Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
(retrouvez la sélection télé chaque midi sur la page facebook)

vendredi 29 novembre 2013

la stratégie ender

Je ne suis pas un grand lecteur (ce qui explique probablement mon orthographe déplorable, si, si, vous l'avez pensé) mais je suis un fan du Cycle d'Ender d'Orson Scott Card, c'est donc avec scepticisme que j'ai vu débarquer son adaptation sur grand écran, et avec curiosité que je me suis rendu à une projection.




Date de sortie: 6 novembre 2013
Durée: 1h54min 
Réalisation: Gavin Hood
Casting: Harrison Ford, Asa Butterfield, Ben Kingsley
Genre: Science fiction , Action
Nationalité: Américain


Note:
Orson Scott Card est un écrivain de génie qui, non content d'écrire avec talent, partage son savoir. Il m'a ainsi beaucoup aidé grâce à ses ouvrages "Comment écrire de la Fantasy et de la Science-fiction" et surtout "personnages et point de vue". Il a par contre la mauvaise idée d'être Mormons et donc d'avoir des idées très arrêté sur l'homosexualité. Pourquoi je mentionne ça, tout simplement parce que l'auteur est victime d'une véritable cabale à cause de ses idées, ces oeuvres se font boycotter de toute part et je trouve ça regrettable car elle ne sont pas du tout imprégné de ces idées, bien au contraire. Bref, Ender à pâti de ce boycott, ce qui est vraiment dommage car c'est une histoire profonde qui mérite qu'on s'y attarde.

Critique:
Au cas où ça ne serait pas clair, j'ai beaucoup apprécié le cycle de la stratégie Ender. Il s'agit de Science Fiction de haute tenue bourré de considérations philosophiques et Humanistes, très loin d'être de la SF pour enfant comme peuvent le croire ceux qui ne s'intéresse que vaguement au film. En fait, je trouve même l'histoire un peu sombre pour le jeune public et si les images peuvent faire croire à un Harry Potter dans l'espace, nous en sommes assez loin (en tout cas plus proche des derniers Harry Potter que des premiers).
La stratégie Ender est le nouveau film de Gavin Hood, un réalisateur capable du meilleur (Mon nom est
Tootsie) comme du pire (X-Men Origins: Wolverine) pour ce nouveau film il nous fait un savant mélange de ses compétences en nous servant une réalisation propre, maitrisée mais sans grande inventivité et d'un classicisme un peu ennuyeux là où la richesse de l'histoire aurait pu permettre de nombreux excès. Pour autant la sobriété de cette réalisation sert assez bien l'histoire en renforçant le côté froid et martial de l'ensemble. On notera tout de même que les effets spéciaux sont très réussi et les images d'entrainement notamment sont spectaculaire même si, pour le coup, une réalisation plus audacieuse aurait surement donné plus de pèche aux affrontements.
Puisqu'il est essentiellement basé sur des enfants, le film ne bénéficie pas d'un casting prestigieux, on trouvera tout de même Harrison Ford, et Ben Kingsley dans des rôles importants mais qui offrent peu de temps de présence à l'écran. Le jeune Asa Butterfield qui s'était déjà illustré dans "Hugo Cabret" fait une fois de plus des merveilles dans un rôle moins évident "Ender" étant un enfant très particulier (il pense plus comme un adulte, et encore pas n'importe quel adulte).
Que dire de l'adaptation? Globalement c'est plutôt fidèle au roman (en tout cas de ce que je me souviens, ma lecture commençant à dater), ce qu'on pourra reprocher, mais qui était inévitable pour l'adaptation, c'est la façon dont l'histoire se précipite. Le livre s'étale sur plusieurs années, il donne le temps de rendre la formation et les personnages crédibles, le film dure à peine un an, tout semble précipité et on perd un peu en crédibilité. Deux personnages féminins on aussi été rajouté, probablement une histoire de quota ou d'accessibilité au public féminin, je ne trouve pas que ça serve beaucoup d'autant que les femmes se retrouvent confinées à des rôles féminin classique (enseigner, consoler, etc). Il fut envisagé un temps que le rôle de Harrison Ford soit joué par une femme, j'aurais trouvé ça beaucoup plus intéressant. Au niveau des défauts de l'adaptation, il m'a semblé que le début de la dernière partie manquait de clarté au risque de gâcher un peu la fin de l'histoire.
Bref, dans l'ensemble le film est intéressant car il permet de découvrir ce fabuleux roman qu'est "la stratégie Ender". A choisir, privilégiez la lecture du roman mais sinon ça vaut quand même le coup. L'ensemble aurait mérité un peu plus de risque pour donner un grand film mais ça reste sympathique.



