Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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mardi 6 juin 2017

Le roi Arthur : La Légende d'Excalibur

Quand j'ai appris que Guy Ritchie sortait un roi Arthur, je ne l'ai pas cru. Il y avait un côté ridicule, comme si après Sherlock Holmes il allait relooker toutes les légendes britanniques. Et puis, en y réfléchissant, il y avait quand même du potentiel. Du moins, c'est ce que je pensais avant de voir la bande annonce mais voyons cela ensemble...






Date de sortie 17 mai 2017
Durée : 2h 06min
Réalisation : Guy Ritchie
Casting : Charlie Hunnam, Astrid Bergès-Frisbey, Jude Law
Genres : Action, Aventure, Fantastique
Nationalités : Américain, Australien, Britannique

Synopsis:

Sauvé in-extrémis d'un coup d'état par ses parents, Arthur grandit dans les bas fond de Londonium. Il devient un homme respecté et insouciant mais son destin le rattrape le jour où l'épée de son père resurgit des eaux. Arthur n'aura bientôt plus d'autre choix que d'affronter son oncle, le terrible Vortigern, et d'assumer son héritage royal.


Critique :

Pourquoi ?
Non, sérieusement, je serais presque tenté de limiter ma critique à ce simple mot. Les adaptations du mythe Arthurien, ce n'est vraiment pas ce qui manque. Il y a le pire avec le roi Arthur d'Antoine Fuqua ou la dernière légion de Doug Lefler et le meilleur avec Kaamelott de Alexandre Astier et surtout Excalibur de John Boorman. Et puis il y a plein d'autres choses, des séries, des téléfilms, des films, des bds, des romans. L'offre est tout bonnement pléthorique car c'est un mythe fondateur de notre culture. Du coup, on est en droit de se dire que "c'est bon, on a peut-être plus besoin de faire un énième film sur le sujet" et que, si vraiment un réalisateur désire en sortir un nouveau, ce soit pour proposer quelque chose de vraiment différent.
Et effectivement, Guy Ritchie nous propose ici une vision unique du mythe Arthurien. Pour tout dire,
ça n'a plus rien à voir. Enfin si, ça se passe au Royaume-Uni, il y a un mec qui s'appelle Arthur et qui va devenir roi et une épée magique dans un rocher. A un chameau près ça pouvait être un remake de Conan le Barbare. Et ce qui est terrible, c'est que sous prétexte de réactualiser, le réalisateur nous sort au contraire une oeuvre rétrograde, terriblement convenue et emprunte d'un sexisme ordinaire navrant. On sent clairement que les rôles féminins sont là parce qu'il en faut mais qu'a aucun moment le scénariste ne s'est dit qu'il pourrait leur donner de l'épaisseur. Le summum résidant surement dans les scènes finales où les femmes ont tout juste le droit d’apparaître dans un plan de quelques secondes pour faire les potiches. Tragique. On pourrait prétexter que c'est parce qu'il s'agit d'un film historique et qu'a l'époque la place de la femme n'était pas aussi importante. Mais l'argument ne tiens pas car Arthur est aussi historique que pouvait l'être Xéna la guerrière.
Non, Arthur est juste un projet mal conçu, un accident industriel dont on peine à comprendre la mise en oeuvre. A priori, il s'agissait de la volonté du studio de lancer une nouvelle saga d'Héroic Fantasy et Guy Ritchie leur a semblé un bon choix. Le film est-il celui qu'ils voulaient faire ou l'enfant absurde d'une lutte de pouvoir ? Je ne sais pas mais je n'ai pas besoin de le savoir pour trouver l'ensemble inepte. Injecter la patte Guy Ritchie dans un film med fan, pourquoi pas ! On sait que son univers peut être décliné à l'envie depuis Sherlock Holmes, mais encore faut-il que ça serve le film. Ici, entre le montage clipesque jusqu’à l'absurde et l'insoutenable discussions flashback sans intérêt, on a presque l'impression que le réalisateur se parodie lui même. Loin de s'intégrer au film ces ajouts semblent des passages obligés, des clins d’œil grossiers du réalisateur à ses fans pour justifier qu'il ne fait rien comme personne. Et sortie de ça, aucune originalité. On se retrouve devant de l'héroic fantasy digne de ce qu'on faisait déjà dans les années 80. Le scénario n'a guerre plus d’intérêt qu'un Donjon et Dragon, que ce soit dans l'intrigue ou dans l'exploitation des personnages. Et je ne parle pas du saccage du mythe Arthurien : Pendragon devenu un brave type, Arthur élevé par des prostitués, Gueniévre sorcière, Excalibur qui transforme en superman, des éléphants de guerre.... j'en viendrais presque a espérer une suite pour voir arriver des aliens ou Lancelot joueur de foot qui tire des lasers avec les yeux.
Alors bien sûr, tout n'est pas à jeter, on ne réalise pas Snatch ou Sherlock Holmes sans savoir un
minimum ce qu'on fait. On trouvera donc quelques très bonnes choses comme l'esthétisme des sirènes ou la puissance dégagée par les deux derniers combats mais c'est bien peu face à la vacuité et la longueur de l'ensemble. Et les acteurs ont beau faire ce qu'ils peuvent, un bon jeu d'acteur ne sauve pas un personnage creux. Je soulèverais tout de même un bon point : la musique. Daniel Pemberton (Steve Jobs, Cartel, etc) nous livre une partition en décalage avec le genre et au moins aussi réussie que la bande son de Sherlock Holmes (à laquelle elle fait beaucoup penser) mais c'est bien peu pour rattraper le reste des défauts.
Est-ce qu'il faut condamner ce film ?
Non, ce n'est pas pire que Donjon et dragon, il y a surement plein de fans d'Heroic Fantasy avides de nouveaux contenus qui seront ravis de voir ce truc. Mais clairement, ce n'est pas un bon film et Guy Ritchie s'est perdue comme jamais dans ce projet. Espérons qu'il reviendra vite à des œuvres plus personnelles et moins chaotiques.

Conclusion :

l'introduction d'une saga qui ne verra surement jamais le jour vu le naufrage que représente ce premier opus. Ça se regarde, il y a une bonne musique, des éléphants de guerre et ce mec, là, mais si, vous savez, de Game of Thrones. Mais faudra vraiment pas en attendre plus...

2 commentaires:

  1. Pourquoi 3 étoiles avec la critique que tu as faite ?
    Tu as oublié Lancelot dans le rang des navets :p

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    1. La question revient souvent sur ce choix de 3 étoiles. Le problème c'est que je ne peux pas mettre d'étoiles négative, hors il y a des films bien, bien pire que ce Arthur qui est juste "bof". Du coup, je lui met 3 étoiles(j'aurais peut-être du mettre 2) parce que oui, il n'y a pas d'erreurs majeurs (les acteurs joue bien, le scénario ets cohérent même s'il est nul, techniquement c'est irréprochable, etc) et certains apprécierons surement. Même si moi je trouve ça inepte.

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