Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

lundi 26 décembre 2016

Absolutely Fabulous le film

C'est les fêtes, alors pour l'occasion il fallait une critique un peu spéciale, quelque chose de festifs et si possible avec du champagne. C'est pourquoi aujourd'hui je vous propose la critique de Absolutely Fabulous parce que pour faire passer une gueule de bois, il faut boire ;D .




Date de sortie : 7 décembre 2016
Durée :1h 26min
Réalisation : Mandie Fletcher
Casting :Jennifer Saunders, Joanna Lumley, Julia Sawalha
Genre : Comédie
Nationalités : Britannique, Américain

Synopsis:
Toujours aussi insouciantes, Edina et Patsy continuent de vivre la grande vie dans le gotha Londonien jusqu'au jour où l'ex-mari d'Edina doit lui couper les vivres. Elle est alors obligé de trouver une nouvelle cliente pour préserver son standing. Elle jette son dévolu sur Kate Moss mais la tue accidentellement. Pour éviter la prison, Edi et Pasy décident de fuir pour la côte d'azur en quête de fortune et d'un avenir meilleur.

Critique :
Pour ceux qui ne connaîtraient pas, Absolutely Fabulous est une série anglaise culte des années 90. Sa grande force résidait dans son anticonformisme et son humour noir. Edi et Patsy étaient deux personnages absolument monstrueux dans un univers de la mode assez déjanté. Une sorte de "Sex and the city anglais sous crack. 20 ans plus tard que reste-t-il de la folie et de l'humour corrosif qui faisait tout l’intérêt de la série ?
Et bien pas grand chose en fait.
Ce film est un épisode de série trop longue et édulcoré. On ne raconte pas les mêmes histoires en 20min qu'en 1h30 et s'il y a une tentative d'apporter une histoire plus riche elle tombe complètement à l'eau en ne se reposant que sur des situations grotesques.
Bien sûr, on sourit en retrouvant ou découvrant les personnages (surtout que l’intégralité du casting est de retour) mais on peut difficilement se réjouir devant un scénario digne d'un Max Pecas. Je n'irais pas jusqu’à dire qu'on s'ennuie car le film ne dure que 1h26 mais pour autant on est loin de s'amuser.
On aura même un peu de peine pour John Ham (Mad Men, etc.) et Marc Gatis (Sherlock, etc.) venu
se perdre dans ce marasme. Ils ne sont pas les seuls, nombreux représentants de la mode sont présent au casting (notre Jean-Paul Gaultier national par exemple) des références qui amuseront surement les connaisseurs.
Niveau réalisation et musique, rien a signaler Mandie Fletcher est plutôt une habitué des séries et ne fait pas montrer d'un talent notable.
Difficile de s'attarder plus longtemps sur ce film, sans aller jusqu’à dire que c'est mauvais, ça n'a pas vraiment sa place au cinéma, vous l'apprécierez tout autant lorsqu'il passera en semaine sur TF1 là où il sera plus adapté.



Conclusion:
Absolutely Fabulous est une preuve de plus qu'une série n'est pas un film et inversement, la nostalgie permettra surement aux fans d'apprécier ce nanard mais le reste du monde va s'ennuyer assez ferme.

lundi 19 décembre 2016

Rogue One

On attaque la semaine avec du lourd puisqu'il s'agit d'une des sorties les plus attendus de l'année, le nouveau Star Wars : Rogue One. Si vous ne l'avez pas encore lu, je vous invite à découvrir ma critique de Star Wars 7 pour voir que ce spin off ne part pas gagnant avec moi.






++++++Date de sortie : 14 décembre 2016
Durée :2h 14min
Réalisation : Gareth Edwards (II)
Casting : Felicity Jones, Diego Luna, Ben Mendelsohn
Genres : Aventure, Science fiction, Action
Nationalité : Américain

Synopsis:
Pour détruire l'étoile de la mort, il a fallu plus qu'un Jedi, il a fallu que de nombreux anonymes tentent le tout pour le tout pour obtenir les plans, ce film raconte leur histoire.