Conclusion :
Une adaptation honnête d'un grand roman. Pas le film du siècle mais un très bon film de SF. On préférera tout de même le livre.

jeudi 28 novembre 2013

Hunger games - L'embrasement

Il y a un peu plus d'un an maintenant, j'étais allé voir Hunger Games au cinéma par curiosité, le film m'avait moyennement convaincu mais tout de même donné envie de voir la suite, c'est donc ce que j'ai fait hier et il est temps de voir si cette suite tiens ses promesses ou se révèle aussi décevante que le premier opus.




Date de sortie: 27 novembre 2013
Durée: 2h26min
Réalisation: Francis Lawrence
Casting: Jennifer Lawrence, Liam Hemsworth, Josh Hutcherson
Genre: Action , Drame , Science fiction
Nationalité: Américain

Synopsis:
Devenu un symbole de révolte malgré elle, Catnis et ses proches sont désormais la cible du président et très loin d'être tiré d'affaire.

Critique:
Tout d'abords, je rappelle que je n'ai pas lu les livres, je n'ai donc aucun point de comparaison et me permettrais de juger le film pour ce qu'il est: un film. L'histoire commence donc quelques mois après la fin du premier, l'on reprend donc le postulat de départ intéressant ATTENTION SPOIL: en faussant la fin des jeux, Catnis à déséquilibré le fragile équilibre sur lequel repose le pouvoir du Capitole en donnant de l'espoir aux Districts et en les poussants à la révolte FIN de SPOIL
Ce second film commence donc enfin à traiter les thèmes très intéressant à peine esquissé dans le premier, auquel s'ajoute la complexité des relations entre personnages dans un monde où tout n'est que faux-semblant (critique de la télé réalité mais pas que). Sur le premier film ma grosse critique concernait la structure, étonnamment ce deuxième film reprend la même mais cela fonctionne beaucoup mieux, probablement à cause de l'attachement aux personnage et à l'histoire générée par le premier film mais aussi parce que les enjeux sont plus riches et que cela fonctionne comme un gimmick (comme une émission de télé dont on connait et attend toutes les étapes). Niveau réalisation, malgré le changement de réalisateur, ça reste assez plat et c'est dommage certaine scène auraient méritées plus de prises de risques, ici c'est assez froid et conventionnel. Rien de gênant donc, mais rien d'enthousiasmant non plus.
Bon, je me rend compte que le bilan semble assez sombre jusqu'ici et pourtant ce n'est pas le cas, certes
le film n'a rien d'exceptionnel et les personnages sont convenus mais on se laisse vraiment emporter par l'histoire et les 2h26 passent tout seul. De plus, les thèmes (manipulation des masses, naissance d'un symbole, etc) et les critiques (des médias, du pouvoir, etc) sont plutôt bien vue surtout dans ce genre de production (rappelons qu'a la sortie du premier on comparait ça au nouveau Twilight). Et je ne parle même pas de la grande qualité des effets spéciaux réalisé par WETA ou du casting de second rôle juste fabuleux : Woody Harrelson, Stanley Tucci, Donald Sutherland et le "petit nouveau" Philip Seymour Hoffman. Bref, je trouve que pour un film d'ado c'est vraiment bien ficelé et en tant que film ça se tient vraiment bien.
Enfin, je trouve qu'il y a un vrai plus dans cette histoire car elle se distingue du reste de la production par une absence complète de sexisme. En effet, Catnis le personnage principal à toutes les caractéristique du héros habituel, alors que Peeta son ami/collègue/allié/amoureux (rayer la mention inutile) a tout de la "princesse en détresse". Un renversement de situation qui n'a rien d'extraordinaire mais qui a le mérite de changer et d'apporter un peu de fraicheur à une histoire somme toute classique.
Bref, un bon divertissement.



