Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

vendredi 29 décembre 2017

Le crime de l'Orient Express

Ah les remakes, voilà bien quelque chose que j'adore et dont je ne me lasse pas. Vous imaginez donc bien mon envie brûlante de voir l'adaptation de ce célèbre roman déjà multi adapté en long en large et en travers. Mais puisque l'originalité a été étouffé à coups de dollars depuis maintenant quelques années voyons ce que ce projet très ambitieux a à nous offrir.





Date de sortie 13 décembre 2017
Durée :1h 49min
Réalisateur : Kenneth Branagh
Casting : Kenneth Branagh, Johnny Depp, Michelle Pfeiffer
Genres : Thriller, Policier
Nationalité : Américain


Synopsis:

Tout aurait pu être parfait dans ce voyage s'il n'y avait eu le sinistre Edward Ratchett et surtout un crime d'une rare violence que seul l'incomparable Hercule Poirot sera capable de résoudre. Une enquête qui se révélera bien plus complexe pour le détective qu'il ne l'aurait imaginé.

Critique:

Ahh Kenneth Brannagh, un acteur que j'apprécie beaucoup et dont j'aimais particulièrement le travail de réalisation lorsque j'étais plus jeune. Je garde encore un souvenir ému de Beaucoup de bruits pour rien, Hamlet ou même Frankenstein. Mais depuis on ne peut pas dire que l'artiste se soient vraiment amélioré et entre Thor et Cendrillon il devient dur de choisir ce qui est le pire. Le fait qu'il s'empare à nouveau d'une franchise sans originalité faisait donc craindre le pire quant à l’intérêt réel du projet et ne pouvait qu'inquiéter sur la destinée funèbre de la carrière de Brannagh.
Et pourtant, on s'étonnera très vite de l'aspect vertigineux de l'ambiance et des images choisie par le réalisateur.  Si l'on pense immédiatement huis-clos et enfermement en entendant le titre du crime de l'orient-express, le réalisateur a ici pris le contre pied total et offre une vision spectaculaire de l'histoire. Et si l'on pourrait craindre que la débauche visuelle se limite à l'introduction pour faire passer la pilule de l'enfermement à suivre, il n'en est rien, la réalisation de Branagh reste toujours aussi aérienne avec des plans de paysage à couper le souffle et des extérieurs de train vraiment spectaculaire. Je ne me souviens plus beaucoup du classique de Sidney Lumet mais il me semble qu'il était justement resté assez classique, Brannagh a su renouveler légèrement l'histoire par quelques petites touches intéressantes. Je noterais pour ma part une courte discussion au début du film où Poirot explique ce qui fait de lui un enquêteur aussi exceptionnel. Une explication toute simple qui donne un éclairage vraiment intéressant au personnage. Je citerais aussi la révélation de fin, scène emblématique des romans de Poirot ou le détective dévoile la vérité sur l'affaire, une scène au visuel très percutant et qui marque vraiment le film de son empreinte. Quelques petits ajouts de ce genre font de cette adaptation une oeuvre légèrement plus originale que ce que l'on pouvait craindre.
L'autre point fort du film, c'est bien entendu son casting. C'était déjà le cas pour le film de Lumet, Brannagh se devait de relever le gant et il y réussit plutôt bien avec de beaux noms comme Johnny Depp (Charlie Mordecai, Lone Ranger, Ed Wood, etc), Michelle Pfeiffer (Mother!, Dark Shadows, etc), Derek Jacobi, Pénélope Cruz (To rome with love, les amants passagers, etc) et bien sur Brannagh lui même. Peu d'acteur tirent vraiment leur épingle du jeu à l'exception peut-être de Pfeiffer et surtout de Brannagh qui s'est laissé la part du lion avec le rôle de Poirot. Difficile de passer après David Suchet qui l'incarne à merveille à la télévision depuis de longues années et pourtant, l'acteur s'en sort à merveille avec ce petit accent belge et surtout cette prodigieuse moustache.
Au niveau de l'adaptation, on appréciera aussi l'intégration intelligente de minorité dans le casting ( même si c'est un peu plus bourrin et illogique dans la figuration) avec le personnage du docteur dont l'histoire se mêle totalement à l'intrigue.
Niveau musique, Patrick Doyle (la planète des singes : les origines, Harry Potter et la coupe de feu, etc) livre également une jolie composition très touchante.
Dans l'ensemble cette nouvelle enquête de Poirot sera donc une excellente surprise pour ceux qui ne connaissent pas encore le détective, probablement l'un des films les plus impressionnant de Branagh. C'est également une belle mise à jour de l'adaptation du livre même si je reste toujours dubitatif sur l’intérêt réel. On sait déjà qu'a ce premier film suivra Meurtre sur le nil et peut-être d'autres si c'est un succès, encore une nouvelle franchise surfant sur la nostalgie et sans l'ombre d'une originalité. J'en suis très las pour ma part et j'ai hâte de voir sortit des contenus plus innovants qu'on ne connait pas tous déjà par cœur.