Critique:
Si la perspective de nouveaux Star Wars ne m'a jamais vraiment enthousiasmé, le projet Rogue One au contraire m'a séduit dès les premières annonces. La promesse d'un film de guerre dans l'univers de Star Wars, un film mature et sombre qui n'essaierait pas de singer le style space opéra des premiers films mais posséderait son propre ton était vraiment ce que j'attendais de l’exploitation de la franchise. Puis vint Star Wars 7, film commercial sans âme démontrant le véritable objectif de Disney : conserver la license sous respirateur artificiel pour continuer à faire tourner la planche à billets. Ensuite vinrent les annonces concernant les reshoots de Rogue One, le pire était décidément à craindre.
Et pourtant, je dois admettre que Rogue One est le meilleur Star Wars que j'ai eu l'occasion de voir depuis la trilogie d'origine.
Le film est réalisé par Gareth Edwards (II)  dont le premier film, Monsters, sorti en 2010 était
une révélation. A l'époque le réalisateur faisait déjà montre d'une vraie vision artistique et d'une volonté de sortir des chemins battus. Des qualités que l'on retrouve dans Rogue One même si elle ne sont pas aussi prégnante que dans Monsters.
Contrairement à Star Wars, Rogue One est un vrai film de guerre avec tous les codes que cela implique on voit ainsi se constituer l'équipe, le plan se préparer puis l'assaut se dérouler dans une ambiance proche de Platoon.
Sur l'histoire, il n'y a pas grand chose à dire, c'est assez classique on retrouve bien les codes de Star Wars (avec notamment le rapport familial ambigu entre l’héroïne et l'empire) : un désert, une cantina, des croiseurs, des rebelles, des droïdes, des jedi, la force, tout est là et s'approche au plus près des films d'origine. On retrouve même les looks très année 80 et la low tech, tout est fait pour nous replonger à l'époque de l'épisode 4. Le scénario se paye même le luxe de corriger une "erreur" des premiers films, ce qui donne d'autant plus de sens à cette préquelle. Seul petit regret concernant l'histoire, certains passages sont un peu gratuits, comme les scènes du personnage de Saw Gerrera dont le potentiel était énorme mais qui au final ne sert à rien du tout à part meubler (j'veux dire même ce qu'il fait au pilote est inutile et balayé en 2 sec). On se réjouira par contre du traitement vraiment mature des personnages là où l'on aurait pu craindre la volonté de Disney de faire une fois de plus dans le familial.
Niveau réalisation, c'est très réussi, Gareth Edwards a su injecter un peu de noirceur à l'ensemble pour que l'ambiance soit différente du reste de la saga et on notera de belles scènes de guerilla ( rassurez vous, il y a aussi une bataille spatiale).
Au casting, je retiendrais surtout Donnie Yen qui joue le meilleur Jedi que j'ai jamais vu (même si ce n'est probablement pas un jedi), dans le rôle principal Felicity Jones (Quelques minutes après minuit, etc.) est plutôt bad-ass mais le personnage n'a rien de très marquant, le problème se pose également pour Diego Luna, les deux personnages ont beau avoir des back-story fortes ils sonnent assez creux. Pour autant ce n'est pas gênant vu le foisonnement de personnages. Dans les regrets j'ajouterais aussi le manque d'utilité des personnages de Mads Mickelsen ( Doctor Strange,  The salvation,  Hannibal, etc.) et Forest Whitaker ( Premier contact, Zulule dernier roi d'écosse, etc.), c'est dommage de donner d'aussi bons personnages à des acteur de ce calibre pour s'en servir aussi peu, un défaut de blockbuster.
Notons enfin que si Star Wars 7 avait frappé fort avec son BB8  , Rogue One frappe également
un grand coup avec K2SO, le design est plus anecdotique mais sa personnalité en fait un personnage majeur du film. J'en profite pour dire un mot sur les effets, s'ils sont moins impressionnants que sur Star Wars 7 ils réservent tout de même leurs lots de surprises notamment par une utilisation que je qualifierais juste d'inattendue pour ne pas spoiler.
Alors non, Rogue One n'est pas le film du siècle, c'est clairement un film commercial qui n'aurait pas connu un tel succès sans la license Star Wars, mais pour un Star Wars, c'est un petit bijou, l'équilibre parfait entre la nouveauté et la nostalgie qui donne à ce film un véritable intérêt.
A voir absolument pour les fans de Star Wars, à voir pour les fans de science fiction, et vaut le coup d’œil pour les cinéphiles cherchant un bon divertissement (au sens spectaculaire pas au sens humoristique ;D )