Conclusion:
Indubitablement, ce second film est meilleur que le premier et réussi une fois de plus à donner envie de voir la suite. Pour autant, il reste très conventionnel dans sa réalisation et son déroulement, c'est essentiellement la richesse de l'univers et des interactions entre ses personnages qui maintient l'intérêt du spectateur(sans parler des excellents comédiens qu'a su rassembler ce film Woody Harrelson, Stanley Tucci, Donald Sutherland et le "petit nouveau" Philip Seymour Hoffman)

fan serviceeeee

vendredi 22 novembre 2013

Borgman

Vous n'ignorez pas ma passion pour les super héros, c'est donc tout naturellement que je me devais d'aller voir "Borgman". Blague à part, c'est par pur hasard que je suis allé voir ce film dont je n'avais jamais entendu parler, mais dont la bande annonce était intrigante, voyons ensemble ce que ça donne.




Date de sortie : 20/11/2013
Durée: 01h53min
Réalisation: Alex Van Warmerdam
Casting: Jan Bijvoet, Hadewych Minis, Jeroen Perceval
Genre: Thriller
Nationalité: Néerlandais , belge , danois


Interdit aux moins de 12 ans

Synopsis:
Poursuivit pour une raison qu'on ignore, le vagabond Camiel Borgman trouve refuge au coeur d'une famille danoise "respectable". Qui est-il ? Et qu'attend-il de cette famille ?


Critique:
"Borgman" est le huitième film d'un réalisateur que je ne connaissais pas du tout: Alex Van Warmerdam. Son pitch et son ambiance ne sont pas sans évoquer "Harry un ami qui vous veut du bien" ou "Funny Games", c'est à dire l'irruption violente d'un élément dérangeant dans un quotidien idyllique. Borgman réussit tout de même à se distinguer par un humour décalé et une atmosphère envoutante. Le début du film est en cela un modèle puisqu'il pose en quelques minutes une situation irréelle à laquelle on rêve d'avoir une explication. C'est d'ailleurs le plus gros défauts du film, il pose de nombreux éléments très intrigants qu'on aimerait comprendre, mais ne répond finalement à aucune de ces interrogations. On peut facilement trouver ses propres réponses en s'intéressant aux détails du film ,mais cette absence de réponse du réalisateur laisse un sentiment d'inachevé assez désagréable à la fin du film, l'impression d'avoir été floué, un sentiment de "tout ça pour ça"
En dehors de ce sentiment, il faut reconnaitre que c'est plutôt bien ficelé, Jan Bijvoet, qui joue ici dans son deuxième film après Alabama Monroe , incarne à merveille Camiel, ce personnage énigmatique et fascinant qui va chambouler la vie de cette famille de rêve. Si on ne peut pas dire que le film est oppressant, il règne tout de même un malaise certain sur le film lorsqu'on commence à mieux cerner le personnage de Camiel.

Bref, Borgman est un film différent, plutôt bien réalisé et bien interprété, au pitch intriguant mais qui s'essouffle sur la longueur à force de n'être qu'une démonstration de notre impuissance face au mal. Intéressant, mais pas inoubliable



Conclusion:
Un thriller intriguant et très drôle mais qui s'étale en longueur et manque un peu de finalité

lundi 18 novembre 2013

Snowpiercer

Je ne pense pas vous avoir jamais caché ma passion pour le cinéma coréen où la bande dessinée, alors vous vous doutez bien que j'attendais de pouvoir voir Snowpiercer depuis longtemps, en espérant bien sur ne pas être déçut.





