Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

vendredi 30 juin 2017

Creepy

Normalement, vous n'ignorez rien de ma passion pour le cinéma asiatique. Certes, j'ai une nette préférence pour le cinéma Coréen mais c'est souvent avec beaucoup de plaisir que je découvre des films Chinois ou, en l’occurrence, Japonais. Voyons voir si celui-ci est aussi rafraîchissant que d'habitude.






Date de sortie 14 juin 2017
Durée : 2h 10min
Réalisation : Kiyoshi Kurosawa
Casting : Hidetoshi Nishijima, Yuko Takeuchi, Teruyuki Kagawa
Genre : Thriller
Nationalité : Japonais

Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement

Synopsis:

1 an après avoir faillit mourir au travail, un policier profiler devient professeur et déménage avec sa femme. Incapable d'oublier totalement son ancien travail, il se mêle d'une étrange enquête de disparitions, ne remarquant pas que le changement est très difficile pour sa femme laissée seule à la merci d'un étrange voisinage..


Critique:

Creepy est le nouveau film de Kiyoshi Kurosawa, un réalisateur qui s'était surtout illustré dans
l'horreur et le thriller. Je l'avais moi même découvert avec Séance et Kaïro dans les années 2000, deux films qui ne m'avaient pas laissé un souvenir impérissable. Depuis, il s'était orienté vers un cinéma un peu plus classique jusqu'à revenir à ses anciens amours aujourd'hui. Creepy est un thriller psychologique très sombre sur la déshumanisation et le manque de lien social. Dans ce film, Kurosawa dénonce une société où on ne fait plus attention à l'autre où uniquement pour s'en méfier. L'histoire est assez linéaire et j'ai regretté le manque de surprises de ce scénario où tout se déroule comme prévu. Ce n'est pas désagréable à regarder pour autant,  Kurosawa sait raconter des histoires, il sait comment faire monter la tension et créer l'angoisse.
Au service de son suspens, Kurosawa a su rassembler un très beau casting avec le petit
couple de héros bien sous tous rapports Hidetoshi Nishijima et Yuko Takeuchi, mais surtout avec leur mystérieux voisin incarné par Teruyuki Kagawa. L'acteur, que l'on avait pu découvrir entre autre dans 20th Century Boys, se révèle tout bonnement terrifiant. Oscillant entre une bonhomie candide et une menace latente, l'acteur se fait vraiment plaisir et porte l'histoire par son charisme. Dommage que les ficelles concernant ce personnage soit trop grosse, plus de subtilité aurait permis de le rendre plus inquiétant encore.
Si j'ai passé un bon moment devant ce thriller, la simplicité de son scénario m'a vraiment frustré, d'autant que les ficelles, à la limite du surnaturel, sont un peu difficile à accepter. Pas inoubliable, Creepy n'en reste pas moins intriguant et très bien joué.



Conclusion:

Avec son ambiance prenante et son histoire anxiogéne, Creepy vous prendra aux tripes, dommage que des facilités de scénario rendent l'ensemble parfois difficile à croire et trop convenu.

lundi 26 juin 2017

Free Fire

Avant de découvrir sa bande annonce, je n'avais jamais entendu parler de Free Fire, l'ambiance seventies et le casting ont eu vite fait de me séduire et j'avais hâte de découvrir ce que ce film pouvait nous réserver. Voyons cela ensemble.








Date de sortie 14 juin 2017
Durée : 1h 30min
Réalisateur : Ben Wheatley
Casting : Brie Larson, Cillian Murphy, Armie Hammer
Genres : Action, Thriller, Comédie
Nationalités : Français, Britannique



Synopsis:

Dans les années 70, la bande d'Irlandais de Chris et celle plus internationale de Vernon se rencontrent pour un deal d'arme. La situation est tendue et l'intermédiaire, Justine, a beau faire de son mieux, elle ne réussit pas à empêcher que les choses dégénèrent, piégeant les divers protagonistes dans un affrontement mortel.

