Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

mercredi 30 octobre 2013

Machete kills

Lorsqu'un film sur le Mexique sort, je me sens un peu obligé d'y aller pour soutenir mes compatriotes. Et puis avouons le, je gardais une certaine frustration d'avoir raté le premier opus de Machete alors j'espérais bien me rattraper avec ce deuxième.




Machete Kills de Robert Rodriguez - Trailer VOST par LesBAdeVivalaCinema

Date de sortie: 2 octobre 2013
Durée: 1h 47min
Réalisation: Robert Rodriguez
Casting: Danny Trejo, Michelle Rodriguez, Mel Gibson
Genre: Action
Nationalité: Américain


Synopsis:
A peine remis de la mort de la femme qu'il aime, Machete se voit confié une mission par le président des Etats-Unis, empêcher un chef de cartel mexicain complètement fou de faire exploser Washington.

Critique:
Alors, qu'est-ce que Machete, c'est avant tout une fausse bande annonce réalisé pour le film "Grindhouse" de Rodriguez ("Desperado", "Sin city", etc) et Tarantino ("Reservoir dog", "Inglorious Bastard", etc). Plusieurs fausses bandes-annonces avaient été réalisé pour accompagner leurs deux films "Boulevard de la mort" et "Planet Terror" mais celle de Machete avait particulièrement marqué le public au point de provoquer le tournage du premier film dédié à Machete. Un essai qui avait connu son petit succès et tout naturellement provoqué le tournage de sa suite plus ou moins déjà prévues (puisqu'annoncé dans le film).
Alors, concrètement, c'est quoi Machete?
C'est un pastiche de genre. C'est à dire que Rodriguez réalise son film à la manière d'un film Grindhouse (des films de genre à petit budget visant une rentabilité maximum). Pour mieux vous situer, il existe d'excellents pastiches sur des thèmes similaire comme "Austin Powers" ou "OSS 117", leurs points forts étant de reposer sur un acteur ultra charismatique et un humour ravageur.
Et c'est d'ailleurs ce qui condamne Machete. Dany Trejo, s'il fait un excellent acteur de second rôle, n'a
absolument pas la carrure d'un acteur principale et le film n'est pas drôle. On esquisse quelques sourires à l'occasion mais c'est tellement long, ennuyeux et mal foutu qu'on ne s'amuse pas. On se contente d'attendre les caméos de bons acteurs comme Antonio Banderas ("La piel que habito") ou Walt Goggins ("Justified"), et de regarder se succéder les babes bien foutu et court vétu, mais cela ne suffit vraiment pas à donner le moindre intérêt à ce film. Volontairement (ou pas) mal joué, pas drôle, doté d'un scénario de film Z, souvent cheap mais pas assez pour qu'on ait l'impression que ce soit volontaire, Machete a le cul entre deux chaises, n'allant pas suffisamment dans la parodie pour être drôle et allant trop dans l'hommage sincère à un sous-genre pour être intéressant.
Je peux difficilement passer plus de temps à parler de ce film qui m'a profondément ennuyé, si vous voulez le voir, attendez un passage télé, ça ne mérite vraiment pas mieux et l'idéal serait d'éviter tout simplement ce film, il y a suffisamment de très bonnes choses à l'écran en ce moment.



Conclusion:
Si on sourit à de rares occasions, le film n'en reste pas moins long, ennuyeux et plutôt mal joué, je ne sais pas ce que donnait le premier mais celui-ci prouve bien que Machete n'aurait pas du être autre chose qu'une fausse bande annonce.


lundi 28 octobre 2013

9 mois ferme

Non, je ne vous parlerais pas de Gravity, j'en meurs d'envie mais je ne peux pas y aller seul et du coup je dois attendre avant de voir LE film événement. Qu'a cela ne tienne, cela me permet d'aller voir le dernier film d'un de mes chouchous, le génial et complètement fou Albert Dupontel.




