Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

vendredi 31 mars 2017

Kong : Skull Island

Cette semaine on m'a laissé le choix entre deux films zoophile : La belle et la bête ou Kong. Autant dire que j'avais le choix entre me crever les yeux ou les oreilles mais comme je ne suis toujours pas remis de l'infect Cendrillon de Branagh, il m'a semblé plus supportable d'endurer un énième remake de King Kong. Dont acte.






Date de sortie : 8 mars 2017
Durée : 1h 59min
Réalisateur : Jordan Vogt-Roberts
Casting : Tom Hiddleston, Samuel L. Jackson, Brie Larson
Genres : Aventure, Action
Nationalités : Américain, Vietnamien

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Synopsis:

Au terme de la guerre du Vietnam, une expédition scientifique tente de percer les mystères d'une île vierge de tout contact avec la civilisation. Ils y découvriront à leur dépend que l'homme n'est pas au sommet de la chaîne alimentaire...


Critique :

"originalité" : notion superflue et bannie de tout blockbuster américain en vue de faire un maximum de profit. (synonyme: créativité, logique, réflexion, etc)

Kong est le deuxième film de Jordan Vogt-Roberts un film de commande destiné à s'intégrer dans une trilogie "King Kong vs Godzilla". Le premier film était Godzilla en 2014, Kong est le deuxième et le troisième sortira en 2019 et verra s'affronter les deux montres. Une bonne grosse exploitation de license comme les aiment les studios avec un risque commercial minimum pour une rentabilité garantie (oui je parle marketing mais soyons clair nous ne sommes pas face à une oeuvre d'art, juste un produit commercial).
Kong est donc le croisement assez improbable entre les films King Kong et les films sur la guerre du
Vietnam, c'est peut-être d'ailleurs le seul brin d'originalité du film qui lui donne également un peu de fond avec la remise en question de la guerre du Vietnam (et de toutes les guerres).
Sortie de ça, le film est un empilement de cliché assez rarement égalé. Il n'y a pas un seul personnage de réaliste, le film passe par tout un tas de poncifs du genre (constitution de l'équipe, scène de conférence/présentation pour préparer la mission,  etc) et les comportements des personnages n'ont pas beaucoup de logique. On ajoutera à ça un sens du détail frôlant le jenfoutisme avec des hélicoptères qui se multiplient par la force du saint esprit ou les costumes qui du début à la fin ne seront pas ne serait-ce que taché comme s'il fallait éviter de les abîmer pour ne pas perdre la caution du loueur. Bonjour la crédibilité.
Bref, vous l'aurez compris, on est à mille lieux du chef d'oeuvre. Et pourtant, est-ce parce que je n'en attendais rien du tout,  parce que le film dégage le fumet si singulier du nanard ou juste parce que les gros singes géant c'est cool, je ne me suis pas ennuyé. L'histoire ultra basique (primaire presque) est prenante. On va du point A au point B comme prévu avec des péripéties plus ou moins réussis et quelques beaux moments de réalisation. En terme d'inspiration, le film plagie plus volontairement la version de Peter Jackson et ses combats de dinosaures que les versions précédentes.
Point d'orgue du film, le combat final de Kong qui justifierait presque à lui seul de regarder ce film (et en tout cas donne vraiment envie de voir le duel Kong Gozilla).
Si le film repose bien évidement sur Kong, il bénéficie tout de même d'un beau casting et j'avoue que si John Goodman (Argo, etc) s'en sort honorablement et que Tom Hiddleston ( High-rise, Only lovers, etc) est assez cool (bien que totalement inutile), Samuel L. Jackson (Miss Peregrine, Kingsman, etc) est ridicule en caricature du colonel Walter E. Kurtz (Apocalypse now) et le réalisateur massacre le personnage dès les premières minutes dans cette scéne grotesque où le personnage regarde ses médailles en murmurant "tout ça pour ça". Si l'idée est bonne, la réalisation est tellement pompière qu'elle en devient lourdingue. Le reste du casting n'a pas beaucoup d’intérêt, les rôles féminins ne sont pas trop caricaturaux mais ne servent tout de même pas à grand chose.
je plain les acteurs.
Vous l'aurez compris, Kong ne sera pas mon film de l'année, pourtant j'ai passé un moment agréable, il y a quelques beaux passages en terme de réalisation, l'ambiance globale fonctionne bien, mais c'est un film qui s'oublie vite et qu'on apprécie principalement au second degré comme le bon nanard qu'il est.