Critique:

Free Fire est le nouveau film de Ben Wheatley que j'avais découvert avec High Rise (ou probablement sans le savoir en regardant Doctor Who ), c'est un huis-clos minimaliste à la croisé des chemins entre le film de gangster et le western. Dans son genre, il m'évoque beaucoup Réservoir Dog. Le scénario est très simple, ce qui pourrait ne pas être un problème vu la longueur du film et son genre. 1h30 d'action, lorsque c'est bien fait et soutenu par un humour de qualité, ça passe facilement.  Malheureusement, ici ce n'est pas le cas. L'ambiance est bonne, principalement grâce à des personnages bien campé, l'humour fonctionne, mais le scénario est vraiment trop mince pour que le film reste passionnant tout du long, surtout à cause d'un manque de variété dans les situations. La majorité de l'action se constitue de personnages cachés derrière des barricades éphémères et tirant à l'aveugle sur d'autres personnages. C'est amusant dans un premier temps mais insuffisant pou tenir 1h30. J'ai quand même pris plaisir à regarder le film mais il m'a vraiment manqué quelque chose pour le rendre réussi : plus d'effets de surprises ou surtout plus de diversité dans les situations (trop de gunfight, tue le gunfight) auraient vraiment permis de rendre l'ensemble passionnant. Au lieu de ça, l'histoire devient vite confuse et répétitive et le peu de surprises que réserve le scénario est insuffisant à relever l’intérêt.
Parmi les qualités du film, on notera bien entendu le casting avec en tête Armie Hammer (Lone Ranger, Mirror mirror, etc) un acteur que je trouve sous-employé et qui se révèle ici très drôle dans
son rôle de mafieux sophistiqué. Face à lui l'ultra charismatique Cillian Murphy (Peaky Blinder, 28 jours plus tard, etc) parfait en chef de bande Irlandais, un petit air de Tommy Shelby année 70 et enfin Sharlto Copley (ChappieDistrict 9, etc ) très drôle en flambeur sud africain. Seul personnage féminin du film, Brie Larson (KongDon Jon, etc) s'en sort plutôt bien avec quelques bonnes répliques mais aurait mérité un peu plus d'approfondissement. C'est l'autre soucis du film (lié à la faiblesse du scénario), les personnages ne sont que survolés. On ne sait rien d'eux, il est donc compliqué de s'y attacher ou de s'inquiéter de leur survie.
Pour finir, je dirais un petit mot sur la bande son concocté par Geoff Barrow de Portishead et Benjamin Salisbury, elle est vraiment prenante, s'inspirant à la fois de l'univers du western et du rock seventies. Un mélange qui donne une aura toute particulière à l'ensemble du film.
Vous l'aurez compris, je suis très mitigé sur Free fire, tous les éléments étaient en place pour faire un film au moins aussi bon que Réservoir Dog ou Snatch mais un scénario un peu trop indigent en fait une histoire sympathique mais sans enjeux forts. On ne s'ennuie pas, c'est agréable à regarder mais ça manque de caractère. Dommage.


Conclusion:

Bonne petite surprise, Free fire pèche tout de même par la simplicité de son scénario. C'est sympathique à regarder mais ça s'oublie vite.



De chouettes affiches alternatives




vendredi 23 juin 2017

Le manoir

Cela fais longtemps maintenant que je m'intéresse à la création sur le web. Depuis plusieurs années déjà, je suis convaincu que c'est de cette nouvelle vague de créatifs que viendra le renouveau du PAF comme l'avait fait les critiques de cinéma des années 50. C'est donc avec beaucoup d'espoir que j’accueillais l'annonce de la sortie de "Le manoir", en tout cas jusqu’au moment où j'ai découvert la bande annonce...