Date de sortie: 16 octobre 2013
Durée: 1h 22min
Réalisation: Albert Dupontel
Casting: Sandrine Kiberlain, Albert Dupontel, Nicolas Marié
Genre: Comédie
Nationalité: Français

Synopsis:
Alors que sa carrière est sur le point d'exploser, la jeune juge Ariane Felder, célibataire endurcie et carriériste, se retrouve enceinte sans savoir comment. Un drame déjà suffisamment terrible pour elle, qui le deviendra encore plus lorsqu'elle découvrira que le père du bébé n'est rien d'autre que l'ennemi public numéro 1.

Critique:
Comique réputé, Dupontel s'était fait un nom dans le cinéma en sortant son premier film "Bernie" une comédie dérangeante qui avait choqué et choque encore par son jusqu'au-boutisme. Depuis, il a sorti d'autres films qui ont nettement moins fait parler et qui pourtant faisait toujours preuve d'un grand talent et d'un vrai amour du cinéma. S'il se cantonne à un certain type de comédie (souvent loufoque et reposant sur le comique de situations) Dupontel expérimente et se renouvelle, à l'image de "le vilain" son précédent film qui se révélait un véritable cartoon.
Avec "9 mois ferme", il réalise une comédie un peu plus classique, même si on reconnait sans peine sa
patte derrière le loufoque de certaines situations ou simplement des personnages. Nouvelle venue dans l'univers du réalisateur Sandrine Kiberlain ("Un héros très discret", "Polisse" etc) s'y glisse admirablement avec son petit air coincé. Elle offre un décalage savoureux avec le grotesque de certaines situations et peut s'avérer hilarante lorsqu'elle se lâche un peu. Pilier du film, Dupontel est comme toujours monumental, sa présence crève l'écran et si son personnage est plutôt proche de ceux qu'il a l'habitude d'incarner, on lui pardonne tant il le fait avec talent.
Niveau réalisation, c'est un sans faute, Dupontel n'a plus rien à prouver sur ce point, il sait raconter des histoires, c'est très visuel et bien pensé, certes il n'y a rien d'extravagant mais c'est meilleur que la majorité de la production de comédie française. A tout cela, on ajoute un scénario original, même s'il ne surprendra pas beaucoup, propice à de vrais moments de pures délires.
Enfin, il faut noter le sens du détail du réalisateur qui se manifeste dans les petites touches d'humour dissimulés à droite à gauche (songez à lire les textes qui apparaissent à l'écran) ainsi que dans la présence de guests de choix particulièrement bien utilisé.
Vous l'aurez compris, je suis particulièrement enthousiaste, une fois de plus Dupontel ne m'a pas déçut, j'en ai pleuré de rire tant le film m'a emporté dans sa folie, je ne saurais donc que trop vous recommander ce fabuleux divertissement, frais et original, la preuve que la créativité existe toujours en France.



Conclusion:
Un petit bijou d'humour, un film délicieusement jubilatoire. C'est bien écrit, fin, drôle et touchant, bref c'est un excellent divertissement.


En bonus, une affiche alternative du film que je trouve superbe(un hommage à "Brazil")


mercredi 23 octobre 2013

Au bonheur des ogres

Après plusieurs films un peu sombre, il était temps d'apporter un peu de gaieté dans cette rubrique, Au bonheur des orges me paraissait idéal pour ça.




Date de sortie: 16 octobre 2013
Durée: 1h 32min
Réalisation:Nicolas Bary
Casting: Raphaël Personnaz, Bérénice Bejo, Guillaume De Tonquédec
Genre: Comédie
Nationalité: Français

Synopsis:
Benjamin Malaussène travaille comme bouc émissaire au Bonheur de Paris, un métier qu'il exerce par obligation pour subvenir aux besoins de son étrange famille recomposée. Sa vie, déjà compliquée, va le devenir encore plus lorsque le magasin sera victime d'un attentat. Heureusement pour lui, il pourra compter sur une fougueuse journaliste pour l'aider dans cette sombre histoire.


