Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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lundi 13 janvier 2014

Le loup de Wall street

En toute honnêteté, je n'étais pas plus motivé que ça par le nouveau Scorsese. Malgré le talent et la carrière du réalisateur, je suis loin de me jeter sur chacun de ses films, je garde ainsi un souvenir plutôt pénible de son "Aviator" déjà fruit d'une collaboration avec Di Caprio. Non, c'est presque le hasard qui me poussa à aller voir ce film, ainsi que la promesse d'y voir, même subrepticement: Jean Dujardin.





Date de sortie: 25 décembre 2013
Durée: 2h59min
Réalisation: Martin Scorsese
Casting: Leonardo DiCaprio, Jonah Hill, Margot Robbie
Genre: Biopic , Drame , Policier
Nationalité: Américain

Synopsis:
L'ascension vertigineuse de Jordan Belfort, courtier incontrolable, accro au succés

Critique:
Adapté de la biographie du vrai Jordan Belfort, le loup de Wall street nous plonge dans la frénésie qui régnait dans les années 80 à Wall street (et qui y règne surement encore vu la situation catastrophique dans laquelle ils nous ont plongé) et il faut reconnaitre que malgré ses 71 ans, Martin Scorsese ne manque pas d'énergie pour mettre en image toute cette démesure. Loin de s'être assagit avec le temps, c'est un film aussi fort que "les affranchis" qu'il nous livre aujourd'hui,  mais sans pour autant se répéter puisque c'est un affranchi à la sauce "Trainspotting" qu'il nous livre ici.
Car oui, plus qu'un film sur la finance, qui n'est finalement qu'un cadre pour placer l'histoire, c'est bien un film sur la
dépendance que nous livre Scorsese : la dépendance à l'argent, ou comment on peut devenir accro et perdre toute raison. Et le réalisateur ne se ménage pas pour illustrer son propos, le rythme du film est survolté et les 3h passent à grande vitesse (même s'il y a une ou deux longueurs) mais surtout les images sont folles et démesurés ( lancés de nains, fanfares, messes primitives, etc) ce qui donne une force incomparable à ce film.
Niveau casting, Léonardo di Caprio qui n'a de cesse de se distinguer ces dernières années ("Django", "Gatsby", etc) nous livre une interprétation complètement disjoncté qui n'a rien à envier à celle de Mc Gregor dans "Trainspotting" ou Depp dans "Las vegas parano", une interprétation mise en valeur par un casting fabuleux et étonnant : l'outsider Jonah Hill ("Voisins du Troisième type" etc), hilarant dans son rôle de freaks, le trop rare Kyle Chandler ("Argo"), parfait dans son rôle d'agent terne mais tenace et le Frenchie Jean Dujardin fidèle à lui-même en banquier roublard.
Un film fou donc, mais aussi une critique acerbe, de Wall-Street bien sur, mais de l'Amérique surtout, du capitalisme, du rêve américain, des médias, de cette société qui a perdu toute décence et moralité. C'est bien simple, vous aurez beaucoup de mal à différencier Jordan et ses employés des mafieux qui ont fait la réputation de Scorsese.
Le loup de Wall-street est un grand film, parmi les meilleurs du réalisateur (et ce n'est vraiment pas peu dire vu sa carrière). Il ne vous aidera pas particulièrement à comprendre Wall-street, ou apprécier les traders mais il vous emportera complètement dans cette success story en mode cocaine.
Un film brillant, tout simplement.


Conclusion:
Un film vertigineux, Scorsese est à son meilleur pour nous livrer une oeuvre à mi-chemin entre ses "Affranchis" et le "Las-vegas parano" de Terry Gilliam, le triste constat d'une société malade, la notre, à travers un film terriblement drôle.



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