Snowpiercer, Le Transperceneige - Bande-Annonce... par ohmygore

Date de sortie: 30 octobre 2013
Durée: 2h05min
Réalisation: Bong Joon Ho
Casting: Chris Evans, Song Kang-Ho, Ed Harris, etc
Genre: Drame , Science fiction
Nationalité: Sud-Coréen, Américain

Interdit aux moins de 12 ans 

Synopsis:
2031, alors que la terre entière à gelée, ce qui reste de l'humanité survie dans un train où la lutte des classes est appliquée de la pire des manières. Mené par le ténébreux Curtis, les classes inférieurs décident de se révolter et de remonter jusqu'au wagon de tête.

Critique:
Snowpiercer est le nouveau film de Bong Joon Ho, un réalisateur coréen que je vénère depuis que j'ai vu son deuxième film "Memories of murder" en 2003 un thriller exceptionnel et incomparable. Je suis sa carrière depuis et j'avoue ne pas avoir été déçut jusque là, le réalisateur sachant se renouveler tout en conservant sa patte à la fois drôle, sensible et cynique. Pour son nouveau film, une coproduction Americano-Coréenne, le réalisateur à choisit d'adapter une bande dessiné de science fiction française des années 80 : le Transperceneige. Un projet aussi étonnant qu'enthousiasmant qui prend enfin vie et dont on pourrait craindre le pire. En effet, le pitch ultra basique n'est pas sans rappeler (de triste mémoire) le piteux Elysium, le film est coproduit par les états-unis ce qui à détruit la créativité de plus d'un réalisateur, et l'acteur principal Chris "captain america-la torche" Evans n'est pas vraiment du genre acteur charismatique de premier plan. Du coup, on peut légitimement s'inquiéter que Bong Koon Ho se soit laissé dévorer par l'ambition de son projet à l'image du pauvre Neill Blomkamp, mais il n'en est rien. Malgré les capitaux étranger, malgré la langue, Snowpiercer est bien un film coréen et le réalisateur sait ce qu'il fait.
Le casting déjà est juste fabuleux. Chris Evans, méconnaissable, est plus charismatique que jamais, il  est même bon, avouons le, à ses côtés Jamie Bell en "sidekick comique" fait des étincelles, Song Kang-Ho et Ko Asung qu'on avait déjà pu voir dans "The Host"font des merveilles et sans parler de Tilda Swinton,  également méconnaissable dans un rôle des plus marquant. Tout le casting est juste et c'est un véritable plaisir de voir ce foisonnement d'acteurs d'origines différentes donnant vie et réalisme au microcosme de cette société.

Pour mettre en valeur ce casting, une réalisation brillante, ingénieuse, qui se renouvelle sans cesse et qui nous prend au tripe. C'est violent, viscérale et il me semble même avoir vu un clin d’œil à "Old boy"(Park chan Wook étant producteur sur Snowpiercer). Les images sont superbes et les ambiances beaucoup plus variés qu'on ne pourrait le croire et le tout sans jamais se départir d'une forme d'humour ou de folie tellement salutaire et propre à Bong Joon Ho.
Niveau musique, Marco Beltrami, qui a bossé sur beaucoup de films pourris il faut le dire, livre un travail très réussi et prouve une fois de plus qu'il a beaucoup de talent.
Bref, si je n'irais pas jusqu'à dire que c'est un sans faute, le film n'en est pas moins extrêmement réussi. Il sait prendre son temps, donner à réfléchir, à voir et faire ressentir, bref loin d'être un énième film d'action lambda, c'est vraiment une oeuvre à part que nous livre une fois de plus Bong Joon Ho. J'aurais aimé pouvoir comparer avec la bd, d'autant que je sais que les fins différent beaucoup et que celle du film a laissé plus d'une personne perplexe (moi j'adore) malheureusement je ne l'ai pas lu. En tout cas, je recommande chaudement ce nouveau film qui confirme une fois de plus que le cinéma coréen à beaucoup à dire.



