Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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lundi 10 juillet 2017

Okja

Aujourd'hui il s'agit d'une critique un peu exceptionnelle, puisque je vais vous parler d'un film qui n'est pas sorti en salle, tout simplement parce que c'est une production Netflix. On pourrait donc presque parler d'un téléfilm mais voyons ensemble si la qualité de celui-ci est plutôt proche des standards télé ou ciné.





Date de sortie 28 juin 2017 sur Netflix
Durée : 1h 58min
Réalisateur : Joon-Ho Bong
Casting : Seo-Hyun Ahn, Tilda Swinton, Jake Gyllenhaal
Genres : Aventure, Science fiction, Drame
Nationalités : Sud-Coréen, Américain




Synopsis:

Cela fait 10 ans maintenant que la jeune Mija s'occupe d'Okja, un cochon mutant géant avec qui elle partage une vraie relation d'amitié. Mais l'animal ne lui appartient pas et lorsque la société qui le possède décide de le rappeler aux états-unis la petite fille doit se lancer dans un périple particulièrement dangereux pour sauver son ami.



Critique:

Okja, c'est le nouveau film de Joon-Ho Bong, un réalisateur que j'aime d'amour et que j'ai découvert en 2004 avec Memories of Murder (dont je vous reparle très bientôt puisqu'il ressort en salle)  et dont je vous ai déjà parlé pour Snowpiercer. C'est donc ce réalisateur qui m'a motivé à regarder Okja plus que le film en lui même.
Un petit mot sur la polémique puisqu'il y en a eu deux concernant le film. Bien que ce ne soit pas un film de cinéma traditionel (j'entend par-là: un film qui sort en salle) Okja a été présenté à Cannes. Personnellement j'avoue que je suis plutôt contre, Cannes c'est le festival du cinéma c'est important pour l'industrie et c'est donc la mettre en danger que d'accepter des productions qui ne joue pas le jeu. Par contre, je trouve tout aussi dommage que des pressions aient été faites pour empêcher des projections exceptionnelles du film en salle, car c'est aussi un moyen de faire vivre des salles et le cinéma. Quoi qu'il en soit, Okja fait partie d'une vague de films qui remettent en question le système actuel et ça dérange forcément. Est-ce un bien ou un mal, seul l'avenir nous le dira mais une chose est sûre : l'industrie va devoir s'adapter.
Bref, revenons au film.
Très étonnamment lorsqu'on est habitué à Joon-Ho Bong, Okja est un film pour enfant. On y retrouve le classique gros animal auquel l'enfant est très attaché et les péripéties que leur relation va entraîner. On pense à Totoro, à Peter et Elliot, à Beethoven (non il n'y a pas de film où le compositeur est un gros animal), je pense que vous voyez bien de quoi je parle. Mais si le début est très convenu et habituel, on retrouve progressivement la patte du réalisateur qui, comme à son habitude, n'hésite pas à se salir les mains pour nous proposer une vision du monde très sombre. Et c'est un peu le problème que j'ai rencontré en regardant le film. Le début était beaucoup trop enfantin et décalé pour moi, pas le genre de film que j'ai envie de voir et soudain, alors que je ne regarde plus que par curiosité, le film verse dans un registre beaucoup plus sombre, vraiment glauque même s'il ne montre rien et laisse tout le pouvoir à l'imagination. Si c'est cet aspect malsain que j'attendais du réalisateur, il arrivait trop tard pour moi et surtout le mélange ne fonctionnait pas, le film était déséquilibré.
Et je le regrette d'autant que comme toujours avec le réalisateur c'est du très beau travail. La
réalisation est très soignée, le réalisateur réussi à montrer des horreurs sans pour autant donner à voir quoi que ce soit. Le film reste donc tout public et pourtant il aborde des sujets très graves. Notamment un sujet qu'on n'aborde que trop rarement, celui de l'exploitation animale. Soyons clair, le film va surement engendrer une génération de végétarien tellement le traitement est crédible, dur et marquant.
Au service de son histoire, Joon-Ho Bong peut compter sur un très beau casting. On mentionnera Seo-Hyun Ahn bien entendu, la jeune actrice est brillante et terriblement émouvante, elle n'a rien a envier aux stars américaines qui lui font face. Tilda Swinton (Doctor Strange, Only Lovers, etc) est toujours aussi excentrique tandis que Jake Gyllenhaal (Life, Demolitions, etc) surprendra dans un rôle totalement décalé, presque too much oscillant entre l'hystérie et le désespoir. On notera également quelques très bon rôles secondaires comme Giancarlo Esposito (Breaking Bad, etc) qu'on aimerait voir un peu plus ou le trop rare Paul Dano (Prisoners, Looper, etc) dans un rôle inattendu et vraiment classe.
Dernier petit bémol, la 3D de la créature ne m'a pas toujours convaincu. Je m'y suis fait au fil du film mais j'ai eu du mal à la trouver réaliste durant tout le début.
Dans l'ensemble, j'aurais vraiment aimé apprécier Okja. Le fond est bon, la forme est juste, il y a de supers acteurs, de bonnes idées et le sujet est important. Pourtant, je n'ai jamais réussi à vraiment me laisser emporter par cette histoire. Peut-être tout simplement parce que je ne suis pas le public cible, alors j'espère que le film saura trouver son public parce qu'il serait dommage que le message ne soit pas entendu.



Conclusion :

Une belle fable Vegan drôle et émouvante mais le positionnement un peu hasardeux entre l'humour enfantin et la cruauté réaliste de l'histoire rend l'ensemble difficile d'accès.

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