Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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mercredi 2 janvier 2013

Possédée, un film sans âme?

Quand on est toujours en train de faire trois mille choses en même temps comme moi, on se retrouve parfois à se faire avoir par une pub aussi grossière que "Sam Raimi présente" et on se jette sur ce qu'on croit être son dernier film sans percuter qu'il s'est contenté de le produire pour un réalisateur beaucoup moins prestigieux. La surprise fut-elle mauvaise pour autant, c'est ce que nous allons voir:






Date de sortie: 26 décembre 2012
Durée: 1h 35min
Réalisation: Ole Bornedal
Casting: Jeffrey Dean Morgan, Kyra Sedgwick, Natasha Calis
Genre: Epouvante-horreur , Thriller
Nationalité: Américain

Interdit aux moins de 12 ans 

Synopsis:
Séparé depuis peu, Clyde et Stephanie Brenek pense que le comportement étrange de leur petite fille est normal dans leur situation, mais plus le temps passe plus son obsession pour le mystérieux coffret qu'elle a acheté dans un vide grenier devient malsain et dangereux.


Critique:
Avant de commencer cette critique j'aimerais revenir sur un point. Je ne vais pas parler de cette délirante habitude de mettre le nom du producteur en dix fois plus gros que celui du réalisateur (et pourtant il y aurait fort à dire) mais bel et bien de cet argument commercial tout pourri: "D'aprés une histoire vraie". De manière générale, je trouve que c'est l'argument le plus exécrable qui soit, si je voulais de l'histoire vrai je regarderais des rediffusions de "La nuit des héros" avec Laurent Cabrol et je n'irais pas au cinéma. Mais oser utiliser cette argument pour un film d'horreur sur l'exorcisme...on touche le fond. Si encore le film laissait place au doute, en donnant des preuves d'une possible schizophrénie par exemple, mais non, aucune ambiguïté possible ici, le diable existe et vient posséder les petites filles. Comment peut-on écrire "d'après une histoire vrai"? sur l'affiche, c'est le plus flagrant cas de publicité mensongère que je connaisse. A ce compte là, on peut sortir un film où Kennedy se fait tuer par un extraterrestre et dire "d'après une histoire vrai" après tout il s'est vraiment fait assassiné et il y a peut-être des extraterrestres.
Bref, revenons à nos moutons. Au-delà du réalisateur, c'est également le sujet qui m'intéressait. Des films d'exorcismes, on en a vu des milliers, du célèbre "l'exorciste" au calamiteux "Devil inside" mais pour une fois le film promettait de traiter du Judaisme plutôt que de l'habituel religion Catholique. Un choix original qui aurait pu être la preuve d'une volonté de renouveau, je vous rassure, ce n'est absolument pas le cas.
Ole Bornedal est un réalisateur Danois qui s'était fait connaître en 1994 avec le sympathique "Le veilleur de nuit", la suite de sa carrière ne fut qu'une lente déchéance, a commencer par le remake du "Le veilleur de nuit" avec Ewan MacGregor en 1998, "Possédée" n'échappe pas au désastre, voyons ça en détail. Passons rapidement sur le casting dont la carte maîtresse est Jeffrey Dean Morgan, un acteur de second plan surtout connu pour ses passages dans des séries comme "Supernatural" ou "Grey's anatomy", il est loin d'être mauvais mais n'a rien d'extraordinaire non plus. Complètement inconnu mais pas débutante, la petite Natasha Calis est par contre surprenante dans son rôle, même si la mise en scène ne l'aide pas beaucoup en la transformant rapidement en émo-gothique directement sortie de "Charmed".
Niveau mise en scène justement, c'est assez classique, le film repose plus sur son ambiance que sur des effets tape à l'oeil, ce qui est louable, il évite même la facilité des jump-scare. Toutefois il se rate complètement dans la monté en tension finale ce qui nous donne un film complètement mou et sans la moindre énergie(chiant quoi). On notera que l'imaginaire et les effets sont plutôt réussi, c'est sobre mais efficace.
Les images sont assez joli et la réalisation maîtrisé, bien qu'un peu trop formelle.
Concernant l'aspect "culture hébraïque" du film, c'est une vaste blague, la seule différence entre ce film et tout les autres sur le même sujet c'est que le prêtre ressemble à un rastafarien et que l'exorcisme se fait dans une piscine plutôt qu'une chambre...autant pour l'originalité. Là où les scénaristes auraient pu s'imprégner de cette culture pour nous apporter un souffle nouveau dans le genre, il se contente de nous pondre une histoire vue mille fois, drapé dans leur prétexte de "l'histoire vraie".
Un petit mot sur la musique, c'est pompier et sans originalité (en accord avec le reste donc).
Bref, Sam Raimi produit ici un film plus proche du niveau de "Xena la guerrière" que de son "Jusqu'en enfer", un film d'horreur à éviter tant il n'arrive pas à la cheville de l'exorciste pourtant déjà vieux de 40 ans.


Conclusion:
un film d'horreur conventionnel, pas vraiment mauvais mais sans originalité et donc sans véritable intérêt.


Note:
Certes, il est dur de trouver un nom de créature maléfique, surtout lorsque le nom sera utilisé dans plusieurs langues. Mais après le ridicule "bouboule" dans "Sinister" nous affrontons cette fois le terrible démon "Un bisou", tremble tension dramatique...

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