Conclusion:

Soyons clair, ce film n'a rien d'extraordinaire, c'est un empilement de clichés sur une histoire vue mille fois. Pourtant, le mythe de King Kong est tellement fort et l'histoire suffisamment bien rythmé pour que l'on ai pas vraiment le temps de s'ennuyer. Un divertissement acceptable.

Quelques affiches alternatives car je trouve qu"il y en a de vraiment jolies




lundi 27 mars 2017

T2 trainspotting 2

Trainspotting, c'est l'un des films qui a le plus marqué mon adolescence. C'est également ma première rencontre avec Danny Boyle et Ewan McGregor, un réalisateur et un acteur que j'ai eu grand plaisir à suivre par la suite. Inutile donc de préciser que j'attendais cette suite de pied ferme et que si j'ai dû repousser la séance plus longtemps que prévu j'ai hâte de vous en parler maintenant.





Date de sortie : 1 mars 2017
Durée : 1h 57min
Réalisateur : Danny Boyle
Casting : Ewan McGregor, Ewen Bremner, Jonny Lee Miller
Genres : Drame, Comédie
Nationalité : Britannique

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Synopsis:
20 ans après sa trahison, Mark Renton décide de revenir à Edimbourg, renouer avec son passé et retrouver ses anciens amis Spud et Sick Boy conscient qu'ils ne l'attendent pas à bras ouvert. Ce sera pour lui l'occasion de renouer avec de vieux démons et de faire le point sur sa vie et ses choix.


Critique:
"Choose life !"
Qui a vu Trainspotting un jour n'aura jamais réussi à se sortir ce mantra de la tête.
Le contrepoint nécessaire de ce brûlot hallucinatoire sur une jeunesse désabusée. Sex, drogues et rock'n roll, la chroniques d'une jeunesse sans repères et agonisante, les années 90 dans toute leur splendeur avec leurs vieux relents d'auto destruction. 20 ans plus tard, que reste-t-il de cette jeunesse et de ce désespoir ? Qu'est-il sortie de cette folie et de cette rébellion ?
A grand regret je dois le dire : pas grand chose.
Soyons clair, Trainspotting n'est pas un mauvais film, il respire l'amour et l'envie de bien faire. Et
pour peu qu'on ait apprécié le premier on se prendra un beau shoot de nostalgie plutôt agréable.  Sans égaler la frénésie créatrice du premier opus, Boyle fait encore ici preuve de beaucoup d'inventivité ainsi que d'énormément de talent dans sa réalisation mais je regrette toutefois l'aspect vidéo lisse de l'image conféré par la HD ainsi que le manque de folie global. Certes, il y a quelques envolés lyriques à l'écran (la chute de Spud, ou la séance de défonce par exemple) mais ça sonne un peu faux, comme si c'était formaté et qu'il fallait absolument rester dans les rails du premier film. On retrouve ainsi les scènes emblématiques, scéne de défonce, passage dans les toilettes, poursuite, enterrement dans les montagnes, etc. Et c'est ce qui fait le plus de peine, le systématisme, l'impression de voir un film formaté sur le modèle de Trainspotting.
Là où ce deuxième film se veux surement apaisé et mature, il se révèle surtout conformiste. Au lieu de pousser plus loin le propos de l'original, ou de le réactualiser, il en fait une lecture terre à terre pour livrer une conclusion convenue. Pire, le film manque d'enjeux, et son climax de fougue.
Autre frustration, la bande son d'une énergie folle du premier se voit ici substitué par quelque chose de bien moins digeste et beaucoup plus négligeable.
Alors bien sûr, on retrouve avec plaisir Ewan McGregor (The Ghost Writer, Perfect Sense, etc ) dans le rôle de Renton et l'acteur est aussi passionné qu'à l'époque, on se régale aussi devant les prestations de Jonny Lee Miller décadent à souhait dans le rôle de Sickboy, de Ewen Bremner terriblement touchant dans celui de Spud (il aurait presque fallut que le film tourne autour de lui) et de Robert Carlyle fabuleusement fou dans le rôle de Begbie. Enfin, à noter la présence de Anjela Nedyalkova dont c'est le deuxième film. La jeune femme n'a pas un rôle très intéressant, même s'il est important, mais le remplit avec beaucoup de talent et je serais curieux de la revoir dans un rôle plus riche.
Vous l'aurez compris, je ne suis pas très emballé par ce nouveau film de Danny Boyle. J'ai pris plaisir à me replonger dans mes souvenirs d'adolescence mais me reste surtout la frustration d'avoir vu un film bancale qui n'aurait jamais permis à la petite bande de devenir culte s'il était sorti à l'époque.



