Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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mercredi 30 mars 2016

Midnight Special

Cela fait longtemps que j'entend parler de Jeff Nichols. Que ce soit Take Shelter ou Mud, les deux films avaient reçu de très bons retours et je regrettais de ne pas avoir pu les voir. C'est par le plus grand des hasards que je suis tombé sur la bande annonce de Midnight special et j'avoue avoir été immédiatement séduit. Réal et bande annonce prometteurs, est-ce suffisant pour passer un bon moment de cinéma ? C'est ce que nous allons voir.






Date de sortie: 16 mars 2016
Durée: 1h 51min
Réalisation : Jeff Nichols
Casting: Michael Shannon, Jaeden Lieberher, Joel Edgerton
Genres: Aventure, Science fiction, Drame
Nationalité: Américain

Synopsis:
Fuyant l'influence de la secte qui l'a élevé, Roy traverse les états-unis avec son fils Alton dans un but connu de lui seul. Un enfant aux capacités prodigieuses qui suscite toutes les convoitises.

Critique:
Une fois de plus je vais faire rapide le temps n'étant pas mon allié. Le point fort de Midnight Special réside dans son ambiance. Jeff Nichols réussi avec quelques détails habiles à construire un univers unique et prenant. Le spectateur est saisit dès les premières minutes, plongé au coeur de l'action d'une situation qu'il ne comprendra jamais vraiment. Car c'est une autre force de film, faire réfléchir le spectateur. Les personnages ne sont ni tout blanc, ni tout noir, on se questionne beaucoup sur leurs véritables objectifs et leurs motivations. Ce père essaye-t-il vraiment de "sauver" son fils ? Pourquoi le gouvernement est impliqué ? Que savent vraiment ces gens ?
Des personnages incarnés par un superbe casting: Michael Shannon en tête, un père sur la brèche qui Star Wars 7 ). Il apporte une petite touche d'humour à l'ensemble, là où le film est plutôt pesant.
semble pouvoir s'effondrer à tout moment malgré son calme affiché. Tous sont très justes dans ces rôles simples, à l'image de Kirsten Dunst, absolument pas mise en valeur (pas maquillée, pas coiffée), et qui joue une mère épuisée, stressée, avec beaucoup de réalisme. On s'amusera aussi de retrouver Adam Driver beaucoup plus crédible dans ce rôle d'analyste paumé que dans celui du terrible Kylo Ren (
En terme de réalisation, c'est également du tout bon, les scènes d'action, si elles sont rares sont très impressionnantes, tout comme les effets spéciaux utilisé avec intelligence. Si le trailer peut donner l'impression d'un film de SF tape à l'oeil, l'ensemble est au contraire très poétique et les effets servent le propos plus que l'inverse. L'aboutissement du film sera donc à la fois impressionnant et inattendu prouvant que les effets spéciaux ne servent pas qu'a tout faire exploser.
Pour appuyer ces images, on peut compter sur une bande son de grande qualité, tout en douceur avec des accords eigthies qui ne sont pas sans rappeler Drive (tout comme certains passage du film), qui rajoute beaucoup de profondeur à l'ensemble.
Au final, le plus grand défaut du film pourrait être son scénario, beaucoup plus simple qu'il n'en à l'air. Et pourtant, c'est suffisamment bien écrit et mené à terme que ça peut difficilement être considéré comme une faiblesse. Certes, on pourra sentir quelques longueurs mais ça reste léger et ça permet au film de poser une ambiance mystérieuse et onirique qui donne beaucoup de force à l'ensemble.
Si Midnight Special ne bouleversera pas le cinéma de Sf, il se révèle toutefois un film de grande qualité, aux images superbes et aux acteurs brillants. Un beau moment de cinéma.





Conclusion:
Un très bon film de science fiction qui n'est pas sans rappeler certaine oeuvre de Dantek (la sirène rouge, les racines du mal) le cynisme en moins. Une ambiance à mille lieux des blockbusters habituels mais qui n'en reste pas moins redoutablement efficace.

lundi 28 mars 2016

Jodorowsky's Dune

Cela faisait longtemps que j'avais entendu parler de ce documentaire mais je n'avais encore jamais eu l'occasion de le voir. Sa sortie au cinéma était une occasion unique de le voir enfin, en espérant qu'il méritait bien une sortie en salle.






Date de sortie: 16 mars 2016
Durée: 1h 25min
Réalisation: Frank Pavich
Casting: Alejandro Jodorowsky, Michel Seydoux, H.R. Giger
Genres: Documentaire, Science fiction
Nationalité: Américain

Synopsis:
L'histoire de la production de Dune par Alejandro Jodorowsky, le montage d'un film précurseur, tellement en avance sur son temps qu'il ne pourra pas voir le jour.

