Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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vendredi 12 janvier 2018

le grand jeu

Le voilà, le premier vrai film de l'année que j'ai choisit. Et pour une fois l'attente était forte puisqu'il s'agit du premier film de Aaron "fucking" Sorkin, scénariste de génie que j'aime d'amour. Son sujet était une fois de plus passionnant, j'avais donc hâte de voir comment il le traiterait et il est temps d'en parler.





Date de sortie : 3 janvier 2018
Durée : 2h 20min
Réalisateur : Aaron Sorkin
Casting : Jessica Chastain, Idris Elba, Kevin Costner
Genres : Drame, Biopic
Nationalités : Américain, Chinois




Synopsis :

L'histoire vraie de Moly Bloom, ancienne athlète olympique reconvertie en organisatrice de poker clandestins pour VIP. Le succès de son entreprise la pousse à frayer avec des milieux de moins en moins légaux jusqu'à attirer l'attention du FBI. Seule contre tous, la jeune femme va devoir trouver une solution pour ne pas finir sa vie en prison.


Critique :

Pour ceux qui ne connaissent pas, Aaron Sorkin c'est le scénariste de Steve Jobs, le stratège ou The social Networks mais surtout c'est l'auteur de séries géniales comme : A la maison Blanche, Studio 60 on the Sunset strip ou The Newsroom. Sorkin c'est une écriture brillante avec plusieurs qualités majeures. Premièrement des personnages passionnants et bien caractérisés, deuxièmement des dialogues d'une intensité rarement égalée et enfin une construction (un peu systématique mais toujours efficace) brillante de son histoire.
Il nous revient cette année avec, non pas un nouveau scénario, mais un nouveau film : sa première réalisation. J'avoue que j'étais très curieux de voir comment il s'en sortirait et surtout s'il conserverait le même brio à l'image qu'a l'écrit et je dois admettre que je suis plutôt mitigé. Pour un premier film, c'est du beau travail. Il n'y a pas d'erreur, il y a des risques et des choix artistiques, clairement on sent qu'il a réfléchi à ce qu'il faisait. Pourtant, après avoir travaillé avec des pointures comme Danny Boyle et David Fincher mais surtout avoir été comparé à Martin Scorcesse (le grand jeu ayant été survendu par la campagne de promotion comme le nouveau loup de wall street) il faut reconnaître que le rapprochement fait très mal. Fatalement, face à ces maîtres de l'image, Sorkin apparaît presque comme un tâcheron tout juste bon à fournir une réalisation planplan. La réalité se trouve pourtant entre les deux, si Sorkin n'égale pas ses maîtres, il livre tout de même un travail de bien belle facture surtout pour un premier film. Malheureusement, un travail insuffisant à rendre honneur au scénario.
Car oui, Sorkin a beau porter plusieurs casquette, il n'a pas négligé son scénario pour autant, l'adaptation de la vie de Molly est brillante tant par sa structure que par la force de ses dialogues. Le spectateur se retrouve totalement emporté par cette vie trépidante et qu'on aime les cartes ou pas, l'histoire est totalement hypnotique. Et dieu sait qu'il faut un certain talent pour réussir à passionner son audience pendant 2h20 en parlant de Poker.
Bien entendu des dialogues n'ont aucune force s'ils ne sont pas porté par de bons acteurs et là il y a de quoi se régaler : Jessica Chastain (Seul sur mars, Crimson Peak, etc) est parfaite dans ce rôle qui lui donne largement de quoi s'exprimer, son personnage évoluant beaucoup au fil des ans. Le film est également l'occasion de retrouver Idris Elba (La tour sombre, Pacific Rim, etc) très touchant dans son rôle de père (célibataire?) et surtout Michael Cera (Magic magic, Scott Pilgrim, etc), trop rare à mon goût et parfait dans son rôle de connard arrogant. On termine avec Kevin Costner ( Bodyguard, Danse avec les loups, etc) dans un rôle un peu plus sombre qu'a son habitude et qui se voit réserver quelques belles scènes.
Bref, vous l'aurez compris, on retrouve dans ce film beaucoup de choses qui font la force d'Aaron Sorkin, notamment dans la gestion des personnages et la maîtrise du rythme, malheureusement ce jeune réalisateur n'est pas à la hauteur de son écriture. Le film est bon, passionnant même, mais il manque de la force qui en aurait fait une vraie référence à l'image du loup de Wall Street. 
Un beau film passé à peu de choses d'être culte, dommage.


Conclusion :

un film remarquablement écrit mais qui aurait gagné à être confié à un réalisateur plus chevronné.

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