Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

lundi 29 janvier 2018

Les heures sombres

Si le sujet des heures sombres ne me motivait pas vraiment, la bande annonce  m'avait vraiment intrigué. La prestation de Gary Oldman avait l'air phénoménale et j'étais curieux de voir le résultat. Voyons cela ensemble.






Date de sortie : 3 janvier 2018
Durée : 2h 06min
Réalisateur : Joe Wright
Casting : Gary Oldman, Kristin Scott Thomas, Ben Mendelsohn
Genres : Biopic, Historique, Drame
Nationalité : Britannique

Synopsis:

Mai 1940, face à la montée inquiétante de l'influence de l'Allemagne sur l'Europe, le parlement décide d'élire un nouveau premier ministre pour offrir une réponse proportionné à la menace. Seul Winston Churchill, un ancien militaire à la carrière et la personnalité contestée, réussit à obtenir le soutien des deux parties du parlement pour obtenir le prestigieux poste. Il devra dès lors relever un défi de taille et faire face seul à une menace historique.

Critique:

Avant de commencer la critique, j'aimerais soulever une question.
Si la métamorphose de Gary Oldman est vraiment spectaculaire et montre ainsi le talent du prothésiste et de l'acteur, est-elle bien légitime ?  Pourquoi aller grossir artificiellement un acteur alors que d'autres avaient surement le physique pour le rôle. Surtout qu'on ne proposera jamais non plus à ces acteurs plus forts de rôles de personnes maigres. N-y-a-t-il pas ici une sévère forme d'injustice ?
On pourra me répondra qu'aucun acteur au physique adéquat ne possédait l'expérience d'un Gary Oldman. Certes, mais ce n'est pas en les dépossédant de leurs rôles qu'ils auront une chance de se faire cette expérience.
Vous l'aurez compris, le procédé me dérange un peu.
Bref, ceci étant dit, la prestassions de Gary Oldman (Enfant 44the dark knight rises, etc) est hallucinante. Le travail de prothèse de Kazuhiro Tsuji est admirable, le maquillage est invisible et on jurerait que l'acteur a vraiment pris tous ces kilos. On oublie totalement qu'il s'agit d'effet spéciaux et on trouve le tout très naturel. Je n'irais pas jusqu’à dire que c'est le principal intérêt du film mais ça joue tout de même beaucoup. Jusqu'alors, je n'avais jamais vu de films de Joe Wright (Pan, Anna Karenine, etc) et je dois admettre que s'il abuse parfois de certains effets (notamment les vues aériennes), le réalisateur à un certain don pour la mise en scène. Les images sont superbes et souvent lourdes de sens. On peut déjà le voir dans la bande annonce, certains plans sont magnifiques et très graphique. La reconstitution est également impeccables avec des costumes et des décors somptueux.
Là où le film pèche un peu plus, c'est sur son histoire. On nous ressort l'opération "dynamo", remise au goût du jour par le film Dunkerque et cette fois du côté de l’Angleterre (une fois de plus la France passe pour un pays de jeanfoutre, youpi). On pourra s'amuser de voir que ce film offre un autre regard sur celui de Christopher Nolan mais on regrettera surtout le manque d'intensité de l'aventure de Churchill. Ce n'est pas comme si nous ne savions pas comment le film allait finir, de fait les péripéties perdent en force d'autant qu'elles n'ont rien de palpitantes. Alors on se laisse tout de même emporter car le personnage de Churchill est touchant tout comme sa relation avec sa femme mais rien qui ne soit vraiment inoubliable. Ce qui est amusant par contre c'est le sous texte de l'histoire, car si l'on peut interpréter le film comme une ode à sa force de conviction qui a permis de gagner la guerre, on peut aussi y voir la dénonciation d'un fou furieux qui n'a pas hésité à condamner tout son peuple par orgueil.
Niveau casting, le film repose entièrement sur les épaules de Gary Oldman mais on trouvera deux seconds rôles féminin intéressant : la toujours très classe Kristin Scott Thomas (Only God Forgive, Dans la maison, etc) dans le rôle de la femme de Churchill, une femme forte et un personnage amusant contrastant avec le bougon Churchill et Lily James (Baby Driver, Cendrillon, etc) dans un petit rôle de dactylographe témoin de l'Histoire avec un grand H. Un personnage plutôt réussit qui a le bon goût de ne pas être larmoyant et d'apporter un peu plus de féminité dans une histoire résolument masculine.
Dans l'ensemble, Les heures sombres est un film très soigné, on sent qu'il y avait une réelle envie de faire un film oscarisable mais le sujet manque un peu de fougue, on sort du film avec l'impression que tout ce qui s'y est passé n'a pas eu de réels impacts que c'est une parenthèse dans la seconde guerre qui n'a finalement d'importance que pour Churchill lui même (bon, j'exagère puisque le film montre que sans Churchill l'Angleterre aurait surement négocié sa édition). Bref, le film est bien réalisé, il permet d'apprendre quelques petites choses sur la seconde guerre pour peu qu'on ne soit pas familier du sujet  mais manque d'un scénario plus passionnant pour vraiment emporter l'adhésion du public