Critique:
J'ai rarement eu l'occasion de vous parler de Jodorowsky sur ce blog. Il faut dire que l'artiste réalise assez rarement et c'est la raison pour laquelle je l'ai juste évoqué lors de la sortie de son dernier film: La danza de la realidad. Il s'agit pourtant d'un artiste pour lequel j'ai beaucoup d'affection, non seulement pour ces rares films mais également pour ses nombreuses bandes dessinées. Mystique, poète, visionnaire, Jodo possède une patte inimitable qui donne à ses oeuvres une force incomparable. Fatalement, son Dune, s'il n'a jamais vu le jour, avait acquis un statut presque mythique tant il était évident que le réalisateur était l'homme de la situation pour adapter ce film (là où Lynch n'a livré qu'une triste adaptation insulte à son talent). Ce documentaire apparait donc comme une évidence pour répondre à l'absence de cette oeuvre qui aurait pu profondément marquer notre imaginaire.
A l'image d'un Lost in la mancha ou d'un This is it,  Jodorowsky's Dune nous dévoile donc ce qui
aurait pu être et esquisse le portrait d'une oeuvre incomparable qui sans même sortir à peut-être marqué toute la science fiction à venir avant même Star wars.
On voit ainsi comment le réalisateur, armé d'une foi inébranlable et soutenu par son producteur Michel Seydoux, à réuni une équipe incomparable et monté un projet titanesque jusqu'à ce que la réalité le rattrape et mette fin à ce beau rêve.
Concernant le documentaire en lui même, peu de choses à en dire, c'est assez formel. On notera tout de même: d'intéressantes mise en image du projet de Jodorowsky via des animations du storyboard, la qualité et la variété des intervenants (même si l'ensemble est porté par le témoignage passionnant de Jodorowsky en personne) et une conclusion presque cathartique pour un sujet qu'il était justement complexe de terminer.
Mais la grande force de ce documentaire, c'est bien entendu son sujet, un quête passionnante portée par un réalisateur extrêmement charismatique et légèrement allumé. Avec autant de passion que de second degré, ce documentaire nous permet de découvrir l'homme derrière le film, un artiste sans limite qui rêvait de bouleverser le cinéma et la société.
Loin d'être déprimant, Jodorowsky's Dune est un film plein d'énergie et d'optimisme qui prouve que parfois le chemin est plus important que la destination.
Un documentaire à voir absolument pour tous les amateurs de cinéma ou de culture de l'imaginaire, vous en sortirez avec des images plein la tête et l'envie de voir se concrétiser cette version de Dune mais également un vrai film mettant en scène cet improbable projet tant sa production à des allures de quête épique.



Conclusion:
Un documentaire classique sur une histoire complètement folle, a voir absolument pour tout les amoureux de cinéma. Un film bourré d'optimisme qui prouve qu'un échec n'est jamais une fin en soi.



mardi 15 mars 2016

Ave césar

Beaucoup de films à voir en ce moment mais ma priorité va naturellement au dernier film des frères Coen dont la bande annonce était plus qu'alléchante. Moteur, action, on critique






Date de sortie: 17 février 2016
Durée: 1h 40min
Réalisation: Joel Coen, Ethan Coen
Casting: Josh Brolin, George Clooney, Alden Ehrenreich
Genres: Comédie, Comédie musicale, Policier
Nationalités: Américain, Britannique


Synopsis:
Deux jours dans la vie d'Eddie Mannix, fixer pour les studio Capitole. Deux jours à s'assurer que les tournages ne rencontrent aucun désagréments, que les acteurs ne se font pas remarquer et que le studio continue de rayonner grâce à son futur chez d'oeuvre : "Ave César".