Conclusion:
Partant d'un postulat ultra basique (les gentils pauvres contre les méchants riches) Bong Joon réussit à nous pondre un film atypique, fort, poignant et sans concession. Ça vaut vraiment le coup d’œil.

jeudi 14 novembre 2013

Blood ties

Ça faisais longtemps que je n'avais pas critiqué un film français, je triche un peu pour l'occasion mais c'est l'intention qui compte, voyons ce que ce remake franco-américains de "les liens du sang" à dans le ventre.





Date de sortie: 30 octobre 2013
Durée: 2h07min
Réalisation: Guillaume Canet
Casting: Clive Owen, Billy Crudup, Marion Cotillard, Mila Kunis, James Caan, etc
Genre: Policier
Nationalité: Américain, français


Note: Pour plus d'objectivité je me dois de mentionner que ce film a été visionné en Dormorama, c'est à dire que j'étais shooté aux médoc et que j'ai faillit m'endormir à plusieurs reprises. Je pense sincérement que ça n'a pas influé ma critique mais je préfére préciser

Synopsis:
New York, 1974. l'histoire de Chris, meurtrier récemment libéré de prison et de son jeune frère Franck, policier consciencieux qui veut croire qu'il y a encore une chance de rédemption pour son grand frère.

Critique:
J'avoue avoir beaucoup d'affection pour Guillaume Canet en tant que réalisateur. Je l'avais tout naturellement découvert sur "Mon idole" un premier film inventif, déjà très réussi et vraiment prometteur pour l'avenir. Des promesses amplement tenu sur "Ne le dis à personne" un thriller de grande qualité, véritable sans fautes aussi efficace qu'un film Américain mais sans jamais perdre son âme Française. Pourtant, j'avoue avoir été déçu par "les petits mouchoirs", le sujet était un peu trop facile et le film sans avoir de vrais défauts manquait d'un supplément d'âme. C'est donc avec autant de craintes que d'espoirs que j'abordais ce nouveau film. Crainte, car il s'agit d'un film Américain et que plus d'un réalisateur étranger s'est cassé les dents sur cette expérience, Espoir car c'est un retour au polar et donc au fabuleux "Ne le dis à personne".
Pour l'occasion, Canet à su s'entourer puisqu'il à pu compter sur l'aide de James Gray au scénario. Un
James Gray qui connait d'autant bien le sujet qu'il a réalisé un film sur le même thème en 2007 : "La nuit nous appartient"(je ne l'ai pas vu mais il serait surement intéressant de comparer les deux)
Ne faisons pas durer le suspens plus longtemps, "Blood ties" est une déception. Et c'est d'autant plus dommage qu'il ne manque pas grand chose. Le film est un remake de "les liens du sang" de Jacques Maillot, je n'ai pas vu l'original et ne pourrais donc pas comparer mais je trouve déjà dommage que le réalisateur se soit lancé dans un remake pour son premier film américain surtout que le sujet n'a vraiment rien d'original(notamment parce que son co-scénariste à déjà raconté une histoire similaire). Ce manque de risque, on le retrouve dans tout le film, une oeuvre très académique qui n'a jamais la folie, la poésie ou la démesure qu'on pouvait trouver dans les deux premiers films de Canet.
C'est bien tourné, l'époque est bien reconstitué, les acteurs sont bons, la bande son est très bonne (et évoque l'excellent travaille qu'avait fait M sur "Ne le dis à personne") mais rien ne nous emporte jamais. Il y a même un gros problème sur les scènes d'actions qui manquent de forces et de crédibilité. Crédibilité, pour une bastonnade raté où l'on sent bien que l'acteur tape dans le vide et Force pour la poursuite en voiture la plus lente du monde, qu'on croirait tourné au ralenti tellement on ne sent pas l'action.
Bref, là où "Ne le dis à personne" avait tout du film Américain dans ses meilleurs côtés, "Blood ties" à tout du film Français dans ses pires, l'esprit de Navaro n'est pas loin.
Et c'est vraiment dommage car, les talents sont là : Canet bien sur, mais aussi James Gray, Clive Owen, Marion Cottilard, en soi l'histoire pourrait même être intéressante avec son petit côté "Le parrain" si seulement on pouvait nous faire croire un peu mieux aux enjeux et avoir une narration qui nous emporte.
Un film décevant donc, remake fade et piètre démonstration du talent de réalisateur de Guillaume Canet, je vous recommande plutôt de vous revoir "Ne le dis à personne" où d'attendre que le réalisateur se reprenne.