Critique:
Au bonheur des orges est adapté du cycle Malaussène du romancier Daniel Peynac, une oeuvre réputée qui n'a connue que très peu d'adaptation tant le texte est propre au média écrit. C'est donc un gros paris que relève Nicolas Bary, un challenge qui n'a rien a envier à l'adaptation de "l'écume des jours" par Gondry sauf que Bary est loin d'avoir l'expérience de son confrère. En effet, ce jeune réalisateur n'en est qu'a son deuxième film, le premier étant "les enfants de Timpelbach" un film pour enfant passé relativement inaperçu. Alors, Nicolas Bary a-t-il péché par orgueil et surestimé ses compétences ? Pas forcément. Certes, l'adaptation était difficile, mais le résultat est loin d'être inintéressant. Le réalisateur à su donner une vraie ambiance à son film, un univers rose bonbon tranchant ironiquement avec un monde plutôt sombre.
Si le film est vendu comme une comédie, il s'agit en fait d'un polar humoristique à l'image des aventures des époux Beresford ("Mon petit doigts m'a dit" etc). Et c'est un peu le problème de ce film, l'équilibre entre comédie et polar est plutôt mal pensé si bien qu'on ne sait jamais vraiment trop ce qu'on regarde. Et ce n'est pas là la seule maladresse, car on pourra noter certains dialogues vraiment trop écrit et certaines scènes parfaitement inutiles (la crise du chien notamment qui ne sert qu'a meubler). Le constat peut paraitre terrible dit comme ça, mais le film bénéficie également de gros atouts, à commencer par son casting. Si le rôle ne donne pas particulièrement sa chance à Raphaël Personnaz ("La Princesse de Montpensier", "Anna Karenine"etc) de briller (il n'en reste pas moins touchant dans ses attitudes de Droopy au grand coeur), c'est tout le contraire pour Bérénice Bejo ("OSS117", "The Artist" etc) plus lumineuse que jamais au point qu'elle en volerait la vedette au héros. C'est une véritable tornade qui nous emporte dans le film et son couple avec Personnaz est des plus attendrissant, c'est probablement même l'histoire la plus intéressante dans le film (alors qu'elle est accessoire). Les seconds rôle ne sont pas en reste puisque c'est toute une galerie de gueule qu'on ne voit pas forcément souvent sur nos écrans et qui apporte un vraie plus à l'univers du film. Je citerais notamment Guillaume De Tonquédec ("Fais pas ci, fais pas ça" etc) en patron dépassé, Emir Kusturica ("L'affaire Farewell' etc) en vigile mystérieux et le très prometteur Thierry Neuvic en policier dur à cuir.
C'est l'alchimie entre ces acteurs et les situations cocasses qui font que l'on passe tout de même un bon moment à regarder ce film, même si objectivement, il manque d'argent (les premières scènes sont assez fatale à ce niveau) et il est mal équilibré. A noter, la bande son plutôt réussi du film est le fruit du travail de Rolfe Kent, le compositeur de la série Dexter. Bref, un film sympathique, un honnête divertissement qui permet de redécouvrir la folie de Peynac mais un film plutôt moyen.





Conclusion:
Un film qui n'est pas dénué de qualité, à commencer par son casting, mais qui souffre d'un manque de cohérence, la balance entre comédie et thriller est mal équilibrée et les dialogues sont parfois trop écrit. Le manque d'argent se fait également sentir dès que le film veut se faire un peu spectaculaire.


lundi 21 octobre 2013

Prisoners

Difficile de passer outre le battage qui entoure "Prisoners", le film est comparé à un nouveau "Seven" ou "Mystic river", de prestigieuses références qui donnent forcément envie de voir ce qu'il en est.



Date de sortie: 9 octobre 2013
Durée: 2h 33min
Réalisation: Denis Villeneuve
Casting: Hugh Jackman, Jake Gyllenhaal, Viola Davis
Genre: Thriller
Nationalité: Américain

Synopsis:
Quand Anna et Joy, deux fillettes de 6 ans, disparaissent, c'est le début de l'enfer pour leurs parents, d'autant que le suspect numéro 1 se voit finalement relâché par la police faute de preuve, entrainant la fureur de l'un des parents.