Critique:
Avant d'attaquer la critique, je tiens à préciser une chose: "la bande annonce de ce film est putassière". Elle laisse entendre que Clooney possède un rôle crucial alors qu'il est accessoire et la majorité des stars qu'on peut y apercevoir n'apparaissent pas plus longtemps dans le film que dans la bande annonce. C'est une technique commercial qui sert souvent pour appâter le spectateur mais qui n'en reste pas moins désagréable, surtout pour un film qui vaut mieux que la majorité des productions racoleuses qu'on peut voir au cinéma.
Ceci étant dit, on peut attaquer la critique car c'est du lourd. Ave César raconte les coulisses d'un important studio d'Hollywood en plein âge d'or, alors que la télévision s'apprête à changer la donne et que les terribles bolchéviques sont en embuscade. Avé César est un film chorale, une oeuvre hommage, une mise en abime, une critique du cinéma et de la vie. C'est un scénario riche qui parle autant de religions que de politique et le tout avec cet humour cynique et mordant propre au Coen.
D'un point de vue réalisation c'est très ambitieux car le film rend hommage à plusieurs genres en les singeants de manière convaincante. Péplum, western, comédie musicale, drame tous se voient pastiché avec grand talent dotant le film de scènes spectaculaires comme des numéros de danses, de nages ou simplement de scènes de foule propre aux grand péplum de l'époque.
Niveau casting, c'est du caviar. On notera bien sûr les gros noms associés au projet (qui joue de petits rôles mais toujours bien vu) mais on retiendra surtout Josh Brolin (Sin city 2, Sicario, etc) dans le rôle principal  et Alden Ehrenreich (Stoker, Blue jasmine, etc) en simili James Dean/ Elvis. L'acteur est tout simplement fabuleux à la fois hilarant et touchant, une vraie révélation. Mention spéciale également pour Channing Tatum qui depuis Foxcatcher n'en finit pas de me surprendre, s'il est capable de faire des bouses comme Jupiter Ascending il sait aussi prendre des risques en jouant des contre emploi sur des films moins grand public et c'est tout à son honneur. Ce nouveau film lui réserve une scène qui restera culte à mes yeux et prouve une fois de plus son second degré. Enfin, si je ne le mentionnerais pas pour garder le suspens, j'avoue avoir halluciné sur le choix de l'interprète du réalisateur Allemand. Volontaire ou pas, le choix est follement drôle.
Pour terminer cette critique, je dirais simplement que ce nouveau film des frères Coen est pour moi très haut dans leur liste, rappelant des chefs d'oeuvre comme O'Brother ou The Big Lebowsky.
A voir absolument donc, si on apprécie leur univers décalé.


Conclusion:
Un petit bijou, une superbe déclaration d'amour au cinéma hollywoodien, c'est drôle, frais, original, enlevé, diablement bien réalisé et joué. Un excellent film des fréres Coen.


lundi 7 mars 2016

Steve jobs

Allez, j'essaye de rattraper mon retard avec une nouvelle critique express. En soi, une biographie sur Steve jobs ne m'intéressait pas vraiment, mais lorsque j'ai appris les noms du réalisateur et du scénariste il m'était devenu inconcevable de ne pas voir ce film. A tort ou à raison, c'est ce que nous verrons.





Date de sortie: 3 février 2016
Durée: 2h 02min
Réalisation: Danny Boyle
Casting: Michael Fassbender, Kate Winslet, Seth Rogen
Genres : Biopic, Drame
Nationalité : Américain

Synopsis:
De 1984 à 1998, l'histoire de Steve Jobs au travers de trois présentations clé pour sa carrière. Dans l'effervescence  des coulisses, l'homme se révèle derrière l'entrepreneur.


Critique:
Danny Boyle, si le réalisateur n'a pas fait que des grandes films il a tout de même un talent certains pour se renouveler et offrir des univers originaux. Entre Trainspotting, 28 jours plus tard, Sunshine, Slumdog millionnaire et 127 heures, le réalisateur a plus d'une fois démontré son savoir faire. En tant que scénariste, Aaron Sorkin est naturellement moins connu et pourtant il est l'auteur de séries magistrales comme : A la maison blanche, Studio 60 on the sunset strip, ou the Newsroom mais il est également l'auteur de films prestigieux comme The social network ou Le stratége. Sorkin est beaucoup moins varié que Boyle, il a un style identifiable entre tous et c'est lui qui marque de son empreinte ce nouveau film. Steve jobs est du pur Sorkin, des dialogues survoltés, une structure habile, un film qui va à cent à l'heure en se focalisant sur l'essentiel et pourtant fourmillant de détails.
La force de Sorkin, ce sont ses dialogues et ils sont ici servi par une belle brochette d'acteurs pourtant pas évident dans leur rôle. Si je n'aurais jamais songé à Fassbender pour jouer Jobs, il faut reconnaître qu'il le fait (le job) et c'est une bonne surprise que de trouver Seth Rogen dans le rôle très austère de Steve Wozniak. Sorkin n'y est surement pas étranger, on retrouve également Jeff Daniels (The Newsroom, etc) dans un rôle central, il manie les dialogues du scénariste avec toujours autant de brio et fait un beau pendant à Fassbender. Si le casting féminin est un peu léger, monde de l'informatique oblige, Kate Winslet tire habilement son épingle du jeu en méconnaissable femme de l'ombre.
Niveau réalisation rien à redire, c'est parfait, avec quelques fantaisie bien vue mais l'ensemble s'efface devant la maestria de l'écriture véritable force du film.
Steve Jobs est une pièce de théâtre en trois actes, une oeuvre trépidante qui vous prend aux tripes
pour vous balader dans cet univers mystérieux à la frontière entre la technologie et la communication. On y découvre un Steve Jobs plus humains qu'on pourrait le croire même si rien ne nous est épargné de sa personnalité singulière. Un envers du décors qui donne à réfléchir sur les méthodes employés dans l'informatique et sur leurs raisons.
Bref, loin d'être une simple bio, Steve Jobs est une oeuvre documentée et très travaillée sur une des entreprises qui semble les plus innovantes de ce siècle. Une belle remise en perspective qui ne laisse pas une minute pour s'ennuyer: a voir absolument. (A noter: il y a dans la frénésie de ce Steve jobs quelque chose qui n'est pas sas rappeler celle de Birdman, les dialogues offrant ici la continuité étouffante qui était fabriqué par le plan séquence d'Inaritu)