Conclusion:
Un polar un peu décevant, pas vraiment d'erreurs ou de défauts si ce n'est un manque de folie ou d'originalité qui donne un film déjà vu et mou.

lundi 11 novembre 2013

Inside llewyn Davis

Alors qu'Arte est en plein cycle Coen pour célébrer la sortie du petit dernier, il est temps pour moi d'aller voir ce qu'il à dans le ventre, en espérant pouvoir vous vanter ses mérites.





Date de sortie: 6 novembre 2013

Durée: 1h45min
Réalisation: Ethan Coen, Joel Coen
Casting: Oscar Isaac, Carey Mulligan, Justin Timberlake
Genre: Musical , Drame
Nationalité: Américain

Synopsis:
Quelques jours de la vie de Llewyn Davis, musicien de Folk itinérant essayant tant bien que mal de donner un sens à sa vie.

Critique:
Cela fait longtemps que je suis tombé amoureux des frères Coen, ils n'ont pas leur pareil pour mettre en lumière toute une improbable galerie de bras cassé et ainsi pour mettre en valeur toute l'absurdité du monde. Si l'on retrouve beaucoup de points communs entre leurs films, ils savent tout de même varier les genres et offrirent des ambiances totalement différentes. Avec Inside Llewyn Davis, c'est une fois de plus un spectacle inédit qui nous est offert un film résolument folk et mélancolique. Ce nouveau film est un peu l'improbable croisement entre le crépusculaire "Barton Fink" et le vibrant "O'Brother". Llewyn est un artiste maudit, incapable de prendre de bonnes décisions et gâchant sa vie de peur de la gâcher. On retrouve ainsi la quête de réussite de Barton Fink et l'amour de la musique de O'brother.
Niveau réalisation, c'est un sans faute, l'image est superbe et l'ambiance très prenante, sans parler de la reconstitution très réussie. La bande son est d'une grand qualité et crèe une véritable osmose avec l'image conférant au film une empreinte nostalgique digne d'un hiver au coin du feu (mais éteint le feu). Inside llewyn Davis est un peu l'incarnation de la Folk et de la période qui l'a popularisé (si je ne me trompe pas, on peut d'ailleurs même y voir Bob Dylan)
Niveau casting, comme souvent c'est réussi, Oscar Isaac, que je découvre pour l'occasion, est brillant dans le rôle titre, il dégage vraiment quelque chose et sa voix est superbe. Justin Timberlake fait également des merveilles dans son rôle de gentil benêt, on aimerait même le voir plus à l'écran. Bref, tout concours à faire de ce nouveau Coen l'un des meilleurs, et pourtant quelque chose me gène : le scénario. En effet, s'il raconte avec autant de détail l'échec de Llewyn (a priori inspiré de la vie d'un vrai musicien : Dave von Rank) de la même façon qu'on raconterait la réussite de n'importe qui d'autre, je ne vois pas l'intérêt de cette histoire. Pas plus que je ne comprend sa structure en flashback qui n'apporte à mon sens rien, si ce n'est une inutile confusion. Ne faut-il voir dans tout cela qu'un hommage à la musique Folk?
Ce nouveau Coen est donc un bon film, impeccablement joué et réalisé mais ce n'est surement pas le meilleur de leur filmographie, il fait notamment pale figure à côté de ceux que j'ai cité plus haut d'autant que Barton Fink traitait finalement du même sujet mais avec beaucoup plus de force. On l'appréciera pour la qualité de ses atmosphères mais il ne marquera pas les esprits.