Conclusion :

Un biopic bien mené, terriblement bien joué et à la réalisation efficace.




vendredi 26 janvier 2018

Downsizing

On poursuit la technique du "je sais à peine ce que je vais voir" avec ce Downsizing à l'affiche d'une qualité plus que discutable. Une comédie américaine potache de plus ? C'est ce que nous allons voir.






Date de sortie : 10 janvier 2018
Durée : 2h 16min
Réalisateur : Alexander Payne
Casting : Matt Damon, Kristen Wiig, Christoph Waltz
Genre : Comédie dramatique, science-fiction
Nationalité : Américain

Synopsis :

Écrasé par les dettes, Paul Safranek convainc sa femme de participer au projet "Downsizing", une expérience visant à régler le problème de surpopulation en réduisant l'humanité à une taille de 12cm. Un procédé qui leur permettra également de décupler leur pouvoir d'achat et de pouvoir vivre comme des princes jusqu’à la fin de leurs vies mais cette aventure réservera à Paul bien des surprises qui lui apprendront beaucoup sur lui même.


Critique :

Downsizing est le nouveau film de Alexander Payne, un réalisateur atypique auquel on doit d'excellents films comme The Descendants ou Sideways. Deux films qui incarnent bien la pate du réalisateur et pouvaient laisser présager du contenu de ce nouveau film. Car contrairement à ce qui est annoncé, Alexander Payne ne fait pas de comédie. Certes, il arrive qu'on rit sincèrement à certains passage de ses film, mais dans l'ensemble ce n'est pas le but du réalisateur qui essaye plutôt de nous faire ressentir des émotions et partager des tranches de vies.
Donc, sans surprise, Downsizing n'est pas une comédie. C'est un film de science fiction nous racontant la vie d'un homme simple à un moment critique de l'histoire.Ainsi, le film est assez déstabilisant dans sa première demi-heure, on se demande où le réalisateur nous emmène, ce qu'il veut vraiment nous raconter, mais c'est finalement assez logique. L'histoire nous permet donc de découvrir ce nouvel univers, si proche du notre et pourtant tellement diffèrent, ses nouveaux enjeux et l'impact qu'ils ont sur notre héros.  Sans être imprévisibles, les péripéties sont globalement surprenantes ce qui est plutôt raffraichissant.
Niveau casting, Matt Damon tient bien son rôle, sans être extraordinaire, et on prendra plaisir à retrouver Christoph Waltz (James Bond : Spectre, Zero : Théorem, etc) très drôle dans le rôle de Dusan ainsi que Udo Kier (Nymphomaniac, Melancholia, etc) bien trop rare sur les écrans. Niveau actrice, on notera surtout Hong Chau (Inherent Vice, Treme, etc) très drôle dans son rôle décalé
Dans l'ensemble, Downsizing est un bon film qui pourra déstabiliser par son rythme et ses choix narratifs. Le déroulement n'est pas typique de ce qu'on voit au cinéma en ce moment, il faut accepter de prendre son temps et de se laisser porter. L'ensemble pourra sembler un peu long et pourtant ça reste une belle histoire qui donne à réfléchir.
Avec ce film, Alexander Payne réussit à passer le cap du film à gros budget. certes c'est un peu moins maîtrisé que ses oeuvres plus modeste mais ça n'en reste pas moins impressionnant. Le gros défaut du film, malgré un thème vraiment fort et un univers passionnant, tient surement dans son personnage principal, un homme ennuyeux et perdu qui plombe une narration déjà lente.
Dommage, il y avait vraiment de quoi faire quelque chose d'incroyable.


