Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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lundi 3 juillet 2017

It comes at night

C'est uniquement grâce à sa campagne d'affichage que j'ai entendu parler de It Comes at night, elle était simple et efficace, suffisamment intrigante pour donner envie d'en savoir plus. Un petit tour sur la bande annonce et j'étais conquis, il restait juste a espérer que le film soit à la hauteur de sa communication.







Date de sortie : 21 juin 2017
Durée : 1h 37min
Réalisation : Trey Edward Shults
Casting : Joel Edgerton, Kelvin Harrison Jr., Carmen Ejogo
Genres : Epouvante, Thriller
Nationalité : Américain

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis:

Recluse dans la forêt, isolée de tous, une famille survit à une mystérieuse menace. Leur petite routine est bientôt remise en question par l'arrivée d'une autre famille qui réclame leur aide. Si les nouveaux venus apportent avec eux un peu de la bonne humeur perdue, le danger semble également plus présent que jamais.


Critique :

Je ne suis pas d'accord pour dire que "It comes at night" soit un film d'horreur. Certes, l'ambiance est lourde et angoissante avec une menace latente et omniprésente. Certes, il y a des jumpscares et quelques moments qui vont vous effrayer mais si vous allez voir ce film pour avoir peur, vous serez déçu et pire, vous passerez à côté du film.
It comes at night est le premier film de Trey Edward Shults, une oeuvre minimaliste, un quasi huis-clos sur le thème de la survie et de la vie en communauté (famille). Sur sa forme et ses thématique, il m'évoque beaucoup l'excellent The Witch sortie l'année dernière. Moins spectaculaire, le film de Trey Edward Shults conserve la même force primale en jouant sur nos peurs inconscientes : la forêt, la nuit, la maladie.
It comes at night fait dans l'épure, il ne s'agit pas d'être tape à l’œil et d'en faire des tonnes, au
contraire, le réalisateur en montre le moins possible, en dit le moins possible laissant au spectateur vivre et ressentir ce que le film veut lui dire. De fait, il y aura de la frustration, vous n'aurez pas de réponse à vos questions, vous ne saurez jamais quelle est la nature de la menace que rencontre les personnages, pire, vous devrez réfléchir pour bien comprendre la fin. Mais quel plaisir de se laisser emporter par ce film, de partager l'angoisse de cette famille, de réaliser l'horreur de leur vie. Quelle simplicité mais quel talent. Je ne peux objectivement encenser le film, vous seriez forcément déçut car il n'y a rien de bluffant, il n'y a pas de "money shot", il n'y a pas de spectaculaire retournement de situation mais il y a une froide mécanique qui sert brillamment un propos. It cames at night est un film comme on en voit trop rarement. Qui donne à réfléchir et qui donne à ressentir.
Outre un scénario très bien ficelé et une réalisation très soignée le film se repose sur un casting de têtes peu connues mais talentueuse. On notera notamment Kelvin Harrison Jr dans un rôle effacé mais central. Le jeune garçon est extrêmement touchant dans son rôle d'ado survivant devant s'adapter à un monde peu réjouissant. Face à lui, les deux rôles fort masculin, Joel Edgerton peu habitué des premiers rôles mais qu'on a pu apprécier dans d'excellents films comme Midnight special ou The great Gatsby  et Christopher Abbott à la filmographie moins fournie mais qui s'était illustré dans A most Violent year. Les deux hommes s'opposent dans un duel psychologique où la confiance est un enjeu fragile. Là encore, les dialogues sont minimalistes, ce qui participe beaucoup de l'ambiance.
On regrettera par contre la place un peu minime des actrices, leurs rôles étant beaucoup en retrait comme si la société avait régressée au point que la femme ne soit plus bonne qu'a attendre à la cuisine le retour de son chasseur de mari.
Dans l'ensemble, It comes at Night est vraiment une excellente surprise, un film rare qui risque de pâtir d'une communication inadaptée attirant un public avide de sensations fortes et de scénario brainless. On est ici à l'opposé de ce qu'Hollywood propose habituellement, une oeuvre simple mais exigeante qui ne vous laissera pas insensible.


Conclusion :

Simple mais exigeant, It comes at night est une excellente surprise, un film à l'ambiance oppressante qui n'en fait pas des tonnes mais saisit par l'efficacité de son histoire et de sa mise en scène.

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