Conclusion :
Dur de passer après un film aussi culte que Trainspoting et malgré tout son talent, Danny Boyle ne réussi pas à retrouver la fougue de sa jeunesse. Le film réserve quelques bons moments et la nostalgie fait effet mais dans l'ensemble il n'y a rien d'inoubliable.




lundi 20 mars 2017

Moonlight

Je n'avais pas vraiment envie d'aller voir Moonlight mais le destin s'en mêle parfois et j'étais tout de même curieux de voir ce que l'oscar 2017 avait dans le ventre. L'occasion de voir si le prix est mérité ou non de mon point de vue.






Date de sortie 1 février 2017
Durée : 1h 51min
Réalisation : Barry Jenkins
Casting : Alex R. Hibbert, Ashton Sanders, Trevante Rhodes
Genre : Drame
Nationalité : Américain

Synopsis:

La vie du solitaire Chiron, de l'enfance à l’âge adulte, dans un quartier difficile de Miami.

Critique:

Moonlight est le premier film de Barry Jenkins et le moins que l'on puisse dire c'est que le réalisateur a su frapper fort. Ce que l'on remarque immédiatement dans Moonlight c'est la patte du réalisateur. Sur des sujets très dur : drogue, harcèlement scolaire, homosexualité en milieu difficile,  Barry Jenkins réussi à instiller une véritable grâce, une tendresse qui imprègne l'ensemble de ses plans. Et c'est là la véritable force de ce film, réussir à extraire la beauté d'une histoire qui n'en a presque pas. Le réalisateur évite tous les pièges, il ne cède pas au misérabilisme, ni à la violence, ni au sexe, il se contente de raconter son histoire et d'en extraire ce qui est beau. Il réussit également à s'extraire des clichés en présentant des figures différentes de celle habituelles comme ce parrain de la drogue humaniste incarné par Mahershala Ali.
Et c'est l'autre force de ce film, bien qu'une grande partie de son casting soit jeune, le réalisateur a su
s'entourer de très bons acteurs qui sonnent tous juste. Les trois incarnations de Chiron notamment retranscrivent avec beaucoup de subtilité la grande sensibilité et la colère du jeune garçon. Une entreprise d'autant plus dure que la caméra colle souvent au plus près des acteurs.
Au niveau de l'histoire par contre, je trouve l'ensemble assez léger. C'est une jolie histoire avec de beaux personnages mais ça ne raconte pas grand chose. Le réalisateur a choisit de traiter une partie de la vie de son personnage sans enjeux particuliers ce qui rend le spectateur complètement passif dans l'histoire. Il ne peux pas vraiment anticiper ce qui viendra car il ne sait même pas ce qu'on lui raconte. C'est un choix de narration mais qui personnellement m'a déplu et laissé un goût amer à la fin, l'impression que le réalisateur ne savait pas vraiment ce qu'il voulait raconter. (c'est juste une impression dû au type de narration, le réalisateur sait très bien où il va). D'autres part, en refusant les facilités le réalisateur livre un film très beau, très tendre mais qui ne touche pas vraiment. Le spectateur est sensibilisé, s'attache au personnage mais n'est pas impliqué émotionnellement ce qui là encore laisse un goût d'inachevé. J'aurais aimé être pris aux tripes par l'histoire de ce garçon d'autant que s'il n'en montre rien, le héros ressent des émotions très forte et il est dommage que le spectateur ne puisse les partager.
Dernier petit mot sur la musique car Nicholas Britell (The big short, etc) livre une partition d'une grande douceur, aux antipodes du genre d'ambiance attendu pour un film de "banlieue". Cette musique fait beaucoup pour renforcer la poésie et la beauté de l'ensemble.