Conclusion :

Un film original qui pèche un peu par un positionnement ambigu et une ambiance "nostalgique"

lundi 22 janvier 2018

ami ami

J'admet, je n'avais pas vraiment envie de voir ce film, je savais déjà à quoi m'attendre. Mais les hasards facétieux du planning ont fait que j'ai eu l'occasion d'aller le voir, il est donc temps de vérifier ensemble si mes craintes étaient justifiées. 




Date de sortie : 17 janvier 2018
Durée : 1h 26min
Réalisateur : Victor Saint Macary
Casting : William Lebghil, Margot Bancilhon, Camille Razat
Genre : Comédie romantique
Nationalité : Français


Synopsis:

Encore sous le choc de sa dernière rupture, Vincent décide d'emménager avec sa meilleure amie Néféli. Bien qu'il ait juré de ne plus jamais tomber amoureux sa rencontre avec Julie va tout chambouler dans sa vie, et le garçon va secrètement essayer de concilier sa collocation et sa nouvelle histoire d'amour.

Critique :

Ami Ami est le premier film de Victor Saint Macary, il s'agit d'une comédie romantique assez
classique comme l'on en voit régulièrement à longueur d'année et qui repose entièrement sur une situation propice aux quiproquos : l'homme trop lâche pour assumer sa relation.
Au niveau de la réalisation, c'est plutôt réussi, il n'y a rien a redire et même quelques bonnes idées de mise en scéne comme celle des toilettes ou des auto-tamponneuses mais c'est surtout au niveau du scénario que le film pèche. Si l'on exclut le traitement amusant d'un retournement de situation prévisible, le reste est extrêmement convenu et les personnages sont tellement mal construit qu'on ne comprend pas du tout leurs décisions au point que ça en devient ridicule. (exemple tout bête, on ne comprend que très tardivement que Néfili est avocate, rien ne le laisse présager avant et la surprise n'a aucun intérêt)
Heureusement le film est porté par une brochette d'acteur très attachante. En tête, on trouvera William Lebghil (Le sens de la fête, Les combattants, etc) un acteur initialement connu pour avoir tourné dans l'horrible série Soda, et qui depuis a su faire montre de beaucoup de talents. Ce n'est pas la première fois que je le vois dans un film et je dois admettre que loin de son travail sur Soda, il a su se démarquer et devenir un très bon acteur. Dans Ami ami, il joue un rôle assez proche de ceux dans lesquels on a déjà pu le voir mais il se voit aussi donner l'occasion d'exprimer plus de sensibilité et on prend plaisir ses turpitudes sentimentales. D'autant qu'il est terriblement bien entouré, que ce soit Margot Bancilhon ou Camille Razat les deux actrices, que je découvre pour l'occasion, sont pleines de vie et touchantes. Le trio fonctionne à merveille et on suit leurs interactions avec intérêt. Petit bémol tout de même concernant Jonathan Cohen, contrairement à ce que laisse entendre la bande annonce, l'acteur est totalement accessoire dans le film, la quasi totalité de ses scènes se trouvent dans la bande annonce et il se retrouve une fois de plus à incarner un ersatz de Serge le mytho (excellente série que je vous recommande). Je ne vous cache pas que l'acteur était ma principale motivation pour voir ce film, ma déception n'en fut que plus grande.
Pour finir, je signalerais aussi une excellente bande son constituée de pop française assez récent et pas forcément connu mais qui donne une couleur très singulière au film.
Vous l'aurez compris, mon avis est plutôt mitigé concernant Ami Ami. Si les acteurs sont plaisant et que la réalisation est plutôt réussie, l'histoire manque d'originalité et surtout d'humour, un comble pour une comédie romantique,espérons que le réalisateur(également scénariste) saura proposer quelque chose de plus ambitieux pour son prochain film.