Date de sortie : 21 juin 2017
Durée : 1h 40min
Réalisation : Tony Datis
Casting : Kemar, Natoo, Ludovik, Jérome Niel, Vincent Tirel, Mister V
Genres : Comédie, Epouvante-horreur
Nationalité : Français

Interdit aux moins de 12 ans (mais je déconseille au plus de 14 ans donc ça limite pas mal le public)

Synopsis:

Pour fêter le nouvel an et l'anniversaire de leur pote Fabrice, un groupe de jeunes adultes se rassemble dans un vieux manoir isolé. Au cœur de la nuit, plusieurs événements inquiétants vont gâcher la soirée et plonger la petite bande dans un véritable cauchemar.

Critique:

Le manoir n'est pas le premier film voulant surfer sur la vague Youtube. Déjà en 2012 nous avions pu découvrir "Pas très normales activités" avec Norman Thavaud qui, malgré qu'il profitait de l'expérience d'un vrai réalisateur (Maurice Barthélémy), s'était révélé une vraie purge. 5 ans plus tard, l'on pouvait espérer qu'une nouvelle tentative aurait bénéficié de plus de travail afin de fournir un film de qualité, quelque chose qui soit au dessus de la masse des comédies insipides dont on nous matraque à longueur d'année mais que neni (oui, quand je parle comédie française, j’utilise des expressions désuète, probablement un relent de Visiteurs), nous sommes ici face à du classique de chez classique, de la blague pipi caca, des personnages caricaturaux et tous plus bêtes les uns que les autres, des situations grotesque, bref un scénario mal ficelé ne survivant que sous perfusion d'humour lourdingue. Alors oui, il y a quelques blagues qui m'ont fait rire et le personnages de Vincent Tirel est plutôt cool mais les autres rôles oscillent entre insipide et/ou irritant.
Au niveau de la réalisation pas grand chose de notable, c'est assez convenu. Tony Datis réalise ici son premier film après beaucoup de clip. On peut difficilement le blâmer, il aurait pu faire pire pour un premier film mais ça reste sans inventivité. Visuellement, je noterais juste le
masque du méchant qui est vraiment très réussi et apporte un peu d'ambiance à l'ensemble mais on verse dans l'anecdotique tellement ça ne colle pas avec le reste du film. Si le Manoir se veut horrifique, il faut reconnaître que c'est complètement raté sur ce point. L'humour potache contrebalance chaque tentative de faire monter la tension jusqu’à ce qu'on en vienne à se moquer un peu du sort des personnages (voir à espérer qu'ils meurent tellement ils nous fatiguent). leur comportement peu crédible n'aidant pas non plus à l'attachement. Comme souvent dans ce genre de films (les mauvais films d'horreur) les comportements des personnages n'ont pas de logique et lorsque par erreur ils le sont, ça ne dure pas.
Le manoir c'est un mélange de clichés, de blagues pas drôles, d'humour qui fait pas peur et de Youtuber qui se jouent eux-même. C'est un peu la preuve qu'en France aussi, on sait faire de mauvais film d'horreur à l'Américaine. Personnellement, je n'en ai jamais douté (surtout que j'ai eu la chance de voir Brocéliande et Bloody Malory) mais j'aurais préféré découvrir qu'on savait faire de bon films d'horreur, ou au moins qu'on savait les écrire. Inutile de dire que c'est long et que ça s'oublie très vite. Une fois de plus j'aurais aimé apprécier ce film, d'autant qu'il y a des gens que j'aime beaucoup au casting (Ludovik, Jérome Niel et Natoo) mais leur présence est très loin de faire un bon film, à peine un bon coup de com'. Tout ce que j'espère c'est que ce film ne servira pas d'exemple pour prouver que rien de bon ne peut sortir de Youtube et dissuader de futur financier. J'espère que le web et tous ces créatifs auront des choses plus originales et personnelles à nous proposer. je vous invite notamment
à essayer de voir "Les dissociés" (qui donnait déjà la part belle à Vincent Tirel) qui n'avait pas du bénéficier du même budget mais qui était bien plus original.