Conclusion:
Assurément pas le meilleur Coen à mes yeux, mais il y a pourtant une forme de grâce qui parcours ce film hautement mélancolique et qui le rend plaisant à regarder

jeudi 7 novembre 2013

Gravity

Et oui. Probablement après tout le monde, voici enfin ma critique du film événement sur lequel l'opinion semble unanime. A juste titre? C'est ce que nous allons voir.



ATTENTION: je recommande de ne pas regarder le teaser, mieux vaut voir le film vierge d'images


Date de sortie: 23 octobre 2013

Drée: 1h30min
Réalisation: Alfonso Cuarón
Casting: Sandra Bullock, George Clooney, Ed Harris
Genre: Science fiction
Nationalité: Américain , britannique

Synopsis:
Dans l'espace infini, personne ne vous entendra crier...

Critique:
Je n'attendais pas spécialement Gravity. Le sujet ne m'attirait pas, mon seul intérêt résidait dans son réalisateur: Alfonso Cuarón. Réalisateur peu connu, il s'est surtout distingué pour avoir réalisé "Harry potter et le prisonnier d'Azkaban" et surtout "Les fils de l'homme" ma grande claque de 2006. Cuarón y faisait déjà montre d'un talent pour plonger le spectateur au coeur de l'action, impossible notamment d'oublier cette scène de guerre et à quel point elle prenait au tripe. Depuis, forcément, j'attendais de retrouver le réalisateur et de voir ce qu'il allait nous proposer d'autre. Il aura fallut sept ans pour ça, mais il faut reconnaitre qu'il n'a pas ménagé sa peine. Dès les premières secondes, Gravity happe son spectateur et ne le lâche plus jusqu'à la fin. C'est d'une véritable virtuosité dont fait preuve Cuarón pour nous entrainer dans son histoire, jamais l'on n'a autant ressentit le fait d'être dans l'espace que dans ce film. Les mouvements de caméra et les images sont d'une beauté à couper le souffle et le rythme du film nous entraine sans jamais nous laisser nous reposer.
Au niveau de l'histoire, c'est assez basique, une mission spatiale qui tourne mal après une pluie de
météorite et on suit les survivants qui tentent de s'en sortir. C'est basique, mais redoutablement mis en scène, la caméra est très souvent subjective nous donnant l'impression de véritablement faire partie de l'expédition. C'est donc un tour de grand huit de 90min qui nous est proposé avec une efficacité rarement égalé.
On notera d'ailleurs, alors que je fais partie des fervents détracteurs de la 3D relief, que je m'incline pour l'occasion. Il faut voir Gravity en 3D. L'image gagne vraiment en profondeur et le film en immersion. En fait, Gravity fait partie de ces rares oeuvres qu'il faut absolument voir dans la meilleure salle possible, ce film mérite des conditions de diffusions exceptionnelles pour pouvoir profiter pleinement du spectacle qu'il propose.
Un petit mot sur le casting,  s'il est très surprenant de retrouver Sandra Bullock ici, il faut reconnaitre qu'elle s'en sort à merveille et que le film pourrait être un second souffle pour sa carrière moribonde. George quant à lui est fidèle à lui même, what else?
Pour conclure, je dirais que Gravity mérite le concert de Louange dont il bénéficie, c'est un film prenant qui ne laisse pas insensible. Non, ce n'est pas "2001 l'odyssée de l'espace", ça n'a pas la même ambition, mais ça n'en reste pas moins extrêmement impressionnant,  techniquement c'est un véritable défi qui a été relevé pour livrer une expérience aussi prenante et tout ça sans jamais oublier d'être un film et de raconter une histoire. Bref, c'est un fil qui fera date mais dont j'imagine mal une vie sur le petit écran.


Conclusion:
Non, les louanges ne sont pas exagéré. Gravity est un spectacle hors-norme qui mérite d'être vu dans la meilleure salle possible. Tout y est très travaillé, c'est un véritable son et lumière d'1h30 qui confirme le talent d'Alfonso Cuarón. Alors certes, l'histoire n'a pas grand intérêt, et ce n'est surement pas le film du siècle, mais ça n'en reste pas moins une claque magistrale et un film à voir absolument (et surtout sur grand écran)