Conclusion :

Un film sympathique et bien joué mais pas vraiment drôle ou original.

vendredi 19 janvier 2018

I am not a witch

El programator c'est le blog de tous les cinémas, du gros blockbuster tout pourri au petit film indépendant bien naze (et parfois je parle de bon films, si si, regardez). C'est pourquoi aujourd'hui, avec beaucoup de retard, je me penche sur un film plutôt intrigant le premier long métrage de Rungano Nyoni, une rélisatrice Zambienne. 





Date de sortie 27 décembre 2017
Durée : 1h 34min
Réalisatrice : Rungano Nyoni
Casting : Margaret Mulubwa, Henry B.J. Phiri, Nancy Mulilo
Genre : Drame
Nationalités : Britannique, Français, Zambien

Synopsis:

Orpheline de 9 ans, Shula est accusé par son village d'être une sorcière. Forcé à vivre dans un camps de sorcière avec d'autres femmes injustement condamnées comme elle, la jeune fille devra choisir entre vivre enfermé comme une sorcière ou devenir une chèvre et être libre.




Critique:

Premier film de Rungano Nyoni, i am not a witch est un conte inspiré de la chèvre de monsieur Seguin mais surtout de l'exploitation de la superstition qui a encore cour en Afrique. L'idée est vraiment intéressante et c'est un plaisir de découvrir un monde que l'on ne voit quasiment jamais au cinéma. D'autant que les images sont plutôt jolies et que la réalisatrice fait preuve d'une certaine poésie. C'est probablement cette tendresse qui touchera le plus le public car le film n'offre pas grand chose de plus.
D'un point de vue réalisation, la réalisatrice favorise le hors champ et l'ellipse, elle ne montre donc souvent à voir que ce qui est le moins intéressant, c'est un choix, qui a surement du sens mais du point de vue du spectateur c'est juste une source de frustration et de distanciation.
Au niveau de l'histoire, c'est relativement simple, on suit la vie de Shula du moment où elle est condamnée comme sorcière à celui où elle doit prendre sa vie en main. Il y a quelques péripéties qui l'aident à se décider et nous offrent une vision sur le monde que décrit la réalisatrice mais rien de passionnant. Le film est ponctué de petites touches d'humour absurde ce qui ajoute également de la distanciation et pour finir on se retrouve avec une actrice principale mutique et inexpressive. C'est un choix de la réalisatrice, il se justifie, sauf que ça ne crée aucun attachement avec le personnage et qu'on se fout donc royalement de ce qu'il peut lui arriver aussi horrible que ce soit (on parle quand même d'une fillette réduite en esclavage sous le prétexte d'être une sorcière juste parce que des gens n'aiment pas sa tête...).
Bref, pas d'attachement au personnage principale, une histoire sans vrais enjeux ou relation forte, une
réalisation privilégiant le hors champ, vous imaginez déjà j'espère à quelle point la lutte contre le sommeil fut dure. Je ne dirais pas que j'ai détesté le film, loin de là il y avait plein de bonnes choses mais qui ne suffise pas à compenser une vision artistique qui m'a complètement laissé à la porte du film.
Je pourrais difficilement recommander I am not a witch, hormis à des insomniaques mais si vous avez envie de voir quelque chose de vraiment diffèrent, de profiter d'une ambiance contemplative dans un univers rare au cinéma, c'est peut-être l'occasion.