Critique:
Prisoners est le nouveau film de Denis Villeneuve, un réalisateur Québecois qui s'était fait connaitre en 2010 avec "Incendies", un drame passionnant sur les horreurs de la guerre. Pour ce nouveau film, il nous revient avec un casting beaucoup plus musclé puisqu'il peut compter sur Hugh Jackman ("Le prestige","The Foutain", etc) et Jake Gyllenhaal ("Zodiac", "Source code", etc), et il faut reconnaitre que les deux acteurs sont gâtés. Jackman se voit confié un rôle particulièrement poignant et riche, tandis que Gyllenhaal fait des merveilles en super flic rongé par son métier.
Si l'histoire n'est pas vraiment surprenante, c'est sa construction qui rend le film passionnant, la manière dont le scénario pousse les personnages dans leurs retranchements donnant un sens très particuliers aux titres et les rendant prisonniers de la situation mais aussi d'eux-même.
Là, où le film fait des merveilles, c'est dans ses ambiances, sans jamais montrer grand chose, par la seule force de la suggestion, le réalisateur nous plonge dans un univers sombre et désespéré ou chaque acte à une conséquence. Si le film pourrait paraitre long, du haut de ses 2h30, il n'en est pourtant rien, Villeneuve prenant son temps pour bien nous imprégner de ses ambiances, et tout est suffisamment bien rythmée pour qu'on n'éprouve jamais d'ennui.
Au final, le seul défaut de ce film réside dans son manque de surprise, le scénariste utilise comme
souvent la méthode du Milking (procédé scénaristique visant à exploiter au maximum le potentiel des éléments narratifs. Ex: commencer un film par un cour de Physique nucléaire et avoir besoin de la notion de physique nucléaire enseigné durant ce cour pour finir le film) ce qui fait que la fin arrive de façon logique et attendu. Ça ne rend pas le film mauvais pour autant, c'est juste que vu la qualité de l'ensemble j'aurai aimé être un peu plus surpris en tant que spectateur, me faire balader par l'histoire comme les personnages se font balader par la vie.
Un bon film donc, même si je lui préfère ceux, devenu culte, auxquels il est comparé. A noter, sans vouloir spoiler, que l'une des scènes finales incluant Gyllenhaal est particulièrement réussi.


Conclusion:
Un thriller réussit qui pose de bonnes ambiances et d'intéressantes questions. Les acteurs sont fantastiques et certains passages très réussis. L'ensemble manque juste d'un peu de surprise.

jeudi 17 octobre 2013

La vie d'adéle

Il y a plus de 3 ans maintenant, l'on m'avait prêté "Le bleu est une couleur chaude" une bd plutôt girly mais qui m'avait marqué par sa grande sensibilité. Je ne fus pas surpris d'apprendre qu'une adaptation en film avait été faite, j'étais surtout curieux de voir le résultat surtout lorsque celui-ci remporte la palme d'or. A tort ou à raison, c'est ce que nous allons essayer de voir.



Date de sortie: 9 octobre 2013
Durée: 2h 59min
Réalisation: Abdellatif Kechiche
Casting: Léa Seydoux, Adèle Exarchopoulos, Salim Kechiouche
Genre: Comédie dramatique
Nationalité: Français

Interdit aux moins de 12 ans avec avertissement 

Synopsis:
Adèle est une fille comme les autres, mais sa vie se compliquera le jour où elle réalisera qu'elle est amoureuse d'une autre fille. Celle-ci l'aidera à se trouver et à se construire.


Critique:
Note: Pour commencer cette critique, j'aimerais bien dire quelques mots sur le "interdit aux moins de 12 ans". Car le film contient de très longues et détaillés scènes de sexe lesbien, j'avoue ne pas comprendre la logique (autre que financière de ne pas vouloir saborder le film) de ne pas l'avoir interdit au moins de 16. Est-ce qu'il est moins "traumatisant" pour les enfants de voir du sexe lesbien que du sexe Héthéro? Je reste perplexe. Je ne dis pas qu'il fallait forcément interdire ce film, je ne comprends juste pas pourquoi il a clairement eu un passe droit en comparaison d'autre du même genre.

