés, dignes héritiers de l'esprit de la "Movida", ce courant artistique Espagnol qui naquit en réponse aux années de censure Franquiste. Le cinéma de la Iglesia, c'est un cinéma de monstres, d'hommes et de femmes en marge de la société et ce nouveau film n'y fait pas exception. Que ce soit les héros, purs produits de la crise économique, où les fameuses sorcières, fruits de la société patriarcale, tous sont complètement barré.
L'histoire est assez classique, un groupe se retrouve piégé par des monstres et tente de survivre, mais
c'est le traitement de ce pitch classique qui est intéressant. D'une part, parce que le réalisateur se sert de cette histoire de sorcière pour illustrer la guerre des sexes qui fait rage depuis toujours dans notre société, et d'autre part parce que c'est le cynisme qu'il y injecte qui en fait tout le sel.
Au niveau du casting, on notera surtout Carolina Bang (qu'on pouvait déjà voir dans "Balada Triste de trompeta" l'un des derniers films du réalisateur, une de ses oeuvres les plus fortes), belle en diable en jeune sorcière romantique, ainsi que des seconds rôle comme Enrique Villén fabuleux en attardé, ou Carlos Areces et Raúl Arévalo (que j'avais trouvé incroyable dans les amants passagers ) dans un savoureux caméo. Le reste du casting ne démérite pas non plus (Carmen Maura est très bien, mais si elle ne se démarque pas des autres), tous sont bons et apportent leur touche de démence à cette farce horrifique.
Mais soyons clair, le film est loin d'être parfait. Il souffre de quelques longueurs sur la fin et pèche par excès, la démesure de la scène finale met trop en avant les faiblesses des effets spéciaux et, là où le film se serait voulu spectaculaire, il devient un peu ridicule.
Cela ne gâchera pour autant pas le plaisir qu'on prend à regarder ce film, c'est jubilatoire, on pense à des films comme "Histoire de fantôme chinois" avec un peu moins de maitrise tout de même.
Bref, un film très drôle, complètement fou et un peu bricolé. Surement pas le film du siècle, mais ça fais tellement de bien de pouvoir profiter d'autant d'énergie.



Conclusion:
Un bon film fantastique, drôle et enlevé comme seuls peuvent le faire les espagnols.


lundi 13 janvier 2014

Le loup de Wall street

En toute honnêteté, je n'étais pas plus motivé que ça par le nouveau Scorsese. Malgré le talent et la carrière du réalisateur, je suis loin de me jeter sur chacun de ses films, je garde ainsi un souvenir plutôt pénible de son "Aviator" déjà fruit d'une collaboration avec Di Caprio. Non, c'est presque le hasard qui me poussa à aller voir ce film, ainsi que la promesse d'y voir, même subrepticement: Jean Dujardin.





Date de sortie: 25 décembre 2013
Durée: 2h59min
Réalisation: Martin Scorsese
Casting: Leonardo DiCaprio, Jonah Hill, Margot Robbie
Genre: Biopic , Drame , Policier
Nationalité: Américain

Synopsis:
L'ascension vertigineuse de Jordan Belfort, courtier incontrolable, accro au succés

Critique:
Adapté de la biographie du vrai Jordan Belfort, le loup de Wall street nous plonge dans la frénésie qui régnait dans les années 80 à Wall street (et qui y règne surement encore vu la situation catastrophique dans laquelle ils nous ont plongé) et il faut reconnaitre que malgré ses 71 ans, Martin Scorsese ne manque pas d'énergie pour mettre en image toute cette démesure. Loin de s'être assagit avec le temps, c'est un film aussi fort que "les affranchis" qu'il nous livre aujourd'hui,  mais sans pour autant se répéter puisque c'est un affranchi à la sauce "Trainspotting" qu'il nous livre ici.
Car oui, plus qu'un film sur la finance, qui n'est finalement qu'un cadre pour placer l'histoire, c'est bien un film sur la
dépendance que nous livre Scorsese : la dépendance à l'argent, ou comment on peut devenir accro et perdre toute raison. Et le réalisateur ne se ménage pas pour illustrer son propos, le rythme du film est survolté et les 3h passent à grande vitesse (même s'il y a une ou deux longueurs) mais surtout les images sont folles et démesurés ( lancés de nains, fanfares, messes primitives, etc) ce qui donne une force incomparable à ce film.
Niveau casting, Léonardo di Caprio qui n'a de cesse de se distinguer ces dernières années ("Django", "Gatsby", etc) nous livre une interprétation complètement disjoncté qui n'a rien à envier à celle de Mc Gregor dans "Trainspotting" ou Depp dans "Las vegas parano", une interprétation mise en valeur par un casting fabuleux et étonnant : l'outsider Jonah Hill ("Voisins du Troisième type" etc), hilarant dans son rôle de freaks, le trop rare Kyle Chandler ("Argo"), parfait dans son rôle d'agent terne mais tenace et le Frenchie Jean Dujardin fidèle à lui-même en banquier roublard.
Un film fou donc, mais aussi une critique acerbe, de Wall-Street bien sur, mais de l'Amérique surtout, du capitalisme, du rêve américain, des médias, de cette société qui a perdu toute décence et moralité. C'est bien simple, vous aurez beaucoup de mal à différencier Jordan et ses employés des mafieux qui ont fait la réputation de Scorsese.
Le loup de Wall-street est un grand film, parmi les meilleurs du réalisateur (et ce n'est vraiment pas peu dire vu sa carrière). Il ne vous aidera pas particulièrement à comprendre Wall-street, ou apprécier les traders mais il vous emportera complètement dans cette success story en mode cocaine.
Un film brillant, tout simplement.