Conclusion :
A mes yeux, Rogue One est le meilleur Star Wars depuis la trilogie des origines. Il s'intègre parfaitement dans l'histoire tant esthétiquement que scénaristiquement mais surtout, il réussit à trouver son propre ton tout en respectant l'univers mis en place. Bref, le Star Wars que je n'attendais plus.

je vous laisse avec cette affiche russe que je trouve superbe

vendredi 16 décembre 2016

Les animaux fantastiques

Il était attendu comme le messie ce spin-off de Harry Potter et j'étais également curieux de voir le résultat, je n'en avais pas encore eu l'occasion jusque là mais c'est chose faite et il est temps d'en parler.




Date de sortie : 16 novembre 2016
Durée : 2h 13min
Réalisation : David Yates
Casting : Eddie Redmayne, Katherine Waterston, Dan Fogler
Genres : Fantastique, Aventure
Nationalités : Américain, Britannique

Synopsis:
Zoologiste passionné, Norbert Dragonneau (vraiment ? sérieusement ? C'est la traduction de Newton Scamander ? d'ailleurs y avait besoin d'une traduction ? ) débarque à New-York en pleine période de troubles traînant dans ses bagages nombre de créatures illégales qui se verront libérées accidentellement. Le début d'une longue, très longue aventure.


Critique:
5 ans ont passés depuis le dernier film Harry Potter. La franchise avait été reprise en main par David Yates, un réalisateur plutôt efficace qui avait su mettre en images le côté sombre du jeune sorcier. Savoir que ce même réalisateur était attaché à la saga spin off était donc une bonne nouvelle, d'autant que l'univers développé cette fois semblait encore plus riche et mature. Il y avait donc tout pour faire de ce nouvel opus un petit bijoux mais nous en sommes loin.
Alors oui, les effets spéciaux sont fabuleux. Il y a un gros boulot sur les animaux susnommés, ils sont très réalistes et on ne sent pas la 3D, il y a aussi eu un gros boulot de design pour les humaniser et les rendre attachant. Les décors sont impressionnants et apportent un vrai changement avec la première franchise (par contre, il manque d'inventivité à l'image des locaux du Macusa).
Niveau casting, c'est plutôt une réussite, les acteurs sont bien choisis et campent tous bien leur rôle. Ils ont également le mérite de ne pas être lisses. Eddie Redmayne (Jupiter ascending, Les misérables, etc), par exemple, s'il est loin d'être laid n'a pas une beauté classique, idem pour Katherine Waterston (Steve Jobs, etc) qui a beaucoup de charme mais n'est pas particulièrement mise en valeur. Assez étonnamment, c'est Dan Fogler, le sidekick comique qui tire le plus son épingle du jeu dans le rôle d'un moldu particulièrement sympathique. Contrepoids inévitable d'un héros asocial et insupportable.