Conclusion:

Avec une idée vraiment intéressante et quelques bonnes idées, I am not a witch aurait pu être un film marquant, malheureusement des choix artistiques en font une oeuvre essentiellement longue et ennuyeuse.


lundi 15 janvier 2018

Bright

Après Okja en juillet, Bright est la deuxième production Netflix a avoir vraiment réussi à faire parler d'elle. Un film qui ne connaîtra pas les honneurs du cinéma mais dont le battage médiatique n'a rien à envier avec toutes les grosses productions du moment. Rien qui ne soit gage de qualité pour autant mais la thématique étant séduisante, j'avais hâte de voir ce que le film avait dans le ventre.





Date de sortie : 22 décembre 2017 sur Netflix
Durée : 1h 58min
Réalisateur : David Ayer
Casting : Will Smith, Joel Edgerton, Lucy Fry, Noomi Rapace,
Genres : Fantastique, Thriller, Action
Nationalité : Américain


Synopsis:

Dans un monde où coexistent tant bien que mal : humains, orcs, elfes et fées, Ward, un policier humain, se retrouve obligé de faire équipe avec Jakoby, le premier policier orc. Une situation qu'il vit très mal d'autant qu'elle le met au banc de ses autres collègues.
Forcé à collaborer, les deux policiers devront faire face à une affaire qui dépasse leurs compétences : la découverte d'une baguette magique.

Critique:

Bright est le nouveau film de David Ayer dont j'avais déjà pu vous parler pour la sortie de Suicide Squad. Le réalisateur ne m'avait pas convaincu à l'époque et les rumeurs autour du film laissait présager qu'il ne s'agissait que d'un Yesmen, un technicien prêt à tout faire pour les studios et sans réelle vision artistique. Bref ce n'était pas vraiment un point positif pour ce film d'autant que je ne suis pas non plus un grand amateur de Will Smith. En fait ma seule motivation pour ce film était la même que de nombreuses autres personnes : l'utilisation des codes de l'Héroic Fantasy dans un cadre différent. Pour les connaisseurs, cela faisait beaucoup penser au jeu de rôle Shadowrun, un classique du genre à l'univers incomparable et jamais adapté à l'écran. Contrairement à Bright, Shadowrun se passe dans le futur mais c'était tout de même un premier pas et c'était intriguant.
Mais le moins que l'on puisse dire c'est que cette première idée originale est probablement aussi la dernière. Le film est bourré de poncif, il n'y a rien qu'on n'ait déjà vu cent fois ce n'est même plus que ce n'est pas original c'est qu'on redéfini même le principe de déjà vu. (et "je suis trop vieux pour ces conneries")
Bref, il ne faudra pas compter sur l'histoire pour être surpris, pas plus que sur la réalisation d'ailleurs qui fait là encore le minimum. Bien sûr pour du téléfilm ça reste spectaculaire mais pour un film c'est assez classique.
Niveau personnage, rien de fantastique non plus, Will Smith fait du Will Smith, il joue un faux méchant qui se révèle un vrai gentil (surpriseeee), on prendra plus de plaisir à retrouver Joel Edgerton (It comes at night, Midnight special, etc ) dans le rôle de l'orc bourru même s'il ne s'agit clairement pas de son meilleur rôle. Niveau personnage féminin, on grincera des dents devant cet ersatz lourdingue de Leeloo mais on se régalera de l'apparition de Noomi Rapace (Passion, Babycall, etc) dans le rôle de la grande méchante. Elle ne sert pas à grand chose mais elle est ultra charismatique en elfe noire.
Pour finir, je dirais que malgré un univers très intéressant David Ayer nous livre un film fadasse et souvent un peu niais. Ce n'est pas déplaisant à regarder mais ça reste assez pauvre et seule l'idée d'origine donne un peu de saveur à un film qui autrement n'en aurait eu aucune.
Quand on pense que la suite est quasiment déjà signé on peut dire que l'avenir n'est pas brillant... (#jeudemots)



Conclusion:

Impressionnant pour un téléfilm, mais pas un grand film de cinéma. L'idée est chouette mais le scénario bourré de clichés, ça se regarde mais sans passion.

vendredi 12 janvier 2018

le grand jeu

Le voilà, le premier vrai film de l'année que j'ai choisit. Et pour une fois l'attente était forte puisqu'il s'agit du premier film de Aaron "fucking" Sorkin, scénariste de génie que j'aime d'amour. Son sujet était une fois de plus passionnant, j'avais donc hâte de voir comment il le traiterait et il est temps d'en parler.





