Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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samedi 28 juillet 2012

The Dark Knight Rises, c'est bath man.

Qu'on aime ou pas, une choses est sûre, le nouveau Batman ne laisse pas insensible. C'est l'actualité du moment et les critiques fusent de toutes parts. C'est pour cette raison que je me suis empressé d'aller le voir de mes propres yeux afin d'avoir le regard le plus neutre possible sur la fin de cette trilogie mémorable. Je devais au moins ça à mon collègue super héros.





Date de sortie: 25 juillet 2012 
Durée: 2h 44min  
Réalisation: Christopher Nolan 
Casting: Christian Bale, Gary Oldman, Tom Hardy 
Genre: Action, Drame, Thriller 
Nationalité: Britannique, américain

Synopsis:
Huit ans après les attaques du Joker, tout Gotham à oublié le sinistre clown et la ville se reconstruit doucement grâce aux plans de lutte contre la criminalité initié par le procureur Dent. Batman a disparu, portant seul sur ses épaules le mensonge qui a permit de rendre la paix à sa ville. Mais alors que la guerre semble terminée, les ombres s'agitent prête à frapper un dernier grand coup contre Gotham et son sombre protecteur.

SPOILER FREE
Cette critique est entièrement réalisé sans le moindre petit début de spoil, et ce n'était pas évident


Critique:
Avant de commencer cette critique, je dois bien l'avouer, je suis Nolan addict. Comme beaucoup, j'ai découvert le bonhomme avec "Memento" et ce fut une très bonne surprise. La preuve pour moi que le réalisateur était indubitablement à suivre. J'avais raté "Insomnia", je le retrouva donc par la suite sur "Batman Begins". Le film n'était pas aussi habile que "Memento", mais se montrait tout de même extrémement prometteur quand on pensait qu'il s'agissait du license de super héros et qu'on le comparait avec tout le reste de la production ("Daredevil", "Ghost rider", "les 4 fantastiques", Superman return", "Greenlantern" la liste des mauvaises licenses est longue comme le bras sans même parler des Batman du très condamnable Schumacher). Bref, le réalisateur avait attiré mon attention sans pour autant m'avoir entièrement convaincu. Il y avait eut la promesse (Memento), puis vint le tour (Batman Begins) et enfin "le prestige". J'étais résolument sous le charme, Nolan était un magicien des temps moderne et il s'employa à me le prouver en enchaînant avec "The Dark Knight" et "Inception". Tout ça pour dire que NON, je ne suis pas objectif lorsqu'il s'agit de Nolan. Mes attentes sont énormes car pour moi il s'agit d'un des réalisateurs majeurs de notre siècle.
Ce qui nous amène au sujet qui vous intéresse: The Dark Knight Rises.
Dans le premier Opus, Nolan avait surpris en inscrivant son histoire dans un contexte très réaliste, aux antipodes donc, des visions de Burton et Chouxmacher (je ne peux moralement pas citer son nom plusieurs fois, je risquerais de l'invoquer), mais dans une lignée plus mythique.  Batman n'était plus un super héros, mais un vrai Héros de tragédie grec des temps moderne, un homme normal qui devenait un héros à force de conviction. Ces choix avaient bloqué plus d'un spectateur (et pas forcément les fans de Batman) ne s'attendant pas à ce type d'histoire et n'arrivant pas à supporter par exemple le côté "formation shaolin ninja" de Batman. Pourtant le réalisateur avait intelligemment inscrit son film dans un registre mythologique et symbolique très efficace la lutte personnelle du Héros pour vaincre ses peurs étant matérialisée par un méchant utilisant la peur. Pour une première tentative le réalisateur avait donc déjà frappé fort, sans même parler de la débauche visuelle employée pour donner corps à l'histoire. Succès d'estime, la saga Batman acquis ses galons de noblesse grace au deuxième opus "THE Dark Knight" qui balaya tous les doutes, notamment grace à une interprétation hallucinante du regretté Heath Ledger qui parvint à accomplir l'impensable: éclipser Jack Nicholson, l'inoubliable interprète du Joker dans le Batman de Burton.
Au vu de ce petit récapitulatif, inutile de dire que la conclusion de la trilogie était attendu de pied ferme et pas seulement par les fans. Il est donc tant d'attaquer la substantifique moelle de cette critique.