Conclusion:

Comme on pouvait le craindre, le manoir est une grotesque parodie des films d'horreur insipide Américains. Il reproduit les même erreurs sans apporter la moindre valeur ajouté. Les fans acharnés des Youtubers du casting apprécieront peut-être mais sinon c'est très dispensable.


mardi 20 juin 2017

Wonder Woman

Et oui, encore un film de super-héros, je me souviens l'époque lointaine où je regrettais que nous n'en ayons qu'un par an. Aujourd'hui c'est déjà beau s'il n'y en a qu'un par mois. C'est une véritable invasion et le problème c'est qu'ils sont tous forgé sur le même moule (pas de blagues, merci). Pourtant, j'attendais avec impatience ce Wonder Woman car il a un avantage sur tous les autres. Il met en avant un personnage féminin, un événement encore malheureusement beaucoup trop tard surtout dans le monde des super héros. Mais ce choix artistique (ou financier...) suffit-il à faire un bon film ? C'est ce que nous allons voir !







Date de sortie : 7 juin 2017
Durée : 2h 21min
Réalisateur : Patty Jenkins
Casting : Gal Gadot, Chris Pine, Connie Nielsen
Genres : Action, Aventure, Fantastique
Nationalité : Américain

Synopsis:

Seule enfant élevée sur l'île des Amazones, Diana découvre le destin qui l'attend le jour où un homme s'écrase sur son île poursuivit par l'armée allemande. Choqué d'apprendre que la guerre fait rage dans le monde des hommes et que cela pourrait être le fruit des manipulations d'Ares, le dieu de la Guerre, elle décide de suivre le soldat et de partir au front.



Critique:

Je crois que j'attendais Wonder Woman autant que je le redoutais. Il faut dire que c'est plus pour une raison "sociologique" que je l'attendais que pour une raison artistique. C'est tout de même triste de constater qu'il aura fallut attendre 2017 pour voir une super héroïne traitée à l'écran comme n'importe quel super héros. Pour dire si ce film était important. Pour autant, cela n'avait rien d'un gage de qualité. L'enfer est pavé de bonnes intentions et quelles que soient celles qui poussaient Patty Jenkins ou Warner Bross à faire ce film rien n'indiquait qu'ils voulaient forcément en faire un bon film. Et très clairement, ce n'est pas le cas. Le film est rigoureusement comme tout les autres qui ont précédé (c'est probablement ça la parité, les femmes aussi ont droit à leurs mauvais films). Long, fouillis, pas malin, le film est plein de bonnes volontés mais tombe dans les mêmes pièges que tout ses homologues. Long à démarrer à cause de scènes d'expositions inutilement détaillés, très gros dans ses ficelles (il n'y a vraiment aucune surprise on devine tout très longtemps à l'avance) il pâtit d'un scénario qui aurait pu être intelligent (il y a une jolie parabole vers la fin qui aurait pu donner à réfléchir mais qui se fait massacrer dans les minutes qui suivent) mais se révèle juste lourdingue (on est au niveau de réflexion d'un épisode de Sailormoon, c'est dire). Alors vous allez me dire, c'est du blockbuster, le scénario n'a que peu d’intérêt tant qu'on en prend plein les yeux. Je ne suis pas d'accord mais admettons. Et bien, même là je n'ai pas été comblé. Les matte painting m'ont brûlé les yeux, les combats abusent du ralenti à un niveau ridicule (et pas que, la scéne ou Wonder Woman sort de la tranché au ralenti donne l'impression d'être devant une pub Dior), le look ultime du grand méchant n'a aucun intérêt (à part faire un cosplay moche de magnéto) et le combat final est franchement nul (sans même parler de la scéne ubuesque qui le suit, on croirait une blague).
Au niveau du casting, au contraire on commence à trouver un peu d’intérêt au film. Gal Gadot est très bien dans son rôle, très expressive avec ce petit côté impérieux qui donne de l'épaisseur à Wonder Woman, mais c'est surtout au niveau des seconds rôles qu'on se régalera avec un beau festival de gueules : Danny Huston (Big eyes, le congrès, etc), David Thewlis (Macbeth, Zero Theorem, etc), Saïd Taghmaoui, Ewen Bremner (Trainspotting 2, perfect sense, etc ), et surtout Robin Wright (House of cards, le congrès, etc) fabuleuse en Générale Amazone.
On notera aussi une bande son d'assez bonne qualité avec un morceau titre vraiment prenant même si on regrettera quelques inspirations un peu trop voyante de la bande son de Sherlock Holmes de Hans Zimmer.
J'aurais voulu aimer ce Wonder Woman, mais vraiment ça n'a pas du tout été le cas. Je me suis ennuyé ferme et j'ai vraiment eu l'impression que la réalisatrice était tombée dans tous les pièges à éviter. Reste tout de même de bonnes choses : d'excellentes répliques sur le sexisme et l'oppression, de beaux décors, de beaux costumes, des valeurs saines et un film moderne (ça fais du bien surtout après Le roi Arthur ) mais malgré toutes ces bonnes intentions Wonder Woman n'est pas un bon film. N'hésitez pas toutefois à y emmener vos enfants, ils ne remarqueront pas les défauts mais seront peut-être touché par toutes ces belles valeurs qu'on ne met plus assez en avant.