Conclusion:
Un film vertigineux, Scorsese est à son meilleur pour nous livrer une oeuvre à mi-chemin entre ses "Affranchis" et le "Las-vegas parano" de Terry Gilliam, le triste constat d'une société malade, la notre, à travers un film terriblement drôle.



mercredi 8 janvier 2014

La vie rêvé de Walter Mitty

Si Ben Stiller est peu connu comme réalisateur, j'avoue avoir beaucoup de respect pour son travail dans ce domaine, surtout depuis "Zoolander" et "Tonnerre sous les tropiques", son nouveau film semblait bien moins parodique que ces précédents mais tout aussi original, j'avais donc hâte de voir de quoi il en retournait. 






Date de sortie: 1 janvier 2014
Durée: 1h54min
Réalisation: Ben Stiller
Casting: Ben Stiller, Kristen Wiig, Shirley MacLaine
Genre: Aventure , Comédie dramatique
Nationalité: Américain

Synopsis:
Chef du service développement chez Life, Walter Mitty est un homme renfermé qui se réfugie dans ses pensées pour supporter sa vie. Lorsque le magasine qui l'emploi s'apprête à sortir son dernier numéro et qu'il a pour charge de retrouver la photo qui servira de couverture, il se retrouve plongé dans une aventure qui lui permettra peut-être de trouver l'amour et de retrouver le goût de vivre.

Critique:
S'il n'a jamais vraiment brillé comme acteur, je trouve que Ben Stiller est assez injustement méconnu comme réalisateur. "Zoolander" et "Tonnerre sous les tropiques" ont largement prouvé qu'il était inventif, ambitieux, critique et furieusement drôle. Avec Walter Mitty, il nous revient avec un film moins parodique, une comédie romantique plus classique, ce que certain appellerait "le film de la maturité". En effet, on retrouvera dans ce film, toute la folie du réalisateur au travers, entre autre, des scènes fantasmées du héros, mais cela pour servir une histoire plus accessible et "grand public" ainsi qu'une idée simple(vivre ses rêves plutôt que rêver sa vie).
Ce qui m'a beaucoup amusé en regardant Walter Mitty, c'est de me rendre compte à quel point ce film
était proche de "Le hobbit", en effet les deux films utilisent la structure très classique du voyage du héros, un homme ordinaire forcé de vivre une grand aventure et qui reviendra complètement changé. Dans les deux cas l'aventure se déroulera dans des paysages hallucinant (Nouvelle Zélande pour le Hobbit, Groenland et Islande pour Walter Mitty) mais Stiller a le bon sens de raconter son histoire en 1x2h plutôt que 3x2h, bref, Walter Mitty est un bien meilleur Le Hobbit, que Le hobbit lui-même. Ce petit troll étant fait, laissez moi vous dire pourquoi j'ai adoré ce film.
Comme je l'ai déjà dit le film possède une histoire très simple qui parlera au plus grand monde, un homme piégé dans sa routine, qui trouve la force de la bouleverser par amour. Un postulat très simple, dont nous connaissons tous intimement la fin, mais raconté avec tellement d'inventivité que l'on ne s'en lasse pas une minute. S'il est souvent très drôle, le film est également profondément touchant parce qu'il aborde des thématique universelle et forte.
A l'origine, Ben Stiller n'aurait dû être qu'acteur sur le film mais il a su convaincre les producteurs de lui laisser la réalisation par sa motivation. Et il faut reconnaitre que le film était fait pour lui, il s'y illustre comme rarement tant dans la simplicité que dans l'exubérance. A ses côtés, les autres acteurs ont peu de place mais certains s'illustrent quand même comme Adam Scott, en capitaliste sans coeur ou Kristen Wiig en comptable rêveuse.
Niveau réalisation et mise en scène, le film est vraiment riche et regorge de petites trouvailles, comme l'intégration de texte dans l'image, ou le jeu avec les couleurs au début, qui rendent la narration encore plus forte. Cette réalisation brillante permet également de mettre en valeur les paysages splendides traversés par Walter et qui nous font tout autant voyager.
Impossible également de ne pas mentionner la bande son et ses accents pop folk, elle est une véritable incitation au voyage et au dépassement de soi comme on peu déjà s'en rendre compte dans la bande annonce.
Bref, s'il n'est pas parfait, ni follement original, Walter Mitty n'en reste pas moins l'excellente surprise de ce début d'année, une histoire simple et belle, raconté avec talent, et réalisé avec intelligence: un vrai bon moment de cinéma.