Si le temps a passé (8 ans) ce nouveau Batman reprend directement à la suite du précédent (puisqu'on commence par les conséquences directes de The Dark Knight), Nolan poursuit donc le plan qu'il semble s'être fixé dès le début et ce nouvel opus ne surprendra ni dans son thème ni dans son traitement, il est une conclusion logique des précédents. L'histoire, si elle n'a rien d'originale, est diablement efficace et rythmé, moi qui suit toujours le premier à pester dés qu'un film fait plus d'1h30 je n'ai vraiment pas vu le temps passer pendant les presque 3h que dure le film. A l'instar de nombreux scénariste des comics Batman actuel Nolan s'intéresse autant à Gotham City qu'a son héros ce qui donne une histoire riche et passionnante mais surtout, justifie un casting des plus impressionnants.
En effet, dans les deux premiers Batman, Nolan nous avait habitué à un casting varié et de qualité, il réitère une fois de plus l'exploit en ajoutant de somptueuse nouvelles têtes au cast habituel. Ainsi, aux déjà prestigieux Christian Bale, Gary Oldman, Morgan Freeman et Michael Caine, le réalisateur nous adjoint une troupe tout droit jaillit "d'Inception" : Tom Hardy, Joseph Gordon-Levitt et Marion Cotillard et enfin, il ajoute à ça quelques bonnes têtes piochés aux très judicieux hasard comme Anne Hathaway("Le Secret de Brokeback Mountain","Alice au Pays des Merveilles" etc), Matthew Modine ("Birdy","Full metal Jackett" etc), Burn Gorman ("Torchwood","The hour" etc), Juno Temple ("Mr Nobody","Kaboom" etc) et l'excellent Cillian Murphy ("28 jours plus tard", "Batman Begins", etc) de retour. De très bonne surprise dans l'ensemble, je félicite notamment Nolan d'avoir donné à Joseph Gordon-Levitt un rôle à sa mesure, lui, éternel second rôle ou abonné au film indé à petit budget se retrouve avec un rôle vraiment important dans une grosse machine et ça fais vraiment plaisir. D'autant qu'il y ait parfaitement à l'aise et tire pas mal la couverture à lui. Concernant Tom Hardy, qui se voit la difficile tache de succéder à Heath Ledger, dur de se faire un avis. Il n'a bien entendu pas le charisme de son prédécesseur mais la donne est faussé car jamais, Oh grand jamais, Bane ne sera le Joker. Il n'aura jamais la même démesure, ni la même grandiloquence, d'autant que le visage de Tom Hardy est  en partie masqué (un symbole très fort du film) ce qui limite grandement son jeu d'acteur, qui s'en trouve trés monolithique. Pour autant, le personnage n'en est pas inintéressant, il reste charismatique, remplit le cahier des charges et reste une menace crédible tout du long. Il faudra tout de même se faire à sa voix, qu'on aurait attendu beaucoup plus grave mais le choix est cohérent(ne serait-ce pour éviter le ridicule dans un échange entre Batman et Bane). Pour terminer sur les acteurs, je dirais que si on ne se lasse pas des petits fesses moulée de cuir d'Anne Hathaway (qui a la chance de se voir attribuer un personnage vraiment complexe), on regrettera l'inégalité du jeu de Marion Cotillard, une partie de la salle s'est même retenue de rire lors d'une scène...
Petit interlude musical, une fois de plus Nolan s'associe à Hans Zimmer pour sonoriser le film. Un choix que je déplore un peu pour une fois car l'ensemble manque pas mal de subtilité. Si on appréciera le thème "hurlé" qu'on retrouve dans la bande annonce le reste est un peu pompier à l'image de la toute première séquence du film.
A la décharge du compositeur, il faut reconnaître que le film est véritablement épique et pouvait se prêter à une telle débauche sonore. Nolan a en effet mit les petits plats dans les grands avec des vues aériennes somptueuses, des scènes d'émeutes cataclysmique, de décors vertigineux, on en prend vraiment plein la vue, d'autant que le réalisateur sait mettre en scène cette débauche avec talent. J'en veux pour preuve le passage du stade de foot que l'on peut voir dans le teaser, que ce soit le décor, le nombre de figurants, les effets spéciaux où la réalisation (qui veuille qu'on suive la course d'un footballeur pendant que le stade s'effondre), tout participe de la qualité de la scène et c'est un bel exemple du reste du film. Tout n'est pas parfait pour autant je vous rassure. Gérer de nombreux figurants, c'est compliqué et plusieurs scènes de masse donnent un peu l'impression que les figurants ne savent pas trop ce qu'ils foutent là. C'est fugace, on ne le remarque pas forcément, mais lorsqu'on le voit ça gâche un peu.
Il est temps d'ailleurs de s'attarder sur le principal défaut du film, celui qui créera le plus de discorde: "l'effet de réalisme". Depuis son premier Batman, Nolan s'emploie à nous décrire un univers sombre et réaliste. Tout n'est pas réaliste bien sur (le principe même du Batman n'est absolument pas crédible) mais semble réaliste. Pour autant, ses histoires ne sont pas réaliste mais hautement symbolique, il privilégie d'ailleurs souvent les symboles au réalisme et c'est encore le cas dans ce dernier Opus. Le problème de cette démarche c'est qu'a force d'être plongé dans un univers réaliste le spectateur a des attentes du même ordre et pinaille sur des détails (genre la gestion des 5 mois, comprenne qui a vu) qui ne l'auraient pas gêné dans un film plus orienté "fantastique". Il est pourtant dommage de s'arrêter sur ces détails (car ils ne sont que cela, des détails) alors que la structure du film est admirable (bien que très classique, je suis en train de lire "le guide du scénariste de Vogler" et il est clair que Nolan a suivit les codes à la lettre) et parfaitement censé. The Dark Knight Rises est le voyage du héros dans toute sa splendeur.
Que dire pour conclure, simplement qu'avec ce dernier film Nolan clôt sa trilogie de la meilleure façon qui soit, il démontre que l'ensemble est un tout logique et cohérent et il réussit même, si l'on exclut le comparatif des méchants, à faire encore plus impressionnant que le précédent. Pourtant, le film peine sur les détails qui dans leur accumulation pourraient gêner un peu certains spectateurs. ça n'en reste pas moins une fabuleuse épopée.

Notes pour les fans Hardcore de Batman: Nolan a une fois de plus pris de grosses libertés concernant les personnages tout comme il l'avait déjà fait dans ses précédents films. je considére pour ma part qu'il a eu raison, ça sert merveilleusement le mythe de Batman et la trilogie et ça rend même le personnage de Bane intéressant.


Conclusion:
Est-ce que TDKR est un bon film: Indubitablement, est-ce que TDKR est une fin digne de la trilogie: sans l'ombre d'un doute, est-ce que TDKR est le meilleur de la saga: le doute subsiste tant Nolan avait frappé fort avec The Dark Knight. S'il n'est pas exempt de défaut, TDKR ne reste pas moins une belle claque dans la gueule tant Nolan réussit à transcender son sujet pour en faire une vraie saga épique. Un film à voir.



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