Tant qu'a être dans la digression, j'aimerais donner mon avis sur l'adaptation. On remarquera d'ailleurs
que le réalisateur s'est affranchi du nom de l'oeuvre originale, un choix intéressant qui montre clairement sa volonté de se distinguer. Un choix honorable également car, soyons clair, le lien est vraiment ténu entre la BD et le film. Là où la BD était subtile et dramatique, hanté par le spectre de la mort, le film est cru et bien moins dur. Sans l'ombre d'une hésitation, je préfère la BD qui m'avait profondément touché et que je recommande fortement, même si je n'en retire pas les qualités du film dont je vais vous parler maintenant.
La vie d'Adéle est le cinquiéme film d'Abdellatif Kechiche découvert par le grand public grâce à son deuxième film "L'esquive". Pour ma part, je n'ai jamais vu aucun de ses films, mais si j'en juge aux images que j'avais pu voir de "l'esquive" à l'époque, c'est un cinéaste qui posséde une certaine patte, un cinéma très ancré dans le réel. En fait, nombreux moments du film m'ont évoqué le très bon "Entre les murs" qui avait déjà cet aspect très documentaire sur l'éducation. Kechiche film au plus prés des corps, mais surtout des visages, traquant jusqu'à la plus subtile expression. En dehors de ce "cinéma vérité" le réalisateur sait aussi apporter de la fraicheur et de la poésie, il a un certain talent pour la mise en scène à l'image de cette façon d'habiller son image de petite touche de bleu(pour évoquer le personnage d'Emma), ou de cette jolie première rencontre entre les héroïnes en son diégétique (c'est à dire que les personnages entendent aussi bien la musique que les spectateurs), où de la scène plus intime qui la suit. Indéniablement le réalisateur est talentueux, et sa méthode de pousser à l'improvisation des dialogues donne beaucoup de réalisme et de naturel au scène. Les deux actrices sont remarquables, Léa Seydoux est parfaite autant lorsqu'elle joue les gros dur que lorsqu'elle laisse ressortir sa fragilité, et Adèle Exarchopoulos est touchante de vulnérabilité.
Malgré toutes ses qualités je ne peux m'empêcher de m'interroger sur certains des choix du réalisateur et surtout sur celui de montrer une sexualité aussi frontale et pesante. Car, non content de tout montrer, il le fait pendant longtemps. C'est d'ailleurs cette longueur qui me choque (plus que les scènes ou la nudité elle même) car elle parait tellement gratuite qu'elle en a même déclenché l'hilarité de plusieurs spectateurs dans la salle. Et je doute franchement que ce fut le but. J'ai déjà parlé de l'adaptation, mais ce que je n'ai pas dit c'est que les fins des deux oeuvres n'ont rien en commun. En effet si "le bleu est une couleur chaude" est clairement une histoire auto conclusive, "la vie d'Adéle" au contraire appelle à une suite et le réalisateur ne s'en cache pas. Un choix qui donne à la fin du film un goût de trop peu, de tout ça pour ça, on se demande la nécessité d'avoir pris 3h pour raconter si peu. Certes, c'est suffisamment bien fait pour que les 3h ne se sentent pas trop (et de ma part c'est un énorme compliment) mais tout de même. Je ressors donc de ce film avec un avis mitigé, certes il y a beaucoup de talent et ça vaut la peine d'y jeter un oeil, mais ça reste une version abâtardie de l'oeuvre originale, inutilement longue. Une palme d'or? pas convaincu.



Conclusion:
Si le film à d'énorme qualité en terme de réalisation et d'interprétation, il m'a toutefois déçut par sa longueur et sa sexualité trop présente à mon goût (et dieu sait que c'est en général plutôt un argument positif pour moi ;D). Un bon film avec de grandes actrices, une mauvaise adaptation, une palme d'or discutable.

mardi 15 octobre 2013

Blue Jasmine

Le voilà, le Woody Allen de l'année, impossible d'y couper, je vais donc vous en faire l'article sans attendre.





Date de sortie: 25 septembre 2013
Durée: 1h 38min
Réalisation: Woody Allen
Casting: Alec Baldwin, Cate Blanchett, Sally Hawkins
Genre: Comédie dramatique
Nationalité: Américain

Synopsis:
Alors qu'elle vient de tout perdre, Jasmine se réfugie chez sa soeur pour se reconstruire. Habituée au luxe et encore traumatisée par ce qu'il lui est arrivé, elle aura du mal à accepter de s'intégrer à la classe moyenne.