Conclusion:
Alors oui, je surnote surement un peu ce film, mais c'est une telle bouffé d'air frais pour ce début d'année que j'avais envie de marquer le coup. Walter Mitty nous vend du rêve mais surtout nous rappelle qu'il faut se battre pour ceux-ci

lundi 6 janvier 2014

Nymphomaniac - Volume 1

Après une campagne promotionnelle soutenue et sulfureuse, le nouveau Lars von trier sort enfin. Pour ceux qui aurait échappé à la communication autour du film, il s'agit d'un film qui se veut pornographique mais tourné par l'un des réalisateurs majeurs de notre époque. (Vous remarquerez que je vous gâte pour ce premier film de l'année :D )




Date de sortie: 1 janvier 2014
Durée: 1h50min
Réalisation: Lars von Trier
Casting: Charlotte Gainsbourg, Stellan Skarsgård, Stacy Martin
Genre: Drame
Nationalité: Danois , allemand , français , belge

Interdit aux moins de 12 ans 

Synopsis:
Retrouvé dans la rue à moitié morte par un homme solitaire, Joe va lui raconter sa vie, toutes les étapes qui l'on mené à cette déchéance, tout ce qui fait qu'elle se considère comme une nymphomane et mérite ce qu'il lui arrive.

Critique:
Avant d'entamer cette critique, j'aimerais insister sur deux points que j'ignorais avant d'aller voir Nymphomaniac et qui m'ont un peu gâché le spectacle.
1) Le film sortie en salle est une version censuré de l'oeuvre de Lars von trier. En effet, le réalisateur a livré un film de 5h30 jugé trop long (peut-être à juste titre parce que bon 5h30, c'est un peu abusé...)  par le producteur, celui-ci l'a donc fait remonter en deux partie de 2h. Le film qui vint de sortir n'est donc pas l'oeuvre complète, juste la première partie.
2) Le film est tellement censuré qu'il peut à peine être qualifié d'érotique, alors inutile de dire que nous
sommes loin du porno ambitionné par Trier.
Conséquence de ces deux points, même si je ne peux pas comparer avec l'oeuvre originale, je ne peux m'empêcher d'être frustré, d'une part de la censure qui supprime l'aspect subversif du film (et puis, il y avait une certaine logique à montrer du sexe cru, vu la crudité du propos) et d'autre part de la segmentation car pour moi un film est une oeuvre auto conclusive et je suis las de cette méthode qui vise à diviser 1 films en 2 surtout que le réalisateur semble tout juste tolérer ce choix. (supposition de ma part basé sur le panneau de début du film disant que le montage final du film a été fait "avec l'accord" mais sans la participation de Lars von trier, ce qui me semble démontrer un certain détachement du réalisateur vis à vis de son oeuvre)
Tout cela étant dit,  il faut reconnaitre que Nymphomaniac est une fois de plus une oeuvre à part. Dès les premières minutes du film, le réalisateur se démarque en laissant place à l'imagination du spectateur. Le reste du film ne démentira pas son expérience, si Nymphomaniac est un film bavard, il a également beaucoup à montrer. Le casting est très réussie, c'est une joie de retrouver Charlotte Gainsbourg devant la caméra de Lars von trier, très étonnamment Shia LaBeouf est plutôt sobre et bon dans son rôle mais surtout Stacy Martin est très touchante dans le rôle principale (en plus d'être très joli et de ne pas avoir froid aux yeux), sans oublier Uma Thurman dans l'un des meilleurs rôles(enfin, façon de parler mais c'est surement l'une des meilleures scènes.
Un petit mot sur la musique, la bande son est plutôt bien choisit et je me réjouit de retrouver un groupe comme Ramstein dans ce genre de film (c'est d'autant plus amusant que le groupe à réalisé un clip pornographique "Pussy" il y a quelques années pour dénoncer le tourisme sexuel), leur morceau ouvre d'ailleurs Nymphomaniac de façon plutôt brutale, une manière supplémentaire pour le réalisateur de ne rien concéder à son spectateur.
Globalement, le film est un peu long, il faut le reconnaitre car il est très bavard et philosophique mais c'est aussi ce qui en fait son intérêt, plus qu'un film porno, Nymphomaniac est une réflexion sur la sexualité. Pour autant, cette première partie semble bien fade au vu des promesses de la bande annonce, il faut donc croire que la deuxième partie nous garde encore le meilleur. Où en tout cas, il faut l'espérer. Car pour le moment, je ne saurais vraiment me prononcer sur ce premier volet. Certes, il y a de bonnes choses mais sans une suite à la hauteur et apportant des réponses, tout cela aura un gout de tout ça pour ça voir pour reprendre une expression qui collerait bien à la thématique de "branlette intellectuelle". Je recommande donc ce nouveau film aux amateurs du réalisateur bien sur, ainsi qu'au cinéphile averti, mais je ne le conseillerais pas forcément aux autres.