Conclusion :

Excellente surprise que cette adaptation très spectaculaire. Kenneth Branagh a rarement réalisé un film aussi visuel, la beauté des images valorise une histoire toujours aussi efficace. On regrettera juste qu'il s'agisse encore de l'exploitation d'une franchise déjà sur exploité.

lundi 25 décembre 2017

Star Wars : les derniers Jedi

C'est Noël et comme probablement pour les cent ans à venir voici un nouveau Star-Wars. Un film très attendu qui a connu un battage médiatique comme toujours sans équivalent et qui pour beaucoup répondra à la question Star Wars VII était-il une vaste fumisterie. Voyons-cela ensemble et joyeux noël à tous.









Date de sortie 13 décembre 2017
Durée : 2h 32min
Réalisateur : Rian Johnson
Casting : Daisy Ridley, John Boyega, Oscar Isaac
Genres : Science fiction, Action
Nationalité : Américain

Synopsis :

Blablabla, Star Wars, blabla, Nouvel Ordre, bla bla, Résistance, blabla, Luke Skywalker, bla bla, sabre laser, bla bla, le terrible Kylo Ren

Critique :

Après deux ans d'attente, un reboot/remake mal assumé et un spin-off étonnamment réussi, Star Wars revient avec le film censé donner un nouveau souffle à la saga. Star Wars VII avait laissé quelques interrogations qui pouvaient au choix être de la poudre aux yeux ou un coup de génie permettant de développer de nouvelles intrigues riche et prenantes dignes d'une oeuvre moderne qui saurait séduire petits et grands.
Et bien rassurez-vous, il s'agissait bien de poudre aux yeux.
Le scénario de ce nouvel opus est aussi boiteux que le précédent. Ce n'est pas pire que la majorité des blockbusters dont on nous abreuve à longueur d'année mais ça n'en reste pas moins d'une indigence fatigante. On se retrouve donc ici avec deux trames principale (on pourra pousser jusqu’a trois si on divise celle de la résistance et de Finn). D'un côté Rey qui mendie l'attention de Luke dans des scènes sans grand intérêt tandis qu'à l'autre bout de l'univers la résistance participe à la course poursuite la plus lente du monde. Difficile de savoir quel arc narratif est le plus palpitant, j'avoue que le challenge est osé.
Au niveau des personnages, on retrouve donc Rey, Finn, Poe et on découvrira un nouveau personnage : Rose. Un ajout intéressant, le personnage étant plutôt atypique mais il souffre comme les autres d'une caractérisation à la truelle. Le personnage qui s'en sort le mieux, reste probablement Rey puisque la saga semble tourner autour d'elle autant que la première trilogie tournait autour de Luke (pas de crainte, ce n'est pas du spoil, Snoke n'est pas le père de Rey). Il y a quand même quelques bonnes idées, je vous rassure, sur 2h32 fatalement il faut bien qu'il y en ait une ou deux.
Niveaux effets spéciaux, bien entendu c'est très spectaculaire. C'est une véritable orgie d’extraterrestres, un bestiaire complet mais sans que ce soit trop ostentatoire. Les créatures donnent de la vie aux images, ça crédibilise l'univers et pour le coup c'est assez agréable. Tout ce qui est technologie est également toujours très efficace, avec le temps heureusement tout cela est rodé.
Petit tour sur les acteurs, rien à redire, le niveau est plutôt bon, il est toujours agréable de voir de la diversité dans le casting et on appréciera l'apparition d'un nouveau personnage incarné par un acteur brillant qui malheureusement eclipse vite le reste du casting. Décès de Carrie Fisher oblige, certaines scènes de son personnage sont un peu gênantes. Je ne saurais dire si elles l'étaient avant son décès où si elles le sont devenu en conséquence mais cela pose une drôle d'ambiance dans le film (sans spoiler, il y a un plan d'elle où elle est juste en train de boire une boisson chaude, c'est tellement bizarre que j'avais l'impression de revoir l'hommage à Lugosi dans Ed Wood).
Niveau musique rien d'extraordinaire, c'est classique et efficace.
On notera que ce Star Wars enfonce le clou en matière de film féministe puisqu'on se retrouve avec une résistance animé de personnage féminin fort et un Nouvel ordre quasi-uniquement peuplé d'hommes. A ce niveau ça en devient presque trop symbolique mais ça a le mérite de changer.
Alors, le bilan de ce nouveau Star-Wars. Malheureusement, il est sans surprise. Autant j'avais pu apprécier les prises de risques de Rogue-One autant ce nouveau Star-Wars n'est qu'un produit ultra calibré pour vendre une nouvelle franchise et des jouets. Rien de vraiment passionnant ou original, tout est lisse et figé ce n'est pas une oeuvre d'art mais une pub de 2h30. Alors oui, par conséquent il n'y a pas de défauts majeurs (enfin le scénario quand même) et c'est dans la moyenne haute des productions du même genre mais ça n'en reste pas moins sans grand intérêt réel autre que nostalgique. Si le film s'appelait Star Legend avec Wallace Starshooter, tout le monde s'en foutrait comme de John Carter.
En espérant que le Han Solo à sortir tiendra plus de Rogue One que de la license officielle mais je n'ai de mon côté plus grand chose à attendre de l'univers Star Wars.
A noter, la license originelle n'était pas bien meilleure, elle était juste originale dans le marché de l'époque et surtout passionnée.