Conclusion:

S'il propage de saines et belles valeurs, ce film est aussi dispensable que tous les blockbusters du moment, emmenez-y vos enfants pour les messages véhiculés mais les adultes apprécieront difficilement sauf à poser le cerveau sous le fauteuil.




vendredi 16 juin 2017

The Wall

En grand fan de Pink Floyd, je me devais d'aller voir ce remake de The wall. l'adaptation avait l'air très libre mais c'est aussi ce qui pouvait en faire son intérêt. Musique maestro.





Date de sortie 7 juin 2017
Durée : 1h 30min
Réalisation : Doug Liman
Casting : Aaron Taylor-Johnson, John Cena, Laith Nakli
Genres : Thriller, Guerre
Nationalité : Américain

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Synopsis:

Tombé dans le piège d'un sniper Irakien, un soldat américain va devoir essayer de survivre et sauver son ami en attendant l'arrivée des secours. Entre lui et la mort : un mur sur le point de s'effondrer.




Critique:

The wall est le huitième film de Doug Liman (Mr & Mrs Smith, La mémoire dans la peau, etc) un réalisateur plutôt connu pour les films d'actions et les blockbusters. Il s'est notamment particulièrement illustré avec Edge of Tomorrow. Il nous revient ici avec un film beaucoup plus modeste, presque intimiste. Unité de lieu, d'action et presque de personnage, Liman fait dans l'épure pour nous raconter le duel psychologique entre deux snipers. Une oeuvre simple mais forte pour dénoncer la guerre et ses hypocrisies.
Pierre de voûte du film, Aaron Taylor-Johnson (Savages, Kick-ass2, etc) incarne un soldat américain
tout ce qu'il y a de plus ordinaire, confronté à une mort inévitable. Une foi de plus l'acteur est méconnaissable, il à ce dont pour se réinventer dans chacun de ses films et c'est vraiment plaisant. S'il est le personnage principal, il n'est assurément pas un héros, il n'y a pas de héros ici, juste des humains qui essayent de survivre. Il ne faudra donc pas s'attendre à des scènes d'actions de hautes volées ou à des rebondissements incroyables, le film est de portée humaine avec des enjeux simples mais c'est aussi ce qui en fait son intérêt. C'est l'histoire d'un homme seul face à la mort. En ce sens, l'idée de réalisation simple mais géniale réside dans le fait de ne jamais montrer le sniper ennemi. Ce n'est qu'une voix, anonyme, qui pourrait tout aussi bien être dans la tête du personnage principal.
Niveau musique et réalisation, rien de particulier à noter, c'est efficace sans être exceptionnel.
Dans l'ensemble, je suis plutôt séduit par ce petit film. Les ambitions ne sont pas démesuré mais avec peu de moyen, le réalisateur réussit à camper une histoire prenante et plus originale que la production habituelle. Bref, ça a beau se passer en plein désert, ça apporte un peu de fraîcheur. Je recommande si l'idée d'un duel psychologique à la "phone game" vous séduit.