Conclusion:
Un film frustrant puisqu'il n'est qu'à peine la moitié de l'oeuvre réelle, difficile de se prononcer vraiment donc. Quelques certitudes toutefois: il s'agit d'un véritable objet de cinéma, quelques scènes sont vraiment cultes, le grand public détestera, difficile de se prononcer sur l'intérêt réel de ce film sans avoir vu la suite.


jeudi 2 janvier 2014

le Hobbit 2: La désolation de Smaug

Il y a à peu près un an je vous faisais la critique du premier Hobbit, et  voilà qu'enfin, après tout le monde, j'ai vu le deuxième opus, il est donc temps de voir si la saga se bonifie avec le temps où si elle ne fait que moisir.






Date de sortie: 11 décembre 2013
Durée: 2h41min
Réalisation: Peter Jackson
Casting: Martin Freeman, Richard Armitage, Ian McKellen
Genre:  Fantastique , Aventure
Nationalité: Américain , néo-zélandais

Synopsis:
Gandalf, Bilbo et les septs nains poursuivent leur interminable voyage vers la montagne du destin (sérieusement, vous voyez une autre façon de résumer ça vous?)

Critique:
Cette année encore, Noël nous offre un nouvel opus du Hobbit. Je n'avais que moyennement apprécié le précédent, trouvant que diluer un conte comme le Hobbit en 3 films de 3h tenait un peu du foutage de gueule et il faut reconnaître que ce second opus confirme ce point de vue. L'histoire n'a aucun intérêt se contentant d'empiler les péripéties sans grande originalité, certaine rappelant même furieusement le précédent opus ou la première trilogie. Si scénaristiquement c'est un peu faible, au niveau de la réalisation ça reste bien entendu solide, les images sont superbe et les scènes d'actions toujours spectaculaires. Les effets spéciaux, point d'orgue de la franchise, ne sont pas en reste non plus, à commencer par Smaug, véritable intérêt de ce film. Le dragon est magnifique, plus vrai que nature, il réussit à avoir l'aspect organique qui manque cruellement à tout le reste du film. En effet, mon principal reproche ira aux effets, car si les cgi sont magnifique, il n'en manque pas moins cruellement de réalisme donnant aux films un aspect cinématique de jeux vidéo des plus désagréable. Ce manque de réalisme diminue les enjeux des scènes d'actions, enjeux déjà suffisamment faible vu le peu d'attachement qu'on a aux personnages.
Parce que c'est le principal défaut du film, le manque d'enjeux: on se fout globalement de tout ce qu'il se
passe, comme de cette intrigue parallèle concernant Gandalf et laissant planer le doute sur le retour possible de Sauron...un peu comme si ce n'était pas le méchant de la première trilogie...
Et que dire de ce Bilbo, tellement au centre du film qu'il en vient à tout faire, c'est Bilbo le barbare, qui tue à tour de bras et résout tout les problèmes. On est bien loin du hobbit débonnaire qu'il est censé être. Alors oui, ce n'est pas la seule entorse faite à l'histoire, mais quel intérêt de multiplier les personnages si c'est pour qu'un seul fasse tout.
Pour autant, le film n'est pas mauvais, on se laisse bercer par cette histoire, qui a tout du genre de film que l'on pourrait regarder un après midi de décembre au coin du feu avec un chocolat chaud.
On notera aussi que les acteurs restent très bon et que Benedict Cumberbatch fait une excellente prestation en Smaug, j'ai aussi apprécié de retrouver Evangeline Lily dans le rôle de Tauriel.
Bref, ni bon, ni mauvais, ce deuxième Hobbit est un film qui se laisse regarder mais ne marquera pas les esprits.


Conclusion:
Un second film meilleur que le premier, mais qui conserve les même soucis. C'est long, creux et trop artificiel.