Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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vendredi 6 octobre 2017

Blade Runner 2049

Octobre 2017, Hollywood se dit que c'est le moment idéal pour diffuser la suite d'un film sortit dans les années 80, voilà un choix très original qui changera assurément des reboots, remakes, prequels ou autre profanation d'une époque vu comme le veau d'or de notre culture. Mais bon, il fallait bien que je me fasse mon idée et que je vous raconte tout ça.





Date de sortie 4 octobre 2017
Durée : 2h 44min
Réalisation : Denis Villeneuve
Casting : Ryan Gosling, Harrison Ford, Jared Leto
Genres : Science fiction, Thriller
Nationalité : Américain

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Note: j'ai vu le film en VOST et j'ai trouvé les sous-titres un peu décevant, j'ai relevé plusieurs traductions qui me semblent inexactes.

Synopsis:

2049, l'inspecteur K est un Blade Runner, un humain de synthèse chargé de traquer les fuyards de son espèce. Lors d'une enquête de routine, il découvre un secret propre à bouleverser le monde qui l'entoure. Un mystère qui fera bien vite du traqueur une proie.


Critique:

Vous l'aurez deviné, l'annonce de la sortie d'une suite à Blade Runner ne m'avait pas vraiment réjoui. Soyons clair, je suis fan du premier, et c'est justement la raison pour laquelle je n'avais pas envie que l'obscène exploitation des années 80 vienne souiller ce film culte. Puis, le nom de Denis Villeneuve est sortit. Le nom d'un réalisateur dont je vous ai déjà parlé à de nombreuses reprises : Premier contact, Sicario, Prisoners, etc. Un réalisateur que j'apprécie beaucoup et qui a toujours jusqu'alors démontré un véritable savoir faire, une âme d'artiste. Un choix improbable donc qui promettait une oeuvre aussi ambitieuse que l'originale sauf si le réalisateur n'avait pas les mains libres comme c'est souvent le cas avec ce genre de blockbusters.
Et là, très clairement, Denis Villeneuve s'est fait plaisir. Ce nouveau Blade Runner est un festival, du Cyberpunk à l'état pur dans la droite lignée du premier opus. c'est un peu une version réussi de Ghost in the shell. On y retrouve les questionnements sur l'Humanité, l'ambiance oppressante des mégalopoles déshumanisantes bref la quintessence du Cyberpunk. Et si Villeneuve ne s'était jusqu'alors frotté qu'a des oeuvres plus modestes, il se sort avec brio de cette première confrontation avec un budget colossale. Les images sont à tomber par terre, comme toujours le réalisateur a soigné la qualité de ses visuels mais cette fois avec une richesse de décors et de costumes qu'il n'avait pu se permettre jusqu'alors. Il n'y a qu'a regarder les images d'illustrations de l'articles pour se faire une idée, tout est aussi réussi. Les ambiances sont remarquablement soignées et on découvre avec régal ce monde aux abois. On retrouvera bien sûr tout l'univers visuel créé pour le premier film, mais Villeneuve a su l'enrichir de ses propres idées et de décors tout aussi marquant.
Au niveau de l'histoire, rien de très original, comme Blade Runner on se retrouve avec un polar assez classique dans un univers SF. Le film reprend les mêmes thématiques que le premier mais les détourne dans un parallèle vraiment intéressant. Si le film peut s'apprécier individuellement c'est vraiment dans son parallèle avec le premier opus que ce Blade Runner 2049 révèle toutes ses qualités. Très clairement, un grand soin a été apporté à respecter l'oeuvre originale et à conserver un niveau de qualité équivalent. Il s'agit à l'évidence de l'oeuvre d'un fan respectueux et pas d'un financier avide de buzz.
Niveau casting, on se retrouve avec du lourd. Ryan Gosling (La la land, the place beyond the pine, etc) bien sûr, rôle principal du film, tout simplement fabuleux en successeur de Deckard. Le rôle ne lui offre pas une grande variété de jeu mais en tout cas il nous fait du bon Ryan Gosling en vieux routard mutique tendance Bogart. Face à lui, la légende Rick Deckard / Harrison Ford (Star wars 7, La stratégie Ender, etc) un personnage qu'on retrouve avec beaucoup d'émotion plus de 30 ans plus tard d'autant que son apparition n'a rien d'un simple clin d'oeil. On notera aussi la présence de Jared Leto ( Suicide squad, Dallas Buyers club, etc) dans un rôle qui, par contre, tient plus du cameo qu'autre chose. Sur presque 3h de film, on doit le voir 10 min en cumulé, pas de quoi mettre autant l'acteur en avant dans la com'. Face à ce casting très masculin on notera tout de même de beaux rôles féminins avec pour commencer la toujours brillante Robin Wright (Wonder Woman, Le congrès, etc) en dirigeante inflexible, Ana de Armas (War dogs, etc) en petite amie virtuelle, un rôle très émouvant et qui fait partie des ajouts très fort à la saga. Et enfin, Sylvia Hoeks que je ne connaissais pas et qui est ici remarquable en froide machine à tuer.
Niveau musique, la bande son a été confié à Hans Zimmer qui nous propose une imitation assez convaincante de Vangelis même s'il ne réussit pas à égaler la magie de l'originale.
Très clairement, ce nouveau Blade Runner est une excellente surprise, un film d'une grande classe loin des canons du genre. Moi qui suis un ayatollah du film d'1h30, je dois admettre ne pas avoir vu le temps passer. Le grand public sera peut-être perdu par cette durée et ce rythme lent, et pourtant, il n'y a pas une minute que je jetterais tant l'ensemble fait partie de ce voyage prenant dans les confins de l'âme humaine. Bref, si vous avez aimé le premier film, foncez vous serez comblé, et sinon réfléchissez y à deux fois car Blade Runner 2049 est un film sans concession qui risque de vous laisser à la porte de son univers si vous n'êtes pas prêt à prendre le temps de savourer le voyage.


Conclusion:

Blade runner 2049 est la digne suite du chef d'oeuvre de Ridley Scott. Si le film peut s'apprécier indépendamment il se savoure encore plus dans la continuité. Une grande réussite inattendue.



Si vous voulez découvrir un peu l'univers avant d'aller voir le film, je vous invite à découvrir les trois court-métrages réalisés pour l'occasion, dont celui du grand Shinichiro Watanabe (Cowboy Bebop)
ça se passe ici

Quelques affiches alternatives






1 commentaire:

  1. Suite à une discussion, je relève tout de même un petit soucis dans Blade Runner: le manque de diversité au casting. Il n'y a aucune justification dans l'histoire et pourtant tous les personnages principaux sont bien blanc (il y a une justification possible pour certains mais pas pour tous) même dans les personnages secondaires, à l'exception peut-être de Gaff. Un phénomène qui m'étonne car on ne l'avait jamais constaté dans le cinéma de Villeneuve.

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