Date de sortie : 3 janvier 2018
Durée : 2h 20min
Réalisateur : Aaron Sorkin
Casting : Jessica Chastain, Idris Elba, Kevin Costner
Genres : Drame, Biopic
Nationalités : Américain, Chinois




Synopsis :

L'histoire vraie de Moly Bloom, ancienne athlète olympique reconvertie en organisatrice de poker clandestins pour VIP. Le succès de son entreprise la pousse à frayer avec des milieux de moins en moins légaux jusqu'à attirer l'attention du FBI. Seule contre tous, la jeune femme va devoir trouver une solution pour ne pas finir sa vie en prison.


Critique :

Pour ceux qui ne connaissent pas, Aaron Sorkin c'est le scénariste de Steve Jobs, le stratège ou The social Networks mais surtout c'est l'auteur de séries géniales comme : A la maison Blanche, Studio 60 on the Sunset strip ou The Newsroom. Sorkin c'est une écriture brillante avec plusieurs qualités majeures. Premièrement des personnages passionnants et bien caractérisés, deuxièmement des dialogues d'une intensité rarement égalée et enfin une construction (un peu systématique mais toujours efficace) brillante de son histoire.
Il nous revient cette année avec, non pas un nouveau scénario, mais un nouveau film : sa première réalisation. J'avoue que j'étais très curieux de voir comment il s'en sortirait et surtout s'il conserverait le même brio à l'image qu'a l'écrit et je dois admettre que je suis plutôt mitigé. Pour un premier film, c'est du beau travail. Il n'y a pas d'erreur, il y a des risques et des choix artistiques, clairement on sent qu'il a réfléchi à ce qu'il faisait. Pourtant, après avoir travaillé avec des pointures comme Danny Boyle et David Fincher mais surtout avoir été comparé à Martin Scorcesse (le grand jeu ayant été survendu par la campagne de promotion comme le nouveau loup de wall street) il faut reconnaître que le rapprochement fait très mal. Fatalement, face à ces maîtres de l'image, Sorkin apparaît presque comme un tâcheron tout juste bon à fournir une réalisation planplan. La réalité se trouve pourtant entre les deux, si Sorkin n'égale pas ses maîtres, il livre tout de même un travail de bien belle facture surtout pour un premier film. Malheureusement, un travail insuffisant à rendre honneur au scénario.
Car oui, Sorkin a beau porter plusieurs casquette, il n'a pas négligé son scénario pour autant, l'adaptation de la vie de Molly est brillante tant par sa structure que par la force de ses dialogues. Le spectateur se retrouve totalement emporté par cette vie trépidante et qu'on aime les cartes ou pas, l'histoire est totalement hypnotique. Et dieu sait qu'il faut un certain talent pour réussir à passionner son audience pendant 2h20 en parlant de Poker.
Bien entendu des dialogues n'ont aucune force s'ils ne sont pas porté par de bons acteurs et là il y a de quoi se régaler : Jessica Chastain (Seul sur mars, Crimson Peak, etc) est parfaite dans ce rôle qui lui donne largement de quoi s'exprimer, son personnage évoluant beaucoup au fil des ans. Le film est également l'occasion de retrouver Idris Elba (La tour sombre, Pacific Rim, etc) très touchant dans son rôle de père (célibataire?) et surtout Michael Cera (Magic magic, Scott Pilgrim, etc), trop rare à mon goût et parfait dans son rôle de connard arrogant. On termine avec Kevin Costner ( Bodyguard, Danse avec les loups, etc) dans un rôle un peu plus sombre qu'a son habitude et qui se voit réserver quelques belles scènes.
Bref, vous l'aurez compris, on retrouve dans ce film beaucoup de choses qui font la force d'Aaron Sorkin, notamment dans la gestion des personnages et la maîtrise du rythme, malheureusement ce jeune réalisateur n'est pas à la hauteur de son écriture. Le film est bon, passionnant même, mais il manque de la force qui en aurait fait une vraie référence à l'image du loup de Wall Street. 
Un beau film passé à peu de choses d'être culte, dommage.


