Alors que d'immondes pirates mettent en danger notre sacro-saint petit écran à coup de téléchargements illégaux, un homme, un surhomme que dis-je, se dresse seul pour défendre la ménagère de moins de quarante ans et les CSP+. Ce héros se nomme: El programator.
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mercredi 18 avril 2012

Cloclo, celui qui voulait être Gilbert Bécaud

Bon, c'est un peu après la bataille que j'arrive cette fois-ci, mais je viens d'aller voir Cloclo et je compte bien faire ma critique comme d'habitude.





Date de sortie: 14 mars 2012 
Durée: 2h 28min 
Réalisation: Florent Emilio Siri
Casting: Jérémie Renier, Benoît Magimel, Monica Scattini
Genre: Biopic, Drame
Nationalité: Français

Synopsis: 
Portrait d'une icône française au coeur des années soixante.




Critique:
Sans être un grand fan de Claude François, j'attendais avec impatience ce biopic pour plusieurs raisons. D'une part pour son sujet car, qu'on aime ou pas, Claude François a profondément marqué la culture française (et même au-delà si l'on considère le succès de "My Way") et d'autre part pour son acteur le trop injustement méconnu Jérémie Renier ("Dikkenek","Président", etc).
Je me dois de reconnaître que sur ces deux points, j'en ai eu pour mon argent, la vie de Cloclo est passionnante, un vrai roman d'aventure avec un héros tourmenté obsédé par un noble but, une véritable fresque digne d'Alexandre Dumas. D'autant que le scénario est sans pitié avec cette icône, nous livrant en pâture ses plus sombres aspects quitte à en faire parfois un personnage écoeurant. Quant à Jérémie Renier, il campe avec brio ce personnage remarquable, il EST Cloclo. La métamorphose est d'autant plus spectaculaire qu'elle est appuyée d'un remarquable travail de maquillage permettant de faire évoluer de manière crédible le physique de Cloclo au fil de sa carrière. Je serai, par contre, moins élogieux sur celui de Paul Lederman (incarné par Benoit Magimel)  à mon goût trop voyant pour pouvoir être oublié.
La réalisation est impeccable, il y a de superbes images et quelques effets bien utilisé comme les fausses images d'archives où les effets de montage un peu vieillot. Rien d'exceptionnel pour autant, Cloclo bénéficie avant tout d'une réalisation classique, propre et carré. Tout s'enchaîne à merveille, on passe des drames aux succès à d'autres drames dans une effervescence de paillette. Et c'est aussi là que le bas blesse, car aussi passionnant que soit l'histoire, on a tendance à ne faire que survoler les choses (comme cette surréaliste mise de côté de Lederman à peine justifié en une phrase) et on ne donne pas assez de place à l'émotion pour s'exprimer. Alors, aussi tragique que soit les événements: "conflit avec le père, rupture, échec, etc" le spectateur n'est jamais vraiment touché. Il n'y a guère qu'à la fin, au moment le plus facile, que l'émotion nous saisit un peu. Un échec qui revient sûrement en partie à la bande son, car si on se régalera des tubes de l'époque ( et pas seulement de Cloclo puisqu'on pourra aussi savourer du Otis Redding par exemple), Alexandre Desplat ("Un héros très discret", "Harry Potter et les reliques de la mort" etc) livre quant à lui une composition sans grand intérêt. On notera toutefois que le réalisateur a su brillamment éviter l'écueil de la mort de Cloclo. Cette scène qui pouvait très vite devenir ridicule est au contraire traité avec le juste équilibre de suspens et de pudeur qui la rend redoutablement efficace. Sans conteste le point fort du film (même si l'on aurait apprécié un peu moins de pathos par la suite).





Conclusion:
Un film à voir car il retrace sans langue de bois la vie passionnante d'une des plus grande stars Française, mais l'intérêt tient plus à l'aspect informatif propre aux documentaires qu'a l'aspect émouvant qu'on pourrait attendre d'un film. A trop prendre de distance avec son sujet Siri à peut-être oublié l'importance de l'émotion.

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