Conclusion :

Un star wars de plus. Certes, il y a quelques bonnes vannes et quelques bonnes idées mais la réalisation n'a pas de force, le scénario est cousu de fil blanc et on s'ennuie un peu.


Pour ceux qui ne l'auraient pas vu, voici la vraie bande annonce. La vidéo ci-dessus n'étant que la preuve que Star-Wars n'a pas attendu Disney pour devenir une pompe à fric.

 

vendredi 22 décembre 2017

Bienvenue à Suburbicon

Si certains attendaient le nouveau Star-Wars comme le messie, moi j'attendais Suburbicon. Les frères Coen à l'écriture, George Clooney à la réalisation et une bande annonce démente, il y avait vraiment là de quoi finir l'année en beauté. Rêve ou réalité, voyons cela ensemble.





Date de sortie : 6 décembre 2017
Durée : 1h 44min
Réalisateur : George Clooney
Casting : Matt Damon, Julianne Moore, Noah Jupe
Genres : Policier, Comédie
Nationalité : Américain

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis:

La petite banlieue de Suburbicon semble être un paradis, l'incarnation du rêve américain. Pourtant, durant l'été 59, deux événements vont bouleverser la routine de ce microcosme : l’arrivée d'une famille noire et l’assassinat d'un membre de la communauté. Deux événements à priori sans lien qui vont pourtant plonger la zone résidentielle dans un véritable enfer.


Critique:

Si tout le monde connait George Clooney en tant qu'acteur, sa carrière de réalisateur est moins populaire. Pourtant, avec des films comme Confession d'un homme dangereux, Good Night and Good luck ou même Les marches du pouvoir et Monuments men, l'artiste s'est imposé comme un auteur de grand talent qu'il faut surveiller. La majorité de ses films montraient également des points communs avec l'esprit des frères Coen leur collaboration pour ce nouveau film apparaît donc plus que logique. Dès la bande annonce, on peut retrouver l'univers décalé des deux frangins et le film confirme ce sentiment, un peu trop même par ses ressemblances avec Fargo.
Toujours aussi engagé, Clooney ne se contente pas d'une trame principale et la mêle à une seconde, basée sur un fait divers et permettant de dénoncer le racisme ordinaire. Si l'idée de cette deuxième trame est plutôt intéressante et se justifie totalement, son intégration se fait un peu dans la douleur et on se demande longuement l'intérêt de cet aparté. D'autant que la trame principale n'est pas un modèle d'efficacité. Visant une montée en tension constante le film choisit d'avoir un rythme plutôt lent au début pour devenir beaucoup plus explosif sur la fin. Un choix qui peut se justifier mais donne ici un début de film mortellement lent. Il faut dire que si les Coen ont coutume d'utiliser l'humour pour capter l'attention, Clooney ne s'en sert ici que très peu ce qui donne une ambiance très particulière.
Niveau casting, il n'y a pas de quoi se plaindre. Matt Damon (Seul sur Mars, Ma vie avec Liberace, Syriana, etc) incarne à merveille cet homme simple qui perd complètement pied tandis que Julianne Moore (Kingsman le cercle d'or, Hunger Games, etc ) joue les superbes cruches à la perfection. On retrouvera aussi avec plaisir Oscar Isaac (Star wars 7, Inside Llewyn Davis, etc) dans un rôle de séducteur inquiétant. A noter, l’interprétation très juste du jeune Noah Jupe même si je regrette pour ma part que le film repose autant sur le personnage de l'enfant ce que la bande annonce ne laisse pas présager.
Si l'on ne peut pas vraiment critiquer la réalisation de Clooney qui s'avère efficace, on ne peut s’empêcher de trouver l'ensemble moins maîtrisé que les oeuvres des frères Coen et ainsi d'avoir l'impression de regarder du sous Coen.
Peut-être en attendais-je trop mais le film est loin d'avoir la force de sa bande annonce, j'ai même dû lutter contre le sommeil durant la première demi-heure. Après Monuments-men, c'est le deuxième film de Clooney qui n'est pas vraiment à la hauteur de ce qu'il pourrait être. Espérons que le réalisateur réussira à retrouver la fraîcheur de ses précédentes oeuvres car il a clairement beaucoup à raconter.


Conclusion :

S'il y a de nombreuses choses de qualité dans ce film, il n'en donne pas moins le sentiment de regarder un film des frères Coen mal maîtrisé. Intéressant mais décevant.


quelques très belles affiches alternatives


lundi 18 décembre 2017

A ghost Story

Il y a peu, je vous parlais du PIFFF, je n'ai pas eu l'occasion de suivre le festival mais j'ai eu la chance de participer à la soirée d'ouverture (pour voir le très beau nouveau court métrage d'Anais Vachez ) et ainsi de découvrir A ghost story. Je n'avais jamais entendu parler de ce film, c'était donc une découverte complète et je suis content de pouvoir en parler avec vous aujourd'hui avant la sortie du film mercredi.





Date de sortie 20 décembre 2017
Durée : 1h 32min
Réalisateur : David Lowery
Casting : Casey Affleck, Rooney Mara, McColm Cephas Jr.
Genres : Drame, Fantastique
Nationalité : Américain


Synopsis:

Incapable de se décider à quitter sa maison, un homme récemment décédé va se retrouver à hanter sa femme. Le temps n'ayant plus d'emprise sur lui, il traverse l'existence des propriétaires successifs de sa maison à la recherche de ce qui donnera un sens à son existence et à sa mort.

Critique:

A Ghost Story est le troisième film de David Lowery après Les amants du Texas et Peter et Elliott le dragon, autant dire que les attentes n'étaient pas énorme face à ce projet plutôt singulier. Film fantastique minimaliste et poétique, il s'agit d'une réflexion sur l'existence et ce qui nous pousse à vivre.  Un film atypique donc, et qui donne à réfléchir.
La première chose qu'on note sur ce film, c'est son originalité. Il fourmille de bonnes idées et de choix de réalisation très tranchés. On notera par exemple le format de diffusion 4/3 qui donne une dimension très nostalgique et renforce l'aspect mélancolique par son côté diapositive très daté. Le choix du costume du fantôme également fait beaucoup pour l'ambiance. Outre le fait de déshumaniser le personnage, il instaure une dimension presque enfantine et légère qui renforce la poésie du propos. Et c'est vraiment cette poésie qui porte le film. Le réalisateur soigne la majorité de ses plans pour en faire de véritables tableaux et les substituer aux dialogues. Une très belle réalisation donc, minimaliste mais diablement percutante. Le tout est accompagné d'une bande son très réussie comme vous pouvez déjà le voir dans la bande annonce qui là encore imprègne l'histoire d'une profonde tristesse.
Concernant les acteurs, ils sont très justes, le couple Casey Affleck (Les brasiers de la colère, Gone Baby gone, etc) et Rooney Mara ( Her, the social network, etc) est vraiment touchant et l'actrice s'illustre même dans une scène très physique malheureusement l'une des plus insupportable du film. Mais au final, le réalisateur réussit à donner plus de force à ce simple drap qu'a ses acteurs ce qui est un vrai tour de force. Bien sûr, sans un attachement initial du spectateur pour les personnages, nous ne serions pas autant touché par ce fantôme/drap donc cet intérêt leur doit tout de façon indirecte.
Avec autant de qualités, on pourrait croire que A ghost story est le film à voir du moment mais ce serait oublier LE gros point négatif du film : son rythme.
Le réalisateur prend vraiment tout son temps pour raconter une histoire qui pouvait tenir dans un court métrage de 30 minutes et cela donne des longueurs vraiment insoutenables. On notera la plus évidente : le plan séquence de "mangeage de tarte" le plus long du monde. Une scène d'une longueur intolérable qui  éprouvera les plus endurants d'entre vous. Et c'est malheureusement ce rythme qui fera le plus de mal au film. Là où il aurait pu connaitre un grand succès populaire au vu de la qualité de l'ensemble et de l'universalité du propos, ces longueurs lui seront fatales car insupportable pour la majorité du public. D'autant qu'il reste un autre problème. Si le choix du drap pour symboliser le fantôme est une bonne idée en théorie, la pratique montre toutefois quelques inconvénients. Premier défaut : à déshumaniser le personnage principal on en perd l'attachement sentimental avec le public. Impossible de lire ses émotions, de vraiment comprendre ce qu'il veut, le spectateur se retrouve donc à devoir subir et conjecturer. Et cette distance rallonge d'autant plus la sensation de longueur. Pire, certaines scènes qui se veulent "violente" en devienne ridicule notamment parce qu'elles évoquent d'autres fictions volontairement humoristique (je vous renvoie notament sur ce magnifique sketch seule raison valable de l'existence de paranormal activity).
Est-ce que le film vaut la peine de passer outre ces longueurs ?
Oui, clairement car c'est un très beau film. Il réservera même quelques surprises aux moins attentifs (les cinéphiles avertis grilleront un peu rapidement les diverses ficelles) mais surtout, il offre une conclusion satisfaisante avec une fin extrêmement émouvante.
S'il n'est pas sans défauts, A ghost story est un film rare qui vous touchera profondément si vous vous laissez porter et acceptez d'oublier le temps l'espace d'un film. A l'heure où les films sont de plus en plus standardisé et calibré, A ghost story apparaît comme une rafraîchissante initiative, un espoir anticonformiste. On regrettera tout de même certaines longueurs mais ça n'en reste pas moins une belle découverte.


Conclusion:

Un beau film, très poétique mais qui souffre d'abominables longueurs qui perdront une grande partie du public.




mercredi 13 décembre 2017

Santa & Cie

Aaahh Alain Chabat, avec les Nuls il faisait parti des meilleurs comiques Français, avec Astérix il s'est imposé comme un grand réalisateur mais depuis, avec RRRrrr!!! et Marsupilami, il n'avait pas vraiment su relever le gant de sa propre démesure. Il nous revient aujourd'hui avec un film de noël des plus inquiétants, tout est donc perdu pour le comique ? N'est-il plus capable de faire un bon film ? Voyons ce qui se trouve sous le sapin.





Date de sortie 6 décembre 2017
Durée : 1h 35min
Réalisateur : Alain Chabat
Casting : Alain Chabat, Golshifteh Farahani, Pio Marmai
Genre : Comédie
Nationalité : Français

Synopsis :

Plus que 3 jours avant Noel et tous les Lutins tombent sous le coup d'une mystérieuse maladie. Seule solution pour sauver le jour tant attendu : réussir à trouver 92 000 tubes de Vitamines C. Santa va devoir se rendre sur Terre et comprendre les mœurs de ses habitants s'il veut avoir une chance de guérir ses troupes et apporter la joie dans le monde.