Conclusion:
Un film brillant, remarquablement écrit, qui trace le portrait contrasté d'une personnalité marquante. A voir pour le personnage mais surtout pour le talent d'écriture d'Aaron Sorkin.

vendredi 4 mars 2016

The revenant

Après l'excellent Birdman en 2014, difficile de passer à côté du nouveau Iñárritu, d'autant que le projet semblait totalement différent mais toujours aussi démesuré.





Date de sortie: 24 février 2016
Durée : 2h 36min
réalisation: Alejandro González Iñárritu
Casting: Leonardo DiCaprio, Tom Hardy, Domhnall Gleeson
Genres: Western, Aventure
Nationalité: Américain

Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis:
Laissé pour mort par ses équipiers après avoir affronté un ours, Hugh Glass, un trappeur proche des indiens va traverser plusieurs centaines de kilomètres de forêt glacé et hostile pour retrouver l'homme qui l'a trahi et obtenir vengeance.



Critique:
Une fois de plus, je vais devoir faire vite car j'ai peu de temps pour les critiques en ce moment.
Attaquons donc le vif du sujet. Avec Birdman, Iñárritu l'a prouvé, il est un grand réalisateur. Ce nouveau film confirme la tendance: images somptueuses, scènes magistrales et effets spectaculaires étant au programme.
La scène du combat avec l'ours est vraiment bluffante de réalisme et permet de bien capter le spectateur (même si le début du film n'était déjà pas avare en scène marquante notamment avec les plans séquences de l'attaque des indiens). Petit bémol concernant les effets toutefois, la scène des bisons ne me semblait pas assez travaillé sur la fin.
Niveau acteur, là encore c'est du beau boulot, je ne sais pas si Leonardo (Django Unchained, Le loup de Wallstreet, etc) méritait vraiment son oscar pour ce film mais il faut admettre que sa prestation est impressionnante. Face à lui, Tom Hardy (des hommes de loi, Mad max, etc), incarne un dur a cuir sans trop de nuance mais il le fait avec son flegme habituel et le personnage est particulièrement bien campé. Deux acteurs monolithique pour un face à face détonnant.
Pour mettre en valeur tout cela, Ryuji Sakamoto (Furyo, etc) livre une très belle composition
mélancolique et planante à souhait.
Seul souci du film, un scénario prétexte qui tire en longueur, un épisode de "man vs wild au farwest" de presque 3h et malgré tout mon respect pour Bear Grylls la survie en milieu glaciaire j'en ai déjà fait le tour dans Star Wars a long time ago.
D'autres part, le meilleur moyen d'apprécier le film est de le considérer comme un film fantastique contemplatif. Car malgré le prétexte du "inspiré d'une histoire vraie" le réalisme prend aussi cher qu'un pot de miel avec un ours. Le personnage de Léonardo non content de survivre à l'impossible, réussit à en guérir et voit même sa condition s'améliorer en condition extrême et sans assistance. Une compétence qui rendrait jaloux Deadpool et Wolverine. Mais bref, ce détail devient plus acceptable quand on considère que le personnage principal est un "revenant" un esprit mu uniquement par la vengeance.
Ce petit ajustement fait, le film n'en reste pas moins un peu long mais toujours très beau.



Conclusion:
Un beau film qui pousse peut-être en longueur vu la finesse du scénario mais dont on appréciera la grande qualité des images et le talent de mise en scène.