Concernant l'oscar, j'aurais du mal à dire s'il est pleinement mérité. Je n'ai vu que trop peu des autres films du palmarès et je ne suis pas convaincu que La la land soit vraiment meilleur (même s'il est plus spectaculaire).
Moonlight est un vrai film d'auteur, une vision unique d'une histoire assez classique et pourtant, le film n'a pas réussi à m'emporter pleinement. En fait, c'est surtout la force de son sujet et l'intelligence de son traitement qui permet à Moonlight de se distinguer du reste de la production. Car en dehors de ça, Moonlight manque à mon sens d'une certaine fougue qui aurait pu en faire un vrai grand film.
Une chose et sûre, je garderait un œil sur les prochaines productions de Barry Jenkins car le réalisateur est vraiment prometteur, mais je ne recommande pas plus que ça Moonlight, qui est un bon film offrant un regard unique, mais pas une oeuvre prenante.
Petite aparté, dans un sujet vaguement proche (un jeune marginal qui essaye d’échapper à un quartier difficile et au trafic de drogue.) j'avais adoré Dope, plus classique mais beaucoup plus fun et impliquant.


Conclusion :

Un très beau film qui réussit à traiter de sujets difficiles avec beaucoup de tendresse. Je regrette tout de même le choix narratif qui n'implique pas assez le spectateur et donne un sentiment final de déception.


lundi 13 mars 2017

Logan

"Super-héros" très populaire, Wolverine a déjà eu par deux fois les honneurs d'avoir son propre film. Deux horribles navets qui auguraient du pire pour ce troisième opus. Voyons ensemble s'il y a de quoi bien rire.







Date de sortie 1 mars 2017
Durée : 2h 17min
Réalisation : James Mangold
Casting : Hugh Jackman, Patrick Stewart, Dafne Keen
Genres : Action, Science fiction, Aventure
Nationalité : Américain

Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement

Synopsis:

2027, les mutants ont presque tous disparu. Logan, à bout de course, survit comme chauffeur de limousine dans le but d'accumuler suffisamment d'argent pour quitter le pays avec un professeur X sur le déclin. Un plan visiblement simple que l'apparition d'une jeune mutante aux pouvoirs similaires aux siens va totalement remettre en question.

Critique:


Autant le dire, je n'avais pas envie de voir Logan. Une énième bouse sur le griffu, je pouvais la
découvrir sur une obscure chaîne de la TNT dans quelques années. Et pourtant, le jour où j'ai découvert la bande annonce du film au cinéma, j'ai pris une claque. Le choix du morceau n'y est pas pour rien "Hurt" de Johnny Cash. Un morceau lent et bourré d'émotion, à mille lieux de ce dont on a eu l'habitude avec les films de super héros. Un choix risqué et très personnel qui ne semblait pas gratuit tant l'ambiance de la bande annonce promettait un film aux antipodes des canons du genre. Un film que je crevais désormais d'envie de voir tout en craignant d'être dupé une fois de plus.
Et pourtant, comme aurait pu le dire Magritte, "ceci n'est pas un film de super héros"
Si James Mangold (Copland, 3h10 pour Yuma, etc) avait livré une copie tout à fait bancale avec "Wolverine le combat de l'immortel", il dévoile ici une oeuvre beaucoup plus personnelle et fine, un roadtrip entre Mad max et Little miss sunshine. Je n'y croyais vraiment pas mais je dois admettre que le réalisateur a réussi cette fois à faire plier les studios et à réaliser un film ambitieux, aux antipodes des blockbusters attendus et bien plus proche d'un Midnight Special que d'un Suicide squad. Fini la figure du héros tout puissant, ici Logan est vieux, malade, alcoolique, désabusé. Il ne croit plus en rien et surtout pas dans l’héroïsme qui a vu mourir tout ses amis. L’Amérique a sombré dans un futur qui ne nous étonnera pas, avec des riches toujours plus riche et des pauvres encore plus pauvre. Un constat tristement réaliste et pas glamour pour un sou. L'histoire est assez simple, Logan se retrouve obligé de protéger une enfant. Rien de bien nouveau mais le scénario puise sa force dans une ambiance très old west et surtout dans la richesse de sa back-story révélé au compte goutte. Tout ne sera pas dit clairement mais le scénariste nous en dévoile suffisamment pour créer une histoire prenante et très sombre.
Niveau réalisation là encore le réalisateur frappe fort on notera surtout le niveau de violence
considérablement augmenté par rapport aux précédents films. Il y a probablement autant de morts mais ici chaque mort est douloureuse, il n'y a aucune glorification de la violence, c'est sale et traumatisant et le film véhicule même une idéologie non-violente plutôt bienvenue.
Niveau casting, les choix sont plutôt appréciables. Hugh Jackman porte les griffes pour ce qui serait la dernière fois et il le fait vraiment bien. On sent que le rôle lui tient à cœur (il a fait des concessions salariales pour ce film) et il a raison Son personnage est vraiment touchant,  tout comme Patrick Stewart jouant un Xavier diminué. A leurs côtés, aussi calme que violente, la très jeune Dafne Keen incarne une X-23 inoubliable. Un personnage difficile entre gravité et naïveté mais quelle porte avec beaucoup de talent. Je noterais également le choix appréciable du peu connu Boyd Holdbrook (ma vie avec Liberace, etc) dans le rôle de Donald Pierce, on regretterait presque que le rôle ne soit pas plus important.
Enfin, un petit mot sur la musique, Marco Beltrami (Warm bodies, Snowpiercer, etc) est au diapason de l'ensemble avec une belle partition sombre et mélancolique aux accents légérement western.
Alors quoi, ce serait un sans faute ? Le film de l'année ? Et bien presque. Sans aller jusqu'a dire que Logan est le film de l'année il s'agit vraiment d'un très beau film de super héros, une oeuvre inattendue qui je l'espère changera la donne. Le seul point que je lui reprocherais serait sa longueur, je pense que 1h45 aurait suffit vu la nature de l'histoire mais je ne serais pas aussi catégorique que j'ai pu l'être sur d'autres films car cette lenteur sert le propos du réalisateur.
Voilà, je ne vais pas vous survendre Logan, ce serait le desservir mais, pour ma part j'ai pris une vraie claque et j'ai enfin vu le personnage que j'adore prendre vie au cinéma dans une histoire que je ne suis pas prêt d'oublier.
PS: et si vous n'allez pas voir le film, regardez au moins la bande annonce que je trouve particulièrement réussie et c'est suffisamment rare pour être signalé.


Conclusion:

Enfin, après tant d'années et bien qu'on n'y croyait plus vraiment, Marvel nous sort un vrai film de super héros mature et de qualité. Logan ne plaira pas à tout le monde mais c'est ce qui fait sa force, de vrais partis pris pour un film à visé artistique plus que commerciale.

mardi 7 mars 2017

Split

Cela fait longtemps que j'éprouve des sentiments mitigés envers M. Night Shyamalan. Pourtant, avec son précédent film The visit il avait su me surprendre et me donner envie d'en voir plus. Split s'annonçait prometteur, notamment par son choix d'acteur, il était donc temps de voir si le réalisateur avait définitivement retrouvé le droit chemin où s'il allait revenir à ses horribles lubies.





Date de sortie 22 février 2017
Durée : 1h 57min
Réalisation : M. Night Shyamalan
Casting : James McAvoy, Anya Taylor-Joy, Betty Buckley
Genres : Thriller, Fantastique, Epouvante-horreur
Nationalité : Américain

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis:
La jeune Casey et deux camarades d'école se font enlever par Kevin, un schizophrène en proie à 23 personnalités. Au fil des jours d’enfermement, elles découvriront les étranges motivations qui le poussent et la menace de l'arrivée d'une terrible 24 éme personnalité beaucoup plus dangereuse que les autres.