Critique :

Franchement, ça ne donnait pas du tout envie ce nouveau film. Non seulement le sujet ne m'enthousiasmait pas, mais en plus la bande annonce réunissait tout ce que je craignais. On se croirait devant un énième film de Tim Allen, l'une de ses nombreuses bouses de Noël dont nous abreuve les états-unis depuis toujours. Car très clairement, c'était le but d'Alain Chabat, faire "son" film de Noël, un genre plutôt rare en France et qui ne nous manquait pas vraiment.
Et si l'on aurait pu s'attendre à ce que le comique parodie ce genre pour en offrir une vision différente, bien au contraire, il en respecte tous les codes pour nous offrir sa version.
Et étonnamment, ça fonctionne. On retrouve ici tout l'humour du réalisateur mais aussi sa sensibilité et l'équilibre subtile de l'ensemble réussi à donner un film drôle et touchant, exactement ce qu'on attendrait de ce genre de film. D'autant que Chabat réussi à ne pas sombrer dans la mièvrerie. En utilisant des personnages contrastés et en dénonçant aussi bien la mondialisation que la complexité des rapports humain le réalisateur offre une oeuvre plus riche que ce dont elle a l'air et qui pourra séduire aussi bien les petits que les grands.
Plus étonnamment,  on pourra se régaler de l'inventivité des visuels et de la qualité des effets spéciaux. Que ce soit la scène de début dans l'atelier des Lutins ou la scène finale, c'est vraiment impressionnant. A ça, il faut encore ajouter la qualité des costumes et des décors pour un univers d'une richesse rare. Si la comparaison n'est pas forcément légitime, le film m'a beaucoup fait penser au Charlie et la chocolaterie de Burton sans que Santa & Cie n'ai jamais à rougir de la comparaison.
Niveau casting, là encore il y a de quoi se régaler, Chabat (Réalité, La cité de la peur, etc) est au top dans ce rôle de père noël asocial, Pio Marmai (Maetro, etc) est également excellent tout comme Golshifteh Farahani que je découvre avec ce film et qui s'avère vraiment prometteuse. A ces acteurs, il faut ajouter quelques très bonne guests bien intégré à l'histoire comme le Palmashow ou Jean Pierre Bacri. Petit regret toutefois, j'ai eu du mal avec le jeu des enfants, je sais que c'est très compliqué de faire jouer des acteurs de cet âge mais ça sonnait vraiment faux dans certains passages. Heureusement, on ne les vois pas tant que ça et ils s'en sortent plutôt bien dans l'ensemble vu leur jeune âge. Autre petit regret, ne pas voir plus Audrey Tautou (L'écume des jours, Amélie Poulain, etc), son personnage avait du potentiel et l'actrice le porte bien.
A ma grande surprise, Santa & cie s'est donc avéré une excellente comédie, un film idéal en cette période de fête et également parfait pour une sortie familial. Une fois de plus Chabat a su être là où on ne l'attendait pas et faire montre de tout son talent pour livrer une oeuvre populaire au sens noble du terme. Enfin un film où l'on ne se fait pas skier.


Conclusion :

Excellente surprise que ce film de noël Français, c'est drôle, tendre et bien écrit. Bien sûr, il faut être sensible à ce genre d'oeuvres mais si c'est le cas c'est à voir absolument.

mercredi 6 décembre 2017

PIFFF


Bonjour à tous,
cette semaine, exceptionnellement je ne pourrais pas faire de critique (j'ai juste vu une avant première et je vous en parlerais au moment de la sortie). Du coup je prend 5min pour vous parler d'un événement auquel je n'ai pas le temps de participer à grand regret : le PIFFF(Paris International Fantastic Film Festival.


Le programme est vraiment tentant, j'ai vu quelques pépites dont je vais attendre la sortie avec beaucoup de fébrilité comme Dave Made a Maze ou The endless, sans même parler de Blade of the immortal. Bref, beaucoup de bons films potentiels à l'affiche et si vous avez un peu de temps cette semaine, je vous invite vraiment à vous pencher sur le programme de ce super festival.
Quant à moi je vous donne rendez-vous la semaine prochaine avec, je l'espère, une critique dès lundi histoire de reprendre les bonnes habitudes.
bonne semaine à tous

vendredi 1 décembre 2017

Thelma

Si je n'en avais pas entendu parler, Thelma fait partie de ces films dont la bande annonce intrigue et donne envie d'en savoir plus. Un film fantastique venu du nord, c'est l'occasion d'avoir quelque chose d'un peu différent des innombrables reboot dont on nous abreuve et donc potentiellement de bonne qualité. Voyons cela ensemble.