Critique:
Difficile de comprendre comment Woody Allen réussi à faire autant de film, surtout vu son âge grandissant. Et pourtant, il enchaine sans relâche, réussissant régulièrement à nous pondre une vraie petite pépite. Ainsi, après le bordélique mais hilarant To Rome with Love, le réalisateur nous revient avec Blue Jasmine. Fini de faire le tour de l'Europe, Allen reviens au berceau de son cinéma, l'Amérique. Il conserve toutefois le ton sérieux qu'il a déjà exploité à plusieurs reprises lors de sa tournée Européenne, loin de la légèreté de ces grands classiques. Comme souvent Allen, nous compte l'histoire d'un personnage égocentrique et mal dans sa peau mais il s'agit cette fois d'une femme (là où nous sommes habitué avec lui à suivre des hommes et souvent le réalisateur en personne). Cate Blanchet est tout simplement bouleversante, elle joue l'alcoolique névrosée à la perfection avec un réalisme effrayant. Le réalisateur ne lui épargne rien et sa déchéance est vraiment sensible.
Réalisateur d'expérience, Allen nous livre une fois de plus une copie parfaite mais quelque chose ne fonctionne pas pour moi. Je trouve ce personnage hautement antipathique et je n'arrive pas à m'y attacher, cela m'a rendu le film un peu longuet d'autant qu'il est moins drôle que d'habitude. Avec le recul, je me rend compte que ce jugement est étrange car Allen a toujours mis en avant des personnages antipathique (lâche, égoiste, condescendant, etc) mais, peut-être parce qu'ils étaient des hommes (ou parce qu'il y avait plus d'humour), j'arrivais à m'identifier à eux et à les trouver attachants, ce qui n'est pas le cas ici.
Alors oui, Blue Jasmine reste un bon film mais pour moi c'est un Woody Allen plutôt moyen qui plaira moins que d'autres plus originaux comme le récent et excellent "Minuit à Paris".



Conclusion:
Un bon Woody Allen, mais pas mon préféré, la faute à un personnage bien campé mais fondamentalement antipathique.


lundi 14 octobre 2013

L'instant classe 01

Vous n'aurez pas attendu longtemps pour voir s'achever le suspens lancé vendredi, voici déjà le premier épisode de l'instant classe.




Alors, qu'est-ce que je peux vous raconter sur cette vidéo, c'est la première des trois numéros que j'ai tourné il y a peu. Comme c'est une première, il y a encore des réglages à faire et il y a eu quelques couacs.
Le plus gênant étant celui concernant le nom de l'émission, car il a fallut le modifier après le tournage, m'obligeant à supprimer tout les passages où je citais ce nom. Ceci explique notamment son étrange apparition sous forme de carton au début de l'émission.
Ce que je retiens de cette première session de tournage c'est que l'exercice est beaucoup plus dur qu'il n'en a l'air. Réciter un texte de quelques minutes qu'on a soit même écrit, ça n'a l'air de rien, et pourtant on y passe volontiers plus d'une heure. Simplement parce qu'il arrive qu'on bafouille, qu'on oublie un mot, qu'on doute sur la suite et il faut donc faire et refaire la prise pour essaye de fluidifer au maximum.
Le montage jump-cut (saut brutale d'un plan à un autre presque identique) aide à cacher ces défauts, mais il a un côté jambe de bois (pour rester dans la thématique de la vidéo) dont j'aimerais me passer.
Voilà, j'espère que ce premier essai vous aura plu, je vous tiendrais informé de l'avancée de ce nouveau projet et n'hésitez pas à le partager autour de vous.

vendredi 11 octobre 2013

L'instant Classe

Vous aurez peut-être trouvé que je me fais une fois de plus un peu distant sur le blog, et ce n'est pas faux. Il se trouve que je suis pas mal pris(comme souvent) et surtout, je suis en train de lancer un nouveau projet que j'aimerais parler avec vous.