C'est surement l'un des problèmes principaux de ce film, un héros immature, asocial et fuyant qui n'attire vraiment pas notre sympathie. Pire, ce héros en rappele un autre, tout aussi célèbre que le jeune Potter chez les anglais : ce bon vieux Docteur Who. (vous savez cet anglais excentrique associal qui voyage avec une boite plus grande à l'intérieur et essaye de sauver tout le monde accompagné d'une jeune femme avec qui il entretien une relation complexe)
Car oui, les animaux fantastiques a tout d'un épisodes trop long de docteur Who sauf que là où le docteur compense ses faiblesses de budget par une écriture fine, originale et souvent touchante, ici on masque les failles d'un scénario convenu à grand coups de millions et d'effets spectaculaires.
Alors bien sûr, on peut prendre plaisir à aller voir un film pour ses effets mais dans ce cas c'est Docteur Strange qu'il fallait aller voir, tout aussi creux il avait au moins l’intérêt d'offrir un spectacle bien plus créatif et surtout d'être bien moins long.
Car avec un scénario prétexte, des enjeux peu crédibles (sérieusement, le synopsis officiel nous vend la terrible menace des "fidèles de Salem" : Il s'agit d'une femme et de ses trois enfants qui distribuent des tracts dans la rue...tremblez sorcier...)  et des personnages auxquels on ne s'attache que peu, dur de maintenir l’intérêt du spectateur pendant 2h10.
La question se pose peut-être du public ciblé. Si ce nouveau film est a destination des enfants, c'est un divertissement de grandes qualités avec des valeurs saines. S'il est a destination des adultes, c'est niais, sans originalité et écrit avec les pieds.
Vous l'aurez compris, je n'ai pas aimé ce nouveau film, je m'y suis ennuyé ferme et je suis convaincu que s'il n'y avait pas le nom Harry Potter derrière il aurait été complètement anecdotique dans les sorties de l'année. Le pire c'est qu'il n'a probablement été écrit que comme l'introduction à la longue litanie de films et de produits dérivés qu'ils nous réservent.
Les animaux fantastique, c'est un peu Harry Potter Go le film, une longue ballade dans la rue pour attraper des créatures magiques. A ne conseiller qu'aux fans d'Harry Potter.


Conclusion :
Alors oui, c'est  joli, c'est bien joué, les animaux sont choupi et il y a quelques idées sympa mais globalement l'histoire est sans intérêt et on s'ennuie ferme pendant les 2h13 que durent ce film. Une introduction pénible à une nouvelle saga qui ne promet pas grand chose d'original.

lundi 12 décembre 2016

Premier contact

Depuis Incendies en  2010 je suis avec beaucoup d’intérêt la carrière de Denis Villeneuve. La SF était vraiment le dernier genre où je me serais attendu à le trouver, vous pouvez donc imaginer mon impatience à découvrir ce nouveau film.





Date de sortie : 7 décembre 2016
Titre original : Arrival
Durée : 1h 56min
Réalisation : Denis Villeneuve
Casting : Amy Adams, Jeremy Renner, Forest Whitaker
Genre : Science fiction
Nationalité : Américain

Synopsis:
Linguiste réputée et peu conventionnelle, Louise Banks est contacté par le gouvernement pour aider l'armée à communiquer avec de mystérieuses structures venues de nulle part. Avec l'aide de son équipe, elle aura peu de temps pour réussir à comprendre ses interlocuteurs au travers de découvertes qui remettront toute sa vie en question.