Conclusion :

un film remarquablement écrit mais qui aurait gagné à être confié à un réalisateur plus chevronné.

jeudi 11 janvier 2018

Top 10 2017

Cette année encore je reviens avec le top de l'année, une vision très subjective de ce qui a été diffusé puisque je n'ai vu que 85 films et donc forcément raté quelques pépites mais tout de même ma vision des sorties de l'année.

Et comme je suis un garçon prévoyant, vous pouvez regarder la vidéo ou lire la version écrite. N'hésitez pas à me donner votre Top 10 dans les commentaires, que je vois ce qui vous a plu.





Avant de commencer à préparer ce bilan j'avoue que je craignais de ne pas réussir à trouver 10 vrais bons films tant la fin d'année aura été déprimante pour moi en terme de qualité. Pourtant, en me replongeant dans tout ce que j'avais vu, je me suis aperçu que l'année étaient bien meilleure que je ne le croyais et je suis heureux de pouvoir partager cela avec vous.

On commence par un petit film hors classement,  il y échappe de peu car la concurrence est rude mais je tenais absolument à en reparler car ce fut une excellente surprise pour moi et ce premier film totalement inconnu mérite vraiment plus d'attention. Je vais donc vous parler de Crash test aglae une comédie Française sur la mondialisation, une petite perle improbable qui mélange Amélie Poulain et les films de Stephen Frears. Je recommande chaudement ne serait-ce que pour l'originalité et la fraicheur.

Et maintenant, on attaque le dur !









10 La la land

Considéré a sa sortie (en février...) comme le film de l'année  La la Land n'échappe effectivement pas
au top 10. C'est probablement le film feel good de l'année, un film d'amoureux de la musique et un beau clin d’œil aux comédies musicales de l'age d'or.
Musiques entêtantes, réalisation virevoltante et casting ultra sexy, à quoi on ajoute l'originalité de la fin pour dynamiser une recette qui aurait pu paraître daté, bref La la Land  mérite amplement sa place dans le classement même si on pourra regretter son côté "nostalgique" trop appuyé.


Logan

Soyons clair, Logan sera le seul film de super héros du classement. Tout simplement parce que c'était LE film inattendu. Un film de super héros qui ne ressemble à aucun autre, presque un film d'auteur tant ses choix vont à l'encontre du reste de la production du genre. Un film violent, âpre, fort, la démonstration qu'adapter du super héros ne condamne pas à livrer une oeuvre consensuelle et vide. (et qu'on peut avoir du succès avec un film de qualité). Si James Mangold n'avait pas brillé avec son précédent Wolverine, il se rattrape largement ici offrant un western futuriste crépusculaire à la hauteur de son 3h10 pour Yuma.



It comes at night 

Vendu comme un film d'horreur de plus, It comes at night était un thriller anxiogène très réussi, un huis-clos passionnant et malin porté par un casting peu connu mais talentueux. Alors oui, il n'y a rien de spectaculaire ou de tape à l’œil dans ce film mais c'est justement dans son épure qu'il en devient brillant. Simple et efficace, une petite pépite qui vous glacera le sang et vous donnera à réfléchir.




The last girl

Si l'on a beaucoup entendu parler de Wonder woman comme étant le film féministe de l'année, on a beaucoup moins entendu parler de l'excellent The last Girl pourtant porté par un trio de femmes fortes qui s'illustre par des qualités humaines et intellectuelles et pas uniquement par sa super force. Bref, avec un fond aussi profond que sa forme The last girl était le film d'horreur de l'année, un film de zombies qui n'était pas sans évoquer l'excellent 28 jours plus tard et dans lequel on retrouve toute la richesse de l'imaginaire britannique.




