Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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lundi 7 août 2017

La planète des singes - Suprématie

Bon, je vais éviter de vous recracher une nouvelle fois ma haine des reboot. Il se trouve que j'avais un créneau de libre, que ce film était dedans et que sa bande annonce m'avait pas mal hypé. L'occasion de troller du blockbuster était donc la plus forte, voyons cela ensemble.





Date de sortie 2 août 2017
Durée : 2h 20min
Réalisation :  Matt Reeves
Casting : Andy Serkis, Woody Harrelson, Steve Zahn
Genres : Science fiction, Action, Aventure
Nationalité : Américain

Synopsis :

Dans ce volet final de la trilogie, César, à la tête des singes, doit défendre les siens contre une armée humaine prônant leur destruction. L’issue du combat déterminera non seulement le destin de chaque espèce, mais aussi l’avenir de la planète.

Critique :

ça ne vous surprendra pas mais quand j'ai entendu parler d'un reboot de la planète des singes, j'ai hurlé. La version Burton est pour moi déjà catastrophique et j'espérais juste qu'on foute la paix à la licence (mais l'heure est à la profanation, probablement pour cela que Le fossoyeur de film ne quitte jamais sa pelle). Bref, j'ai finalement regardé le premier opus à la télévision, il y avait de bonnes choses mais globalement je n'avais pas aimé ce film. Je l'ai oublié depuis donc je serais bien en mal de vous dire pourquoi, je sais juste que je n'avais aucune envie de voir le deuxième. Et pourtant, la bande annonce du troisième m'avait intrigué. D'une part parce qu'elle faisait la part belle à Woody Harrelson (Les brasiers de la colère, Insaisissable, etc), un de mes acteurs préférés mais aussi parce que ça avait l'air vraiment bien.
Et il faut admettre que les premières minutes m'ont scotché. Je ne suis pas un fou des effets spéciaux, je préfère quand ils sont justifiés mais là, c'est très impressionnant. Les singes étaient vivant devant moi et tout aussi expressif que n'importe quel acteur. En fait, la technologie est tellement au point que le réalisateur se permet régulièrement de très gros plan sur le visage des singes pour apprécier leurs micros expressions et les humaniser encore plus. Bien entendu, ça ne justifie pas l’intérêt de faire le film mais ça n'en reste pas moins surprenant. D'autant que la force du film réside vraiment dans ses singes, véritables personnages principaux du film. Et indéniablement, on s'attache à ces héros atypiques. Leur profonde humanité, mis en exergue par la cruauté des hommes, est extrêmement touchante et nous emporte tout du long de leur aventure.
Car si les effets spéciaux sont impressionnants, ils sont vraiment au service de l'histoire, une épopée très humaine qui se concentre sur ses personnages. La trame de l'histoire est vraiment passionnante avec des rapports entre les personnages quasi shakespearien tandis que l'histoire elle même à des allures bibliques (on trouve d'ailleurs quelques évocations visuelles tout au long du film). Là où ça se complique par contre, c'est sur les péripéties. Le scénario est vraiment indigent sur la façon dont l'action se déroule et ça fais perdre énormément de crédibilité à l'histoire. Pour exemple : les humains sont replié dans une base fortifiée remplie de militaires armés. Pourtant, on peut entrer dans la base et s'y balader sans jamais se faire remarquer. Et je ne parle même pas du gros bouton rouge "auto-destruction" qui permettra de finir le film. Ce n'est pas aussi gros dans le film (donc pas vraiment un spoil) mais c'est tout aussi ridicule. En fait, le film donne l'impression que les scénaristes avaient un bon début, une bonne fin et ont confié l'écriture à un singe pour réussir à se faire rejoindre les deux.
Niveau casting Andy Serkis (Star wars : le reveil de la force, Le seigneur des anneaux, etc) est époustouflant dans le rôle de César, il y a une grande force et une profonde sensibilité dans ce personnage et l'acteur réussit à faire sortir tout cela. Woody Harrelson est un peu plus anecdotique. Son personnage est trop inspiré par celui de Brando dans Apocalypse now et il en devient presque caricatural. Pour autant, la relation entre César et le colonel est vraiment forte, tout autant que sa conclusion même si elle était prévisible. On notera aussi dans les acteurs, la très jeune Amiah Miller qui apporte également beaucoup d'humanité aux personnages, son rôle n'est pas excessivement compliqué mais elle est très expressive et semble vraiment prometteuse.
Pour conclure, je dirais donc que ce dernier opus de la planète des singes était vraiment une bonne surprise. Il est certes bourré de défauts mais la profonde humanité qui se dégage des héros, la force de leur relation et les questions sous-jacentes (qu'est-ce qui nous rend humain, qui est le monstre, etc) sont suffisamment universelles pour faire résonner quelque chose de fort en chacun de nous.
Il ne s'agit donc pas du film du siècle mais pour un blockbuster, on est vraiment dans le haut du panier, Matt Reeves a bien progressé depuis l'innovant mais bordélique Cloverfield, on lui souhaite de poursuivre sur cette voie et peut-être de s'exprimer dans des projets plus personnels.



Conclusion :

Une belle conclusion à la saga, le scénario n'est pas toujours crédible mais l'intensité émotionnelle et les effets criant de réalisme permettent de passer outre ces défauts.

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