De quoi s'agit-il ? vous le saurez dès la semaine prochaine.
En tout cas, ce ne sera pas vraiment sur le cinéma, mais je vais essayer de conserver le ton légèrement décalé que j'ai adopté pour ce blog.
J'espère que ce nouveau projet vous intéressera autant que El programator et j'aurais surement l'occasion de vous en reparler plus précisément, peut-être en faisant l'un de mes fameux making-of écrit.

mercredi 9 octobre 2013

Insidious 2

Il y a presque 3ans maintenant, j'avais eu la bonne surprise de découvrir "Insidious". Sans être extraordinaire, le film apportait un vent d'originalité dans le genre sinistré du film de possession. Je n'attendais pour autant pas particulièrement sa suite mais sa sortie à tout de même éveillée ma curiosité.






Date de sortie: 2 octobre 2013
Durée: 1h 46min
Réalisation:James Wan
Casting: Patrick Wilson, Rose Byrne, Barbara Hershey
Genre: Epouvante-horreur
Nationalité: Américain

Synopsis:
Les Lambert n'en ont pas fini avec le monde des esprits. S'ils ont, semble-t-il, réussi à sauver le jeune Dalton, c'est peut-être à un prix dont-ils n'ont pas encore conscience...

Déconseillé aux moins de 12

Critique:
Il y a à peine deux mois, je vous disais tout le bien que je pensais de Conjuring, le dernier film de James Wan, et voici que celui-ci nous revient, le corps de son précédent film encore tiède, pour sortir la suite d'un film qu'il a réalisé en 2010. J'avoue ne pas trop comprendre cette soudaine frénésie de travail mais surtout cette auto concurrence. Insidious avait été une bonne surprise dans le domaine de l'horreur en 2010. Sans être incroyablement novateur, il apportait au moins une bonne idée qui renouvelait le genre du film de possession. Il avait d'autre part une ambiance assez particulière, plus onirique, différente des productions habituels du genre. Le film se terminait sur un véritable cliffhanger  et c'est tout naturellement qu'une suite nous arrive enfin.
Pour autant, je ne peux pas dire que je l'attendais, car si Insidious se trouvait dans la moyenne haute du
film d'horreur, ça restait la moyenne, et surtout grâce à l'effet de surprise. L'effet éventé, que restait-il? Pas grand chose. Il faudrait donc, que cette suite apporte un sérieux lot de nouveautés pour se démarquer et être réussie.
Malheureusement, ce n'est pas le cas. Certes, il y a une fois de plus une surprise, très bienvenue et qui donne de l'intérêt à l'ensemble. Mais ça n'en reste pas moins insuffisant sur la durée, surtout en comparaison avec Conjuring. Car la comparaison est redoutable. Sans être identique, les deux films ont beaucoup de points communs (couple de psychique, caméra embarqué, famille nombreuse, possession, cabinet d'objets mystique, etc) et ce que le premier perdait en originalité, il le gagnait en efficacité. Car Conjuring 2 ronronne. On n'est jamais vraiment surpris(en dehors de l'orientation de l'histoire), les situations sont convenues et on ne s'intéresse pas vraiment à ce qu'il se passe. On en vient même à réfléchir à l'action et à remarquer certains comportements illogiques, ce qui nuit d'autant à l'ensemble.
Bref, si c'est une honnête série B, ce Insidious 2 se repose trop sur les lauriers du premier épisode ainsi que sur ces retournements de situation qu'on peut accepter ou pas. Je ne le recommanderais qu'aux fans absolu du genre, et conseillerais plutôt Conjuring aux autres, bien plus prenant et mieux réalisé.



Conclusion:
Comme l'on pouvait s'y attendre, le film est une déception. Il ne bénéficie plus de l'effet de surprise du premier et subit, en plus, la concurrence de Conjuring du même réalisateur, sortie il y a à peine 2 mois.


mardi 8 octobre 2013

Lancement Hero corp saison 3

Après mes quelques articles sur la "websérie" Hero corp, je me suis dit qu'il faudrait peut-être que je vous parle aussi de la série, surtout que la date de diffusion est enfin connue.