Conclusion:

Belle surprise que ce The Wall minimaliste. Le film n'est pas exempt de défauts mais il est prenant et on ne voit pas passer l'heure et demie

lundi 12 juin 2017

L'amant double

Diversité oblige, il est temps de parler film français sur ce blog. En plus, ça va faire bizarre mais ce n'est ni un reboot, ni une suite, ni un prequel ni une comédie, ni un drame. OH MON DIEU !!! Serait-ce quelque chose d'original ? Suis-je encore capable de voir un film qui ne soit pas formaté ? C'est ce que nous allons découvrir dans ce nouvel épisode.






Date de sortie : 26 mai 2017
Durée : 1h 47min
Réalisation : François Ozon
Casting : Marine Vacth, Jérémie Renier, Jacqueline Bisset
Genres : Thriller, Erotique
Nationalité : Français

Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement (mais honnêtement ça mérite presque un -16) 

Synopsis:

Ne trouvant aucune solution médicale aux maux de ventre dont elle souffre, Chloé se résout à consulter un psychologue.  Elle tombe progressivement amoureuse de lui, au point qu'ils s'installent ensemble quelques mois plus tard. Tout semble dès lors parfait dans la vie de la jeune femme mais la découverte que son amant pourrait avoir des secrets pour elle va bientôt tout chambouler.

Critique:

Dans l'ensemble, je suis plutôt amateur de l'oeuvre de Ozon (Dans la maisonJeune et Jolie, etc). Un réalisateur qui porte bien son nom et offre régulièrement des thématiques ambitieuses et des ambiances rares. C'est une fois de plus le cas ici avec un thriller Hitchockien ou Depalmesque à la réalisation particulièrement soignée. Ozons provoque, ce n'est pas nouveau et ici, dès le troisième plan du film il plonge le spectateur dans le malaise (oui j'appelle ça comme ça ;D). Et pourtant, rien n'est gratuit à l'écran, tout fais sens et le réalisateur nous offre ce que je vois de plus en plus rarement : une mise en scène réfléchi. Il glisse ainsi les clefs de son histoire dans ses images, permettant au spectateur d'y réfléchir sans que les personnages n'aient à le faire pour lui. Bien sûr, cette méthode pourra déstabiliser. On ne peut se contenter de regarder passivement le film sous peine de ne rien comprendre, mais pour peu qu'on suive un minimum l'on voit se dérouler une histoire simple mais qui prend au tripe et qui donne a réfléchir. Je n'en dirais pas beaucoup plus sur l'histoire pour ne pas risquer de spoil mais le réalisateur sait s'y prendre pour brouiller les pistes et surprendre. La bande annonce est loin de tout dévoiler du scénario.
Pour porter son histoire, Ozon peut compter sur deux excellents interprètes. Marine Vacth tout d'abord qu'il avait déjà fait jouer dans Jeune et Jolie et Jérémie Renier ( Cloclo, Saint Laurent, etc). Tout deux ont une palette de jeu assez varié pour des rôles troubles. Dans le rôle de l'héroïne Marine Vacht oscille entre fragilité et charme vénéneux, proie et prédateur. On en vient vite à douter de la sincérité de la jeune femme et de ses raisons de consulter. Face à elle, Renier est royal, plus sexy que jamais avec beaucoup de profondeur de jeux. C'est leur duo qui donne vie au film de façon quasi organique, un couple fragile et attachant quand il ne se révèle pas inquiétant.

