Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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lundi 9 mars 2015

Birdman

Tant de films à voir en ce moment, et si peu de temps. Réalité, Les Nouveaux Héros, American Sniper, Kingsman : Services secrets, Chappie, Inhérent vice et tant d'autres que je vais probablement rater faute de temps. Mais s'il en est un que je voulais absolument voir en salle, c'était bien CE birdman dont la bande annonce était si prometteuse







Date de sortie: 25 février 2015
Durée: 1h59min
Réalisation: Alejandro González Iñárritu
Casting: Michael Keaton, Zach Galifianakis, Edward Norton
Genre: Comédie , Drame
Nationalité: Américain

Synopsis:
Ancienne gloire du cinéma d'action grand public, Riggan Thomson tente le tout pour le tout pour revenir sur le devant de la scène en produisant une pièce qu'il a adaptée et dont il est l'acteur principal. Mais les périls sont nombreux surtout que Riggan devra faire face à ses propres démons...

Critique:
Pour ceux qui ne connaitraient pas Alejandro González Iñárritu, c'est entre autre, "21 grammes" et "Babel" deux films très travaillés et dont la forme peut parfois laisser le spectateur un peu perdu (surtout 21 grammes).  Son nouveau film était très attendu et il faut reconnaitre que la bande annonce était particulièrement alléchante, sans même évoquer le casting. Le choix de l'acteur principal était spécialement intéressant, et un brin provocateur. En effet, comment ne pas reconnaitre Michael Keaton dans Riggan Thomson, lui dont la carrière explosa avec le Batman de Tim Burton et qui disparu lentement mais surement des écrans par la suite. Comment ne pas voir Batman en Birdman et ainsi comprendre la force réaliste de ce film. Car Birdman nous parle des acteurs, de leur besoin d'exister, de laisser une trace indélébile dans le monde pour se sentir exister. Birdman est un film existentialiste sur le désir de vivre mais qui réussit pourtant à rester léger par ses situations décalés et son casting hilarant.
Car niveau acteurs, nous sommes gâtés. Outre Keaton qui se révèle magistral dans ce premier rôle
monolithique, l'on a droit à un Zach Galifianakis et un Edward Norton aussi drôle l'un que l'autre mais aussi à une Naomi Watz émouvante de fragilité et surtout une Emma Stone lumineuse.
Si l'on excepte ce casting de choc, la premiére chose qui frappe lorsqu'on regarde Birdman, c'est la virtuosité de la mise en scéne. Iñárritu a conçu son film comme un fabuleux et faux plan séquence, un choix qui se révèle habile à plusieurs titres. C'est d'une part pertinent pour traiter du théâtre, un art où il n'y a justement pas de coupe et où il faut se donner entier tout du long, et cela permet d'autre part de faire ressentir la frénésie propre à ces quelques jours qui séparent le héros de la décisive première de sa pièce.
Enfin, on se retrouve ainsi toujours immergé au coeur de l'action, ce qui confère une intensité rare au film d'autant que la bande son est extrêmement travaillée. Si elle est probablement inaudible en dehors du film, elle l'habille ici de la plus belle des façons. Sons et images ont un effet hypnotique qui nous aide à accepter la démence de Riggan sans sourciller.
Indubitablement, Birdman est une riche expérience de cinéma, on y est plus emporté que dans nombreux films d'actions, et on y rit plus que dans certaines comédies. Pour autant, le film est loin d'être dénué de défauts, avec en premier lieu sa longueur. Si le procédé du plan séquence est fascinant, il a également tendance à faire passer le temps plus lentement ce qui est assez fatal pour un film de 2h. Une impression renforcée par la difficulté qu'éprouve le réalisateur a terminer son film. Si je ne critiquerais pas la fin du film en soi, je critiquerais le fait que le film donne l'impression de se terminer à plusieurs reprises laissant ainsi un goût mitigé au spectateur.
Si je ne suis finalement pas aussi emballé que je l'aurais voulu, je recommande pourtant chaudement Birdman, une oeuvre d'une virtuosité stylistique rare surtout pour un film aussi accessible au grand public.



Conclusion:
Le tapage autour de ce nouvel Iñárritu est loin d'être surestimé, s'il n'est pas parfait et peut sembler un peu long, il s'avère tout de même une excellente surprise formelle. Si le fond n'a rien d'exceptionnel, la forme est prenante, envoutante, touchante et vraiment drôle. Les 4 oscars sont amplement mérités.

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