Hero Corp saison 3 - Bande Annonce 1 par Studio-4-0

Si j'ai bien compris, c'en est fini du jeu/websérie. Le bilan est mitigé car si les vidéos étaient sympa, il faut reconnaitre que le jeu n'en avait que le nom. Très clairement, l'opération a été survendu et nous avions presque tout vu à Japan expo/Comic con. Dommage car s'ils en avaient moins parlé ça aurait pu être une chouette surprise, là, tel quel, ça a tout du pet foireux.
Ceux qui ont installé l'application peuvent d'ores-et déjà voir toutes les vidéos de la Websérie, avec un fabuleux petit caméo, ainsi que l'épisode 0 de la saison 3.
Les autres pourront retrouver les épisodes de la websérie sur le site de France 4 même si elles n'y sont pas encore toutes :  http://www.france4.fr/studio-4-0/webseries/hero-corp

L'info du jour (enfin, d'il y a quelques jours déjà) c'est donc que la date de diffusion de la saison 3 est désormais connu, ce sera le lundi 21 octobre à 20h35. Soit dans moins de 2 semaines.
Personnellement je suis très impatient, et j'espère que cette saison sera à la hauteur des attentes qu'elle suscite.

mercredi 2 octobre 2013

Lettre à Momo

Il y a presque quinze ans maintenant, sortait sur nos (petits) écrans (parce que la japanimation était encore un peu tabou) "Jin Roh" une improbable relecture du petit chaperon rouge scénarisé par Mamoru Oshii. Du coup, lorsque j'apprend que le réalisateur sort enfin un nouveau long métrage, je me sent un peu obligé d'y aller et de vous dire ce que ça donne.




Date de sortie: 25 septembre 2013
Titre original: Momo e no tegami
Durée: 2h 0min
Réalisation: Hiroyuki Okiura
Casting: Karen Miyama, Yûka, Toshiyuki Nishida
Genre: Animation , Drame
Nationalité: Japonais

Synopsis:
Après la disparition en mer de son père, Momo, qui s'était disputé avec lui juste avant, est obligée de quitter Tokyo et de suivre sa mère dans l'île où elle a grandit enfant. Là-bas, ils essayent de se reconstruire, mais c'est particulièrement difficile pour la petite fille qui, non content de devoir vivre avec ses remords, va devoir faire face à 3 esprits bien facétieux...


Critique:
Si "Jin roh" était un film très dur et résolument adulte, "Lettre à Momo" est au contraire un film tout public voir plutôt à destination des enfants. On y retrouve une image du Japon très traditionnelle, avec toute l'imagerie qu'on peut en avoir. Après près de 15 ans, il est légitime d'avoir hâte de voir de quoi est toujours capable Hiroyuki Okiura et il faut avouer que le talent est toujours présent, l'animation est particulièrement réussie, les images sont superbes et l'histoire plutôt enlevée.
Là où le bât blesse pour moi, c'est qu'aussi prenante soit-elle, cette histoire n'a rien d'originale et ressemble, dans les grandes lignes, énormément à celle de "Mon voisin Totoro". Et malheureusement, ce nouveau film ne supporte pas la comparaison avec ce classique de l'animation. Si les 3 esprits sont attachants et souvent drôle, ils le sont moins que Totoro et impossible d'oublier le chat-bus surtout en
comparaison de la fin de "lettre à Momo". Alors certes, je pinaille, les deux films ne sont pas identique, et on passe un bon moment devant "Lettre à Momo". L'histoire est belle, les personnages attachants, l'ambiance dépaysante et les musiques réussies, mais le tout donne l'impression d'avoir été déjà vu mille fois et de ne rien apporter de neuf. On passe un bon moment dans la salle mais qui s'efface presque aussitôt la porte franchie tant tout cela fait pâle figure face au films de chez Ghibli. Dommage, j'aurais tant aimé que Hiroyuki Okiura nous revienne avec un nouveau chez d'oeuvre.



Conclusion:
Dans l'ensemble, on ne peut pas dire que "lettre a Momo" soit un mauvais film mais 25 ans après "Mon voisin Totoro" difficile de ne pas comparer les deux films et il faut reconnaitre que malgré toutes ses qualités ce nouveau film ne tient pas la comparaison.