Date de sortie : 22 novembre 2017
Durée : 1h 56min
Réalisation : Joachim Trier
Casting : Eili Harboe, Okay Kaya, Ellen Dorrit Petersen
Genres : Drame, Science fiction, Thriller
Nationalités : Norvégien, Français, Danois, Suédois

Avertissement : des scènes, des propos ou des images peuvent heurter la sensibilité des spectateurs

Synopsis

Issue d'une famille très religieuse, la discrète Thelma a beaucoup de mal à s'intégrer au sein de son université. Frappé d'une crise d’épilepsie, elle fait la connaissance d'Anja dont elle tombe irrésistiblement sous le charme. Dès lors, la jeune fille doit se débattre entre sa mystérieuse condition physique, la culpabilité de son désir homosexuel et les étouffants secrets de sa famille.


Critique :

Thelma est le nouveau film de Joachim Trier, un réalisateur que je n'avais encore jamais eu l'occasion de découvrir et qui se frotte ici pour la première fois au fantastique. L'histoire n'a rien de très originale, elle évoque fortement le classique de Stephen King Carrie mais dans un traitement moins spectaculaire et plus humain. On y suit une jeune fille élevé dans la foi partagée entre ses croyances et sa sexualité. Le personnage est très attachant et on suit son évolution avec beaucoup de plaisir.  Eili Harboe qui joue ici dans son troisième film, et que je découvre pour la première fois, est simplement parfaite dans le rôle de cette jeune fille fragile et tourmenté qui doit trouver son équilibre. Elle apporte beaucoup de douceur à un univers froid, dur et inquiétant. Le reste du casting est à la hauteur avec notamment des parents très justes dans un jeu oscillant entre le bienveillant et l'inquiétant. On notera que le réalisateur a pris le risque d'employer des acteurs débutants comme Okay Kaya (une chanteuse), un risque payant puisqu'il n'entache en rien le niveau de jeu du film.
Si le film est moins spectaculaire que la bande annonce peut le laisser penser et pourra refroidir les amateurs de blockbuster, il possède une belle ambiance vénéneuse qui laisse le temps d'apprécier l'évolution du personnage et la découverte de ses mystères. Nous sommes ici clairement plus dans le drame social que dans le thriller occulte pourtant le mélange trouve un équilibre très efficace. Et le fait que le réalisateur ne cède pas à la facilité ne l'interdit pas de proposer quelques scènes spectaculaire dans les utilisations de pouvoir. Il se permet également des images très forte comme cette introduction qui marque tout le film de son empreinte inquiétante ou ces scènes lourdement chargées de tension sexuelle.
Niveau réalisation, comme je viens de l'évoquer, c'est du beau travail, les images sont léchées, les ambiances profonde et les effets impressionnants sans être tape à l’œil.
A la musique, Ola Flottum livre également un travail de qualité, une BO discrète qui vient renforcer l'ambiance sans en faire trop.
S'il n'apporte pas beaucoup d'originalité et qu'on pourra lui reprocher un rythme un peu lent, Thelma réussit tout de même à s'imposer grace à une mise à jour réussie d'une histoire classique, renforcée d'images marquantes et portée par une actrice brillante. On ajoutera à ça le positivisme de l'histoire et on pourra se réjouir d'un souffle d'originalité bienvenue en ces temps de rebootite aigue.



Conclusion :

Très bonne surprise que cette relecture de Carrie de Stephen King, le rythme est un peu lent mais l'ambiance prenante et le message appréciable.

lundi 27 novembre 2017

Carbone

En ce moment, je m'écoute en boucle le dernier album d'Orelsan. Du coup, quand j'apprend que son acolyte Gringe joue dans un film d'Olivier Marshal, je me sens comme un devoir d'aller constater le résultat de mes yeux. Le rappeur qui voulait être acteur fait-il bien de changer de milieu ? Voyons cela.




Date de sortie 1 novembre 2017
Durée : 1h 44min
Réalisateur : Olivier Marchal
Casting : Benoît Magimel, Gringe, Idir Chender
Genre : Policier
Nationalité : Français

Synopsis :

Sur le point de perdre son entreprise de transport, un pdg se lance dans une arnaque financière pour redresse la barre. Forcé de faire appel à de vrais truands, cet homme ordinaire met le doigt dans un engrenage qui ne pourra qu'avoir des conséquences désastreuses pour lui et ses proches.