Baby Driver

Nouveau film de Edgard Wright un réalisateur habitué à proposer des concepts bien barrés comme le dernier pub avant la fin du monde ou l'adaptation de Scott Pilgrim, Baby Driver ne donnait pas vraiment envie avec son pitch trop classique et son premier rôle un peu fadasse. Et pourtant, grace à une réalisation endiablée et une utilisation radicale de la musique, le réalisateur nous livre un petit bijou ultra rythmé et vraiment fun avec quelques passages d'anthologie. Le casting de second rôle n'est pas en reste avec des mafieux vraiment cool. Bref, une version fun de Drive à consommer sans modération.




Sans pitié 

L'année dernière le cinéma coréen était en très bonne place dans ce classement, ce n'est pas le cas cette année mais je suis content d'y accueillir ce film que je n'attendais pas du tout et auquel la bande annonce ne rend pas justice. Plus qu'un film de truand, Sans pitié est un objet un peu hybride qui rappellera nombreux films cultes sur les mafieux mais qui réussit tout de même à apporter sa touche personnelle. C'est très asiatique, donc il faut aimer leur savoir faire mais ça n'en reste pas moins passionnant ne serait-ce que grace au duo d'acteur vedette. Un film malin qui n'hésitera pas à vous manipuler sans vergogne.



Blade Runner

J'ai longtemps hésité à mettre Blade Runner en troisième position de ce top mais je lui ai privilégié un film plus original car aussi bon que soit ce nouveau film de Denis Villeneuve ça n'en reste pas moins qu'une énième suite d'une franchise à succès. Alors certes, c'est fait avec beaucoup de brio mais la multiplication de projets sans âme devient vraiment trop présente pour moi dans la production cinéma et ce n'est pas sans conséquence. Je ne boude pas mon plaisir, le réalisateur a su redonner vie au film culte en nous replongeant dans ses ambiances vénéneuses, j'espère juste qu'il ne faudra pas supporter un 3, un 4, un reboot et tout ce qui suit.



Mother 

On commence le trio de tête avec le nouveau film de Darren Aronofsky, un thriller plutôt mystérieux qui n'a pas vraiment connu le succès au box office. Et c'est vraiment dommage car c'est une petite pépite. Si on pourra lui reprocher quelques petites longueurs, le film se révèle très impressionnant dans sa réalisation (admirable Jennifer Lawrence), son interprétation, l'universalité de son propos et la maîtrise de la montée en tension.  Le film pourra se révéler déstabilisant pour un public avide de divertissement mais c'est une énorme claque dans la droite lignée des oeuvres majeure du réalisateur de Requiem for a Dream à Black Swan.




Détroit

La claque dans la gueule de 2017 c'était Détroit, un film de société d'une violence rare, une histoire poignante qui scotche au siège et donne à réfléchir sur le monde qui nous entoure. Kathryn Bigelow déploie tout le savoir faire accumuler sur ses films de guerre pour conter une histoire vraie particulièrement oppressante. Détroit c'est la preuve qu'on peut faire un film de qualité, utile et original.




Le redoutable

En première place de ce classement un choix extrêmement personnel que nous ne serons probablement pas nombreux à partager : le dernier film de Michel Hazanavicius. Une comédie hilarante sur l'un des réalisateurs majeurs du cinéma français. Il s'agit vraiment d'un film pour les passionnés de cinéma, il nous replonge dans l'une des périodes les plus fastes de notre production pour en montrer l'envers tout en retraçant une période symbolique de notre société (mai68). C'est critique, c'est cynique, c'est drôle, c'est beau, c'est une oeuvre très personnelle, audacieuse et qui fait du bien. Un grand film de cinéma comme on en voit trop rarement. (à noter pour les fans que la réalisation de ce film m'a beaucoup évoqué du Wes Anderson)



C'est fini pour cette année, j'espère vous avoir convaincu de voir ou revoir certaines de ces pépites. N'hésitez pas à partager votre top avec moi je suis curieux de savoir quels films ont marqué les esprits.