Critique:
Avant toute chose, la force de Split c'est d'être un High-Concept, une idée très forte (des filles séquestrée par un schizophrène particulièrement perturbé) mais surtout la promesse d'un véritable numéro d'acteur. Et sur ces deux points, il faut le reconnaître, le spectateur est floué. Au final, le réalisateur n'utilisera que 5 ou 6 des personnalités de Kevin, ce qui est très loin de la débauche attendu et ainsi des possibilités offertes par le pitch. Outre cette promesse non tenue, il y a, à mon sens, un vrai problème de construction dans cette histoire. Split repose sur un schéma de film d'horreur classique : trois jeunes filles essayent de survivre à un monstre, auquel le réalisateur essaye d'apporter un peu de profondeur, ce qui est louable, je l'admet (cela m'a un peu fait penser à la façon dont It follows essayait d'actualiser le film d'horreur). Pour cela, il développe en parallèle l'histoire de la psy de Kevin qui sent que son patient
lui cache quelque chose et le passé trouble de Casey. Le problème c'est qu'on s'aperçoit vite que ces deux intrigues sont sans intérêt d'autant qu'elles plombent l'intrigue principal et le développement de Kevin. A vouloir en faire trop, Shyamalan perd de vue l'essentiel : Kevin, et le saborde au profit de deux sous intrigues bancales et convenues. Je ne sais pas si celle sur Casey est censée surprendre mais très clairement elle était pour moi totalement superflue. Le spectateur aurait pu tout comprendre dans le non dit de l'histoire, cela aurait même été moins lourdingue (même si ça n'aurait pas permis de découvrir cette jeune actrice très touchante qui joue Casey enfant.)
J'ai l'air un peu dur mais il n'y a pas que du mauvais dans Split et c'est probablement ce qui m'énerve le plus. Tous les éléments étaient là pour un grand film de genre. Les acteurs d'abord, James McAvoy (TranceX-men Apocalypse, etc) et Anya Taylor-Joy (The Witch, etc) qui donnent une grande force à l'ensemble. Mc Avoy livre ici une prestation rare car si on pourra le taxer d'être un peu caricatural dans ses personnages on doit lui reconnaître d'avoir un langage corporel extrêmement fort. Sans qu'il ait prononcé le moindre mot, par un simple geste ou une positon il réussit à nous faire comprendre qu'il vient de changer de personnalité. Une occasion pour lui de se faire vraiment plaisir et de nous offrir une belle palette de jeu. A lui tout seul, l'acteur est une raison valable pour aller voir le film. A ses côtés, Anya Taylor-Joy n'a pas beaucoup de place pour exister et pourtant cette jeune actrice qui m'avait déjà impressionné dans The Witch, se révèle une fois de plus très talentueuse. Sa palette de jeu est plus limitée, surtout la peur, mais elle nous embarque totalement avec elle. Elle réussit à la fois à être forte et fragile mais surtout à exister à côté d'un Mc Avoy qui bouffe l'écran. J'ai vraiment hâte de voir cette actrice dans des rôles plus variés.
Pour finir, je dirais que Split est loin d'être un mauvais Shyamalan, le réalisateur y fait encore preuve
de tout son talent et de son amour des films de genre, toutefois il souffre vraiment d'une construction bancale allongeant artificiellement la durée du film et générant de la frustration. On ne regrette pas d'avoir vu le film mais on ressent de la déception que même la surprise finale n'arrive pas à faire oublier. Car oui, Shyamalan réserve tout de même une surprise à ses spectateurs et elle est plutôt bienvenue et vraiment inattendue pour une fois. Vous comprendrez que je ne peux pas trop en parler mais le réalisateur à réussi avec cette dernière scéne à capter toute mon attention et ce n'était pas gagné. Espérons qu'après The Visit et Split, il réussisse dans son prochain film a conserver cette fraîcheur qu'il a retrouvé mais surtout qu'il tirera cette fois toute l'essence de son sujet pour faire une oeuvre à la hauteur de son talent.



Conclusion:
Malgré un pitch très vendeur, une bonne réalisation et de supers acteurs, Split se voit plombé par une construction un peu bancale. Le film n'est pas mauvais mais clairement décevant.