Critique:
Si j'avais été légèrement déçu par Prisonners, probablement à cause d'une campagne de com' très agressive et des critiques exagérément bonnes, je fus au contraire très agréablement surpris par Sicario, beaucoup plus discret dans les médias.
Avec Premier contact, Denis Villeneuve nous revient avec un film de SF, un genre dans lequel je ne l'aurais pas imaginé mais que j'étais curieux de découvrir. Plus que de la SF, le réalisateur s'attaque à un thème bien précis, celui du premier contact (Rencontre du troisième type, Contact, Abyss, ET, etc) un genre largement traité, et très bien traité quand on regarde ceux qui s'y sont frotté (on pourra aussi penser à Kubrick dans 2001), dans lequel il n'est pas évident de se démarquer.
Le réalisateur y arrive cependant par une histoire habile tiré du livre Story of Your Life de Ted Chiang qu'on retrouve au scénario et qui s'intéresse plus à la communication et aux choix de vie que réellement aux Aliens. Ce n'est pas nouveau dans la Sf même si les créatures ont un rôle crucial dans l'histoire, elles ne servent en fait qu'a raconter l'histoire de l’héroïne. C'est ce qui rend le film très fort, il est éminemment humain et prend des tournures inattendues. On pourra presque trouver le film plus optimiste que ses précédentes œuvres, même si ça reste du Denis Villeneuve.
En terme de réalisation, c'est brillant, on pouvait déjà constater dans Sicario du talent de Villeneuve
pour donner vie à des organismes (police, armée) cela se confirme ici avec en plus la dimension fantastique. Les choix de design sont audacieux, simple et percutant. On retrouve dans ces choix toute l'oeuvre de Villeneuve, une volonté de ne pas être tape à l’œil et de toucher le public au cœur avec quelque chose d'efficace. Ainsi, les vaisseaux spatiaux, qui évoquent forcément le monolithe de 2001, sont de simples formes oblongues alliant délicatesse du design et force de leur couleur. Un noir profond comme un trou noir ouvrant vers d'autres monde.
En plus d'une réalisation efficace, Villeneuve c'est souvent un casting et une bonne direction d'acteur. Là encore, il ne fait pas mentir sa réputation, on retrouve Amy Adams (American Bluff, Big Eyes, etc), Jeremy Renner (Civil War, Avenger, etc) et Forest Whitaker (Zulu, le dernier roi d'écosse, etc). Soyons franc, si Renner et Whitaker sont très bien, c'est Amy Adams qui domine tout le film, c'est d'ailleurs l'histoire de son personnage qui nous est raconté. L'actrice est totalement crédible dans son rôle d'autant que celui-ci lui offre une large gamme d'émotion avec lesquels jouer et que la caméra de Villeneuve sait la mettre en valeur sans vulgarité.
Je n'ai pas grand chose à dire sur la musique, Jóhann Jóhannssonn habitué a travailler avec le réalisateur livre une belle composition, pourtant c'est surtout le morceau ouvrant et fermant le film qui marquera les esprits. Il s'agit de "On the Nature of Daylight" de Max Richter, un morceau poignant qu'on a déjà pu entendre dans d'autres films (shutter island par exemple). Si je ne peux nier la force du morceau, je m'interroge sur son choix car, aussi efficace soit-il, il est déjà associé à d'autres films et fait donc appel à nos souvenirs. Un choix tout a fait justifiable dans certains cas, justement pour utiliser ce que le morceau nous rappelle, mais que je trouve dangereux dans le cas présent les scènes étant plutôt intimiste et requérant probablement plus de subtilité. Mais je pinaille.
Pour conclure, je dirais que premier contact est une grande réussite. Pourtant, je ne vais pas vous survendre le film, car si j'ai compris quelque chose de l'oeuvre de Villeneuve c'est que ses films sont d'une grande modestie. Loin des effets tape à l’œil, des retournements de situations explosifs, le réalisateur préfère la profondeur et la simplicité des œuvres qui vous marquent en profondeur sans que vous vous en rendiez compte. Il tisse ainsi des histoires humaines, fortes qui vous prennent aux tripes sans vous éblouir. D'excellent films donc mais qui ne résisteraient pas aux attentes démesurés de notre société du spectacle. Je ne crierais donc pas au génie en vous exhortant à aller voir ce film, je me contenterais de vous conseiller d'y jeter un œil car vous pourriez être agréablement surpris.