Pour faire évoluer se spersonnages, le réalisateur a fait un superbe travail sur les décors, notamment une splendide utilisation du palais de Tokyo et de ses installations, un choix qui donne d'autant plus de force et de sens aux images.
Et comme le cinéma n'est pas grand chose sans musique, on peut ajouter la partition de Philippe Rombi (Bienvenue chez les ch'tis, jeux d'enfants, etc) qui renforce brillamment l'aspect inquiétant de l'ensemble.
Vous l'aurez compris, je suis particulièrement emballé par ce nouveau film d'Ozon. Bien sûr, il n'est pas parfait, on pourra lui reprocher certaines facilité, beaucoup de classicisme, ou une banalisation de la violence faite aux femmes mais dans l'ensemble c'est un film réfléchi et ça devient tellement rare que ça en est presque exceptionnel.
Concernant le sujet de la violence et du sexe. Oui il y a du sexe dans le film, mais pour moi il n'est pas là pour exciter mais pour servir un propos. Le film réveillera les mêmes problématiques que pour elle, à savoir : est-ce que montrer une femme qui a l'air d'aimer être violenté durant l'acte sexuelle ce n'est pas encourager la culture du viol ? Personnellement, je trouve que le problème ne se pose pas dans le cas présent car la situation est justifié par l'histoire et pas du tout encouragé (je peux difficilement détailler plus sans spoiler). Au contraire, on pourrait reprocher au film de stigmatiser une certaine forme de sexualité mais si on réfléchit vraiment à l'histoire, je trouve que le réalisateur s'en sort intelligemment sans encourager rien d'autre que le besoin de consentement.
Difficile de cacher mon enthousiasme, j'ai passé un super moment devant ce film qui a réussit à me surprendre, à me choquer bref à vraiment me faire ressentir des choses et ça commençait à devenir tristement rare.


Conclusion:

Un thriller troublant doublé d'un superbe numéro d'acteur. A voir absolument pour les amateurs de thriller psychologique.

mardi 6 juin 2017

Le roi Arthur : La Légende d'Excalibur

Quand j'ai appris que Guy Ritchie sortait un roi Arthur, je ne l'ai pas cru. Il y avait un côté ridicule, comme si après Sherlock Holmes il allait relooker toutes les légendes britanniques. Et puis, en y réfléchissant, il y avait quand même du potentiel. Du moins, c'est ce que je pensais avant de voir la bande annonce mais voyons cela ensemble...






Date de sortie 17 mai 2017
Durée : 2h 06min
Réalisation : Guy Ritchie
Casting : Charlie Hunnam, Astrid Bergès-Frisbey, Jude Law
Genres : Action, Aventure, Fantastique
Nationalités : Américain, Australien, Britannique

Synopsis:

Sauvé in-extrémis d'un coup d'état par ses parents, Arthur grandit dans les bas fond de Londonium. Il devient un homme respecté et insouciant mais son destin le rattrape le jour où l'épée de son père resurgit des eaux. Arthur n'aura bientôt plus d'autre choix que d'affronter son oncle, le terrible Vortigern, et d'assumer son héritage royal.


Critique :