Critique :

Olivier Marshal est un réalisateur que j'aime beaucoup. Je garde un souvenir ému de ma découverte de 36 quai des orfèvres brillant polar sur la guerre des polices mais aussi de sa saison de Braquo ou de Section Zero. Il nous revient aujourd'hui avec un film assez classique qui recèle toutefois quelques surprises. Grand habitué des histoires policières du fait de son ancien métier, le réalisateur réussit cette fois à se renouveler en traitant un scénario auquel il n'a pas participé. Il est ici question d'intrigue financière basée sur une histoire vraie, une idée brillante traitée malheureusement de façon superficielle et rapidement l'aspect économique se révèle un macguffin justifiant  une énième histoire de gangster.
C'est dommage car le potentiel scénaristique était certain rappelant l'excellent ma petite entreprise et son patron acculè obligé d'enfreindre la loi pour résister à un système injuste. Au contraire, ici l'histoire suivra une trajectoire plus classique avec ses montages en musique pour nous montrer l'évolution de l'arnaque sans risquer d'être chiant, ses références à Scarface parce que c'est cool et ses règlements de compte en moto. Rien de rédhibitoire pour apprécier mais rien de très novateur non plus dans ce film qui donne l'impression d'avoir été vue mille fois. Les rares points apportant de l'originalité n'étant traités que superficiellement, l'impression se fait vite sentir que le scénariste a voulu trop en raconter et se perd un peu en ne racontant finalement pas grand chose. Le personnage de Laura Smet typiquement n'apporte rien au film et son traitement fini même par devenir ridicule et pesant.(il aurait probablement mieux valu donner plus d'importance à la femme du héros)
Au niveau du casting, on se retrouve avec quelque chose de très perturbant et dont je me remet encore difficilement. Dans le premier rôle, Benoît Magimel (Cloclo, Les petits mouchoirs, etc) fait du Benoît Magimel. J'avoue ne pas aimer cet acteur je suis donc bien en peine de le juger. Autant la première partie en mode patron d'entreprise fonctionne à peu près, autant je le trouve insupportable en rebelle mafieux. A ses côtés on retrouve Michaël Youn (Fatal, la beuze, etc) dans le rôle d'un comptable. Vous avez bien lut : Michaël Youn. Contre toute attente, ça passe mais ça n'en reste pas moins difficile à accepter. On notera encore Gérard Depardieu (Vidocq, le dernier métro, etc) dans un rôle plutôt efficace d'abominable capitaliste ou Laura Smet dans le pire rôle du film. Ce n'est pas de sa faute, l'actrice joue très bien, c'est juste que l'histoire du personnage est inepte et totalement superflu. Enfin, un petit mot sur Gringe dont le plus grand tort est de ne pas apparaître assez à l'écran. Le rappeur est très juste, tout en mesure. C'est le personnage le plus sympathique du film et très clairement il aurait mérité un rôle plus riche.
Niveau réalisation, Olivier Marchal sait y faire, c'est bien rodé, il n'y a pas grand chose à redire là-dessus je regretterais juste le manque d'intensité des dernières scènes entre Depardieu et Magimel, c'est tellement expédié qu'on a l'impression que la production n'avait plus de quoi payer les acteurs.
Je terminerai avec un petit mot sur la bande son, à mon grand plaisir elle contient un morceau d'Orelsan, l'excellent suicide social, qui impose très vite un cadre bien lourd au film tout en posant une ambiance assez différente de ce dont on à l'habitude pour ce genre de film. Quelques autres morceaux de rap viendront rythmer l'histoire, pas toujours aussi évident que celui-ci mais permettant une certaine homogénéité.
Vous l'aurez compris, Carbone possède de nombreuses qualités et aurait pu trôner dans les meilleurs films du réalisateur. Toutefois un certain classicisme finit par rendre l'ensemble très commun et sans grand intérêt. Pas un mauvais film donc mais rien d'extraordinaire non plus.



Conclusion :

Un pitch intéressant, une réalisation efficace mais un film trop confus pour emporter vraiment le spectateur.