Conclusion:
Encore un très beau film de la part de Denis Villeneuve, une oeuvre touchante et originale sur un sujet pourtant déjà traité de nombreuses fois. Si vous cherchez le nouveau Independance day, passez votre chemin.


lundi 5 décembre 2016

Quelques minutes après minuit

Faites péter le champagne, pour la première fois depuis des années ce blog va critiquer un film avant sa sortie. Pour l'occasion vous aurez même droit à quelques mots de Juan Antonio Bayona. Ne vous habituez pas trop quand même ;D





Date de sortie : 4 janvier 2017
Titre original: A Monster Calls
Durée : 1h 48min
Réalisation : Juan Antonio Bayona
Casting : Lewis MacDougall, Sigourney Weaver, Felicity Jones
Genres : Fantastique, Drame
Nationalités : Américain, Espagnol


Synopsis :
Vivant seul avec sa mère malade, le jeune Conor a de plus en plus de mal à faire face au réel. Un soir, l'If faisant face à sa maisons se déracine et vient lui parler. C'est le début d'une étrange aventure qui changera le monde du garçon.

Critique :
Juan Antonio Bayona est un réalisateur dont le nom n'a pas encore vraiment marqué les esprits et pourtant, dès son premier film : "l'orphelinat" il avait frappé un grand coup. "The impossible" son second film, malgré un beau casting, n'avait pas connu le même succès. Il nous revient cette fois avec un film qui évoquera plus son premier même s'il est d'un genre complètement différent. En effet, loin du thriller horrifique, ce nouveau film est un drame social ou le fantastique intervient plus comme parabole, ou pour captiver l'audience que par réelle utilité. Loin d'un "Harry Potter" ou d'un "le bon gros géant" "quelques minutes après minuit" aborde avec intelligence un sujet difficile et tente de le rendre accessible au plus jeune. Pour ma part, j'ai du mal a déterminer si un enfant saura réellement apprécier ce film (même sans tout comprendre) ou si son rythme et ses choix narratifs le destine plutôt à un public adulte. Une choses est sure, l'histoire est habilement conçue et servie par une réalisation irréprochable. On notera d'ailleurs l'utilisation de séquences animés de toutes beautés pour illustrer certaines parties.
Niveau casting, la prestation de Lewis MacDougall est admirable, son rôle n'est vraiment pas simple et il l'incarne avec beaucoup de justesse. A ses côtés, on s'étonnera surtout de trouver Sigourney Weaver (Chappie, Alien, etc) en grand mère acariâtre, un rôle important qu'elle porte également avec beaucoup de retenue. Enfin, si elle a un rôle central, Felicity Jones n'est pas très présente dans le film même si elle y apporte beaucoup de douceur.
Dans l'ensemble, c'est un véritable sans fautes que nous fait Juan Antonio Bayona. On sent que le sujet lui parle et qu'il y a vraiment réfléchi. En sort un film bien construit et visuellement impressionnant.
Le seul défaut que l'on pourrait lui reprocher c'est que l'histoire est emprunte de mystère, le réalisateur nous invite à nous questionner sur ce qu'il se passe vraiment devant nos yeux et si la fin réussit à surprendre la surprise n'est pas vraiment à la hauteur de la tension habilement mise en place par le réalisateur. En sort un sentiment d'inachevé, là où le film est au contraire très bien construit de bout en bout.
Pour conclure, je dirais que je recommande chaudement ce film, qu'il traite de sujet important et difficile mais qu'il ne faut pas forcément en attendre trop sous peine d'être déçu.



Conclusion :
Un très beau film qui contourne assez habilement le classicisme de la fantasy. Une belle fable pour enfant qui pourra les aider à appréhender ce que notre monde a de pire.



Cette vidéo est une captation du question réponse organisé par UGC et Sens critique lors de l'avant première du 29 novembre. Je recommande de ne regarder la vidéo qu'après avoir vu le film car le réalisateur y dévoile de nombreux détails.