Pourquoi ?
Non, sérieusement, je serais presque tenté de limiter ma critique à ce simple mot. Les adaptations du mythe Arthurien, ce n'est vraiment pas ce qui manque. Il y a le pire avec le roi Arthur d'Antoine Fuqua ou la dernière légion de Doug Lefler et le meilleur avec Kaamelott de Alexandre Astier et surtout Excalibur de John Boorman. Et puis il y a plein d'autres choses, des séries, des téléfilms, des films, des bds, des romans. L'offre est tout bonnement pléthorique car c'est un mythe fondateur de notre culture. Du coup, on est en droit de se dire que "c'est bon, on a peut-être plus besoin de faire un énième film sur le sujet" et que, si vraiment un réalisateur désire en sortir un nouveau, ce soit pour proposer quelque chose de vraiment différent.
Et effectivement, Guy Ritchie nous propose ici une vision unique du mythe Arthurien. Pour tout dire,
ça n'a plus rien à voir. Enfin si, ça se passe au Royaume-Uni, il y a un mec qui s'appelle Arthur et qui va devenir roi et une épée magique dans un rocher. A un chameau près ça pouvait être un remake de Conan le Barbare. Et ce qui est terrible, c'est que sous prétexte de réactualiser, le réalisateur nous sort au contraire une oeuvre rétrograde, terriblement convenue et emprunte d'un sexisme ordinaire navrant. On sent clairement que les rôles féminins sont là parce qu'il en faut mais qu'a aucun moment le scénariste ne s'est dit qu'il pourrait leur donner de l'épaisseur. Le summum résidant surement dans les scènes finales où les femmes ont tout juste le droit d’apparaître dans un plan de quelques secondes pour faire les potiches. Tragique. On pourrait prétexter que c'est parce qu'il s'agit d'un film historique et qu'a l'époque la place de la femme n'était pas aussi importante. Mais l'argument ne tiens pas car Arthur est aussi historique que pouvait l'être Xéna la guerrière.
Non, Arthur est juste un projet mal conçu, un accident industriel dont on peine à comprendre la mise en oeuvre. A priori, il s'agissait de la volonté du studio de lancer une nouvelle saga d'Héroic Fantasy et Guy Ritchie leur a semblé un bon choix. Le film est-il celui qu'ils voulaient faire ou l'enfant absurde d'une lutte de pouvoir ? Je ne sais pas mais je n'ai pas besoin de le savoir pour trouver l'ensemble inepte. Injecter la patte Guy Ritchie dans un film med fan, pourquoi pas ! On sait que son univers peut être décliné à l'envie depuis Sherlock Holmes, mais encore faut-il que ça serve le film. Ici, entre le montage clipesque jusqu’à l'absurde et l'insoutenable discussions flashback sans intérêt, on a presque l'impression que le réalisateur se parodie lui même. Loin de s'intégrer au film ces ajouts semblent des passages obligés, des clins d’œil grossiers du réalisateur à ses fans pour justifier qu'il ne fait rien comme personne. Et sortie de ça, aucune originalité. On se retrouve devant de l'héroic fantasy digne de ce qu'on faisait déjà dans les années 80. Le scénario n'a guerre plus d’intérêt qu'un Donjon et Dragon, que ce soit dans l'intrigue ou dans l'exploitation des personnages. Et je ne parle pas du saccage du mythe Arthurien : Pendragon devenu un brave type, Arthur élevé par des prostitués, Gueniévre sorcière, Excalibur qui transforme en superman, des éléphants de guerre.... j'en viendrais presque a espérer une suite pour voir arriver des aliens ou Lancelot joueur de foot qui tire des lasers avec les yeux.
Alors bien sûr, tout n'est pas à jeter, on ne réalise pas Snatch ou Sherlock Holmes sans savoir un
minimum ce qu'on fait. On trouvera donc quelques très bonnes choses comme l'esthétisme des sirènes ou la puissance dégagée par les deux derniers combats mais c'est bien peu face à la vacuité et la longueur de l'ensemble. Et les acteurs ont beau faire ce qu'ils peuvent, un bon jeu d'acteur ne sauve pas un personnage creux. Je soulèverais tout de même un bon point : la musique. Daniel Pemberton (Steve Jobs, Cartel, etc) nous livre une partition en décalage avec le genre et au moins aussi réussie que la bande son de Sherlock Holmes (à laquelle elle fait beaucoup penser) mais c'est bien peu pour rattraper le reste des défauts.
Est-ce qu'il faut condamner ce film ?
Non, ce n'est pas pire que Donjon et dragon, il y a surement plein de fans d'Heroic Fantasy avides de nouveaux contenus qui seront ravis de voir ce truc. Mais clairement, ce n'est pas un bon film et Guy Ritchie s'est perdue comme jamais dans ce projet. Espérons qu'il reviendra vite à des œuvres plus personnelles et moins chaotiques.

Conclusion :

l'introduction d'une saga qui ne verra surement jamais le jour vu le naufrage que représente ce premier opus. Ça se regarde, il y a une bonne musique, des éléphants de guerre et ce mec, là, mais si, vous savez, de Game of Thrones. Mais faudra vraiment pas en attendre plus...